© 2013 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Dieu est tout amour et bonté. Il est toute clémence et toute charité.
Homme, qui ne voit que les ébauches informes, commencements d’oeuvres pures et splendides, tu ne peux juger de Son Amour. Mais si tu pouvais surprendre la voix des crépuscules majestueux, la berceuse divine des soirs sereins et radieux, la mélodie suave et plaintive qu’exhalent les grands bois, si tu pouvais, te dis-je, entendre l’hymne éternel, tu ne saisirais qu’un ineffable murmure amoureux, la mer, elle-même, cette ensorceleuse cruelle, au milieu de ses sanglots déchirants, épelle inlassablement le mot d’amour aux écueils écumants…
Et c’est cet Amour tout entier qui ruisselle sur les êtres. Amour tragique et beau. Tragique : par l’éternité de son attractive puissance ; beau : de son rayonnement vivifiant et régénérateur. Homme, que serais-tu sans l’Amour qui te fait bon, tandis que la Foi te fait grand ?
Que serais-tu sans la divine flamme ? — Une forme imprécise, incohérente et trouble sombrant dans l’égoïsme d’un arrêt définitif. Au moins, une fois dans ta vie douloureuse tu sens pénétrer en toi l’astre des astres ; au moins une fois, à quelque carrefour de ta terrestre existence, tu sens tes vibrations intérieures battre à l’unisson des vibrations astrales. Ta force attractive s’en trouve accrue et s’exerce sur d’autres vibrations attirées par ton rayonnement. Et c’est l’extase sur la terre quand il y a fusion entière des vibrations confondues. Oh! l’Amour, c’est tout Dieu éternellement.
Qu’aurait fait le Pouvoir sans l’Amour ? Que ferait le cerveau sans le cœur ? O souffle tout puissant! Respiration de I «'Être unanime » qui emplit les poumons des âmes et les gonfle de volupté grandiose !..Battement ultime des artères divines à travers les étendues magnifiées !.. Hymen tout puissant du Pouvoir et de la Bonté, indestructible en son essence et qui imprime à ses descendances multipliées le double rythme de ses attributs ! Dans le ciel, cet Océan de Dieu, l’amour s’exalte et se divinise. Toutes les flammes, tous les rayonnements resplendissent sous sa fulgurante clarté.
Les étoiles, ces yeux d’or, se contemplent avec ravissement derrière les nuées… Les soleils leur envoient des flèches langoureuses et perfides tandis que le royal Zénith se désespère de ne pas joindre le Nadir. Il est partout le mot « Amour » même en l’effrayante blancheur des pôles solitaires.
Il est partout… et pour nous, esprits, il est le prolongement des êtres. Il est le fil mystérieux qui rive les destinées, les plans aux plans, les univers aux univers, les créations aux créations.
Il est la forme matérialisée du souvenir, l’exaltation de la pensée qu’il concrète ; enfin il demeure l’oubli de soi dans le désir de l’autre. Il est le sacrifice ardent dans sa soif de donner. Il est l’holocauste éternel, le désir puissant qui rêve l’UNITÉ dans une absorption complète.
Ô mystère profond du cœur de Dieu!Si je respecte votre extase éternellement satisfaite, j’aspire à venir goûter votre apaisante douceur…
Homme, mon frère, si je descends vers toi porter la lumière, si je subis encore l’horreur des lieux noirs et les hideux égoïsmes des foules, c’est parce qu’en l’espace vibratile, je me suis échauffé aux purs rayons; c’est parce qu’en moi palpite l’amour étrange qui fait qu’on aime son frère plus que soi-même, afin de monter vers LUI !
Extrait du livre « La Tombe parle » 1932
Edgar Cayce