© 2009 Joël Goldsmith
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Nos émotions | Le Lien Urantien — Numéro 49 — Hiver 2009 — Table des matières | P’tit Coin de Frère Dominique |
Dans l’état d’illumination, nous reconnaissons l’autorité du Christ seulement ; nous ne nous plions ni aux rites ni aux règles, seulement à l’amour de Dieu impersonnel et universel. Nous n’adorons que la flamme intérieure qui brûle à jamais dans le sanctuaire de l’Esprit. De cette union naît la liberté qui est propre à la fraternité spirituelle. Nous sommes un dans un univers sans limites ; nous servons Dieu en dehors des cérémonies et des crédos. Ceux qui ont la lumière de l’Esprit vont sans peur dans leur vie — par grâce.
L’amour en tant qu’esprit de compréhension
La reconnaissance de notre être véritable veut que nous redevenions pareils à des enfants. N’hésitons pas à proclamer, silencieusement, à chaque personne que nous croisons sur notre route : « Tu es le Christ, le saint de Dieu. Je sais qui tu es ». En entreprenant la pratique consistant à voir le Christ dans les personnes qui font partie de notre vie quotidienne, nous verrons le monde prendre une configuration différente. Qui que nous rencontrions sur notre route, nous l’approcherons avec un esprit d’accueil, en laissant la grâce de Dieu se répandre par nous. En quelque lieu que nous allions, c’est dans un esprit disposé à donner. L’objet du don consistant à reconnaître la véritable identité de tous comme étant le Saint de Dieu qui cherche à s’exprimer. Car tout être humain est un Saint de Dieu, une incarnation même de Dieu.
Pour rendre plus riche notre vie personnelle, nous devons apprendre à reconnaître la véritable identité de tous ceux que nous rencontrons sur le chemin de la vie. Chaque être rencontré se présente à nous comme le Christ demandant à être reconnu. En voyant un tel être, nous savons qu’il y a mieux à faire que de s’occuper de son apparence et de sa nature humaine dont nous nous détournons complètement ; nous faisons appel au discernement spirituel afin de voir en toute personne le Christ qui vit derrière ses yeux de chair, de manière silencieuse, sacrée, secrète. Nous voyons chaque humain d’un point de vue mystique, à travers les yeux du Christ. Car quelque soit son apparence, c’est le Christ lui-même qui se présente à nous pour être reconnu.
Lorsque nous voyons le Christ de Dieu dans un être humain, celui-ci est guéri, du moins dans une certaine mesure, guéri de son humanité et des limitations du monde fini, et lorsque, à son tour, il voit le Christ de Dieu en nous-mêmes, nous sommes élevés nous aussi.
Pénétrons dans le sanctuaire de l’être profond et là, silencieusement, voyons d’un même œill l’ami et l’adversaire ; voyons l’un et l’autre dans leur véritable identité. Élevons jusqu’à nous ce Christ qui est l’un et en l’autre, sachant que ce même Christ est tout autant en nousmêmes.
Vivre par l’amour
C’est l’obéissance à la loi d’amour qui nous fait pénétrer dans le royaume de Dieu. Cela implique de servir Dieu en servant l’homme. Il est impossible de servir Dieu autrement qu’en servant avec amour autrui, puisque Dieu n’est pas séparé de Ses créatures, ni distinct d’elles. Dieu S’est entièrement manifesté sur la terre en tant qu’homme ; dans la mesure donc où nous servons l’homme, nous servons Dieu lui-même.
Il n’y a qu’une manière de vivre la vie spirituelle, qui est de demeurer fidèle en pensées et en actes à la loi de l’amour : chacun doit agir envers tous comme il voudrait que l’on agisse envers lui-même. L’amour a ses lois; l’amour suppose une manière de se conduire, une certaine attitude devant l’autre. L’amour, en vérité, ne vient pas à nous. L’amour est en nous, quoique bloqué dans son expression. Nous devons lui ouvrir une voie de manifestation, et cela en obéissant aux commandements du Maître.
