Une discussion animée lors d’une récente rencontre entre lecteurs m’a encouragée à mettre noir sur blanc ce petit témoignage, et je remercie de tout cœur ceux qui m’ont obligée à clarifier ma pensée.
Ma passion, c’est construire des ponts : trouver des points de passage entre des domaines différents, les rendre praticables, et installer les poteaux indicateurs pour ceux qui tracent leur chemin.
La méthode ? Rechercher la connaissance théorique et la mettre à l’épreuve par la pratique, puisque aussi bien c’est sur les faits que se base notre expérience du monde (LU 111:6.7 *), à l’inverse théoriser les expériences spontanées par la connaissance acquise ; mais aussi rapprocher verticalement les découvertes de la recherche humaine, s’évertuant vers la lumière, des affirmations de la révélation que je considère être le LU.
De la mise en relation de différents domaines initialement séparés se dégage, si on a l’humilité d’accepter les surprises et les remises en cause de nos opinions chéries, et si l’on sait ne pas confondre la proie avec l’ombre comme l’avertit LU 1:6.1, une vision de la réalité dont l’ampleur et la beauté laissent pantois et suprêmement heureux (LU 100:6.7).
J’ai choisi trois domaines fondamentaux à relier en priorité, ceux :
de la Réalité dans son sens le plus général, dans sa répartition classique en matière, temps, espace et énergie. Étant donné que nous baignons dedans, il nous est rigoureusement impossible d’en savoir quoi que ce soit d’objectif. Voilà pourquoi il est intéressant d’avoir un point de vue décalé, extérieur à notre bulle. Pour cela, comme j’ai un peu de mal avec la physique quantique (pas entièrement dehors mais quand même à la frontière de la bulle), j’ai choisi les révélations des « channels » — enfin, de deux ou trois, pas plus, tant est grande la confusion qui règne dans cette triste foule. Discernement de rigueur! Je retiendrai pour cet article Seth, ex-mortel de son propre aveu, qui, de 1963 à 1984, a transmis par la medium Jane Roberts sa vision de l’autre côté du voile. D’ailleurs, réfléchir sans a priori sur qui parle peut aussi être très instructif, si l’on ne perd pas de vue LU 112:3.7. C’est un enseignement magistral sur les coulisses des apparences: le temps et l’énergie, la nature de la causalité, notre pouvoir créateur, la liberté et le déterminisme … il s’adresse à ceux qui s’interrogent sur LU 86:2.5 ou LU 112:0.5, se grattent la tête à LU 93:6.3 ou LU 124:4.6, ou s’émerveillent devant LU 111:6.4-5. Mais Jane parlait anglais, et hélas, sur la vingtaine de livres édités, seuls quatre existent en français (pour l’instant) ; alors révisez vos verbes irréguliers, l’effort en vaut la peine !
du mental humain par la psychologie des profondeurs. Connaissance théorique et pratique, après plusieurs d’années de thérapie approfondie et une bonne pratique en tant que sophrologue et psychothérapeute. Une connaissance et une pratique qui portent exclusivement sur le fonctionnement du mental matériel, mais de là, il n’est pas bien compliqué d’aller rencontrer, un peu plus haut, la conscience morale, puis le mental spiritualisé, qui débute les étages supérieurs du psychisme jusqu’à l’âme dans le sens urantien du terme. Un des meilleurs outils pour explorer, nettoyer et rectifier le mental (eh oui, il faut faire tout ça, et c’est bien plus facile ici, en s’appuyant sur les énergies matérielles, que dans un monde aux repères flous — attention à LU 47:3.8 !), c’est la « spiritualité appliquée », la méditation, le travail psycho-physique, de n’importe quelle école, dans le sens de LU 110:1.5 ou LU 129:1.14. Il y a déjà un peu de monde à la frontière entre « la psy et la spi » et le chemin est balisé, mais la carte n’est pas le territoire, et connaître la route ne dispense pas de la parcourir, si l’on veut éviter un bulletin scolaire dans le genre du célèbre LU 111:7.5
de ce qu’il est courant d’appeler « la vie après la mort ». La révélation du LU sur la survie ne concerne que l’âme et la personnalité, mais nous ne sommes pas que ça. Aux étages inférieurs, tous les désirs, regrets, souffrances, toutes les expériences coagulées qui n’ont pas été consciemment intégrées ont aussi leur destin une fois dissous le véhicule physique, destin qui, s’il n’a aucune influence sur la survie de l’âme stricto sensu, n’en interfère pas moins avec l’existence de « ceux qui restent », avec d’autres facteurs et par un processus compliqué qui n’a pas à être détaillé ici. Il est cependant fondamental de connaître cette zone sombre, car c’est ici que sont creusées les fondations du système réincarnationiste. Et là, c’est une autoroute qu’il va falloir faire passer sur le pont …
Deux grandes régions dans ce monde mitoyen :
a) l’occultisme, et en particulier l’étude de l’enseignement de Max Théon, à mon avis l’un des plus grands occultistes et ésotéristes de la grande vague du début du XXe siècle, un véritable savant de l’invisible, un expérimentateur (avec son épouse Alma ) et théoricien de la plus haute volée. C’est lui qui avait découvert et formé la Mère, compagne de Sri Aurobindo à Pondichéry ; si celle-ci a fait de cet enseignement finalement quelque chose d’assez personnel, elle n’en a pas moins toujours reconnu cette filiation. La Philosophie Cosmique de Théon, d’un abord hélas plus que difficile, offre un aperçu sans égal sur les organisations hiérarchisées du cosmos, depuis la matière la plus dense jusqu’au régions les plus éthérées, en passant par l’architecture si complexe de l’être humain. Si vous cherchez des précisions techniques sur LU 66:2.5, LU 74:0.1 ou LU 93:2.1, allez voir par là, et bon courage! Mais si vous avez du mal à trouver les livres (un projet de réédition est à l’étude), Steiner devrait pouvoir vous aider — une pointure similaire.
b) le monde des « projeteurs conscients », celui des rêves lucides, sorties astrales et autres NDE. L’underground total: un monde bien organisé (une littérature presque uniquement anglophone, une fois encore), très peuplé mais très, très discret, de chats échaudés qui font profil bas. Et pourtant, quelle richesse de connaissances … un trésor inestimable pour les esprits ouverts et courageux. Qui n’a pas envie d’en savoir un peu plus sur le mystérieux LU 49:5.32 ? J’ai la chance de côtoyer ce monde par un tout petit talent naturel, mais mon compagnon est un surdoué en ce domaine, dont il m’a ouvert tout grand les portes. Alors j’ai retroussé mes manches, et j’ai commencé encore un pont !
Toutes ces connaissances n’ont aucune valeur de survie, et les rechercher est uniquement affaire de choix et de plaisir personnel ; mais elles aident à se rapprocher de nos frères venant d’autres systèmes de pensée et à mettre en place avec eux, par la pratique d’un langage commun, une communication amicale et fructueuse. Tout le monde a à apprendre de tout le monde, la vérité n’est nulle part entière, mais elle se cache partout.
De plus, l’effet de ces connaissances sur le mental, dans le sens d’une meilleure intégration, unification, et d’un plus grand assouplissement, ne peut être que bénéfique à la personnalité dans son ensemble. Et tout ce travail revient finalement à élever la capacité conceptuelle, ce qui n’est rien d’autre qu’un des moyens de se rapprocher de Dieu (LU 56:6.3). Voilà pourquoi je n’arrêterai jamais de construire des ponts …
* Les extraits du Livre d’Urantia ont été volontairement réduits par Christine à leurs références Page/Paragraphe, alors à vos livres !