© 2023 Jean Claude Romeuf
© 2023 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Le Flacon | Le Lien Urantien — Numéro 104 — Décembre 2023 — Table des matières | Historique du journal Réflectivité |
Jean-Claude Romeuf —1er novembre 2023
Tous les penseurs d’antan, philosophes et théologiens du siècle des lumières ; tous les savants, astrologues, prophètes et magiciens de la sornette qui se sont reproduits du Moyen Âge jusqu’à nos jours, se sont posés la question suivante : l’homme est-il bon par nature?
Une guerre intellectuelle faite d’idées génératrices d’assassinats, de guerres civiles, de génocides, d’explosions nucléaires, a séparé l’intelligentsia en différents groupes de partisans de tout bord, qui continuent à nous bombarder encore de théories plus ou moins farfelues, mensongères et destructrices, malgré l’expérience du passé.
Nous sommes toujours en train de nous battre pour ou contre des idéaux humains farcis d’entourloupettes. Pourtant, il y aura bientôt cent ans, Le Livre d’Urantia est venu rappeler l’idéal divin de Jésus à l’humanité, et confirmer son message d’amour, le même qu’il y a deux mille ans: Aimez vous comme desfrères et des scurs parce que Dieu est votre Père. Il vous aime parce que vous êtes ses Fils et ses Filles.
La personnalité permet à la volonté de s’épanouir comme une fleur, quand elle est dominée par l’amour et la soif de vérité. Le besoin de servir, sans rechercher ni récompense ni gloire, est l’étalon de mesure d’un amour qui grandit au fond de soi, au fil des années. La volition est l’acte par lequel la volonté peut se manifester ; c’est l’acte volontaire qui permet à la personne d’agir gratuitement et de participer à l’émergence du Suprême.
La personnalité est immuable, mais la volonté permet à l’être entier de changer, pour le pire ou le meilleur. Cela dépend des choix que l’on fait ! En l’absence de volonté, la personnalité ne serait rien, sinon une pierre tombale au milieu d’un chemin infini parsemé d’aventures merveilleuses.
Tout ce qui est impersonnel, semble soumis à la souveraineté absolue du libre-arbitre humain !
1. La volonté humaine fonctionne sur le niveau de la personnalité de la réalité universelle et, dans tout le cosmos, l’impersonnel
c’est à dire :
le non personnel, le subpersonnel et le prépersonnel — est toujours sensible à la volonté et aux actes de la personnalité existante. [LU 107:7.4]
Mais dire que l’impersonnel ne puisse pas jouir ou du moins dépendre d’une volonté particulièrement adaptée à sa nature et fonctionnant sur des échelons différents, serait commettre une erreur regrettable.
Me suis-je trompé en pensant que le Messager Solitaire responsable de la citation que nous venons de lire dans le fascicule 107, a voulu parler des choses, des objets? Donc, de l’influence de la volonté sur la nature matérielle?
Pas besoin d’être savant pour comprendre pourquoi la Terre ainsi que toutes les planètes tournent autour d’un soleil et pourquoi les atomes font de même autour d’un noyau nucléaire. C’est parce qu’une intention originelle l’a voulue ainsi et parce que des lois physiques ont été définies une fois pour toutes, dans les sept superunivers et dans les quatre niveaux de l’espace inhabité. La Réalité matérielle universelle, a été rendue possible par la volonté d’une personnalité créatrice. Dans la bible, la Genèse développe déjà cette idée.
Dans Le Livre d’Urantia, n’ y a-t-il pas des êtres que l’on dit matériels, vivants et intelligents à la fois, mais qui pourtant sont incapables de choisir, donc d’exercer une volonté personnelle? Quelqu’un penserait-il et choisirait-il pour eux?
Souvenons-nous des Maîtres Organisateurs Physiques, ces personnages difficiles à se représenter mentalement. Les quatre derniers groupes sont à peine des personnes au sens d’une définition acceptable de ce mot (LU 29:4.26). Le terme de « personnes » s’est échappé de la bouche du Censeur Universel. Il a fallu qu’il réfléchisse en l’écrivant. Restons donc pour l’instant dans le doute.
