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Faire du culte et du service le centre de notre vie | Journal — Mai 2021 — Table des matières | Les Milléniaux et l’Église |
(Adapté d’une présentation faite lors du premier événement en ligne de 24 heures en mars 2020).
Nous avons un problème dans la Communauté Urantia. Nous sommes en danger de devenir une tribu isolée sur un monde isolé. Si nous n’adaptons pas constamment notre langage aux cultures qui nous entourent, alors nous nous isolerons davantage et nous ne parviendrons pas à transmettre au monde les véritables enseignements de Jésus.
Je suis un philosophe de formation. Le cours que j’ai préféré enseigner était Introduction à la philosophie. Les cours d’introduction traduisent les idées d’un sujet en langage courant, tandis que les cours d’approfondissement vous enseignent un nouveau langage pour mieux développer ces idées. J’aimais l’idée de prendre ce qui pourrait littéralement représenter toute une vie de travail et de dévouement et le réduire à une heure de lecture et une heure de cours. Vous devez fournir un appât suffisant pour chaque sujet afin qu’il puisse attirer l’attention d’un étudiant, assez de profondeur pour démontrer l’intérêt de consacrer une carrière à son étude, assez d’allusions à des études futures pour donner à ces étudiants des pistes à suivre, mais aussi assez de structure et de points pour que les 99% d’étudiants qui écoutent et qui ne sont pas fascinés puissent se rappeler plus tard dans la vie, Oh, oui, l’utilitarisme. C’est génial pour la prise de décision en groupe, mais je pense que c’est imparfait en tant que système moral individuel.
Je crois que la même structure devrait être appliquée au Livre d’Urantia. Nous sommes tellement enthousiasmés par ces enseignements que nous voulons traiter chaque personne comme si elle était la seule personne sur cent qui va s’y accrocher et l’intégrer dans la poursuite de sa vie. Nous finissons par rendre un mauvais service à la grande majorité des gens que nous pourrions laisser avec une vague notion du Livre d’Urantia. Urantia_. Ouais… Une relation directe entre les gens et Dieu, un univers organisé. J’ai rencontré des gens qui aiment ça. Ils sont normaux._
Cela devrait être le premier objectif de tous nos efforts de sensibilisation : les étudiants du Livre d’Urantia sont normaux. Ce que D’abord, ne pas faire de mal est au serment d’Hippocrate, nous devrions avoir un avertissement similaire : d’abord, ne pas paraître fou.
Chaque discussion sur la foi est différente. Il n’est pas utile de dresser une liste de points, étape par étape. L’auditoire est différent selon que nous nous trouvons devant un petit groupe, une grande salle de classe, un seul étranger ou un couple d’amis autour d’un diner. Je préconise, cependant, que nous puissions tous avoir des points de départ, des phrases de référence qui nous aident à nous mettre dans l’état d’esprit approprié pour discuter des enseignements d’Urantia avec des étudiants non urantiens.
Afin de nous préparer à ces discussions, nous devons examiner honnêtement nos croyances et nos pièges linguistiques, examiner notre public et quel est notre but pour ce public, les languages que les autres communautés utilisent et les ponts linguistiques pour relier vos enseignements Urantia à votre public. Ceci est un aperçu de la tentative d’une personne pour conquérir ce chemin.
En 2013, la Fondation, la Fellowship et l’Association ont coordonné l’embauche d’une équipe de formation en médias, pour venir à Chicago et nous donner une brève analyse de nos forces et de nos pièges en tant que communauté.
