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La sagesse de Camille | Réflectivité — Número 375 — Janvier 2024 — Table des matières | Conscience du Suprême |
Claude Flibotte
Sainte-Julie
Parmi les nombreux sujets traités dans Le Livre d’Urantia, celui d’un État idéal avancé dans le fascicule 71 devrait grandement nous interpeler vu l’état de notre monde et de tous les évènements qui s’y déroulent actuellement. Une guerre sournoise se déroule sous nos yeux étonnés entre la vraie démocratie et toutes formes de régime autoritaire et égoïste mise en place par certains hommes avides de pouvoir et de richesse !
Selon la vidéo diffusée par ARTE et intitulée « La démocratie dans le monde à l’épreuve ? », 21 pays seulement ont une démocratie véritable dont le Canada, l’Islande, la Norvège, la Suède ou la Finlande. 53 pays ont une démocratie défectueuse tels le Portugal avec son faible taux de participation aux élections ou la Hongrie imposant un renforcement de l’état et une diminution des libertés. 34 pays ont un régime hybride où l’état de droit et les libertés individuelles sont bafoués. Finalement, 59 pays ont un régime autoritaire représenté par la Russie où toutes formes d’opposition sont sévèrement réprimées ou encore la Chine avec ses caméras présentes partout traquant le moindre geste de ses citoyens. Ce portrait démontre que plus de la moitié des humains sur Urantia, soit vivent dans un pays sous un régime autoritaire ou hybride.
Selon le quatrième rapport de l’IDEA
ÉTAT DE LA DÉMOCRATIE | QUANTITÉ |
---|---|
Forte contraction | 11 |
Recul | 37 |
Stable | 42 |
Expansion | 14 |
La démocratie est un système ouvert et solide protégée par le droit (séparation des pouvoirs, liberté de la presse, liberté publique, indépendance des magistrats, etc.). Le 15 septembre dernier était la journée internationale de la démocratie, pourrait-on soutenir encore cette affirmation aujourd’hui devant la montée des fausses nouvelles sur les réseaux sociaux (GAFA), les différentes guerres en Ukraine, en Palestine pour ne nommer que celles-là, la grande division politique aux États-Unis, les coups d’État en Afrique, etc. Bref, la démocratie est mise en péril partout sur la planète par une poignée de dirigeants très égocentristes. Si les gens de bien, que nous sommes, ne faisons pas attention aux signes avant-coureurs, les gens de mal prévaudront et mettrons à mal l’avancement matériel, intellectuel et spirituel du monde. Il n’est pas nécessaire de disposer d’une boule de cristal pour percevoir que poussé à l’extrême, certaines factions autoritaires se partageant la planète s’affronteront dans le futur dans une troisième guerre mondiale dévastatrice pour le contrôle et le pouvoir ultime sur tout le globe ! Serait-ce déjà l’intention secrète de Vladimir Poutine par son implication dans plusieurs conflits et tractations en dehors de la Russie ?
Que nous apprend le Melchizédek, auteur du fascicule 71 au sujet de l’origine de la formation de l’État?
… l’État n’a pas de genèse divine ; il n’a même pas été fondé par une action humaine intelligemment voulue ; il est purement une institution évolutionnaire et a pris naissance d’une manière entièrement automatique. LU 71:0.2
Je vous laisse le soin de lire ou relire ce fascicule où la première section nous en apprend plus sur la formation embryonnaire de l’État, sur ses faiblesses et ses forces.
Bien que la démocratie soit un idéal, elle est un produit de la civilisation et non de l’évolution. Le Melchizédek nous met en garde contre les dangers de la démocratie dans l’énumération suivante :
1. La glorification de la médiocrité. LU 71:2.2
Un dirigeant devrait être mû dans son devoir envers la population par des idéaux les plus élevés et non par souci de reconnaissance, de pouvoir, de biens matériels ou d’orgueil. La compétence d’un dirigeant devrait être la raison principale de sa position d’autorité avant toutes autres considérations.
