« Testament d’Isaac »
Tiré de « The Old Testament Pseudepigrapha, Volume 1 », James H. Charlesworth (1983)
James Charlesworth écrit (The Pseudepigrapha and Modern Research, pp. 123-124) :
Bien que cet écrit existe en éthiopien et en arabe (voir M.R. James, The Testament of Abraham [T&S 2] Cambridge : CUP, 1892 ; pp. 6f., 157), la version majeure est la version copte, existante en bohairique et en arabe. Sahidique. Ce dernier dialecte est le plus important et a été édité récemment par KH Kuhn (« The Sahidic Version of the Testament of Isaac », JTS ns 8 [1957] 226-39). Des traductions anglaises de l’arabe et des deux dialectes du copte ont été publiées : de l’arabe par W.E. Barnes (extraits uniquement dans une annexe au The Testament of Abraham de James, pp. 140-51) ; du Bohairic par S. Gaseles (dans une annexe au The Testament of Abraham [TED] Londres de G.H. Box : SPCK, 1927 ; pp. 57-75) ; et du Sahidic par KH Kuhn (n° 904).
Il existe un accord sur le fait que le Testament d’Isaac, qui n’est pas mentionné dans les anciennes listes d’œuvres apocryphes de l’Ancien Testament, dépend du Testament d’Abraham, mais la date exacte est difficile à discerner. P. Nagel (n° 907) pense qu’il a été écrit vers 400 après JC et M. Delcor (n° 507, p. 83) affirme sa précocité, suggérant en raison des affinités avec les manuscrits de la mer Morte qu’il pourrait provenir à peu près du même milieu. et date comme le Testament d’Abraham. Kuhn prévient cependant qu’il n’existe aucune preuve convaincante d’une datation précise du Testament d’Isaac (n° 904). Nagel (n° 907) soutient que la version sahidique, la plus ancienne, est traduite du grec. Kuhn (n° 904) répond que l’argumentation publiée par Nagel est discutable.
La question la plus intrigante concerne les éléments chrétiens du texte. Certains d’entre eux, j’en suis convaincu, sont interpolés parce qu’ils ne sont pas grammaticalement liés aux phrases contiguës et semblent perturber le flux de la pensée (à savoir 14v, première phrase ; de 16r, dernière phrase, à 17r, première phrase ; 24v, deuxième phrase ; 25v, déclaration finale). D’autres passages (par exemple 15r, troisième phrase) sont similaires aux traditions du Nouveau Testament, mais il est difficile de retracer la direction de l’influence, le cas échéant.
Le texte sahidique couvre 27 pages d’environ 80 mots par page. Le décor du récit est constitué des événements précédant immédiatement la mort d’Isaac et la séparation de son âme du corps. Isaac s’entretient avec des anges, Jacob, une foule et un prêtre au sein de la foule, à qui il présente une série d’exhortations éthiques. Il monte au ciel sous la direction de « l’ange d’Abraham ». Il voit des tourments et des bourreaux, notamment Abdemerouchos, qui est chargé des châtiments. Isaac est élevé plus haut où il voit et adore Abraham, qui reçoit du Seigneur deux conditions pour devenir « un fils dans mon royaume ». Ces exigences concernent la provision pour Isaac en référence à son testament et ses actes de compassion. Des exceptions sont permises, par la miséricorde et l’amour du Seigneur, pour ceux qui ne peuvent remplir ces exigences ; la disposition la plus importante est l’offrande d’un sacrifice au nom d’Isaac. Le Seigneur ordonne à Michel de rassembler les anges et les saints devant Isaac, qui voit alors « le visage de notre Seigneur » (epho mpencoeis). Jacob embrasse son père et reçoit une bénédiction du Seigneur, qui retire ensuite l’âme d’Isaac du corps avec son char et monte au ciel.
WF Stinespring écrit : « Il y a des éléments chrétiens prononcés dans le Testament d’Isaac tel qu’il se présente aujourd’hui, et dans sa forme actuelle, il a pour fonction de souligner l’état de la mort d’Abraham et d’Isaac tel que commémoré dans l’Église copte. Il serait ainsi possible de considérer l’œuvre comme issue de l’Église chrétienne copte. La christianisation n’est cependant pas approfondie et il semble plus probable que la composition originale soit un produit du judaïsme égyptien. (Le Pseudepigrapha de l’Ancien Testament, vol. 1, p. 904)