© 2004 Jean-Claude Romeuf
© 2004 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
En 1767, Georges Louis Leclerc entreprend de dater l’âge de la terre et des planètes. A l’aide de l’expérience en laboratoire sur le refroidissement de ballons incandescents et à l’aide des mathématiques, cet homme de génie, mais plein de buffonneries (sans o ), conclut à un âge de dix millions d’années. Certains concluent plus vite, c’est une affaire de sentiments et de moyens.
Pourtant, en 1778, dans ses « Epoques de la Nature », il n’avoue que 75000 ans, c’est beaucoup par rapport aux 6000 ans bibliques. Pourquoi ce mensonge, mûrement réfléchi et voulu par un tel homme ?: tout simplement parce que le mental de son époque n’était pas prêt à accepter et à comprendre de si grands nombres !
De nos jours, nous sommes habitués à jongler avec les millions, surtout à la Caisse d’Epargne. A l’Observatoire de Paris une horloge à fontaine de césium 133 est précise à la seconde pour 31 millions d’années. Dix millions d’années lumière, ce n’est pour nous que cinq fois la distance qui nous sépare de la galaxie d’Andromède, la plus proche dans l’Espace Extérieur! Si vous voulez qu’on parle de nombres, prenons l’autobus et partons pour le Paradis !
La deuxième zone de l’aire centrale du Haut Paradis est selon le Livre d’Urantia, consacrée aux êtres ascendants des sept superunivers. D’après les calculs de Bill Sadler, elle pourrait loger groupes actifs dans une seule des plus grandes unités à but résidentiel et pourrait en contenir cent fois plus.
Il est difficile à mon mental d’évaluer la grandeur de ce nombre. Aussi, pour essayer de comprendre, je me suis amusé à faire des comparaisons.
Anticipant sur ma destinée, je me suis permis de transcender le temps comme peuvent le faire certains habitants du Maître Univers et notamment les Havoniens. Nous venons de faire ensemble ce parcours dans le futur et nous nous retrouvons maintenant au Paradis. Voyons si nous avons eu raison d’emporter avec nous: chiens, chats, chevaux, souris blanches, perroquets et belles-mères (la mienne est adorable, mais pourtant certains gendres ne considèrent pas la leur comme un être humain !)
Le corps humain contient approximativement un million de milliards de cellules, soit 106 x 109 = 1015. Seulement 10% d’entre elles construisent chair et os. Les 90% de cellules restantes sont des bactéries ou des champignons saprophytes ou autres. Ne soyons pas égoïstes, emmenons les aussi avec nous au Paradis; on va rigoler car ça va chlinguer! Quant aux virus qui ne sont même pas des cellules et qui n’arrêtent pas de nous enquiquiner la vie, ils n’ont qu’à rester sur terre et continuer à s’occuper des ordinateurs !
Arrondissons la population d’Urantia et de toutes les planètes habitables à 10 milliards d’habitants. Il y a donc en ce moment sur chaque planète 1015 x 1010 = 1025 cellules dans le corps de la totalité des êtres humains à un, deux ou trois cerveaux.
Supposons que la vie avoisine 100 ans et que la reproduction sexuée dure 10 milliards d’années. Au cours de toutes les ères planétaires, le total de toutes les cellules est donc : 1025 x 1010: 102 = 1033. Mais, au cours de la vie de chaque individu, des cellules meurent tandis que d’autres se reproduisent jusqu’à ce que le cycle de cicatrisation s’amenuise et s’éteigne à la mort. Mille mitoses pour chaque cellule semble un nombre plus qu’acceptable. Donc, au cours de la vie sexuée sur une planète, la quantité de cellules humaines produites ne dépasse pas 1036.
Posons le critère disant que lorsque tous les mondes des sept superunivers seront ancrés dans la lumière, les sept superunivers le seront aussi.
A ce moment nous aurons eu :
Nous l’avons vu, ce calcul ne tient compte que des ascendeurs humains, il ne faut pas oublier non plus les personnalités trines, duelles ou uniques. A supposer que leur totalité ne passe pas par la mort spirituelle, nous ne serions quand même pas serrés dans les résidences de la deuxième zone de l’aire centrale du Haut Paradis ! Les anges auraient de l’espace pour déplier leurs ailes et faire des concours de vitesse en bousculant quelques bigotes penchées sur les bénitiers célestes.
La morale de cette histoire, c’est peut-être qu’il faut ne pas prendre pour argent comptant, les nombres proposés par le Livre d’Urantia. Malgré l’immensité de 102817 par rapport au résultat des calculs sur les cellules humaines, 102817 reste un nombre limité n’approchant même pas l’infinité. Peut-on dire qu’il est coabsolu? On le saura dans quelques milliards d’années lorsque nous nous retrouverons tous ensemble, pour de bon cette fois, avec les ânes de l’arche de Noé, au Paradis.
Les temps changent, la vision de l’espace change aussi. En 1922 le soviétique Friedmann énonce des solutions aux équations de la relativité décrivant un Univers en expansion. Lemaître, puis Hubble un peu plus tard arrivent aux mêmes conclusions : oui, l’univers est en expansion et cela depuis moins de deux milliards d’années, disent-ils. De là, à croire que le jour J où a commencé cette expansion, correspond au jour de l’apparition de l’espace, il n’y a qu’un pas trop facile à franchir. Oui, mais voilà, nous sommes en 1929, à cette époque la terre a 6 milliards d’années (en 2004, elle a curieusement rajeunie, elle n’a plus que 4,5 milliards d’années) et l’âge de l’Univers ne peut être inférieur à celui de l’âge de la terre. Ce n’est qu’en 1960 que le nom de Big Bang sera évoqué. Quelle fausse route! Si seulement les savants lisaient le Livre d’Urantia, ils connaîtraient tout sur la respiration de l’espace !
Oui, mais voilà encore! Nous lecteurs, nous aurions aussi du soucis à nous faire, si nous devions dialoguer avec des astronomes épris de cosmologie! Il est temps que nous aussi, nous apprenions à changer notre vision de l’Espace, sinon comme les concitoyens de Buffon nous seront condamnés au sourire bienveillant et un peu ironique des générations futures. On nous opposera des lois physiques incontournables et vérifiables auxquelles nous ne pourrons répondre qu’avec des arguments métaphysiques. Cela, nous ne le voulons pas! Il est temps que nous changions notre vision de l’Univers! Ne tournons plus autour du Paradis d’une façon matérialiste !
Nous vivons dans un Espace où au moins deux niveaux d’espace cohabitent:
Il y aurait beaucoup d’autres choses à dire, mais ce ne serait, orgueilleusement parlant, que des bouffonneries !
Jean-Claude Romeuf