© 2004 Jean-Claude Romeuf
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Qu'est-ce que les « trous noirs »? | Le Lien Urantien — Numéro 29 — Printemps 2004 — Table des matières | Réflexions |
Mais tous ceux qui le recevront seront illuminés, purifiés et réconfortés.
La vérité est une qualité, elle est divine. Elle est inséparable de la beauté et de la bonté. Ces trois sœurs forment les trois piliers de l’amour. La vérité est absolue. Elle existe depuis toujours chez le Père Universel, le Fils Eternel et l’Acteur Conjoint. Elle est totale dans la Trinité qui englobe toutes ses valeurs d’actualité et de potentialité.
Elle est unité, car comme Dieu elle est un, mais n’engendre pas l’uniformité car elle présente les multiples visages de la découverte.
Elle participe à l’expérience du Suprême. A ce niveau, elle est incomplète, relative, évolutionnaire, progressive. Elle a toujours la limpidité de l’eau pure et de la source, mais se boit dans différents ruisseaux.
L’homme qui vit à l’âge du Suprême ne connaît la vérité qu’avec l’expérience. La vérité débute avec la sagesse et s’affirme avec le mental et la connaissance. Chez celui qui connaît Dieu et qui la recherche en même temps que la beauté et la bonté, elle est sanctifiée par l’Esprit Saint et devient valeur éternelle.
L’expérience de la vérité est illuminée et purifiée par l’Esprit de Vérité, l’esprit de la Pentecôte. Celui-ci n’est pas la vérité elle-même, mais il est la conviction de la vérité. Il provient de l’amour que Jésus nous a laissé. Celui qui aime ne peut se tromper, il sait que le chemin sur lequel il se trouve l’amènera vers la lumière.
L’Esprit de Vérité, c’est aussi celui qui console et qui donne la joie même dans l’épreuve. Le chemin qui mène vers Dieu et l’Amour, est dur et cahoteux. Rien n’est facile. On peut trébucher parfois sur les cailloux de la désespérance. L’Esprit de Jésus n’est pas là pour aplanir notre chemin, mais il renforce alors notre courage. Il nous dit: « Avance, n’aie pas peur ! Je suis là. » .
La beauté suprême, le summum de l’art fini, est l’épopée de l’unification de l’immensité des extrêmes cosmiques, le Créateur et la créature.
La beauté est absolue et divine. Le Paradis est l’archétype physique des formes matérielles de la beauté.
Elle est un attribut des êtres pourvus de personnalité. Elle est alors à l’image de Dieu, le Père de la personnalité.
Ces deux origines font de la beauté une qualité omniprésente. Elle n’est limitée ni par l’espace, ni par le temps. Elle est la quintessence des choses, des animaux et des personnes. Elle décroît en splendeur à mesure qu’on s’éloigne de l’Ile Centrale mais garde la douceur de son origine. Dans le Suprême, elle devient expérience et participe à l’aboutissement de l’Etre Suprême.
La beauté est un don du ciel quand elle est perçue par les sens matériels. Elle est alors facile à reconnaître: qu’y a-t-il de plus beau qu’un coucher de soleil, une mer berçant un matin de printemps, une nuit parsemée d’étoiles dans un parfum de terre mouillée ?
Mais la beauté est aussi sujette à l’expérience et à la culture. Elle reste cachée pour celui qui va vite, pour celui qui ne développe pas ses facultés de curiosité, ses talents artistiques, ses recherches intellectuelles, son désir d’aller toujours plus haut.
Alors que le scientifique peut la trouver parfaite dans une molécule d’ADN ou dans une formule mathématique, il est rare qu’un artiste considère son œuvre achevée. Il y a toujours une touche finale à mettre sur la toile, un accord à glisser dans une mélodie, une fleur à mettre dans un bouquet. Copier à l’identique sur son chevalet la représentation physique d’une chose, c’est trahir la nature de cette chose, car celle-ci porte en elle l’harmonie des hautes sphères qui a la saveur originelle des univers. C’est la divinité sublimée dans chaque objet, dans chaque être représentés qui fait le chef d’œuvre. Le chef d’œuvre ne naît pas du hasard. Il n’est pas le résultat du désoeuvrement, d’un passe- temps ! Quand l’amour qu’on a en soi ne trouve pas la possibilité de s’exprimer, il devient un torrent de montagne débordant de son lit. C’est ce bouillonnement d’amour qui concrétise l’œuvre d’art. Tous les artistes sont des amoureux.
