© 2010 Georges Donnadieu
© 2010 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
L’adoration est l’impulsion religieuse qui amène une satisfaction adoratrice, toujours selon notre propre ligne de conduite, dirigée par (1) notre intuition, associée avec (2) notre compréhension, soutenue par (3) notre courage, approuvée par (4) notre connaissance, orientée (5) dans le conseil, pour en arriver dans un état d’adoration satisfaisant les besoins de l’intuition.
L’exemple n nº 20 de « Mota morontielle » est : « Seul un poète peut discerner la poésie dans la banale vie courante » (LU 48:7.22)
J’illustrerai cet aphorisme par deux poèmes d’adoration émanant de deux poètes du 19è siècle, nés sur deux continents bordant l’Atlantique. Les deux poèmes s’adressent au Créateur de notre univers local de Nébadon et aux armées célestes, jusque dans notre système local et sur notre planète Urantia.
1. Walt Vhitman, le plus grand poète américain né en 1819 à Long Island, mort en 1892. Son recueil Leaves of Grass (Feuilles d’herbe) connut neuf éditions de son vivant.
SEUL SUR LA PLAGE LE SOIR (1856)
Seul sur la plage le soir
Tandis que la vieille mère des hommes se dandine en chantant sa rauque chanson
Tandis que je regarde les brillantes étoiles qui luisent, il me vient une pensée concernant la clé des univers et de l’avenir.
Une vaste similitude enclenche entre elles toutes les choses,
Toutes les sphères, formées, non formées, petites, grandes, soleils, lunes, planètes,
Toutes les distances spatiales, si grandes qu’elles soient,
Toutes les distances temporelles, toutes les formes inanimées,
Toutes les âmes, tous les corps vivants, quelques différents qu’ils puissent être, ou en des mondes différents,
Tous les processus gazeux, aqueux, végétaux, minéraux, les poissons, les bêtes,
Toutes les nations, couleurs, barbaries, civilisations, langues, Toutes les identités qui ont existé ou existeront sur ce globe ou n’importe quel globe,
Toutes les vies et toutes les morts, toutes celles du passé, du présent, de l’avenir,
Cette vaste similitude les relie et les a toujours reliés,
Et à jamais les reliera, les maintiendra solidement ensemble et les englobera.
2. Thérèse de l’Enfant Jésus (1873 — 1897) : cette «étoile filante », qui reçut sa vocation à l’âge de 9 ans, n’aura vécu que 24 ans sur Urantia. J’ai découvert ce poème dans le recueil « Une tendresse ineffable »-Pensées 1 — Ed. Cerf). Cet opuscule de 95 pages fut acheté à la librairie de la basilique Montmartre le mercredi 12 mai 2010, veille de l’Ascension 2010 où commençait la rencontre francophone 2010 des lecteurs du livre d’Urantia, en Sologne. Ce texte fut d’ailleurs lu en réunion, le dernier soir de notre séjour.
CE QUE J’AIMAIS
Oui, toujours ta main m’accompagne,
En toi, j’ai les bois, la campagne,
J’ai les roseaux, la prairie, la montagne,
Les pluies et le flocon neigeux
Des cieux.
J’ai la lyre mélodieuse,
La solitude harmonieuse,
Fleuves, rochers, cascade gracieuse…
Le doux murmure du ruisseau,
L’oiseau.
J’ai le beau lac, j’ai la vallée
Solitaire et toute boisée ;
De l’océan, j’ai la vague argentée,
Poissons dorés, trésors divers
Des mers.
En toi j’ai la brillante étoile ;
Souvent ton amour se dévoile,
Et j’aperçois comme à travers un voile,
Quand le jour est sur son déclin,
Ta main!
Toi dont la main soutient les mondes,
Qui plantes les forêts profondes,
Toi qui d’un seul coup d’xil, les rends fécondes,
Tu me suis d’un regard d’amour
Toujours!
J’ai ton Cœur, ta face adorée,
Ton doux regard qui m’a blessée…
J’ai le baiser de ta bouche sacrée,
Je t’aime et ne veux rien de plus,
Jésus!
Georges Donnadieu