© 2023 Jean Lapierre
© 2023 Association Urantia du Québec
Jean Lapierre
Bromont
Claude Flibotte
Sainte-Julie
(Jean Lapierre) Bonjour à tous,
À quelques reprises lors de mes communications avec vous tous, j’ai fait référence à la section 8 du fascicule 118. Je dois dire que je suis encore dans l’obscurité concernant vos propres significations que vous en avez.
La voici:
8. Contrôle et supercontrôle
Dans les créations de I’espace-temps, le libre arbitre est enserré dans des restrictions et des limitations. L’évolution de la vie matérielle est d’abord machinale, puis activée par le mental ; enfin, [aprés avoir reçu le don de la personnalité], elle peut se laisser gouverner par l’esprit. L’évo- lution organique sur les mondes habités est physiquement limitée par les potentiels des implantations originelles de vie physique faites par les Porteurs de Vie.
L’homme mortel est une machine, un mécanisme vivant ; ses racines se trouvent vraiment dans le monde physique d’énergie. Bien des réactions humaines sont de nature machinale ; une grande partie de la vie ressemble à une mécanique. Mais l’homme, qui est un mécanisme, est beaucoup plus qu’une machine ; il est doté d’un mental et habité par I 'esprit ; et, bien qu’au cours de sa vie matérielle, il ne puisse jamais échapper au mécanisme électrochimique de son existence, il peut apprendre à subordonner de plus en plus ce mécanisme de vie physique à la sagesse directrice de l’ex- périence par le processus consistant à consacrer le mental humain à exécuter les incitations spirituelles de l’Ajusteur de Pensée intérieur.
L’esprit libère le fonctionnement de la volonté ; le mécanisme le limite. Le choix imparfait, non contrôlé par le mécanisme et non identifié à l’esprit, est dangereux et instable. La domination mécanique assure la stabilité aux dépens du progrès. L’alliance avec l’esprit dégage le choix du niveau physique et, en même temps, assure la stabilité divine résultant d’une clairvoyance universelle accrue et d’une compréhension cosmique plus vaste.
Le grand danger qui menace la créature quand elle parvient à se libérer des entraves du mécanisme vital est qu’elle ne réussisse pas à compenser cette perte de stabilité en effectuant une liaison fonctionnelle harmonieuse avec l’esprit. Le choix de la créature, quand il est relativement dégagé de la stabilité mécanique, pourrait tendre à se libérer davantage, indépendamment d’une plus grande identification avec l’esprit.
Tout le principe de l’évolution biologique rend impossible l’apparition, sur les mondes habités, d’hommes primitifs doués d’une grande maitrise d’euxmêmes. C’est pourquoi le même plan créatif, qui traduit le dessein de l’évolution, fournit également les restrictions extérieures de temps et d’espace, de faim et de peur, qui circonscrivent efficacement le champ des choix subspirituels de ces créatures non cultivées. À mesure que le mental de l’homme réussit à traverser des barrières de plus en plus difficiles à franchir, le même plan créatif contient aussi des dispositions pour que l’héritage racial de sagesse expérientielle, péniblement acquis, s’accumule lentement — en d’autres termes, ce plan prévoit un équilibre entre les contraintes extérieures en régression et les contraintes intérieures croissantes.
La lenteur de l’évolution, du progrès culturel humain, témoigne de l’efficacité de ce frein — l’inertie matérielle — qui agit si puissamment pour ralentir les vitesses dangereuses du progrès. C’est ainsi que le temps luimême amortit et répartit les conséquences (qui autrement seraient mortelles) du fait d’échapper prématurément aux barrières successives qui limitent l’activité humaine. Car, lorsque la culture progresse trop rapidement, lorsque les accomplissements matériels dépassent l’évolution de la sagesse-adoration alors, la civilisation contient en elle-même des germes de récession. À moins que cette civilisation ne soit étayée par un accroissement rapide de sagesse expérientielle, de telles sociétés humaines redescendront des niveaux élevés, mais prématurés, qu’elles ont atteints, et les «âges de ténèbres » de l’interrègne de la sagesse témoigneront, alors, de la résurgence inexorable du déséquilibre entre la liberté du moi et le contrôle du moi.
L’iniquité de Caligastia consista à court circuiter le régulateur du temps de la libération humaine progressive. Il détruisit arbitrairement les barrières restrictives dont le mental des mortels de cette époque n’avait pas encore triomphé par expérience.
Le mental qui peut abréger partiellement le temps et l’espace prouve, par cet acte même, qu’il possède en lui-même les germes de sagesse qui peuvent efficacement remplacer le mur de contrainte qu’il a transcendé.