La psychologie nous dit que nous avons sept secondes pour faire une première impression. Que pouvons-nous faire ou cesser de faire pour paraitre normal durant ces sept brèves secondes ? Une leçon : arrêtez de se référer à soi-même en tant qu’être humain ! Nous le faisons constamment aux congrès Urantia et dans les publications Urantia. « Motivations humaines », « Raisons humaines », « Relations humaines. » Extrait de la FAQ de la Fellowship : Qu’est-ce que Le Livre d’Urantia ? C’est un livre sur notre monde. Il décrit l’origine, l’histoire et la destinée des êtres humains dans un univers amical et bien ordonné qui est soutenu et maintenu par un Dieu aimant. La plupart des gens ne se définissent pas comme des « êtres humains ». Nous nous désignons par le terme « personnes ». En appelant les gens humains, c’est comme si nous nous différenciions des humains, les « humains » sont un ILS et non un NOUS. Bien sûr, ce n’est pas ce que nous voulons dire. Nous disons humain pour nous différencier du Divin. Quand nous disons relations humaines, nous ne voulons pas dire relations humaines vs nos relations mais plutôt relations humaines vs relations divines. Et dans le milieu urantien, cela va sans dire. Cela fait partie de la sténographie linguistique que nous avons développée au cours de plus des 60 dernières années. Mais si nous faisons la simple erreur linguistique de confondre les conversations urantiennes avec les conversations religieuses, alors nous courons le risque de passer pour des fous auprès du grand public.
Voici un autre exemple : que voulons-nous dire par « lecteurs » ou « lecteurs d’Urantia » ? Nous l’entendons littéralement – nous LISONS un livre. Mais dans une discussion spirituelle, le grand public américain entend « Lecteur » comme étant celui qui lit les lignes de la main ou les horoscopes, ou tout autre domaine mystique. En nous appelant « lecteurs », la population générale nous classe inconsciemment parmi une foule de mystiques frauduleux. Nous n’avons que sept secondes, ce qui n’est pas suffisant pour différencier entre ce que nous disons et ce que nous voulons dire. Nous sommes exclus à cause d’un mot que nous utilisons tout le temps. Lors de votre prochain congrès, comptez combien de fois vous entendez le mot lecteur en une journée.
Je crois aux médians, aux Ajusteurs de Pensée et aux Contrôleurs de Pensée, aux secteurs majeurs et aux superunivers, à Machiventa et aux Fils Instructeurs de la Trinité, etc. La liste pourrait remplir quelques pages. Mais chacun de ces termes constitue une barrière entre le public et moi-même.
Alors, que dois-je croire ? Puis-je traduire les principes fondamentaux de ma foi dans la langue standard de ma culture, dans mon cas l’anglais américain ? Je crois que nous avons tous une relation directe avec Dieu. Je crois que la vie continue après la mort, mais que la mort n’ajoute rien à nos âmes. Je crois qu’une personne qui connait Dieu est obligée de servir les autres. Je crois que la science, la philosophie et la religion sont toutes des voies vers la vérité et qu’elles ne se contredisent pas.
Nous devons tous nous asseoir et réfléchir à ce que nous croyons et l’énoncer dans un langage courant. Nous devons avoir ces croyances sur le bout de la langue, car la prochaine fois que votre cousin vous demandera Qu’est-ce qu’Urantia ?, il vous faudra une réponse moins farfelue que Planète 606 de Satania.
Il existe d’innombrables façons de catégoriser une grande population, notamment l’éducation, la richesse, l’âge, la santé ou la religion. Ces catégories peuvent être utiles pour la planification organisationnelle, mais le sont moins lorsqu’il s’agit de l’individu. Cela dit, je propose les divisions suivantes de la population du monde entier. De plus, je crois que nos organisations urantiennes devraient consacrer des programmes de sensibilisation différents pour chacun de ces groupes :
1. Ceux qui n’ont jamais entendu parler de Le Livre d’Urantia ni été touchés par l’un de ses enseignements.
Voici votre groupe de base. Ils ont probablement entendu un enseignement de type Urantia dans leur vie, mais ils n’ont peut-être pas encore eu ce moment ah, ah ! Je vole cet exemple à Jeff Wattles, qui l’a peut-être volé à quelqu’un d’autre, mais il y a deux versions de Jésus qui sont mises en avant dans le christianisme. L’une est celle de Jésus sur la croix qui se sacrifie pour les péchés du monde. L’autre est le Jésus qui a purifié le temple, qui a chassé tous ceux qui se dressent entre l’homme et Dieu. C’est sur ce second Jésus que le Dr Wattles mettait l’accent dans ses cours, et pour moi, ce fut une grande prise de conscience sur la manière dont je pouvais atteindre les chrétiens américains. Ils connaissaient certainement l’histoire de Jésus et le temple, mais ils n’avaient peut-être pas encore souligné qu’il s’agissait d’un élément important de leur propre religion.
