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Certaines femmes s’indignent de ce que la version révisée ait gardé le terme « d’excitées » en LU 190:2.5 « II n’a pas été aperçu seulement par des femmes excitées; même des hommes courageux ont commencé à le voir. Je m’attends à le voir moi-même. »
Elles trouvent qu’il aurait mieux valu traduire « excited » par enthousiastes. Cependant, il faut toujours se rappeler que le texte doit tenir compte de l’époque. Ceux qui parlent sont de rudes Galiléens du premier siècle. S’il s’agissait de personnages du 19e siècle on aurait trouvé le mot ‘hystériques’ à cet endroit. Le terme est connu du Livre d’Urantia, on le trouve en LU 90:1.2. Mais il y a aussi l’aspect linguistique dont il faut tenir compte. Si « exciting » employé comme adjectif veut dire passionnant, excited a bien le sens d’excité. Voici ce que dit de ce terme le Larousse : excited [Ik’saıtıd] adjective
Et voici ce qu’écrit le Merriam-Webster : « being in a state of increased activity or agitation » ; Synonyms agitated, excited, frenzied, heated, hectic, hyperactive, overactive, overwrought.
Refuser excitées serait un peu comme si on refusait le mot ‘garce’ au texte de Zola sous prétexte qu’il est souvent péjoratif. Ou bien encore que l’on refuse l’emploi du mot ‘camarade’ en LU 120:1.1 pour traduire « comrade », sous prétexte qu’il est associé dans un temps récent à une connotation communiste.
À ce sujet, j’ai redécouvert que la vie est faite de faux souvenirs. J’étais persuadé d’avoir vu une note dans le site des traducteurs au sujet du mot « comrade »; eh bien, cette note n’existe pas et, je bats ma coulpe, les traducteurs ont laissé passer sans remarque la traduction des éditions précédentes. Certes, cela ne modifie pas le sens général du texte mais il me semble que cela le rend moins percutant.
JW a traduit « comrade » par ‘ mon cher compagnon ’ et les correcteurs ont gardé cette appellation, à tort, selon moi. Il semble d’ailleurs que la traduction française ait influencé les autres traductions car on trouve l’expression « compaňero mio » en espagnol, « irmāo e companheiro » en portugais et même « Freund » en allemand. Quant à l’italien c’est : « mio caro compagno », décalque du français.
Le texte anglais n’est pas prude. En LU 147:5.3, il est question de « brothels » c’est à dire de bordels. Le français n’a pas osé le terme et dit maison de prostitution, tout comme les Polonais « domów publicznych » les Roumains « _case de toleranţ̣̆ _» Les Espagnols disent " burdeles » » et les Italiens « bordelli » les Portugais « bordéis » les Allemands « Edelbordells » les Hollandais « bordelen » les Suédois « bordeller » les Estoniens « bordelli ».
Jean Royer