Lucifer chercha similairement à empêcher le fonctionnement régulateur du temps, qui freinait l’aboutissement prématuré à certaines libertés dans le système local. Un système local ancré dans la lumière et la vie a acquis expérientiellement les points de vue et la clairvoyance qui rendent praticable la mise en œuvre de nombreuses techniques qui ne feraient que bouleverser et détruire le même royaume pendant les âges antérieurs à cet ancrage.
À mesure que l’homme s’affranchit des entraves de la peur, qu’il relie les continents et les océans avec ses machines, et les générations et les siècles avec sa documentation, il doit substituer à chaque contrainte transcendée une contrainte nouvelle et volontaire assumée en accord avec les impératifs moraux de la sagesse humaine en expansion. Ces restrictions que l’on s’impose volontairement sont à la fois les plus puissants et les plus subtils de tous les facteurs de la civilisation humaine : les concepts de justice et les idéaux de fraternité. L’homme se qualifie même pour supporter les restrictions des effets de la miséricorde quand il ose aimer ses semblables, quand il réussit à débuter dans la fraternité spirituelle, quand il décide de traiter ses compagnons de la manière dont il voudrait être traité, et même de leur accorder le traitement qu’il suppose que Dieu leur accorderait.
Une réaction automatique de l’univers est stable et se poursuit sous une certaine forme dans le cosmos. Une personnalité qui connait Dieu et désire faire sa volonté, qui a de la clairvoyance spirituelle, est divinement stable et éternellement existante. La grande aventure de l’homme dans l’univers consiste dans le transit de son mental mortel de la stabilité de la statique mécanique à la divinité de la dynamique spirituelle, et il réalise cette transformation par la force et la persévérance de ses propres décisions de personnalité, dans chaque situation de la vie, en déclarant : «C’est ma volonté que ta volonté soit faite.» LU 118:8.1-11
Cet extrait arrive presqu’à la fin de ce qui était prévu être la 5e révélation, c’est-à-dire sans la 4 e partie traitant de la vie et des enseignements de Jésus. J’aimerais vous lire concernant votre compréhension de cette section 8 laquelle est extrêmement importante selon moi.
Au plaisir de vous lire éventuellement.
Jean
(Claude Flibotte) Bonjour, Jean, et vous tous,
Voici ma compréhension de cette section.
LU 118:8.1 et 2 disent en résumé que la vie matérielle animale est machinale (répétitive, conscient de son environnement et en réaction avec celui-ci), et dotée des potentiels inclus dans le plasma vital des implantations de vie des Porteurs de Vie. Lorsque la personnalité est présente (conscience d’être conscient), il y a possibilité selon le libre arbitre de la personne de se laisser guider par le Saint-Esprit, l’Ajusteur et l’Esprit de Vérité.
LU 118:8.3 et 4 disent autrement en gros ceci, la stabilité et la sécurité sont assurés par les deux extrémités de l’évolution soit celle de l’homme primitif, soit celle de l’être spiritualisé comme un finalitaire. Je m’explique! Un homme primitif n’a aucune chance de produire la bombe atomique pour détruire ses semblables et sa planète. Un finalitaire n’a aucun intérêt à faire de même !
LU 118:8.5 et 6 disent que le plan divin de l’évolution a prévu des limites raisonnables dans le libre choix des hommes entre son existence primitive et sa destinée de finalitaire. Plus l’homme se spiritualise, plus il devient une réalité dans l’univers et plus il est libre d’agir avec sagesse divine sans contraintes. Aujourd’hui, l’humanité a fait un grand pas dans la technologie et l’industrialisation. Cependant, le progrès spirituel n’a pas suivi. Alors, nous avons des individus qui exploitent les autres, des guerres insensées, de l’exploitation des ressources qui pollue et tue les gens y compris les exploiteurs. Advenant une guerre totale, le monde reviendrait aux conditions de survie des hommes primitifs, des perspectives peu enviables!
LU 118:8.7 L’erreur de Caligastia fut de donner aux hommes primitifs non préparés la liberté de s’autogérer sans tenir compte du reste de la tribu ou du clan. Il en résultat une ambition démesurée, le contrôle et le pouvoir sur les autres, l’égoïsme et la recherche du plaisir effrénée.
LU 118:8.8 L’intelligence humaine démontre qu’il peut dépasser les limitations naturelles de la condition matérielle pour inventer des moyens d’adoucir sa vie et se libérer l’esprit pour la recherche de valeurs plus élevées à condition qu’il en décide ainsi.
LU 118:8.9 La révolution de Lucifer aurait produit dans le système de Satania les mêmes dégâts survenus sur Urantia s’il avait gagné. Un système local ancré dans la lumière et la vie par acquisition de la sagesse divine selon le plan évolutif établi par notre Père est une garantie de succès, de paix et de progrès sans limites.
