«Apocalypse d’Elie»
Traduit de « The Old Testament Pseudepigrapha, Volume 1 », James H. Charlesworth (1983)
James Charlesworth écrit (The Pseudepigrapha and Modern Research, pp. 95-97) :
Deux ouvrages portent ce nom et doivent être distingués comme 1 Elijah et 2 Elijah. Le premier existe dans des fragments coptes qui ont été édités par G. Steindorff (Die Apokalypse des Elias [TU 17] Leipzig : Hinrichs, 1899) et traduits en anglais par HP Houghton (« The Coptic Apocalypse. Part III, Akhmimice : ’ L’Apocalypse d’Élie,’ » Aegyptus 39 [1959] 179-210). Il existe également quelques extraits et fragments mineurs en grec qui sont réimprimés par A.-M. Denis (n° 23, p. 103 s.).
Dans sa forme actuelle, le pseudépigraphon est chrétien et date du IIIe siècle. La plupart des chercheurs s’accordent à dire qu’il dérive d’un ouvrage juif antérieur, et J.-M. Rosenstiehl (n° 706, pp. 9, 75f.) conclut que le Grundschrift a été composé en Égypte au cours du premier siècle avant JC.
L’ouvrage se compose de trois grands chapitres : une section parénétique (1:1-26) ; un calendrier apocalyptique (2:1-44) ; et des légendes sur l’Antéchrist (3 : 1-99).
Le second, 2 Élie, existe en hébreu rabbinique ; ceci a été édité et traduit en allemand par M. Buttenwieser (Die hebräische Elias-Apokalypse. Leipzig : Pfeiffer, 1897). À ma connaissance, aucune traduction anglaise n’a encore été publiée. Les érudits ont généralement rejeté l’affirmation de Buttenwieser selon laquelle cette œuvre remonte à 260 après JC, bien que des traditions juives antérieures y soient préservées.
2 Elie prétend être une révélation de Michael à Elie sur le mont Carmel. Élie reçoit une description de l’Antéchrist, perçoit comment le châtiment est subi en fonction du péché et voit une révélation concernant la fin.
Concernant l’origine commune de ces deux apocalypses, peu d’avancées ont été réalisées au-delà de la position de MR James : « Mais aucune des Apocalypses existantes ne peut être supposée représenter fidèlement le livre ancien. Le copte a été christianisé, l’hébreu abrégé et des ajouts ont été apportés aux deux. » (LAOT, p. 61). Un tel apocryphe juif ancien existait, puisqu’il est mentionné comme la source de 1 Corinthiens 2 : 9 par Origène (Comm. Mt. 27.9) ; et est répertorié dans les Constitutions apostoliques, la Liste des soixante livres, le Synopsis du Pseudo-Athanase, la Stichométrie de Nicéphore et la liste arménienne de Mechithar. Clément de Rome et Clément d’Alexandrie ont peut-être cité la première composition juive (voir les textes grecs réimprimés dans Denis, n° 23, p. 103).
Un texte latin apocryphe intitulé Epistula Titi Discipuli Pauli contient une vision des châtiments dans la Géhenne qui est attribuée au prophète Élie. Cette citation a été éditée par D. de Bruyne (« Nouveaux fragments des Actes de Pierre, de Paul, de Jean, d’André, et de l’Apocalpyse d’Elie », RBen 25 [1908] 149-60), et traduit en anglais par MR James (LAOT, p. 55). De Bruyne (pp. 153-55), James (p. 54) et F. Maass (n° 702) soutiennent que l’extrait provient de l’Apocalypse originale d’Élie. Il est sage d’hésiter à identifier cette citation avec l’Apocalypse d’Élie puisqu’on ne la trouve pas dans les textes coptes ou hébreux, et parce qu’il existait d’autres compositions attribuées sous un pseudonyme à Élie, même si certaines sont aujourd’hui perdues.
Certains d’entre eux encore existants, au moins partiellement, sont un fragment sahidique du British Museum (Or. 3581B[6]), qui conserve une histoire sur l’hypothèse d’Élie (voir WE Crum, Catalogue of the Coptic Manuscripts in the British Museum. Londres : British Museum, 1905 ; p. 128, n° 291) ; un texte arménien de la fin du Moyen Âge intitulé « Une brève histoire du prophète Elias » (voir J. Issaverdens, UWOT, pp. 149-61) ; et une composition Falasha nommée « Abba Elijah » (voir Falasha Anthology de Leslau, pp. 40-49). Notez également les nombreuses légendes rabbiniques sur Élie mentionnées par L. Ginzberg (Legends, vol. 4, pp. 195-235 ; vol. 6, pp. 316-42).
Emil Schürer écrit : « Le prophète Élie a ceci de commun avec Enoch que, comme lui, il a été enlevé au ciel sans mourir. Par conséquent, dans les légendes des saints, il est souvent associé à Enoch et, comme ce dernier, ne pouvait manquer d’être considéré comme un médium particulièrement approprié pour communiquer les révélations célestes. Un écrit portant son nom est mentionné dans la Constitut. apostol. vi. 16, et dans les citations patristiques simplement comme apocryphe. D’après les titres plus exacts donnés dans les listes des Apocryphes (Ηλια προφητου chez Nicéphore, Ηλιου αποκαλυψις dans la liste anonyme) et chez Jérôme, ce livre était un ouvrage apocalyptique assez court composé, selon la Stichométrie de Nicéphore, de 316 versets. . Il est souvent mentionné par Origène et les écrivains ecclésiastiques ultérieurs comme étant la source d’une citation faite par Paul, et qui ne peut être attribuée à aucune partie de l’Ancien Testament (1 Cor. ii. 9 : καθως γεγραπται : α οφθαλμος ουκ ειδεν και). ouais ουκ ηκουσεν και επι καρδιαν ανθρωπου ουκ ανεβη κ.τ.λ.). Sans doute Jérôme proteste-t-il vigoureusement contre l’idée selon laquelle Paul cite ici un ouvrage apocryphe. Mais la chose n’a rien d’incroyable, car ne constate-t-on pas que le Livre d’Hénoch a aussi été sans doute cité par l’auteur de l’Épître de Jude ? S’il en est ainsi, cette circonstance sert en même temps à prouver l’existence précoce et l’origine juive de l’Apocalypse d’Élie. Ce même passage cité dans I Corinthiens est également cité par Clemens Romanus, chap. xxxiv. ailette. Maintenant que des citations non canoniques apparaissent ailleurs chez Clément, il est tout à fait possible qu’il ait, de la même manière, utilisé l’Apocalypse d’Élie. En même temps, il est plus probable qu’il ait emprunté la citation de la Première Épître aux Corinthiens. Selon Épiphane, le passage Eph. v. 14 οσ) a également été tiré de notre Apocryphe. Mais étant donné qu’Origène n’en fait aucune mention dans ses collations de passages de ce genre, cette affirmation est d’un caractère très discutable et repose probablement sur une confusion ou une autre. Selon Euthalius, Eph. Le v. 14 est tiré d’un ouvrage apocryphe qui portait le nom de Jérémie. (La littérature du peuple juif au temps de Jésus, pp. 129-130)