2. Le choix de dirigeants ignorants et vils. LU 71:2.3
Il est inutile que je vous cite ici l’exemple d’un ancien président des États-Unis !
3. L’incapacité de reconnaitre les faits fondamentaux de l’évolution sociale. LU 71:2.4
La société change au gré des individus qui évoluent idéalement dans la reconnaissance de la paternité de Dieu et de la fraternité des hommes. L’État doit tenir compte de cette évolution, s’ajuster et gérer en conséquence.
4. Le danger du suffrage universel aux mains de majorités frustes et indolentes. LU 71:2.5
De là, l’importance de procurer à tous une éducation complète de ce que devrait-être une civilisation progressive altruiste vers un but de perfection matérielle, sociale, fraternelle et spirituelle.
5. L’asservissement à l’opinion publique ; la majorité n’a pas toujours raison. LU 71:2.6
La foule n’a pas toujours raison si elle est mal informée,
habitée par des préjugés de toutes sortes ou soucieuse seulement de son bien-être égoïste. J’ai déjà lu quelque part que l’âge mental d’une foule est équivalent à celui d’un enfant de cinq ans.
Aussi, notre cher Melchizédek nous rappelle la forme pratique, efficace et sage d’un gouvernement représentatif en dix étapes ou stades suivants :
La liberté des personnes. L’esclavage, le servage et toutes les formes de servitude humaine doivent disparaitre.
La liberté mentale. À moins qu’une population libre ne soit éduquée - qu’on lui ait appris à penser intelligemment et à faire des projets sagement — la liberté fait généralement plus de mal que de bien.
Le règne de la loi. On ne peut jouir de la liberté que si la volonté et les caprices des dirigeants humains sont remplacés par des actes législatifs conformes à la loi fondamentale acceptée.
La liberté de parole. Un gouvernement représentatif est impensable sans la possibilité pour les aspirations et opinions humaines de s’exprimer librement sous toutes les formes.
La sécurité de la propriété. Nul gouvernement ne peut durer longtemps s’il ne réussit pas à assurer le droit de jouir de la propriété privée sous une forme quelconque. Les hommes ont le désir ardent d’utiliser leurs biens personnels, d’en avoir le contrôle, de les donner, de les vendre, de les louer et de les léguer.
Le droit de pétition. Un gouvernement représentatif implique le droit pour les citoyens d’être entendus. Le privilège de la pétition est inhérent à la libre citoyenneté.
Le droit de gouverner. Il ne suffit pas d’être entendu. Il faut que le pouvoir de pétition progresse jusqu’à la direction effective du gouvernement.
Le suffrage universel. Le gouvernement représentatif présuppose un électorat intelligent, efficace et universel. Le caractère de ce gouvernement sera toujours déterminé par le caractère et l’envergure de ceux qui le composent. A mesure que la civilisation progressera, le suffrage, tout en restant universel pour les deux sexes, sera efficacement modifié, regroupé et différencié encore autrement.
Le contrôle des fonctionnaires. Nul gouvernement civil ne jouera de rôle utile et efficace à moins que ses citoyens ne possèdent et n’emploient de sages techniques pour guider et contrôler les détenteurs de charges publiques et les fonctionnaires.
Des représentants intelligents et formés. La survie de la démocratie dépend de la réussite des gouvernements représentatifs, et cette réussite est conditionnée par la pratique de ne nommer aux charges publiques que les individus techniquement formés, intellectuellement compétents, socialement loyaux et moralement dignes. Ces dispositions sont indispensables pour préserver le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. LU 71:2.10-19
Bien que le nationalisme ait été bénéfique pour unir un peuple d’une même culture, il devient un obstacle à l’unification de toutes les cultures et pays du monde dans le but d’éliminer l’intolérance en coordonnant l’éducation générale, la science, le commerce, les divertissements et la religion.
L’État idéal fonctionne sous la poussée de trois puissantes impulsions coordonnées :
La loyauté bienveillante dérivée de la réalisation de la fraternité humaine.