LU 118:8.10 et 11 Plus l’humanité évolue, plus elle se libérera des contraintes imposées au départ par sa condition matérielle, ensuite par celles imposées par le développement de la civilisation (lois, mœurs, gouvernement, police, organismes militaires, etc.) pour aboutir après plusieurs millénaires à l’âge de lumière et de vie où plusieurs de ces échafauds ne seront plus nécessaires puisque cette civilisation vivra selon les plus hautes valeurs de divinité perçues. C’est cela la progression de la statique mécanique de l’homme primitif à la divinité dynamique de l’homme à l’époque de lumière et de vie.
Mon cher Jean, j’espère que ce résumé de mon cru correspond à tes attentes! Aux plaisirs de s’étendre plus avant sur le sujet un de ces jours !
Amitiés!
(Jean Lapierre) Merci, Claude,
Je vois assez bien que tu as à peu près les mêmes significations que moi sur 118:8.
Personnellement, je ne crois pas que nous redescendrons vers des âges de ténèbres pour les raisons suivantes :
Maintenant, je vous transmets à nouveau des extraits que je vous avais déjà envoyés:
Tôt ou tard, un Jean le Baptiste nouveau et plus grand se dressera en proclamant que «le royaume de Dieu est à portée de la main — signifiant un retour au concept supérieur de Jésus qui proclamait que le royaume est la volonté de son Père céleste, dominante et transcendante, dans le cœur des croyants. Et il accomplira tout cela sans faire la moindre allusion à l’Église terrestre visible, ni à la seconde venue anticipée du Christ. Il faut qu’il se produise une renaissance des enseignements de Jésus tels qu’il les a donnés, que sa doctrine soit réexposée de manière à rectifier l’œuvre des disciples initiaux qui entreprirent de créer un système sociophilosophique de croyances concernant le fait du séjour de Micaël sur terre. En très peu de temps, l’enseignement de cette histoire à propos de Jésus supplanta presque entièrement l’enseignement de l’évangile de Jésus sur le royaume. De cette manière, une religion historique se substitua à l’enseignement dans lequel Jésus avait mêlé les idées morales et les idéaux spirituels les plus élevés des hommes avec leurs plus sublimes espérances pour l’avenir — la vie éternelle. Or, c’était là l’évangile du royaume.
C’est précisément parce que l’évangile de Jésus présentait tant d’aspects différents qu’en l’espace de quelques siècles, ceux qui étudièrent les récits de ses enseignements se divisèrent en tant de cultes et de sectes. Cette pitoyable subdivision des croyants chrétiens résulte de leur incapacité de discerner, dans les aspects multiples des enseignements du Maitre, la divine unité de sa vie incomparable. Mais il viendra un jour où les vrais croyants en Jésus ne seront pas spirituellement divisés de la sorte dans leur attitude devant les incroyants. Nous pouvons toujours avoir une diversité de compréhension et d’interprétation intellectuelles, et même divers degrés de socialisation, mais le défaut de fraternité spirituelle est à la fois inexcusable et répréhensible.
Ne vous y trompez pas ! Il y a, dans les enseignements de Jésus, une nature éternelle qui ne leur permettra pas de rester indéfiniment stériles dans le cœur des hommes réfléchis. Le royaume tel que Jésus le concevait a échoué dans une grande mesure sur terre ; pour l’instant, une Église extérieure a pris sa place ; mais vous devriez comprendre que cette Eglise est seulement l’état larvaire du royaume spirituel contrecarré ; elle fera traverser au royaume le présent âge matériel et le conduira jusqu’à une dispensation plus spirituelle où les enseignements du Maitre trouveront l’occasion de se développer plus pleinement. L’Église dite chrétienne devient de cette manière la chrysalide où sommeille maintenant le concept du royaume selon Jésus. Le royaume de la fraternité divine est toujours vivant ; il est sûr de sortir finalement et certainement de sa longue submersion, tout aussi surement que le papillon finit par émerger en tant que magnifique développement de sa chrysalide métamorphique moins attrayante. LU 170:5.19-21
(Jean Lapierre) Bonjour à tous,
Dans ce courriel vous trouverez les raisons qui justifient ma réponse à Claude Flibotte suite à sa propre réponse pour la 118:8 et notamment pourquoi je crois que nous ne tomberons pas dans des âges de ténèbres mais que nous comblerons plutôt l’énorme fossé actuel qui s’est creusé entre notre développement scientifique et celui du spirituel.
D’abord, je donne ci-après quelques extraits du LU sur lesquels je me suis appuyés (mes commentaires personnels sont entre parenthèses):
Merci, Jean Lapierre! Intéressante déduction au sujet de l’apparition du Livre d’Urantia comme compensation en attendant la nouvelle révélation à venir.
Bonne journée !
Claude Flibotte