Parmi ces quatre groupes, les Frandalanks sont les plus nombreux et on les rencontre dans l’univers central, les superunivers, mais aussi dans les espaces extérieurs où, paraît-il, aucune personnalité n’est présente puisque ces espaces sont inhabités et restent encore un domaine que l’Absolu Non Qualifié ne partage pas avec les deux autres Ab solus de Potentialité. Leur existence au-delà des frontières des sept superunivers est donc la preuve que ces êtres ne possèdent pas en eux-mêmes, une personnalité et pour cette raison ne sont pas des personnes! Les Frandalanks vivent pourtant et agissent intelligemment en restant attachés aux ordres et donc à la volonté des contrôleurs physiques! Ils peuvent recevoir des messages, mais ne peuvent pas y répondre.
Heureusement pour lui, le Censeur Universel se rattrape un peu plus loin, sinon nous aurions été en droit d’en référer aux Anciens des Jours! Devant la menace du Tribunal Impérial, il reconnaît sa faute :
Je reconnais que les frandalanks sont intelligents, mais je ne saurais les classifier autrement que comme des machines vivantes. La seule manière dont je puisse vous aider à comprendre ces mécanismes vivants est de les com- parer à vos dispositifs mécaniques qui opèrent avec une précision et une exactitude presque semblables à l’intelligence. LU 29:4.38
Quelle serait aujourd’hui l’explication de l’auteur du fascicule 29, si l’on fait allusion à nos robots modernes et aux ordinateurs ?
Dans ce chapitre, une autre phrase mérite d’être citée, car elle concerne tout ce qui est non-personnel, mais attention, elle ne concerne pas les deux chapitres suivants dans lesquels l’impersonnel est aussi traité !
Dans tout l’univers des êtres créés et des énergies non personnelles, nous ne constatons aucune manifestation de volonté, de volition, de choix et d’amour en dehors des personnalités. LU 107:7.5
Bien sûr il s’agit de ce qui se situe en deçà du niveau de la personnalité et qui concerne la volonté du mental animal soumis aux cinq premiers esprits-mentaux-adjuvats. Un lion sait s’il veut aller à la chasse pour se nourrir ou s’il va se mettre à l’ombre sous un rocher pour faire la sieste, avant de rechercher sa nourriture.
En cela, il est l’égal de l’homme qui possède une personnalité. Quant à moi, c’est après avoir mangé que je fais la sieste, pas avant! Mais comme le lion, je pourrais décider de changer mes habitudes. Ce n’est donc pas en ce sens que je fais valoir une volonté intéressant ma personnalité. Ma volonté subpersonnelle suffit aux besoins de ma condition animale.
Grâce à une évolution humaine, physique, mentale et spirituelle qui dure depuis un million d’années, toutes les décisions, les choix que nous avons dû faire, nous ont amené au sommet de la pyramide du règne animal.
Il n’est pas besoin de faire un long discours. Tous les lecteurs savent que l’Ajusteur de Pensée est une entité prépersonnelle espérant devenir une personne par fusion avec celui ou celle qu’il a choisi.
Personne n’a obligé le mien à me choisir ! C’est donc, qu’avant de me connaitre, mon Ajusteur était capable d’exercer une intention qui fut rendue possible par un acte volontaire. Mais, fait étrange, moi, je n’ai pas eu le choix d’accepter cet Ajusteur plutôt qu’un autre, ni de pouvoir lui dire : « fichemoi le camp d’ici »! Je n’avais donc pas encore la faculté d’exercer mon libre-arbitre, car au niveau des choix moraux qui peuvent déboucher sur des valeurs spirituelles, le libre-arbitre est roi.
Mais rassurez-vous, non, non, rien de rien, non, je ne regrette rien! Car je suis sûr que si j’avais dû faire mon choix parmi tant d’autres, c’est entre tous, lui que j’aurais voulu. Il est tellement patient avec moi ; c’est vrai, il faut me supporter ! Je dis cela avec franchise et sans contrainte, bien que je sache qu’il est très difficile de divorcer avec un Ajusteur.
Chaque homme ou chaque femme deviendra Un avec lui. Il profitera pendant l’éternité des attributs humains de la personnalité et nous, nous profiterons d’une mémoire absolue qui sera diffusée petit à petit, au fil des besoins de notre existence expérientielle ; d’abord dans la suprématie, puis dans l’ultimité quand tous les univers du Fini seront ancrés dans la lumière.