Le patriotisme intelligent basé sur de sages idéaux.
La clairvoyance cosmique interprétée en termes de faits, de besoins et de buts planétaires. LU 71:3.3-6
Actuellement, la société humaine croule sous l’augmentation de gens pauvres et d’itinérants envahissant les villes. Il est anormal de laisser dans le besoin aussi élémentaire tous ces gens dans un manque aussi essentiel que la nourriture, un gîte confortable et une raison de vivre !
Une société morale devrait viser à préserver le respect de soi parmi ses citoyens et à fournir à tout individu normal des chances convenables de réalisation de soi. LU 71:3.9
Si le système éducatif fonctionne normalement, autant dans les institutions scolaires qu’en famille dans chaque chaumière, chaque individu devrait être conscient de la responsabilité qui lui incombe envers la société et agir en conséquence pour son bien et le bien de tous. L’oisiveté est un mal qui ronge petit à petit toute société adonnée aux plaisirs centrés uniquement sur soi. Cette façon responsable de voir son devoir envers la société fera de tous les citoyens des gens solidaires et démocratiquement orientés vers une société recherchant le meilleur pour tous. Chaque individu étant motivé et industrieux dans la recherche du bien commun.
Dans un État démocratique véritable, le gouvernement des villes et des provinces est assuré par des experts et organisé exactement comme toutes les autres formes d’associations de personnes dans les domaines économiques et commerciaux. LU 71:3.11
Le révélateur nous apprend que toute civilisation demeure progressive en observant les douze points suivants :
La préservation des libertés individuelles.
La protection du foyer.
La promotion de la sécurité économique.
La lutte préventive contre les maladies.
L’instruction obligatoire.
L’emploi obligatoire.
L’utilisation profitable des loisirs.
Les soins aux malheureux.
L’amélioration de la race.
La promotion des sciences et des arts.
L’avancement de la philosophie - la sagesse.
L’accroissement de la clairvoyance cosmique - la spiritualité . LU 71:4.3-14
Si seulement nous avions la sagesse et le courage d’observer ces douze recommandations en tant que société, nous serions tous gagnants d’un bonheur accru, d’une paix sociale garantie, d’un véritable sentiment de fraternité universel et d’une liberté de pensée axée sur la recherche de la vérité dans la découverte de la beauté de ce monde au sein d’un cosmos bienveillant.
À ce sujet, voilà ce que nous dit le Melchizédek :
Un État durable est fondé sur la culture, dominé par des idéaux et motivé par le service. Le but de l’éducation devrait consister à acquérir de l’habileté, rechercher la sagesse, réaliser son individualité et atteindre les valeurs spirituelles. LU 71:7.1
Comment pourrions-nous espérer construire un ordre mondial sain si chaque individu qui le compose est ignorant de ses propres capacités dans divers domaines, de la nature et des idéaux comportementaux au sein de la civilisation, de sa responsabilité envers ses contemporains et les générations à venir, bref, de la recherche de la plus haute sagesse !
La véritable éducation, ce n’est pas la dizaine d’années que nous passons sur les bancs d’école, mais bien une affaire de toute une vie. Il y a en ce monde tellement de nouvelles découvertes à faire, tellement de cultures différentes de la nôtre, tellement de nouvelles personnes à connaitre pour bêtement se contenter du strict nécessaire pour se débrouiller dans la vie. Seulement dans Le Livre d’Urantia, il y a là de quoi nous alimenter en connaissances et en sagesse pour le reste de nos jours !
Encore une fois, le Melchizédek nous encourage à repousser toujours plus loin notre paresse mentale par ces judicieux conseils :
L’éducation, c’est l’affaire de toute la vie ; il faut que l’éducation continue pendant toute la vie, de façon que l’humanité acquière graduellement l’expérience des niveaux ascendants de la sagesse humaine, qui sont les suivants :
- La connaissance des choses.
- La réalisation des significations.