Il est possible de concevoir la beauté associée à la vérité sans l’intervention de la personnalité. La vérité épure la beauté, car la vérité aime la simplicité, elle repousse les fards et tout ce qui la masque. La vérité débarrasse la beauté de tout superflu, de toutes fioritures. Elle lui donne la pureté et le chant du cristal. Quatre mots suffisent à un poème, trois coups de crayon à un dessin. Le véritable artiste cherche d’abord à faire du vrai, le beau se pose dans son œuvre par surcroît comme un don.
A l’inverse de ses deux compagnes, la bonté est toujours personnelle et reste un attribut du monde spirituel. Lorsque les trois se coordonnent dans l’expérience d’un être humain doué de sagesse, il en résulte un désir croissant d’amour qui stabilise la personnalité en la dotant d’une conscience cosmique accrue. C’est alors que l’art devient la porte ouverte des étoiles, le mariage de la terre et du ciel, le baiser de l’homme à son Créateur.
Un faisceau de lumière s’échappe de la terre ; franchissant la voûte céleste, il trace le chemin de la liberté.
«… on ne saurait dépeindre la bonté sans dépeindre sa grandeur inhérente et divine. »
«…si par grâce vous pouvez devenir bon, vous devenez grand par là même. »
La beauté ou la vérité peuvent se concevoir simplement dans l’univers physique ou dans le monde intellectuel, mais la bonté est toujours une réalité personnelle. Dieu, le Père originel, père de la personnalité, est distributif de lui-même et est à l’origine de toute bonté. La bonté ne peut se développer que dans le monde spirituel d’un être doté de personnalité. Elle est en apparence, la plus petite des qualités de la divinité.
La bonté ressemble à la fleur qu’on ne remarque pas de prime abord dans un jardin. Elle n’a pas l’orgueil du narcisse, ni le panache de la rose. Son parfum est délicat, difficile à reconnaître, il est discret au milieu de celui des autres fleurs mais il coordonne l’ensemble. Son goût a le raffinement du dernier ingrédient qu’on met dans un plat cuisiné, la dernière pincée de sel, l’arôme subtil de dernière minute.
La bonté n’a pas l’attrait de la beauté, ni la cohérence de la vérité, mais elle donne de la stabilité à celui chez qui elle se développe. Elle amène de la modération à la beauté et à la vérité afin que celles-ci s’épanouissent en charme dans la personnalité.
La bonté est patiente, endurante et fidèle, ne se met jamais en valeur. Elle agit dans l’ombre avec courage. Elle traite les choses insignifiantes avec la même application qu’elle le ferait pour d’autres de haute importance. Son action lui fait acquérir la force! Sa grandeur réside dans son humilité! Elle rend la personnalité forte, grande et attrayante par sa douceur. Elle est synonyme de grandeur.
La bonté nécessite un mental personnel. Seul un mental doté de personnalité peut être capable de faire une discrimination entre le bien et le mal. Elle est sans doute à l’origine du premier choix moral, celui qui permet au jeune enfant d’accéder à la vie spirituelle en le dotant de l’esprit du Père Universel.
Il est très difficile à un être humain de parler de bonté, car il ne peut le faire que de ce qu’il a vécu. Or, la bonté fait partie de son expérience inachevée, de son incomplétude. Elle se concrétise en lui un peu plus chaque jour, tout en glissant entre ses doigts. Mais la comparaison ou la leçon la plus utile et la plus belle qu’il puisse rencontrer se trouve dans le Livre d’Urantia: « La vraie bonté ressemble à l’eau, en ce sens qu’elle bénit tout et ne nuit à rien. »
Jean-Claude Romeuf
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