Il y a beaucoup de ces ponts ah, ah ! dans notre culture. Qu’il s’agisse des sitcoms de Norman Lear, de Star Trek, de J.J. Benitez ou de la philosophie morale de base. C’est là, dans l’éther, mais cela n’a pas encore été façonné de manière religieuse. Nous pouvons aider à le faire.
2. Ceux qui n’ont jamais entendu parler du Livre d’Urantia mais qui ont été touchés par l’un de ses enseignements.
Il y a des millions de personnes qui s’accrochent à des enseignements de type Urantia et qui cherchent une signification à ce qu’ils ont saisi. Ils ont peut-être entendu le pape François dire : « merci à ceux qui nous ont apporté de la joie avec leur art, avec la beauté, qui est le chemin pour atteindre Dieu. La beauté nous amène à Dieu. Et un vrai témoignage nous amène à Dieu, parce que Dieu aussi est la vérité, il est beauté, il est bonté, et un témoignage donné pour servir est bon, il fait de nous des personnes bonnes, parce que Dieu est bon. Il nous amène à Dieu. Tout ce qui est bon, tout ce qui est vrai, tout ce qui est beau nous amènent à Dieu. Parce que Dieu est bon, Dieu est beau, Dieu est la vérité. » (Ceci est tiré de son discours à Philadelphie le 27 septembre 2015, mais en réalité, il suffit de chercher sur internet Pape Vérité Beauté Bonté et vous obtiendrez beaucoup de réponses).
Ou bien ils ont pu lire Rob Bell dire : «… il y a quelque chose dans l’air, nous sommes au milieu d’une remise en question massive, un mouvement prend de l’ampleur, un moment de l’histoire est en train de se produire : il y a un sentiment croissant chez un nombre croissant de personnes qu’en ce qui concerne Dieu, nous sommes à la fin d’une ère et au début d’une autre, un mode entier de compréhension et de discussion de Dieu est en train de mourir alors que quelque chose de nouveau est en train de naitre. » (What We Talk About When We Talk About God, chapitre 1, mais si vous ne devez lire qu’un seul livre de Rob Bell, lisez Love Wins).
Ces idées ont pris racine dans leur esprit et ils y réfléchissent, ils prient à leur sujet, ils cherchent d’autres personnes qui peuvent aider à donner un sens à ces vérités. Et nous pouvons les aider. Nous pouvons être comme Jésus, poser des questions et les aider à exprimer les croyances qu’ils ont déjà et à les considérer comme des vérités importantes dans leur vie.
3. Ceux qui ont entendu parler du Livre d’Urantia
Peut-être que c’est leur ami ou leur sœur qui étudie ce livre que nous aimons. Ils ont peut-être entendu un balado à ce sujet ou vu quelque chose sur Internet. Peut-être ont-ils rencontré une personne au hasard dans un café, ou peut-être qu’ils vivent à Boulder, Colorado. Que pensent-ils du Livre d’Urantia ? Pensent-ils que nous sommes normaux ? Ou bizarres ? Ou des hippies ? Ou des mystiques ? Ou une secte ? (D’après les experts du Media Training, Ne dites pas secte. Ne dites jamais le mot secte. S’ils utilisent ce mot, ne le répétez pas. Ne dites jamais secte.)