- L’appréciation des valeurs.
- La noblesse du travail — le devoir.
- La motivation des buts — la moralité.
- L’amour du service - le caractère.
- La clairvoyance cosmique - le discernement spirituel.
Ensuite, grâce à ces accomplissements, nombre d’hommes s’élèveront au niveau ultime que le mental mortel puisse atteindre, la conscience de Dieu. LU 71:7.5-13
À l’instar des domaines administratifs du modèle démocratique sur les mondes célestes en trois divisions séparant les fonctions exécutive, législative et judiciaire de l’autorité en place, nous avons dans les pays démocratiques cette disposition de l’État. Mais, quelles seraient les marques distinctives d’un gouvernement progressif et d’un État idéal ? Encore une fois, le Melchizédek nous apporte une réponse détaillée et progressive à ce sujet en douze points :
- La création d’un gouvernement triple ayant des départements exécutifs, législatifs et judiciaires.
- La liberté d’exercer des activités sociales, politiques et religieuses.
- L’abolition de toutes les formes d’esclavage et de servitude humaine.
- La capacité des citoyens de règlementer l’établissement des impôts.
- L’instauration d’une éducation universelle - l’instruction depuis le berceau jusqu’à la tombe.
- L’ajustement approprié entre les autorités locales et le gouvernement national.
- L’encouragement de la science et la victoire sur la maladie.
- La juste récognition de l’égalité des sexes et la fonction coordonnée des hommes et des femmes, au foyer, à l’école et à l’église, avec des services féminins spécialisés dans l’industrie et le gouvernement.
- L’élimination de l’esclavage des corvées par l’invention de machines, et la maitrise subséquente de l’âge mécanique.
- La victoire sur les dialectes - le triomphe d’un langage universel.
- La fin des guerres - l’arbitrage international des différends raciaux et nationaux par des cours continentales de nations, coiffées par un tribunal planétaire suprême recruté automatiquement parmi les chefs des cours continentales arrivant périodiquement à la retraite. Les décisions des tribunaux continentaux sont exécutoires; le rôle du tribunal mondial est consultatif - moral.
- La tendance, dans le monde entier, à rechercher la sagesse - l’exaltation de la philosophie. L’évolution d’une religion mondiale laissant présager l’entrée de la planète dans les premières phases d’ancrage dans la lumière et la vie. LU 71:8.3-14
Il est écrit que les Très Hauts règnent dans le domaine des hommes (LU 3:5.2). Il est également écrit dans le document intitulé « Reconstitutions d’éléments sur les origines du Livre d’Urantia » de Mark Kulieke que les médians et les séraphins participants à la transmission de cette cinquième révélation d’époque avaient beaucoup d’humour et qu’ils désavouèrent le traité de Versailles de 1919 (traité signé entre l’Allemagne et les Alliés ayant pour ambition de juguler la puissance militaire et économique de l’Allemagne afin d’assurer la paix), et ne purent s’empêcher de prendre parti dans le conflit de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Le même texte se retrouve sur le site Web de l’AUQ dans le document intitulé « Naissance d’une révélation » du même auteur et traduit par Léonard Glen. J’ai déjà lu dans un document dont je n’ai pu retrouver la trace que les Melchizédeks avaient jadis déclaré la guerre au communisme, car cette idéologie était contraire au mouvement évolutionnaire progressif de l’humanité si je me souviens bien !
Je ne pourrais pas dire si les êtres célestes se concertent pour préserver la démocratie sur toute la planète, mais considérant ce système politique représentatif comme étant le meilleur modèle pour tous, je pense qu’il est de notre responsabilité de veiller à, non seulement qu’il survive, mais cherche constamment à s’améliorer. Il nous faut être absolument vigilants, car les dangers sont grands afin de favoriser un net recul de la démocratie dans le monde. Comme Jésus nous l’a dit : « Soyez donc prudents comme des serpents tout en restant inoffensifs comme des colombes » (LU 163:1.3).
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