« Testament de Salomon »
Tiré de « Revue trimestrielle juive », FC Conybeare (1898)
James Charlesworth écrit (The Pseudepigrapha and Modern Research, pp. 197-199) :
Le Testament de Salomon existe dans des manuscrits sémitiques non édités (à savoir. Bib. Nat. Fonds Syrieque 194, ff. 153a-156b; Vat. ar. 448, ff. 39r-54r; cf. G. Graf, Geschichte, p. 210) et en grec. Ce dernier a été édité par CC McCown (The Testament of Solomon [Untersuch. z. NT 9] Leipzig : Hinrichs, 1922. Pp. 3*-120*), et traduit en anglais à partir d’une édition antérieure par FC Conybeare. (« Le Testament de Salomon », JQR 11 [1898] 1-45).
Ce pseudépigraphon n’est ni aussi tardif ni aussi précoce que le prétendaient certains érudits plus anciens. McCown (en particulier pp. 105-08) a plaidé de manière convaincante en faveur d’une date du début du troisième siècle après JC pour la compilation originale (ainsi que JB Frey dans DBSup 1, col. 456 ; K. Preisendanz dans Pauly-Wissows n. B. Sup. 8 [1956] cols. 684-90, en particulier col. 689 ; A.-M. Denis, n° 24, p. 67), qui incorpore une composition juive du premier siècle après JC (le siglum d de McCown). Les érudits ne suivent pas correctement l’affirmation de Conybeare (p. 12) selon laquelle l’œuvre juive originale doit être identifiée avec les incantations salomoniennes citées par Josèphe vers la fin du premier siècle après JC (Ant. 8.2, 5). Josèphe ne semble pas faire référence à un texte particulier mais aux nombreuses traditions liquides sur le contrôle de Salomon sur les démons. McCown (pp. 38-43) a soutenu que la langue originale est le grec (donc aussi Preisendanz, col. 689 ; J. Petroff, no. 1367), à l’exception d’un possible original sémitique dans la recension A dans la liste des decani (18 : 24-40 [H]). Il a suggéré que la provenance, par ordre croissant de probabilité, est galiléenne, égyptienne ou asiatique ; la section contenant la liste des decani, cependant, est égyptienne (p. 42). Frey (col. 456) a proposé une provenance égyptienne pour l’ensemble de l’œuvre.
Le pseudépigraphon est soit une composition juive qui a finalement été remaniée par un chrétien (donc Conybeare, pp. 11f.; Frey, col. 455; Ginzberg, Legende, vol. 6, p. 292; BM Metzger, no. 1365) ou un écrit chrétien qui incorporait du matériel juif (McCown, pp. 108f.). Des passages clairement chrétiens se trouvent dans les sections 54, 65 et 122 (cf. 71 et 104). Ces passages mettent l’accent sur la croix et la naissance virginale.
Le Testament de Salomon contient 130 sections, selon la traduction de Conybeare (26 chapitres selon l’édition de McCown de la plus longue recension). L’ouvrage est appelé testament parce que Salomon écrit le diatheken (130=26:8) afin que ceux qui le lisent puissent prier et tenir compte des dernières choses (tois eschatois). Cette exhortation reflète l’erreur flagrante de Salomon, son désir d’une fille sunamite et l’idolâtrie qui en a résulté. Plus tôt (66=15:13) Salomon déclare qu’il a écrit son testament avant sa mort afin que les enfants d’Israël connaissent les pouvoirs et les formes des démons, ainsi que les noms des anges qui ont pouvoir sur eux.
Le pseudépigraphon raconte comment Salomon parvient à construire le Temple en vainquant les démons et en employant leurs compétences au moyen d’un anneau et de son sceau que lui a offert l’archange Michel. La grandeur de Salomon est reconnue par la visite de la reine du Sud, qui est une sorcière, et par une lettre du roi des Arabes. Salomon réussit à construire le Temple pour ensuite tomber dans l’idolâtrie par convoitise pour une fille sunamite.
Si le Testament de Salomon n’est pas tardif, comme le prétendaient les premiers érudits, alors il appartient aux Pseudépigraphes. À la lumière de l’accent mis sur les démons et les anges et de la préoccupation centrale pour le Temple, il sera intéressant de voir s’il existe une relation entre ce pseudépigraphe et le Rouleau du Temple Qumranique (cf. Y. Yadin, « The Temple Scroll », New Directions in Biblical Archaeology, sous la direction de DN Freedman et JC Greenfield, Garden City, NY : Doubleday, 1971 ; pp. 156-66).
DC Duling écrit : « La vierge, la référence au Fils de Dieu, la tentation de Jésus, le règne de Jésus sur les démons, la crucifixion et le nom d’Emmanuel sont clairs. De plus, il y a la curieuse référence au nombre 644. Ce nombre est lié au nom d’Emmanuel dans le manuscrit P de 6:8, qui déclare en réponse à la question de Salomon au sujet d’un ange contrariant que celui qui contrarie Beelzeboul est « le saint et le saint ». nom précieux du Dieu tout-puissant, celui appelé par les Hébreux par une rangée de nombres, dont la somme est 644, et chez les Grecs c’est Emmanouel. [C’est moi qui souligne.] Or, 11 : 6 parle d’Emmanuel souffrant comme de celui qui contrecarre Celui en forme de lion, et ajoute : « Lorsqu’il se déplace, il est évoqué au moyen de trois lettres. Les trois lettres utilisées pour le nombre 644 dans le manuscrit P de 6:8 sont cependant des lettres grecques (chi, mu, delta). D’ailleurs le manuscrit P de 11 :6 ajoute : « Le ‘Grand parmi les hommes’ qui doit souffrir beaucoup de choses dont le nom est la formule 644, qui est Emmanouel. . .» Cela n’est jamais explicitement indiqué, mais les lettres grecques du nom d’Emmanuel totalisent également 644 (TSol 6:8, n. i). (Le Pseudepigrapha de l’Ancien Testament, vol. 1, p. 955)