Il s’agit de personnes qui ont entendu parler du Livre d’Urantia mais qui, pour une raison quelconque, n’en ont jamais lu une seule partie. Quelle est cette raison ? Très probablement, c’est simplement parce qu’ils n’ont pas encore eu assez d’interactions avec Le Livre d’Urantia. Les gens qui travaillent dans la vente disent qu’il y a un processus pour arriver à une vente et ce processus implique trois interactions positives avec l’idée de faire l’achat avant qu’ils n’achètent (ou peut-être cinq interactions ou peut-être douze selon la personne à qui vous demandez et ce que vous vendez).
Votre conversation avec cette personne est une autre occasion de lui faire vivre une interaction positive avec l’idée du Livre d’Urantia.
4. Ceux qui ont lu un peu du Livre d’Urantia.
Il y a eu environ un million de Livres d’Urantia distribués, mais seulement environ 25 000 noms spécifiques sur nos listes de base de données. Même en excluant ceux d’entre nous qui possèdent une douzaine de livres (ma femme et moi en possédons chacun une douzaine environ), il semble qu’il y ait un grand nombre de personnes qui ont lu une partie du Livre d’Urantia mais qui n’ont jamais contacté aucune organisation ou recherché la communauté Urantia.
Et ils existent. Mon épouse lisait Le Livre d’Urantia dans un café et a été abordée par un homme qui en possédait un exemplaire, mais qui n’en avait jamais lu beaucoup, même s’il l’aimait bien. Quelques semaines plus tard, ils se sont revus et il a dit qu’il avait ressorti son livre et qu’il le lisait à nouveau. Ces rencontres se sont poursuivies l’année dernière, mais il ne s’est jamais présenté à un groupe d’étude.
5. Ceux qui sont des étudiants actifs du Livre d’Urantia, mais qui ne sont pas impliqués dans la Communauté Urantia.
Il existe un groupe de taille inconnue qui consiste d’étudiants actifs du Livre d’Urantia mais qui, néanmoins, ne s’engagent pas dans la communauté Urantia. Une enquête menée en 2012 par la Fondation Urantia, l’Urantia Book Fellowship et l’Association Urantia Internationale a révélé que 65% des répondants n’avaient jamais participé à un groupe d’étude. Et il s’agissait de personnes qui étaient suffisamment engagées et investies dans Le Livre d’Urantia pour être disposées à prendre 15 minutes pour répondre à un sondage sur Internet !
6. Ceux qui participent à des groupes d’étude.
« Groupes d’étude » est un terme général que je prends pour symboliser un engagement minimum dans la communauté urantienne. Peut-être assistent-ils à un groupe d’étude en présentiel, ou participent-ils à un groupe sur Internet. Ou peut-être sont-ils engagés dans des groupes de discussion en ligne ou assistent-ils à des évènements annuels, sinon à des évènements hebdomadaires. Mais ce sont les personnes que nous connaissons.
7. Ceux qui sont actifs dans la communauté Urantia.
Ces personnes assistent à des séminaires et à des congrès. Elles peuvent siéger de temps en temps au sein d’un comité organisé. Elles votent aux élections et font connaitre leurs opinions.
8. Ceux qui sont hyperactifs dans la communauté Urantia.
Ces personnes donneront une part importante de leur temps à un projet urantien. Elles peuvent servir à des conseils ou à des comités de direction. Elles sont prêtes à donner du temps chaque semaine pendant des années à la communauté Urantia.
9. Ceux qui sont ultra-actifs dans la communauté Urantia.
Ce sont nos leaders organisationnels qui vont consacrer une partie de quasiment chaque jour à la communauté Urantia pendant des années.
Si nous voulons avoir une conversation au hasard dans un café, ou intégrer les enseignements d’Urantia dans des scénarios non religieux, ou donner une présentation religieuse qui peut ou non mentionner le Livre d’Urantia, nous devons connaitre notre public et quels sont nos objectifs pour ce groupe. Évidemment, les choses sont différentes pour chaque individu, mais en tant que groupe, je suggère que nos objectifs soient, premièrement, de ne pas paraitre cinglé, et deuxièmement, de le faire monter d’un niveau. S’ils n’ont jamais été touchés par les enseignements de type Urantia, alors essayez de leur donner une pensée ah,ha ! Notre approche change lorsque notre but n’est pas « de parler du Livre d’Urantia » mais plutôt de mettre en lumière des idées et des idéaux plus élevés avec lesquels ils sont déjà impliqués et naturellement notre choix de mots changera aussi.