L’amour doit pouvoir se répandre, tout comme la vérité, d’abord en nous-mêmes et ensuite dans le monde. A chacun de se poser la question si le fondement de son action est ou non de l’amour. Restons donc vigilants afin d’éviter de conclure que l’amour à sa source en nous. Comprenons que c’est Dieu qui est à l’origine de notre capacité d’amour ; que c’est l’amour de Dieu qui nous rend aimants, et non pas notre amour pour quelqu’un ni même notre amour pour Dieu. Méditons donc sur l’amour que Dieu nous porte. Au centre de nous-mêmes Dieu S’est incarné en tant que fils. Dieu, le Père, a pris place en tant que Dieu, le Fils, au milieu de chacun de nous. Il s’est manifesté Lui-même comme être individuel. Et ce centre Il l’a nommé JE. Il s’est Lui-même nommé par ce JE. Aussi chaque fois que ce JE nous vient à l’esprit, il nous faut avoir conscience qu’il signifie la présence de Dieu au centre de notre être. Soyons pleinement conscients de la présence en nous du fils de Dieu, ainsi que de Sa loi qui est l’amour. Lorsque nous servons Dieu qui est en l’homme, que nous reconnaissons Dieu qui est l’homme, c’est l’unique Dieu véritable que nous servons et reconnaissons.
Aime ton prochain
Lorsque je pose mes yeux sur quelqu’un, mon regard doit être profond : il doit pénétrer jusqu’ au centre de ce quelqu’un et voir Dieu qui est au milieu de lui et qui vit sa vie. Je vois Dieu qui est présent en lui, la gloire de Dieu et je reconnais que :
« En toi est l’enfant de Dieu ; en toi demeure le Christ de Dieu. En ton être véritable, Dieu est ta vie, Dieu est ton âme, Dieu est ton esprit ».
Dès lors que je libère quelqu’un de son humanité et que je l’aime comme je souhaite qu’il m’aime, la loi humaine cesse d’opérer pour lui. Je ne peux plus le voir autrement qu’il est en réalité ; et c’est cela même l’aimer comme je m’aime. Je me reconnais dans ma nature spirituelle, je sais être l’enfant de Dieu. Je connais mon unité avec le Père, et je sais que le Père ne manque pas de me dire un seul instant, « Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi. » Et cette vérité qui me régit, je la vois également régir mon prochain ; je vois mon prochain à la même lumière que celle qui est en moi-même. Dans cette lumière, je l’aime d’un amour spirituel ; grâce à elle je l’affranchis de la loi humaine, celle du bien et du mal. En affranchissant l’autre, je m’affranchis à mon tour. Je lui permets d’être en relation avec Dieu par l’esprit. Et dans cette disposition d’esprit vis-à-vis de lui, je suis moi-même en relation profonde avec Dieu. S’il en est ainsi, c’est parce qu’il n’y a plus qu’un seul être, l’être de Dieu.
Où que nous nous rendions, cette paix est présente en notre conscience, et elle nous accompagne toute la journée. Au bout de seulement quelques jours, nous pourrons constater un changement d’attitude d’autrui à notre égard. Nous libérons le Christ en nos profondeurs et en tous ceux que nous croisons sur notre route. En allant dans le monde, avec cet unique message en notre esprit, « Je vous donne ma paix, je vous donne la grâce de Dieu, la paix qui surpasse toute intelligence, la paix de Christ, la paix de l’esprit ». En persévérant dans cette pratique, où que nous allions, en apprenant à laisser s’exprimer en nous l’être de Dieu, ceux que nous croisons sur le chemin de la vie percevront la bénédiction que nous répandons sur eux. « Que la grâce de Dieu soit sur vous ». Ce comportement équivaut à maintenir la vérité active en notre conscience; à répandre sur le monde l’amour divin.
