© 1992 Ann Bendall
© 1992 ANZURA, Australie et Nouvelle-Zélande Urantia Association
par Ann Bendall, Nambour, Queensland
« Les disciples apprirent de bonne heure que le Maitre avait un profond respect et une estime compatissante pour chaque être humain qu’il rencontrait. Ils étaient prodigieusement impressionnés par la considération uniforme et invariable qu’il accordait si constamment à toutes sortes d’hommes, de femmes et d’enfants. Il s’arrêtait au milieu d’un profond exposé pour sortir sur la route et dire quelques mots d’encouragement à une passante chargée du fardeau de son corps et de son âme. Il s’interrompait au milieu d’une importante conférence avec ses apôtres pour fraterniser avec un enfant importun. Rien ne semblait jamais aussi important à Jésus que l’humain individuel qui pouvait se trouver en sa présence immédiate. Il était maitre et éducateur, mais plus encore — il était aussi un ami et un proche, un camarade compréhensif. » (LU 138:8.9)
Quelques pages plus tard (LU 139 :5.7), Philippe, qui avait l’habitude d’interrompre Jésus avec des questions insensées, alors qu’il était en plein discours avec les apôtres, ne fut jamais réprimandé car :
« Après tout, les sottes questions de Philippe intéressaient davantage Jésus que le sermon qu’il pouvait prêcher. Jésus s’intéressait suprêmement aux hommes, à toutes les sortes d’hommes. » (LU 139:5.7)
Enfant, je me réjouissais du rêve futur du jeu des nombres : divertir les foules, avec des centaines de personnes comprenant la richesse de force et d’amour qui les enveloppe, si seulement elles pouvaient voir avec des yeux semblables aux miens. Je ne voulais pas arriver aux portes nacrées avec des crédits pour un nombre x$ d’âmes sauvées, je voulais y arriver avec toute la bande. Mon ambition était par rapport à la masse. Au moment où j’ai eu la chance d’avoir Le Livre d’URANTIA, j’étais devenu quelque peu désillusionné. Ma pierre d’achoppement dans la réalisation de mon rêve résidait dans les individus mêmes que je m’efforçais de « sauver ». Ces misérables semblaient maudits par leur libre arbitre, ce qui a réussi à bloquer mes ambitions sincères, quoique irrespectueuses, à leur égard. Quelle joie, enfin, de connaître Jésus et de découvrir qu’en voulant que je le suive, « Jésus ne s’intéressait qu’à l’individu, pas à la masse ». (LU 140:8.11)
Où cette idée de masse s’est-elle développée dans mon esprit ? Je soupçonne que cela est dû à mon éducation religieuse formelle, à mon amour des gens et à mon désir de partager ce dont j’ai eu la chance. Mon manque de sagesse venait du fait que j’avais sous-estimé l’importance de l’individu. Il/elle était perdu dans la foule de mon désir. Peut-être de la même manière, la plupart des organisations religieuses ont joué au jeu des chiffres. Citation statistique du nombre de participants aux services, des nouveaux convertis ou de la perte de participants. Nous semblons tous plus intéressés par la quantité que par la qualité.
Tout ce qui nous est demandé, c’est de valoriser, d’aimer, de comprendre et d’écouter cette personne.
Pour la plupart des organisations religieuses, il semble que le nombre d’adhérents symbolise la puissance de la religion exposée. Et c’est pourquoi nous sommes impatients de mettre des millions de livres d’URANTIA sur les étagères nationales. Cela nous fait du bien. Nous avons fait notre part pour la révélation. Avons-nous?
Dans notre zèle enthousiaste, avons-nous offert le livre à une personne qui, comme Philippe, s’est approchée de nous en nous posant une question stupide ? Avons-nous chargé une sœur, déjà lourdement chargée du fardeau de son corps et de son âme, de quelques kilos supplémentaires ? Manquons-nous d’une telle confiance dans l’Esprit de vérité de Jésus Michel que nous ne pouvons pas lui confier le soin de nous guider avec les paroles appropriées de réconfort et de bonne humeur ? Remettons-nous en question notre capacité à assimiler les enseignements du Livre Bleu dans notre être afin de transmettre notre connaissance religieuse, généreusement entrecoupée d’une compréhension aimante de l’individu qui est actuellement en notre présence ? Devons-nous remettre en question le grand pouvoir de l’Ajusteur de Pensée de cette personne pour la transformer ?
Tout ce qui nous est demandé, c’est de valoriser, d’aimer, de comprendre et d’écouter cette personne. La confiance que nous pouvons engendrer, à condition que nous les tenions dans la même estime que Jésus, pourrait éliminer de leur esprit et de leur cœur les blocages de peur, d’anxiété et de méfiance, fournissant ainsi un canal épuré par lequel leur Ajusteur de Pensée peut contacter leur esprit.
Si nous croyons suffisamment en nos frères et sœurs, si nous apprenons à les aimer avec sagesse et compréhension, alors peut-être qu’ils oseront croire suffisamment en eux-mêmes pour entendre et savoir à quel point ils sont aimés par la « petite voix » » de notre Père.