S’ils ont cette pensée ah,ha !, alors, faites-leur connaitre Le Livre d’Urantia. C’est peut-être là que nous commettons la plus grande erreur – et que nous avons le plus besoin de formation. Nous rencontrons quelqu’un avec une grande pensée urantienne et nous essayons par erreur de le convertir en membre à part entière de la Communauté Urantia. Nous sautons trop d’étapes ! De même qu’un bon enseignement peut passer au-dessus de la tête d’une personne, mais devenir une pensée ah,ha pour une autre, de même la lecture du Livre d’Urantia doit être l’idée qu’ils ont pour eux-mêmes, et non votre idée que vous leur martelez. C’est là, que la formation Introduction à la philosophie entre en jeu. Vous n’avez pas une heure de lecture et une heure de cours. Vous avez sept secondes. C’est le temps que vous disposez pour faire une première impression. Si vous maitrisez ces sept premières secondes, vous en aurez peut-être trente autres.
Vous avez sept secondes pour fournir une accroche qui captera leur attention et les laissera désireux d’en savoir plus, mais en même temps vous fournissez une histoire complète qui pourrait rester dans la tête des 99% qui ne seront pas accrochés, afin qu’ils puissent s’en souvenir s’ils entendent à nouveau le mot « Urantia ». Et vous ne devez pas paraitre insensé. (Urantia. Oui, j’ai rencontré une fois une de ces personnes. Elle avait l’air normale.)
Et si on vous donne trente secondes de plus, pouvez-vous parler pendant tout ce temps des enseignements fondamentaux d’Urantia sans en faire trop ? Vous avez besoin d’un début, d’un milieu et d’une fin, d’une idée qui pourrait attirer plus de questions, mais d’un récit complet pour ceux qui n’en ont pas.
Ça fonctionne ? Vous avez encore la parole ? Maintenant, vous avez trois minutes. Que dites-vous maintenant ? Mon conseil est d’arrêter de parler du Livre d’Urantia et de raconter plutôt une histoire personnelle qui relie l’une de vos croyances fondamentales à la vie courante. Je suis un parent et donc je vais vers une histoire sur la foi et l’amour, les parents et les enfants, mais c’est différent pour chacun.
Il s’agit d’une formation de base. Il est du devoir de chacun d’entre nous de s’y préparer, et de celui des organisations sociales de dispenser une formation de base.
Oui, la communauté urantienne a développé son propre langage abrégé, mais il en est de même pour chaque communauté religieuse et groupe d’intérêt. On ne peut attendre d’une personne qu’elle apprenne tous les langages spéciaux. Le mieux que nous pouvons faire est d’en apprendre quelques-uns qui nous intéressent. Après des années passées à tenir des kiosques dans des salons du livre, des expositions sur l’esprit, le corps et l’âme, et d’autres évènements où nous espérons susciter un certain intérêt, notre communauté a une idée des évènements qui portent le plus de fruits. On m’a dit que nos expositions les plus réussies sont celles sur les ovnis, les extraterrestres et la science-fiction. Ce sont nos gens ! Hélas, je ne parle pas cette langue. Mais je parle philosophe. Je décris souvent mon chemin vers la connaissance de Dieu dans les termes de Descartes. Parce que je parle philosophe, je parle aussi athée, c’est-à-dire que je peux parler à ceux qui privilégient la raison et la logique à la foi. Je suis également contrôleur aérien et je peux donc parler cette langue (phrases courtes, pas de détails ou de mots excessifs, les noms sont probablement inutiles. Je n’ai jamais rencontré d’adverbe que j’aime). J’ai récemment rejoint notre église locale presbytérienne et j’apprends à parler leur dialecte chrétien.
