© 2023 Jean Claude Romeuf
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Ajusteur, Absoluité et Fusion | Le Lien Urantien — Numéro 102 — Juin 2023 — Table des matières | Cœurrier des lecteurs |
Jean Claude Romeuf
Viñales, Cuba
Après être sorti de la caverne de la Vache qui traverse la montagne et qui ici s’appelle la mogote, je rencontrai un vieux paysan sympathique. À 83 ans, il cultivait encore la terre et m’avait vu venir de loin.
Moi aussi, je l’avais vu!
Il attendait l’étranger qui passait dans sa propriété, près de sa maison dont le toit s’était envolé jusqu’au Paradis à cause d’un cyclone.
Je désirais faire un brin de causette avec cet homme.
Après huit mois sans pluie, le démon avait détruit tout ce qu’il aurait pu manger. Mais Dieu dans sa grande bonté avait voulu que son champ de tabac soit préservé. Il lui restait donc une quantité suffisante de feuilles pour sa consommation personnelle.
Je fume dix cigares chaque jour, me dit-il.
Avant que j’arrive tout à fait près de lui, il m’en tendit un de la main, prit place sur un tabouret bancal en me conseillant de faire pareil. Pour lui, il était nécessaire de travailler et de se reposer.
Durant une heure, nous bavardâmes de tout et de rien, comme de Dieu par exemple. Mais l’homme qui était pourtant croyant, n’était pas pressé de monter au Paradis comme le toit de sa maison l’avait fait!
En arrivant près de chez moi, je rencontrai un autre homme qui disait être professeur.
Il y avait dans son regard, un peu de la pluie qui était tombée la veille, et aussi la lumière de l’éclair qui en inondant le ciel, s’était gravé dans ses yeux comme sur une plaque photographique.
À cause de cela, je savais que celui qui venait de m’appeler « Amigo » était intelligent et que la méchanceté n’avait pu forcer son âme pour y pénétrer. Tout de suite il voulut savoir quelle était ma nationalité.
Je suis français.
E† lui:
J’ai beaucoup d’amis français.
Je suis parfois innocent comme une colombe, mais je n’aime pas passer pour un pigeon. Je serai donc aujourd’hui prudent comme un serpent!
Je lui demande s’il connait mes amis Marc et Michel, en lui montrant quelques photos.
Bien sûr, comme je m’y attendais, il répond par l’affirmative.
Bienvenue au « Club du Mensonge »!
Je me sens alors dans mon élément pour discuter!
Réellement cet homme me plait beaucoup, bien que je sache qu’il est en train de me mentir parce qu’il veut obtenir quelque chose de moi.
Je suis aussi menteur que lui, sans doute bien plus! S’il y avait un doctorat dans la Science du Mensonge à l’Université, je réussirais avec facilité en obtenant une mention Très Bien!
Je l’invite à boire un mojito au bar du coin. Tandis que nous dégustons notre apéro, il me propose en location une chambre dans sa maison. Je suis obligé de refuser car demain matin, un taxi me mènera à Trinidad.
Nous nous verrons une autre fois, peut-être l’an prochain si Dieu le veut!
Bon Señor tu es croyant? Me demande-t-il.
Avec le souvenir d’une phrase puisée dans un livre saint, mais qui n’est peut-être pas la phrase exacte, je lui réponds:
Pourquoi dis-tu que je suis bon? Dieu seul est Bon!
Maintenant je peux lui tordre le cou! Vive la Révolution! Hasta Siempre mon Commandant!
Je continue mon discours en disant qu’il est facile de croire en Dieu et tuer les gens en son Nom! Mais vivre l’idéal de Dieu n’est pas du tout pareil. Pour cela, il est utile de savoir que le Cœur de Dieu habite dans le cœur de celui qui le désire. Il n’est donc pas nécessaire d’aller prier dans une église, une maison de pierre, car la maison de Dieu, c’est notre cœur!
L’idéal de Dieu, ce n’est plus seulement d’aimer les autres comme un frère aime ses frères et ses sœurs, mais de les aimer comme un père aime ses enfants, comme Dieu aime ses fils et ses filles.
