© 2017 Jean Claude Romeuf
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Que ferai-je donc ce dimanche pour passer le temps? C’est la question que je me suis posée ce matin en me réveillant. La première idée que j’ai eue, fut d’aller à une messe malgache pour écouter les magnifiques chants religieux et m’imprégner du folklore traditionnel. En raccompagnant mon amie chez elle qui allait fêter ce jour de fête nationale en famille, je lui annonçai que j’irai à l’église prier pour elle. Car, vous savez tous qu’il est préférable que celui ou celle pour qui l’on prie soit au courant de notre intention de le faire. Mais, me dit-elle, je suis protestante et toi catholique!
Devant l’incongruité de la situation, il me parut préférable de choisir un terrain neutre et d’entrer dans la plus belle basilique du monde: l’océan! Par quarante mètres de profondeur, je connais une petite grotte. C’est là que j’irai prier pour elle!
Je sortis, mon masque, ma combinaison, mon parachute, ma montre de plongée puis téléphonai à mon club. Les bateaux n’allaient pas en mer aujourd’hui! Tant pis, le mien partait pour une visite à Nosy Iranja ; je me mêlerai donc aux touristes et ferai une prière en passant devant le « Pain de Sucre » qui pour moi est aussi symbolique qu’une croix plantée au milieu de la mer! Mais me bruler au soleil dans un endroit que je connaissais parfaitement, ne m’enchantait guère.
Une semaine auparavant, j’avais volé un livre d’Urantia à un ami pour l’offrir à un autre qui habitait Ambatoloaka. Ce dernier me proposa de grimper sur sa moto et de le suivre à l’Assemblée de Dieu. Chose dite, chose faite : j’irai donc prier chez les protestants !
Cette section du protestantisme, outre la lecture de la Bible, le culte à Jésus, s’appuie à la fois sur le « parler en langues » des premiers chrétiens et l’Esprit Saint pour exprimer sa foi. Justement, à notre arrivée, l’assemblée était en train d’implorer Dieu pour que l’Esprit Saint imprègne tous les participants. Une animatrice sur l’estrade encourageait tout le monde par des applaudissements et des chants. Voici donc deux wasahas (deux hommes blancs), les seuls parmi la centaine de Malgaches, qui tels de bons élèves se mettent au dernier banc et qui participent à la venue de l’Esprit. Il n’y a rien de plus louable que de prier pour que l’Esprit descende sur soi et les autres! Un brouhaha indescriptible déchirait la salle.
À Madagascar, on ne fait rien à la légère ; tout est comme la mer imprévisible, à la fois calme en apparence mais bouillonnante de l’intérieur. Certains des participants étaient proches de la transe ou semblaient vouloir la provoquer (le tromba) ; il y avait des tremblements, des cris semblables à des sanglots, des manifestations de joie et d’allégresse.
Chacun selon son émotion, s’exprimait à sa manière par des gestes et des paroles qui n’avaient aucun sens pour moi. Rien ne semblait organisé et pourtant, tout avait été prévu. Au signal de l’animatrice, il y eut le si- lence. J’ai compris un peu plus tard que tous ces enfants de Dieu voulaient parler en « langues » et qu’à leur manière, ils se laissaient imprégner d’Esprit!
Ne croyez pas que j’ai été choqué par ce que j’ai vu et entendu. Au contraire, j’ai moi aussi été sensible à l’Esprit. J’ai ressenti beaucoup de tendresse pour tout ce petit monde rendu divin par une foi commune en la paternité de Dieu qui rend possible la fraternité des hommes. Peu importe la façon dont le culte à Dieu s’exprime !
Ces adultes n’étaient pas infantiles, mais ils savaient prier Dieu comme un enfant s’adresse à son Père dans l’innocence, le respect et la confiance. Oui, l’Esprit a soufflé sur moi pareil au vent de la mer qui tous les soirs, ici à Nosy Be, ramène les pirogues des pêcheurs sur la rive. Je me suis retrouvé ainsi sur les plages accueillantes de la spiritualité.
Alors, je me suis mis aussi à prier. Cela ne m’a pas pris beaucoup de temps. Je n’ai rien demandé de précis. Je ne demande d’ailleurs jamais rien à Dieu, car il connait mieux que moi mes besoins. « Salut, Jésus, je suis là. Je te fais un petit coucou de la terre. T’as le bonjour de ma copine!»
Mais surtout, aujourd’hui, j’ai été gratifié de la venue de l’Esprit de Vérité. Une petite voix m’a dit qu’avant de présenter les croyances du Livre d’Urantia dont beaucoup n’ont pas besoin pour entrer dans le Royaume car ils y sont déjà, il fallait d’abord se mettre au diapason des croyances des autres communautés et des personnes.
« Merci mon Dieu pour cette belle journée. Merci aussi de m’avoir permis de connaitre les fascicules, car même si je n’en avais pas besoin pour entrer dans ton royaume, j’ai acquis grâce à eux une extension de ma conscience cosmique et un rehaussement de ma perception spirituelle. imanche 25 juin 2017
Jean-Claude Romeuf
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