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Là où se retrouvent les ennemis d’hier
Á Caux (Montreux), siège mondial d’ « Initiatives et Changement », les jeunes artisans de la paix trouvent un terrain propice pour étudier la résolution des conflits. Car c’est là que la fondation accueille les ennemis d’hier, afin de guérir les blessures de l’histoire. Le 12 juillet dernier, l’ancien premier ministre australien Kevin Rudd y a réitéré les excuses de son gouvernement à deux aborigènes australiens, pour avoir séparé des enfants de leurs familles.
« Initiatives et Changement » a aussi joué un rôle important dans la réconciliation franco-allemande — avec la venue du chancelier Konrad Adenauer en 1947 — et lors de la décolonisation en Afrique. Le mouvement a notamment été présidé par Rajmohan Gandhi, petit-fils du Mahatma -venu lui-même trois fois à Caux -et Comelio Sommaruga, ancien président du Comité international de la Croix-Rouge. Sa présidente actuelle est l’Égyptienne Omnia Marzouk, Arabe musulmane, établie à Londres.
Ils apprennent à résoudre les conflits dans le monde
Nikhil Vazirani (21 ans) veut rapprocher son pays, l’Inde, et le Pakistan. Lucy Linder (25 ans), première Suissesse aux « Caux Scholars ».
Amir Kanergi (24 ans) s’attelle à rétablir la démocratie en Tunisie, son pays.
Caux-Initiatives et Changement va diplômer vingt nouveaux artisans de la paix.
En vingt ans, la fondation a formé 400 étudiants
« Ces cours m’ont donné la vision et le courage », explique Kahlil. Ancien étudiant à l’école de résolution des conflits de Caux-« Initiatives et Changement », il est devenu un des leaders estudiantins du Printemps arabe en Égypte. Cela fait vingt ans que la fondation des hauts de Montreux forme chaque été, dans le cadre de ses Rencontres internationales, de jeunes artisans de la paix dans le monde. Cet anniversaire a été célébré à l’ambassade suisse à Washington, preuve de l’intérêt du Département fédéral des affaires étrangères pour le mouvement de Caux. « Nous comptons désormais près de 400 diplômés de 103 pays qui œuvrent en réseau aux quatre coins de la planète », se réjouissent Cari Stauffer et Jitka Hromek-Vaitla, directeurs académiques et des programmes « Caux Scholars ». « Nos anciens, avec qui nous gardons le contact, sont très actifs dans la politique, les organisations internationales, les universités et l’économie, entre autres. »
Á Caux, les vingt étudiants qui achèvent ces jours-ci leurs cours appliqués de résolution des conflits, rêvent de marcher sur les pas de Kahlil. Ils proviennent de 15 pays, de la Colombie à la Birmanie, en passant par la Bosnie ou le Kenya. Durant un mois — pris sur leurs vacances -, ils ont examiné des situations de crises complexes, en apprenant les outils d’analyse pour les dénouer et en développant des stratégies de réconciliation.
Parmi eux, l’Indien Nikhil Vazirani (21 ans), ingénieur en formation, veut contribuer à un rapprochement entre son pays et le Pakistan, séparés depuis la partition de l’Inde en 1947. « Mes grandsparents, non musulmans, avaient dû fuir le Pakistan. Aujourd’hui, nos deux peuples ont gardé une culture identique, mais nos deux États s’obstinent à faire de nous des ennemis. À mon retour en Inde, j’entends agir auprès de notre gouvernement et des médias. » Dans ce but, Nikhil Vazirani appliquera ce qu’il a appris à Caux, grâce à des méthodes de réconciliation bâties sur des « cas d’école », que constituent l’histoire récente du Zimbabwe ou encore de l’Afrique du Sud.
De la Tunisie à la Suisse
Le Tunisien Amir Kanergi (24 ans), étudiant en relations internationales, s’est, lui, battu pour la révolution dans son pays. Le 13 janvier 2011, un jour avant l’éviction du président Ben Ali, il a perdu un ami lors d’affrontements opposant la police à la population, à Tunis. C’est là qu’il a puisé sa motivation à venir à Caux, afin de pouvoir travailler plus efficacement au rétablissement démocratique en Tunisie. « Après vingt-trois ans de dictature, notre nouveau gouvernement manque d’expérience. Il faut lui laisser le temps d’apprendre. » Le Tunisien veut donc s’activer à la base, dans les secteurs de l’éducation et de l’enseignement.
La Morgienne Lucy Linder (25 ans), étudiante en informatique, est la première ressortissante suisse à prendre part aux « Caux Scholars ». Elle a voulu y apprendre comment elle pourrait rendre son pays plus ouvert, en combattant les réflexes xénophobes. « En Suisse, nous devons apprendre à dompter notre peur de l’autre. C’est pourquoi j’envisage de créer un centre multiculturel. »
Claude Béda Textes Marius Affolter Photos (24 Heures du 26.07.2012)
Initiatives et changements : http://www.caux.iofc.org/fr/fondation
Claude Béda de 24 heures
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