Si on se tourne vers Jésus qui est à la fois notre Frère et notre Père, nous pouvons aimer à la fois comme un frère et comme un père.
Les propos de ce débat ne vont intéresser qu’indirectement la suprématie.
Tout le monde sait que pour le Suprême, faire, c’est agir avec gratuité, désintéressement. La main gauche ne doit pas savoir ce que la main droite a donné.
Il serait très malvenu pour moi de débattre sur ces sujets, moi qui ai toujours l’impression de ne rien faire ou du moins pas assez.
Non, le que faire dont je parle serait plutô† un comment faire pour que nous soyons les diffuseurs du message divin de Jésus. Cela, tout en sachant que l’aide dispensée à autrui, peut-être un facteur d’approche spirituelle. Mais n’oublions pas que si nous étions capables de faire des miracles, ce n’est pas pour cela que les gens nous suivraient. Il n’y a qu’a se souvenir du ravitaillement des cinq mille. Ce fut plutô† la vie de Jésus qui séduisit les assoiffés de vérité et non ses miracles.
Son message n’est pas compliqué, il est très simple, à la portée de celui qui l’écoute, qu’il soit un grand penseur où une personne au raisonnement plus modeste.
Tout est question de curiosité, puis de foi, pas seulement d’intelligence ou de culture. La plupart des gens qui croient ont confiance en Dieu. Ils sont prêts à suivre les paroles de Jésus et l’idéal qu’il nous a conseillé de rechercher, en sachant que le Père est amour et que sa présence se trouve au fond de nous.
C’est avec ces gens que nous ferons les plus belles pêches. $C’est dans leur mental que nous sèmerons une graine qui peut-être un jour germera.
Ce n’est pas pour rien que l’épopée de la vie de Jésus se trouve à la fin du livre. Les trois autres parties nous préparent à situer notre Fils Créateur au milieu du Grand Univers. En même temps, nous situons notre place sous son aide et ses directives.
On pourrait croire que « la Vie et les Enseignements de Jésus » est la partie la plus facile à lire. Peut-être, mais en tout cas, c’est la plus difficile à assimiler, car il ne s’agit plus de faire intervenir seulement les facultés et les aptitudes du raisonnement de notre intelligence. L’aide de l’esprit dans notre mental joue un grand rôle dans l’approche de l’Être Jésus. Quand il nous est permis d’aborder ces enseignements de cette manière, le danger consiste à prendre tout ce qui est émotionnel pour de la vérité.
La personnalité de Jésus, à la fois humaine et divine, est mieux perçue avec l’aide du Moniteur de Mystères et de l’Esprit de Vérité. Cette pénétration intime de notre relation avec Jésus, est proportionnelle au degré de notre amour se développant avec le temps. Nous n’avons pas conscience de cette croissance car elle se situe au-delà de la pensée objective, au milieu de la superconscience, en plein milieu du Royaume où Dieu règne en chacun de ses fils.
C’est pourquoi la personnalité de Jésus peut être connue par tous ceux qui l’abordent avec une confiance enfantine, c’est-à-dire avec la confiance qu’un enfant a pour ses parents.
Ce n’est pas pour rien non plus que la dernière phrase du Livre résume le principal message de Jésus: « L’idée de Père reste encore le concept humain le plus élevé de Dieu ».
Si l’on développe en second que ce Père vit dans le cœur de chacun d’entre nous, il ne nous restera plus grand-chose à annoncer au monde. Voilà tout simplement l’idéal du Royaume de Dieu.
Je m’abandonne à Toi,
Fais de moi ce qu’il Te plaira
Quoi que Tu fasses de moi,
Je Te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout,
Pourvu que Ta volonté se fasse en moi, en Toutes tes créatures.
Je ne desire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon áme entre Tes mains.
Je Te la donne, mon Dieu, avec fout l’amour de mon cour parce que je T’aime, et que ce m’est un besoin d amour deme donner, de me remettre entre Tes:
mains; sans inesure avec une infinie confiance, car Tu es mon Père.
Charles de Foucauld.
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