Et le chrétien est un langage intéressant, très différent du langage du philosophe. J’ai assisté à cette étude biblique où l’on nous fait lire des passages choisis dans toute la Bible. Ils ont donc pris ce passage du livre d’Isaïe, qui, si vous ne l’avez pas lu dernièrement, prenez-le et lisez-le. C’est un peu comme une scène du Parrain où Dieu est le patron de la mafia, méchant et violent, et Israël l’humble boulanger. Dieu dit : « Je suis puissant et as-tu vu tous ces gens que j’ai tués, ces tribus que j’ai écrasées, ces terres que j’ai brulées ? Mais toi, Israël, oh, tu es mon ami. Je veux que tu sois heureux, et que tes enfants se sentent en sécurité, parce que tu es mon ami. Bien sûr, si tu n’étais pas mon ami, je pourrais te dévaster, toi et toute ta lignée, te mutiler jusqu’à ce que tu ne sois plus que poussière. Mais je ne le ferai pas, parce que nous sommes amis, alors que dirais-tu d’un gentil sacrifice de temps en temps ? »
Alors, dans cette étude biblique, le paragraphe qu’ils nous font lire n’a que Dieu qui dit : « Toi, Israël, oh, tu es mon ami. Je veux que tu sois heureux, et que tes enfants se sentent en sécurité, parce que tu es mon ami. » Ce qui semble complètement hors contexte. Mais dans le langage de cette église, ça ne l’est pas vraiment. L’église met l’accent sur le Nouveau Testament et le concept de Jésus selon lequel Dieu est un Père aimant dans les cieux. Et quand vous avez cette révélation, vous lisez naturellement les écritures précédentes à la lumière de ce père aimant. Il est difficile de refuser une révélation. Et, oui, il est difficile de refuser Le Livre d’Urantia quand je lis la Bible, mais il s’agit d’apprendre leur langage. C’est leur vocabulaire. Nous parlons tous des langues culturelles différentes. Et avec de la pratique, nous pouvons apprendre à traduire.
Les petits ponts relient de petites distances. Les grands ponts peuvent balayer une distance beaucoup plus grande, mais ils sont aussi plus difficiles à construire et présentent des défis inconnus. À Prague, il existe un pont appelé pont du suicide, car c’est le seul pont de la ville qui est suffisamment haut pour que vous y mouriez si vous sautez. Il est plus prudent de construire de petits ponts. Vous et votre vie faites la moitié du travail. Oui, c’est trop demander à une seule personne de faire le pont entre toutes les communautés, mais au cours de votre journée vous vous déplacez librement entre plusieurs communautés, de votre profession à votre église, à vos amis, à vos loisirs et à vos études sur Urantia. Il vous suffit de construire de petits ponts pour relier ces groupes et les langues dont vous parlez déjà.
Construire un pont n’est pas une tâche facile pour personne. Certains y parviennent naturellement, mais pour la plupart, c’est une tâche consciencieuse qui demande de la pratique. Connaissez-vous la langue de votre propre foi ? Connaissez-vous la langue de votre public ? Pouvez-vous faire le lien entre les deux ? Êtes-vous prêt à vous entrainer ?
Au moins, la plupart des gens parlent un anglais américain courant. Si vous pouvez transposer les principes clés de votre foi dans un langage standard, vous pourrez alors communiquer votre vie intérieure avec les autres.
Le Livre d’Urantia nous indique : En faisant la volonté de Dieu, une créature ne fait rien de plus ni de moins que de montrer son bon vouloir pour partager sa vie intérieure avec Dieu … [LU 111:5.1]. Si vous croyez, comme moi, que notre relation avec Dieu conduit au service des autres, et si faire la volonté de Dieu consiste à partager notre vie intérieure, alors pouvons-nous convenir qu’une partie de notre service aux autres implique de partager notre vie intérieure avec eux ?
