© 2025 M. José Sánchez
© 2025 Association Urantia d’Espagne
Tout d’abord : merci d’être là, de prendre quelques minutes.
En ces temps d’hyperstimulation, d’écrans, de messagerie instantanée (avec l’attente d’une réponse instantanée), de vidéos de biscuits et de chatons en pleine forme… s’arrêter un instant pour lire ces lignes est presque un acte de rébellion. Alors, passons à la cause !
Je vous demande une minute. Fermez les yeux et respirez profondément. Juste une minute de votre journée à consacrer pleinement à vous-même et à votre respiration. Sans plus tarder. Réglez une minuterie, si vous le souhaitez.
Imaginez un chemin sous vos pieds, le bruit de vos pas, le soleil printanier sur votre visage, la sensation d’air frais, un esprit clair…
Imaginez le sentiment d’une connexion profonde avec un groupe de lecteurs amicaux du Livre d’Urantia, l’écoute sans jugement, les rires en arrière-plan, les regards entendus, le trac du premier jour, l’envie d’apprendre, le plaisir d’entendre d’autres idées…
(FERMEZ LES YEUX, POUR DE VRAI, ET IMAGINEZ-LE, s’il vous plaît).
C’est beau, n’est-ce pas ? Être avec d’autres lecteurs du Livre d’Urantia, ouvrir nos cœurs et élargir nos âmes.
Depuis ce bulletin mensuel de l’Association Urantia d’Espagne, nous vous invitons cordialement à la réunion annuelle des lecteurs du LIVRE D’URANTIA. Nous vous invitons à vous joindre à ces merveilleux rassemblements en personne que nous organisons chaque année depuis plus de 20 ans. Nous vous invitons à vous nourrir, à nous nourrir ensemble.
Cette année, après avoir constaté le potentiel et les dangers du développement technologique lors de la dernière réunion à Tolède, nous voulons réfléchir au grand potentiel humain que nous pouvons libérer dans le paradigme technologique actuel.
Peut-être qu’il est temps de rentrer. Retour au centre, à l’origine, à cette partie de nous qui ne peut être touchée mais qui ressent tout. Cette partie qui ne meurt pas, qui ne vieillit pas, qui EST tout simplement.
L’éveil spirituel est urgent, mais il n’est pas imposé : il est invité. C’est comme une caresse invisible, comme un appel qui ne demande pas, mais qui transforme. C’est cesser d’exister et commencer à vivre.
Et dans ce retour, dans ce moment de contact avec l’âme, quelque chose s’illumine. Une lumière qui n’aveugle pas, mais qui révèle. Et quand cela arrive, quand vous vous regardez de l’intérieur et que vous vous reconnaissez enfin, la vie commence à avoir un sens. Les jours ne sont plus seulement des jours : ils deviennent des chemins, des ponts, des réveils.
Regardons l’horizon du monde d’aujourd’hui et transcendons le paradigme actuel, scientiste et technologiquement dépouillé, pour tourner notre regard vers l’intérieur, pour nous éveiller, comme le disait Jung :
QUI REGARDE DEHORS, RÊVE. QUI REGARDE À L’INTÉRIEUR, SE RÉVEILLE (Carl Gustav Jung).
Puis-je lire encore quelques minutes ?
Je partage une citation d’un grand scientifique qui a réfléchi sur le progrès technologique et ses dangers si les valeurs morales font défaut. J’espère que vous serez une fois de plus encouragés à assister à la réunion annuelle de cette année à Zamora et à réfléchir au potentiel humain qui transcende les mirages de la technologie, de l’IA et du transhumanisme.
Le philosophe italien Giorgio Agamben a raconté l’histoire suivante dans l’une de ses œuvres.
Heidegger, un grand scientifique, a déclaré dans une interview au journal Spiegel en 1976 :
« Un seul Dieu peut nous sauver. »
Une déclaration qui a toujours suscité la perplexité. Pour le comprendre, il faut d’abord lui donner le contexte approprié. Heidegger parlait de la domination planétaire de la technologie, que rien ni personne ne semble capable de gouverner. La philosophie et les autres forces spirituelles (poésie, religion, arts, politique) ont perdu leur capacité à stimuler, ou du moins à guider, la vie des peuples d’Occident. D’où son diagnostic amer selon lequel ces disciplines « ne peuvent produire aucun changement immédiat dans l’état actuel du monde » et la conséquence inévitable qu’« un seul Dieu peut nous sauver ».
Il va sans dire que le diagnostic de Heidegger n’a pas perdu de sa pertinence et qu’il est encore plus irréfutable et vrai aujourd’hui. L’humanité a renoncé au niveau décisif des questions spirituelles et a créé une sphère spéciale dans laquelle les confiner : la CULTURE. L’art, la poésie, la philosophie et d’autres forces spirituelles, lorsqu’elles ne sont pas simplement éteintes et épuisées, sont confinées dans les musées et les institutions culturelles de toutes sortes, où elles survivent comme divertissement ou distraction.
En quel sens « un seul Dieu peut nous sauver » ?
Depuis près de deux siècles (depuis que Hegel et Nietzsche ont déclaré sa mort), l’Occident a perdu Dieu. Mais ce que nous avons réellement perdu, c’est seulement un dieu à qui il est possible de donner une identité très concrète, le dieu anthropomorphe soumis aux aléas de l’histoire humaine. La mort de Dieu est, en réalité, la perte de la coquille superficielle, temporelle, culturelle que nous, les humains, donnons au divin.
Il ne nous reste donc plus maintenant, débarrassés de la poussière et de la paille, que la chose la plus importante : le divin. Tant que nous sommes capables de percevoir une fleur, un visage, un oiseau, un geste ou un brin d’herbe comme divin, nous pouvons avoir de l’espoir dans ce monde. On pourrait plutôt dire que « seul le divin peut nous sauver ».
Notre bien-aimé Maître, Jésus de Nazareth, était un exemple clair d’une manière de vivre la vie et la foi religieuse, en dehors des contraintes et des dogmes extérieurs, unie directement au divin, à la source de tout :
La théologie peut fixer, formuler, définir et dogmatiser la foi, mais, dans la vie humaine de Jésus, la foi était personnelle, vivante, originale, spontanée et purement spirituelle. Cette foi n’était ni un respect pour la tradition, ni une simple croyance intellectuelle tenue pour un crédo sacré, mais plutôt une expérience sublime et une profonde conviction qui le tenaient en sécurité. LU 196:0.5
Sommes-nous d’accord avec cette déclaration ? « Seul le divin peut nous sauver. »
Seul un retour, ensemble, à nos origines nous permettra de faire renaître l’espoir dans ce monde.