Puisque c’est lui qui nous à choisi, il n’est plus à démontrer que l’Ajusteur possède une volition. Serait-il donc capable de s’opposer à notre volonté? Dire que le libre-arbitre d’une personnalité est souverain et qu’il doit être respecté, est juste mais incomplet. On peut faire confiance à l’opinion du Messager Solitaire de la page 1183, 6 :
Si les Ajusteurs de Pensée possèdent une volition, pourquoi sont-ils soumis au vouloir des mortels? Cela tient, croyons-nous, à ce que la volition des Ajusteurs, bien qu’absolue en nature, est prépersonnelle en manifestation. [LU 107:7.4]
Ce serait donc parce qu’il sont prépersonnels, qu’ils ne peuvent pas s’opposer à une personnalité. Mais le résultat est le même, car les personnalités célestes n’ont pas l’habitude et ne veulent pas s’opposer au libre-arbitre humain.
Il ne serait ni correct de qualifier un Ajusteur de subpersonnel, ni juste de mentionner cette entité comme superpersonnelle, mais il est parfaitement admissible d’employer le mot prépersonnel pour le désigner. LU 107:7.5
D’ailleurs, il n’existe aucune superpersonnalité dans le circuit de personnalité du Père Universel. Pourtant on rencontre ce terme pour désigner les Fils du Paradis qui représentent le Fils Éternel dans les univers locaux.
Ce terme désigne aussi des êtres transcendantaux siégeant pour l’instant au Paradis.
Nous venons de voir que la volonté peut refléter dans un miroir, l’image de plusieurs visages. Seul un mental sensible à l’esprit arrive à imposer la plénitude de sa volonté : le libre-arbitre!
Le libre-arbitre justifie en même temps, le pouvoir de faire des choix à dimension spirituelle. Il est inséparable du don de personnalité. Le Père Universel fait ce cadeau à qui il veut et quand il veut. Donc, il est inutile de tenter de savoir avec précision, à quel âge arrive la personnalité. Ce dont on est sûr, c’est qu’elle apparaît de très bonne heure dans la vie de l’enfant. Comme le Père Noël, elle descend du ciel et passe par la cheminée.
Sans doute (mais c’est une croyance personnelle qui peut par conséquence, être différente de la vôtre), le Saint Esprit vient illuminer le mental peu de temps après. Je sais que sa source se trouve dans la Divine Ministre, parce que Le livre d’Urantia m’en a fait la révélation, mais je n’ai pas encore compris ce qu’est réellement l’Esprit Saint. Je n’ai pas conscience non plus, de l’expérience que j’en ai fait. C’est peut-être, je crois, parce que je n’arrive pas à me représenter une personnalité englobant la totalité spatiale de l’univers local et lui attribuer un emplacement précis. Je sais que Micaël se trouve sur Nébadon et que mon Ajusteur se trouve en moi. Il m’est facile de les rechercher. J’ai leur adresse électronique et peux leur envoyer un mail ou leur laisser un message sur leur numéro de téléphone. Je crois que la Divine Ministre est surtout branchée sur les esprits-mentaux-adjuvats, car de temps en temps je reçois un mail de sa part qui est accompagné d’un : noreply@divineministre.com
Je réponds donc par l’affirmative à la question du Smilblick, que Pierre Dac me posa un jour à la télévision et à laquelle je répondis avec succès : Oui, l’homme est bon par nature, parce que l’Esprit Saint le nourrit dès sa plus tendre enfance et parce que tout ce qui vient de Dieu, même s’il est du genre féminin, ne peut être mauvais !
Le libre arbitre relatif qui caractérise la conscience de soi de la personnalité humaine se trouve engagé dans les cas suivants
- Décision morale, la plus haute sagesse.
- Choix spirituel, le discernement de la vérité.
- Amour désintéressé, le service fraternel.
- Coopération intentionnelle, la loyauté de groupe.
- Perspicacité cosmique, la compréhension des significations universelles.
- Consécration de la personnalité, la dévotion à faire de tout cœur la volonté du Père.
- L’adoration, quand on poursuit sincèrement les valeurs divines et que l’on aime de tout son cœur le divin Donateur des Valeurs. [LU 16:8.7-14]
L’esprit d’intuition, puis l’esprit de sagesse vont permettre au mental, de faire son premier choix moral qui déclenchera la venue de l’Ajusteur. Puis, je ne vous apprends rien, les désirs de tendance animale vont entrer en conflit avec les idéaux de tendance divine. Nous sommes devenus des êtres moraux, c’est à dire que nous avons la capacité de faire la différence entre le bien et le mal. Faire le bien nécessite de la force, du courage. C’est peut-être en ce sens que s’exerce l’ajustement et le changement de notre mental par l’esprit.