Je pourrais copier et coller des citations du Livre d’Urantia démontrant que Jésus a naturellement suivi une méthode similaire à celle discutée ici, qu’il était la seule personne capable de jeter un pont entre toutes les communautés, qu’il a fait des efforts pour apprendre le langage culturel de toutes les communautés, qu’il sondait les gens pour déterminer où ils en étaient dans leur vie spirituelle et leur offrir une petite leçon qui les élèverait au niveau suivant. Au lieu de cela, je vais terminer par quatre paragraphes du fascicule 132 Le séjour à Rome, section 4 Le ministère personnel. Il dit en une page ce que je dirais en dix.
Pendant son séjour à Rome, Jésus ne consacra pas tous ses loisirs au travail de préparation des hommes et des femmes à devenir de futurs disciples dans le royaume à venir. Il passa beaucoup de temps à acquérir une connaissance intime d’hommes de toutes races et de toutes classes qui vivaient dans cette ville, la plus grande et la plus cosmopolite du monde. Dans chacun de ces nombreux contacts humains, Jésus avait un double dessein : il désirait connaitre la réaction de ses interlocuteurs à leur vie dans la chair, et il était également enclin à dire ou à faire quelque chose qui rende cette vie plus riche et plus digne d’être vécue. Au cours de ces semaines, ses enseignements religieux ne différèrent pas de ceux qui caractérisèrent sa vie ultérieure en tant qu’éducateur des douze apôtres et prédicateur auprès des foules.
La substance de son message était toujours le fait de l’amour du Père céleste et la vérité de sa miséricorde, joint à la bonne nouvelle que l’homme est fils par la foi de ce même Dieu d’amour. La technique habituelle des contacts sociaux de Jésus consistait à poser des questions pour faire sortir les gens de leur réserve et les amener à converser avec lui. Au début de l’entretien, c’était généralement lui qui posait des questions et, à la fin, c’étaient eux qui l’interrogeaient. Il était aussi expert à enseigner en posant des questions qu’en y répondant. En règle générale, c’est à ceux qu’il enseignait le plus qu’il en disait le moins. Ceux qui tirèrent le plus grand profit de son ministère personnel étaient des gens surmenés, anxieux et déprimés, à qui l’occasion d’épancher leur âme à un auditeur sympathique et compréhensif apportait un grand soulagement ; Jésus était cet auditeur, et plus encore. Quand ces êtres humains mal adaptés lui avaient parlé de leurs ennuis, il était toujours en mesure de leur offrir des suggestions pratiques et immédiatement utiles visant à aplanir leurs véritables difficultés, sans négliger de prononcer des paroles de réconfort pour le présent et de consolation immédiate. À ces affligés mortels, il parlait invariablement de l’amour de Dieu et, par des méthodes diverses et variées, il les informait qu’ils étaient les enfants de ce Père céleste qui les aimait.
De cette manière, durant son séjour à Rome, Jésus prit un contact amical et édifiant avec plus de cinq-cents mortels du royaume. Il parvint ainsi à une connaissance des diverses races de l’humanité, qu’il n’aurait jamais pu acquérir à Jérusalem ni même à Alexandrie. Il considéra toujours ces six mois à Rome comme l’une des périodes les plus enrichissantes et les plus instructives de sa vie terrestre.
Comme on peut s’y attendre, un homme aussi dynamique et doué de talents aussi variés ne pouvait vivre six mois ainsi dans la métropole du monde sans être abordé par un grand nombre de personnes désireuses de s’assurer ses services pour certaines affaires ou, plus souvent, pour des projets d’enseignement, de réformes sociales ou de mouvements religieux. Il reçut plus d’une douzaine de propositions de cet ordre et tira profit de chacune d’elles comme une occasion pour transmettre quelques pensées spirituellement ennoblissantes, soit par des mots bien choisis, soit par un service obligeant. Jésus aimait beaucoup faire quelque chose — même de peu d’importance — pour toutes sortes de gens.
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