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Hommage à Jean Royer | Le Lien Urantien — Numéro 81 — Mars 2018 — Table des matières | Rentrer chez Dieu |
J’Aurais pu te dire: « Attends un peu, attends que ma guitare pleure en te disant adieu. »
Mais non, je ne pleurerai pas car je ne suis pas triste. Au contraire, je me réjouis pour toi. Tu es prêt maintenant pour une autre aventure.
Il fallait que ce monde-là passe. Ce monde n’est qu’un épisode à franchir au cours de la vie éternelle. Te souviens-tu des soirs où nous jetions nos yeux au milieu des étoiles. Tu disais: « voilà notre chemin. » Alors, nous regardions à l’horizon, le Sagittaire.
On se parlait beaucoup, mais le plus profitable, étaient les moments de silence car le soir tout se repose et les rêves sont ouverts à l’Esprit. Dieu, comme il est bon de se laisser envahir par toi !
Toi et moi, nous savions qu’à chaque instant qui passe, une étincelle divine réchauffe notre cour et donne une valeur divine à nos expériences terrestres. Nous savions que nous ne serions jamais couchés sous la terre.
Nous savions que la vie est sacrée, même si elle est dure. Tu n’étais pas fait d’un bois dont on fait les flûtes. Je sais que les déceptions et les vicissitudes de la vie n’étaient qu’un tremplin qui te permettait de rebondir en rehaussant ton courage, ton espérance, ta foi et ton amour.
Nous avions des rires d’enfant en parlant de la chance que nous avions de vivre! Nous savions qu’un jour nous serions en présence de Dieu. Je pense souvent à cette phrase: « Heureux les affligés car le royaume des cieux leur appartient. » Oui, mais on pourrait ajouter : «à condition que le désespoir ne les soumette pas à l’es- clavage de la matière et ne les abatte pas comme un tronc desséché. »
Toi, tu nétais ni un roseau qui se plie, ni un chêne que le vent déracine. Bien sûr tes pieds reposaient sur la terre, mais ton âme était prête à s’envoler. C’est chose faite! Je suis heureux pour toi.
Quand tu tendras au ciel le graal de ta vie, à la façon des mages qui offrirent à Jésus lor, l’encens et la myrrhe, je sais que tu n’auras pas peur. Tu souriras car ta confiance en Dieu n’a pas de limite. Sans doute tu diras: « Voici mon Père, l’eau cristalline que tu m’as aidée à puiser. Elle est le gage de valeurs sures. Je la remets entre tes mains afin que tu la conserves pour moi tout au long de l’éternité. »
Cher Jean, il faut maintenant que je te quitte, car pour le moment, nous ne sommes pas faits pour vivre ensemble. Je te rappelle, au cas où tu l’aurais oublié, la promesse qu’on sétait faite : le premier d’entre nous qui quittera cette planète ira accueillir l’autre dans les salles de résurrection. Je compte donc sur toi et serais très fâché si tu nétais pas près de moi lorsque jouvrirai les yeux sur le monde des maisons !
Jean-Claude — 6 février 2018
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