Notre amour pour Dieu
Chacun de nous devra un jour éprouver en sa conscience un amour pour Dieu qui soit plus profond que celui qu’il ressent pour un être humain. Il faudra le ressentir comme une chaleur en son cœur, une présence quasi personnelle.
Lorsque le Fils rencontre le Père, leur union génère l’amour. Lorsque nous sommes unis à Dieu, l’amour que nous ressentons est sans mobile, nous n’éprouvons de l’amour que parce que nous prenons conscience que là, dans le sein de Dieu, est notre demeure. Étant donné que le tabernacle de Dieu ne peut recevoir que ce qui est semblable à Dieu, nous devons nous élever au-dessus des hauteurs humaines, jusqu’aux régions de la conscience spirituelle. Lorsque nous rencontrons Dieu, notre relation s’effectue sur un plan supérieur. En venant face à face avec Dieu, c’est nous-mêmes que nous rencontrons ; c’est notre propre être, notre propre état d’être. Nous entrons en communion intime avec Dieu et cela produit une prise de conscience : nous nous apercevons finalement que rien ne nous appartient, que l’amour, la sagesse, l’intelligence ont en réalité leur source en Dieu, le Père, et que la capacité d’amour, de sagesse et d’intelligence sont celles du Père, et non la nôtre. Dans ces moments de communion intense avec Dieu, il y a échange mutuel. L’amour se communique de l’un à l’autre, dans une relation de réciprocité. L’union avec Dieu est l’expérience sacrée par excellence ; celle de l’amour de Dieu se répandant librement, sans la moindre entrave, que nous ressentons au plus profond de nous et que nous retournons à Dieu.
Le jour où nous comprenons que l’Amour de Dieu est omniprésent, une dimension de vie entièrement nouvelle s’ouvre à notre compréhension.
« Mon unique désir est de vivre Ta présence en toute conscience. Je renonce volontiers à tous les autres désirs. Seuls subsistent en moi mon amour pour Toi et mon désir de comprendre le règne de Ton amour et de Ta sagesse.
Me voici, Père, avec Toi, partageant au plus profond de moi Ton tabernacle, vivant en Ton royaume, espérant que mon bien viendra de cette seule profondeur, de cette fontaine de contentement — le bien, quel qu’il soit, que Tu me réserves.
C’est ici, au plus profond de mon être, que Tu as placé Ton fils bien-aimé, ce Fils qui est la réalité de mon être. Dans ces profondeurs Tu es présent, et dans cette présence je trouve la plénitude de vie.
Ta présence en moi est amour infini. Là où Tu es, Père l’amour seul s’exprime. Là où Tu es, la paix seule s’exprime. Or Tu es là, Père, en mes propres profondeurs.
Dans la communion qui est la nôtre, Tu as fait de ma conscience Ton lieu d’habitation. Ta présence, Père, se manifeste comme l’action de Ta grâce, et cette grâce me suffit en toutes choses. Par Ta présence, Ton amour partout répandu, tout devient possible. A mes yeux, Ton amour est la loi de la vie, et tout ce que la vie peut me demander d’accomplir sera accompli par Ton amour omniprésent.
Si je suis en bonne santé, cela est le témoignage de Ta présence au-dedans de moi. Si l’abondance est dans ma vie, cela est le témoignage de Ta présence au-dedans de moi. Si la paix et l’harmonie sont en ma vie, cela aussi est le témoignage de Ta présence d’amour audedans de moi. Si je suis capable de servir, de secourir, d’étre bénéfique à autrui, cela aussi est le témoignage de Ton amour dont j’ai pleinement conscience.
