© 2001 Jean-Claude Romeuf
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Certains ont demandé à Flora comment elle avait interprété le texte du Trésor. Elle va essayer de satisfaire à cette question, malgré une certaine réticence. En effet, au départ ce texte était destiné à remplir la fonction d’une parabole. Or, comme chacun le sait, l’approche d’une parabole ne se fait pas par une compréhension analytique totale. Une analyse trop sévère entraîne des interprétations différentes qui au lieu de réunir les lecteurs ou les auditeurs, les amènent au contraire à des querelles verbales où chacun défend son point de vue. Le résultat est alors à l’inverse du but espéré qui était la recherche d’une union mentale et spirituelle.
« J’aurais simplement voulu » expliqua Flora, « que le petit Poucet que vous êtes tous, reçoive le message tel qu’il a été raconté. La vérité est souvent mieux perçue par le cœur innocent d’un enfant que par la pensée rigoureuse d’un adulte. »
« La forêt, c’est tout simplement le monde dans lequel il faut nous débattre. La sagesse s’obtient par l’expérience de la vie. Les contes sont les livres que l’on a lus, les voix que l’on a entendues, les voies différentes que l’on a suivies. »
« Beaucoup de personnes sont passées à côté du trésor sans l’ouvrir; d’autres l’ont eu en leur possession mais son contenu ne les a pas intéressés. »
« Les animaux des contes fabuleux sont les personnes qui se satisfont aveuglément des dogmes établis, des usages sociaux, des prescriptions scientifiques. Ce sont ces perroquets intellectuels qui s’enfuient devant toute nouveauté. Ce sont ces grenouilles qui ont peur de quitter leur mare. Mon trésor les fait fuir parce qu’il est nouveau. »
« Je pense qu’il n’est pas utile de définir le trésor. On sait dans le texte que c’est un livre, car le fou essaie de le lire par-dessus mon épaule. »
« Le savant croit tout savoir. C’est vrai qu’il sait beaucoup de choses mais il ne s’intéresse pas à l’essentiel, c’est à dire à Dieu. Il ne s’intéresse pas non plus à moi, la petite Flora, et hausse les épaules en se détournant de moi. Je crois qu’il est un peu trop orgueilleux et n’entend plus le battement de son cœur d’enfant. Heureusement, tous les hommes de science ne sont pas comme lui. Spirituellement, on peut dire que ce savant-là est débile. »
« Le fou par contre, n’est pas un débile spirituel. Certes, il est un peu débile mental, un peu fada comme on dit dans le midi, mais c’est beaucoup moins grave. Son QI ne lui permet pas d’être enseigné correctement, mais cela ne l’empêche pas de connaître et peut-être d’entendre la voix de Dieu au fond de lui. Au niveau humain, nous sommes tous plus ou moins fous. C’est juste une question de degrés. »
« Attendre que notre heure soit venue signifie attendre l’éveil. Celui-ci peut se faire ici-bas ou après notre mort. Que les idiots me pardonnent et se rassurent: l’imbécillité n’empêche pas la résurrection!. Dieu a beaucoup de tendresse pour les défavorisés. Sur les mondes des maisons, n’oublions pas que nous aurons un nouveau mental certainement beaucoup plus efficace. »
« Il faut avoir la curiosité, la confiance et l’espérance d’un petit enfant pour entrer dans le royaume de Dieu. C’est pourquoi le petit Poucet et moi-même désirons rester d’éternels enfants. Tous les deux, nous voulons grandir : c’est à dire que nous voulons croître en amour. C’est ça, vouloir faire la volonté de Dieu!. »
« Malgré le temps qui a passé, pendant que mon cœur s’emplissait d’amour et que mon âme grossissait, je me suis aperçue que j’étais toujours la même petite fille. Cela veut dire que malgré le changement, ma personnalité n’a pas varié: je suis toujours la petite Flora. Pour le Dieu qui m’habite et qui m’a donné la personnalité, je suis unique et différente de toutes les autres petites filles du cosmos. Si j’osais, je dirais que je suis la fille unique de Dieu. Tant pis, j’ose! »
« Le petit Poucet était perdu dans la forêt car il avait trop écouté la voix des maîtres, il avait trop fait de culturisme, c’est à dire qu’ il avait lu trop d’ouvrages traitant de théories ou de cultes en »isme« . Son âme n’était pas en harmonie avec son mental. Il espérait quelque chose de nouveau, mais ne le trouvait pas. Il ne recherchait pas la révolution, mais le progrès. C’est pourquoi il pleurait ».
« J’ai partagé mon trésor avec lui. Je crois qu’il le gardera longtemps. »
Ouf, j’ai fini !. A bientôt peut-être dans une autre histoire.
Jean-Claude Romeuf