Je serais incapable de décrire le travail de l’Ajusteur, mais je sais que son désir est que nous coopérions le plus possible avec lui. C’est pour cette raison que les Moniteurs de Mystère ne nous choisissent pas au hasard. Ils se renseignent d’abord sur notre potentialité, c’est à dire sur ce que nous pouvons devenir. L’Ajusteur s’intéresse aussi à notre généalogie, mais surtout, avant de réaliser une association avec un être humain, il analyse comment la capacité intellectuelle de celui-ci peut-être conjuguée avec une perception spirituelle adéquate. C’est seulement de cette manière que le mental humain trouvera assez de force pour permettre le développement d’une âme morontielle qui permettra à la personnalité humaine de fusionner avec le fragment divin du Père Universel.
Si elle ne rejette pas la survie, une personnalité humaine qui a choisi sur terre de coopérer avec un Ajusteur, par un acte de volonté, c’est à dire par volition, est certaine de fusionner avec lui, dans un temps plus ou moins long. Quel que soit notre degré d’intelligence, il est ridicule par rapport à celui d’un séraphin ou d’un médian. Le plus sot d’entre nous, à condition que son mental ne l’empêche pas de connaitre Dieu, a autant de chance de fusionner que le plus grand des philosophes. Tous les hommes entre le septième et le premier cercle ont un mental normal et ont reçu un Ajusteur, gage d’immortalité.
Mieux vaut être un imbécile faisant ce qu’il peut pour aimer Dieu, qu’un grand penseur refusant de suivre les directives divines. A force de se boucher les oreilles à l’appel du divin, il n’y a plus de raison pour que la collaboration continue. L’Ajusteur quitte alors son tabernacle. L’homme devient par conséquence une bête. Comme toutes les bêtes, il n’a pas d’empathie pour sa proie ; il joue souvent avec elle, avant de la tuer. La compassion n’existe pas dans le règne animal !
L’homme privé d’Ajusteur se distingue facilement :
Le pire, c’est que peut-être, parmi ces êtres abominables, certains ressemblent à nos enfants ! Car, il n’est pas nécessaire de posséder du pouvoir parmi les hommes pour cultiver en soi des sentiments de haine et des désirs de vengeance. Il y en a peutêtre plus que ce que l’on croit!Pour s’en rendre compte, il n’y a qu’à lire les journaux ou regarder la télévision.
La joie est venue à mesure que les phrases ont coulé sous mes doigts, simple et tranquille comme une bouche ouvrant ses lèvres pour exprimer un sourire ou donner un baiser.
L’espérance ne m’a jamais quitté, même dans les moments les plus difficiles et j’ai eu la chance de ne jamais avoir mis en doute l’existence de Dieu. Ma religion s’est développée sans accroc remarquable à travers différents courants de spiritualité. Je suis passé très tôt d’une religion traditionnelle qui ne me convenait plus, à une religion personnelle ouverte sur le monde. Je me suis arrêté de chercher lorsqu’on m’a présenté les fascicules.
C’est seulement à travers eux que j’ai poursuivi mes recherches sur Dieu et que j’ai développé ma spiritualité. Aujourd’hui, certains passages, mais surtout leur analyse approfondie, m’immergent dans une réalité intellectuelle dans laquelle la bonté de Dieu se révèle de plus en plus à moi. J’ai fait l’expérience de la miséricorde à travers l’Esprit de Vérité d’un amour divin tellement grand, qu’aucun être humain ne pourrait décrire.
J’ai fait la connaissance de personnages hors du commun dans ma vie. Mais les plus grands, souvent inconnus du grand public, je les ai rencontrés au sein des lecteurs du Livre d’Urantia. Je crains de ne pas m’être toujours conformé à l’idéal de Dieu, car sa volonté n’est pas toujours facile à accomplir, ni d’être totalement sincère lorsque j’écris. J’ai l’excuse de ne pas avoir été créé parfait et de ne pas l’être encore devenu.
Qu’importe!Si je ne suis pas toujours capable de suivre le chemin que Dieu avait prévu pour moi, je tracerai le mien ; l’important c’est d’avancer. Tant pis s’il ne va pas tout droit et se dessine en zigzagant comme les routes sinueuses des Cévennes. Dieu arrivera quand même à me suivre. Et s’il me dépasse, je ne chercherai pas à le rattraper, il m’attendra au dernier tournant !
Le Flacon | Le Lien Urantien — Numéro 104 — Décembre 2023 — Table des matières | Historique du journal Réflectivité |