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L’Esprit peut-il guérir le corps?
De plus en plus d’études scientifiques tendent à montrer que corps et esprit, pensée et santé sont liés. Comment utiliser positivement l’influence de l’un sur l’autre ? Pour les philosophies antiques, l’homme est une unité triple. Platon parle de l’esprit (noüs), de l’âme (psyché) et du corps (soma) tandis que l’Ayurveda, cette médecine traditionnelle hindoue, fait référence au corps causal, corps subtil et corps grossier. Depuis longtemps, les traditions nous parlent d’une interaction entre ces trois plans et plus particulièrement, pour ce qui concerne notre santé, entre psyché et soma.
Les maladies psychosomatiques
On sait aujourd’hui que toutes les émotions sont accompagnées de modifications physiologiques. La crainte se traduit par des palpitations, et la colère, par une accélération cardiaque, entre autres. Longtemps oubliée, la médecine psychosomatique fait son retour au XXème siècle : les affections du corps (soma) résulteraient d’un conflit psychologique vécu par le malade.
Le pouvoir des émotions
Au laboratoire de neurosciences de l’université du Wisconsin, Richard Davidson et son équipe expérimentent le pouvoir des émotions sur le cerveau et sur le corps. Le centre de nos émotions est situé dans le cerveau limbique. Chaque émotion vécue est communiquée à l’hypothalamus qui agit à son tour sur l’hypophyse, véritable chef d’orchestre de notre système hormonal. Le message est ensuite transmis aux glandes surrénales qui libèrent dans le sang les hormones du stress. Des émotions négatives provoqueraient la stimulation des glandes surrénales, entraînant un stress. Le corps mobilise son énergie et ses défenses immunitaires pour réagir par la fuite ou le combat. Si cet état de stress dure trop longtemps, le système immunitaire se dérègle, pouvant entraîner des réactions inflammatoires à l’origine de certaines maladies auto-immunes et de la fragilisation du corps à la maladie. Des émotions positives activeraient le cortex préfrontal gauche, entraînant une stimulation du système parasympathique avec pour effet de relâcher la tension corporelle et de mettre en route les mécanismes de récupération de l’organisme et des défenses immunitaires.
La valeur cognitive des émotions
« Les soldats blessés vainqueurs se rétablissent plus vite que les vaincus » observe Ambroise Paré au XVIe siècle. Antonio R. Damasio, chef du département de neurologie au Collège de médecine de l’Université de l’lowa, démontre que les émotions les plus achevées sont celles qui se déclenchent après une phase d’évaluation mentale et volontaire dans le cortex préfrontal associatif (situé entre les aires sensitives et motrices du cerveau), siège des différentes fonctions cognitives (mémoire, langage) et exécutives (planification de travail, prise de décision, organisation des mouvements). L’apparition d’une émotion est associée à une représentation ou à une image mentale qui s’exprime dans le corps. Lorsque les signaux relatifs à l’état du corps (marques somatiques) sont de nature négative ou désagréable, la production des images mentales est ralentie, leur diversité est moindre, et le raisonnement est inefficace ; lorsque les signaux émanant du corps sont de nature positive ou agréable, la production des images mentales est vive, leur diversité est grande, et le raisonnement peut être rapide. « Pour guérir, il faut rêver que l’on peut guérir » dit Édouard Zarifian (2). Ainsi on se bat plus facilement contre la maladie quand le moral est bon et l’état d’esprit positif.
Méditer pour guérir?
Quarante-deux études médicales menées entre 1977 et 1999 sur cent vingt-six mille personnes, par le professeur de psychiatrie David B.Larson à l’université de Duke en Caroline du Sud, montrent que ceux qui croient en l’existence d’une entité divine accroissent leur longévité de 29%. Et la prière aurait un effet bénéfique pour calmer un traumatisme et une angoisse plus facilement que les médicaments. Quand ils prient, les croyants émettent plus d’ondes theta, (de 4 à 7 Hz , ondes de la relaxation profonde et de la méditation), traduisant un apaisement nerveux central, tandis que les traces du stress diminuent. Certains affirment même que le seul fait de prier ou de méditer stimulerait les fonctions neurologiques, endocrines immunitaires et cardio-vasculaires. Que dire de certains yogis qui arrivent, après des années de méditation expérimentée à ralentir les battements de leur cœur !
La solution intérieure
En fait, l’esprit a un pouvoir fabuleux sur le corps, à condition qu’il soit utilisé à bon escient, d’une façon positive. C’est ce qu’affirme Thierry Janssen dans son livre (3) où il explore les médecines alternatives et techniques permettant de retrouver l’équilibre : la relaxation, l’hypnose, les massages, l’acupuncture, la médecine ayur-védique, l’ostéopathie, la chiropraxie, le yoga, le taï chi, le qi gong …Nous possédons tous en nous la capacité de prévention et de guérison mais également celle de s’autodétruire (4). Deepak Chopra (5) va même plus loin en affirmant : « pour apprendre à activer le processus de guérison, on doit dépasser les niveaux les plus élémentaires de l’organisme — cellules, tissus, organes et systèmes et arriver au point de jonction de l’esprit et de la matière, le point où la conscience commence réellement à produire un effet. » Ainsi la matière et l’esprit se rejoignent avec une approche holistique où l’individu est UN, un Tout, une partie dans un Tout et le Tout dans une partie.
Le bonheur comme remède
Pour Socrate, la seule façon de retrouver l’harmonie est de chercher le vrai bonheur, celui qui ne dépend pas des autres mais de soi-même, à travers la pratique de la philosophie. Si la philosophie peut aider à retrouver le moral, à guérir le corps des « poisons » qui nuisent à la santé, comme disent les bouddhistes, elle nous aide également à veiller à ce que le corps soit le véhicule le plus pur pour que l’âme s’y épanouisse.
Tiré de la revue de philosophie ACROPOLIS nº205
Marie-Agnès Lambert
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