Ton amour ! Je le ressens intensément. Il est là, dans mes profondeurs. Il me précède, il m’accompagne ; il est à ma droite et à ma gauche, devant moi et derrière moi. Á chaque instant il voit par-dessus mon épaule la route qui est à prendre, et il me l’indique. Étant ferme en Ton amour, j’avance sans trébucher et sans éprouver la moindre crainte. Je vais dans la confiance. »
Le lien spirituel
Entre Dieu et Sa création il n’existe que l’amour, une relation d’amour très forte, une relation d’amour qui est éternelle union. Deux personnes unies par le lien d’esprit ne peuvent que vivre ensemble dans la paix, la pureté, l’harmonie, la complétude et le partage. La reconnaissance de l’unique Père et celle du lien spirituel qui nous relie les uns aux autres, nous établit dans l’union, non seulement avec le Père mais aussi avec notre prochain.
C’est en vertu de notre union avec Dieu que les qualités de Dieu peuvent se manifester en nous, alors sans que nous comprenions comment ni pourquoi nos relations avec autrui s’établissent sur une autre base, celle de notre identité spirituelle à tous.
En étant en contact conscient avec le Père, nous sommes également en contact conscient avec tous les autres membres de la maison spirituelle, la nôtre ou quelque autre maison spirituelle, unis à tous ceux et celles, et toutes choses aussi qui peuvent avoir à jouer un rôle dans notre existence terrestre.
Au moment où nous nous relions à Dieu, nous nous relions également aux personnes et aux choses qui jour après jour, contribueront au bon déroulement de notre vécu. Notre relation avec Dieu nous relie aussi à tout autre chercheur spirituel, ainsi qu’aux choses de la nature et aux circonstances qui rendront possible l’accomplissement de notre vie sur terre, que ce soit un jardin, une maison, un emploi, ou n’ importe quoi d’autre.
L’amour est ce qui nous relie tous, qui nous assure notre cohésion. L’amour est le pouvoir du Christ en moi de parler au Christ qui dans mon prochain. L’amour est le pouvoir du Christ en moi de reconnaître le Christ qui est en mon prochain, et de lui rendre hommage. L’amour est la capacité de reconnaître que Dieu répand Sa grâce autant sur mon prochain que sur moi.
Témoigner son amour à sa famille
C’est en partageant le tabernacle de Dieu et en communiant à l’Esprit de Dieu que nous faisons descendre sur notre foyer la paix et l’amour en leur sens vrai. Prenons l’habitude de regarder au-delà de l’apparence humaine, d’aller à l’Esprit de Dieu qui est en chacun. Nous serons à jamais protégés de toute malveillance qui sévit en ce monde.
Á l’instant même où l’Esprit de Dieu touche notre âme, notre regard change du tout au tout: nous voyons chaque membre de notre famille dans son identité spirituelle, et ce regard que nous posons sur chacun d’eux éveille en eux-mêmes la vision spirituelle. D’où la nécessité de retrouver la vision profonde afin que, regardant l’autre, nous arrivions de nouveau à discerner le Christ qui est en lui. Consacrons donc quelques minutes chaque jour à la méditation et conservons chacune de ces sessions à un membre de notre famille.
Ayons l’assurance que le Christ est en train de frapper à la porte de l’esprit de cette personne pour quil l’on médite afin d’être reconnu par elle. Et disons ceci, « Maintenant je vois le fils de Dieu, l’esprit de dieu en toi. Je ne m’arrête d’aucune manière à ta nature humaine, et je ne me soucie pas davantage des signes de bonté ou de méchanceté dont tu fais preuve, pas plus que des signes de maladie ou de santé, ou des signes d’ignorance ou de sagesse. En cet instant j’écarte tout cela pour contempler seulement l’Esprit de dieu qui est en toi. J’exhausse en toi le Christ de dieu, je fais sortir le fils de Dieu en toi de la tombe de l’humanité. J’ai l’assurance qu’au milieu de toi demeure l’enfant de dieu et que l’esprit de Dieu habite en toi. » Le contact avec l’Esprit de Dieu en notre enfant ne peut manquer de se produire. La paix ne peut régner que si nous reconnaissons chacun des membres de notre famille en tant que fils de Dieu.
(à suivre)
Joël Goldsmith
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