© 2008 Maurice Migneault, original y traducción
© 2008 Olga López, traducción
© 2008 Association Urantia d'Espagne
Ce texte s’adresse aux personnes qui ne connaissent pas Le Livre d’Urantia et vise à leur présenter avec douceur et respect certains des concepts et enseignements de ce merveilleux livre. Il est essentiel d’instaurer un climat de confiance avant de transmettre des connaissances. Il est important de connaître les besoins de chacun avant de lui offrir quoi que ce soit.
Si nous remplissons un verre d’eau, nous pouvons dire à juste titre qu’il contient de l’eau. Mais si nous le plaçons au fond d’une rivière, l’évidence nous dispense de dire qu’il contient de l’eau, car il est submergé. Il en va de même pour le corps humain : il est vain de dire qu’il contient la vie, car il baigne littéralement en elle. Les forces vitales qui l’animent ne se trouvent pas seulement en lui, mais l’entourent de toutes parts. Cela explique pourquoi la santé peut être si fragile et la vie si tenace. Non seulement nous nous accrochons à la vie, mais elle s’accroche aussi à nous. Au contraire, si nous décidons de l’abandonner, elle ne nous retiendra pas de force. La vie peut être très tenace, mais elle ne s’accroche jamais à ceux qui ne la désirent pas. Bien sûr, il y a des gens qui désirent sincèrement mourir, mais ce qu’ils désirent vraiment, c’est mettre fin à la souffrance, non à la vie.
Lorsqu’un homme et une femme conçoivent un enfant, ils ne donnent pas la vie, mais la transmettent. Ce qu’ils transmettent est bien vivant, mais ce n’est pas la vie elle-même. La vie est bien plus vaste et complexe qu’elle ne l’est à contenir. Lorsqu’ils achètent un ordinateur, ils n’achètent pas Internet, mais l’outil pour l’utiliser. Ainsi, qu’il s’agisse d’un nouveau-né ou d’une simple graine de blé, ce n’est pas une nouvelle vie qui émerge, mais une nouvelle expression de la vie. Quelle différence !
Cependant, dans nos efforts pour définir ce qu’est véritablement la vie, nous ne devons pas nous limiter à décrire les mécanismes biologiques qui la soutiennent. Il est également important de considérer son utilité, sa raison d’être, sa finalité.
Il nous serait difficile de comprendre ce qu’est la musique si nous ne pouvions entendre qu’une seule note. N’oublions donc pas que le corps physique n’est que l’aspect matériel de la vie. Il existe aussi un aspect spirituel. Mais qui peut dire qu’entre ces deux extrêmes, il n’existe pas toute une échelle de progression ? Est-il concevable que nous puissions passer directement de notre état animal grossier à l’état sublime de pur esprit ?
Si l’on parle de vie, il faut aussi parler d’évolution, car c’est en quelque sorte son moteur. L’évolution ne se produit pas par hasard ; elle est voulue et planifiée. Il y a une part de hasard, bien sûr, mais comme dans tout jeu de hasard, il y a des règles à suivre. On ne se lance pas n’importe où ni n’importe quand. Il fallait que les algues apparaissent avant les poissons pour qu’ils aient de quoi se nourrir.
Mais cette évolution biologique doit certainement avoir un but. Car la création de la pensée, et en fin de compte de la pensée réflexive, ne serait-elle pas la condition préalable à l’exercice du libre arbitre, l’un des éléments clés de la croissance spirituelle ?
Lorsque l’évolution biologique atteint son but (l’homme pensant), elle demeure active, mais cette fois à un autre niveau d’existence : le niveau spirituel. Si l’évolution biologique consiste en une augmentation progressive des résultats de l’utilisation de l’énergie, l’évolution spirituelle, quant à elle, consiste en une augmentation progressive de notre capacité à aimer.
Tout est vivant, même la mort ! Pourquoi pas ? Si c’est la fin d’une vie, ce doit certainement être le début de la suivante. Quoi qu’il en soit, on ne peut pas parler de la mort sans parler de la vie. Comment décrire l’obscurité sans parler de la lumière ?
On pourrait dire, à moitié en plaisantant, que la mort est simplement l’absence de savoir vivre. Mais cette affirmation n’est pas dénuée de sens, car l’une des manifestations de la vie est l’interaction continue avec l’environnement. Ce qui cesse d’interagir, de se reproduire, qui rompt ses relations humaines, meurt et, en ce sens, démontre l’absence de savoir vivre.
Malgré son caractère définitif, la mort n’est qu’une étape de la croissance. Tout être vivant doit être né, avoir grandi et s’être reproduit biologiquement, intellectuellement ou spirituellement. Vient ensuite la phase de déclin, la vieillesse, qui aboutit à la mort biologique. Ce mécanisme électrochimique qu’est le corps a alors terminé son rôle. Alors, pour les humains, si l’âme qu’ils abritent est destinée à survivre, elle poursuivra sa croissance sans fin dans un monde ou un autre.
Dans l’au-delà, nous aurons sûrement des cycles de croissance comme ceux de la vie animale sur Terre, mais la phase finale de la « mort » prendra un sens différent et ressemblera à une naissance, à une transition.
On peut faire une analogie avec un crustacé qui se débarrasse de sa vieille carapace pour en faire une nouvelle, plus grande. Cette étape est tout simplement un processus de croissance naturel. Cette transformation est comparable à ce qui nous attend hors de notre carapace charnue actuelle.
Nous parlons d’éternité avec curiosité, mais quel serait son attrait si elle était dépourvue de vie ? Et comment accéder à cet état infini, si ce n’est par notre âme ? Puisqu’elle est notre véhicule vers l’au-delà, examinons de plus près de quoi elle est faite…
À quoi pourrait bien ressembler notre âme, reflet de notre croissance spirituelle, si elle ne pouvait pas grandir ? Et si elle peut grandir, c’est qu’elle est née un jour. Mais de quoi peut-elle se nourrir ? Elle se nourrit de la contrepartie spirituelle (l’intention) de nos pensées et de nos actions. Dans tout ce que nous faisons ou pensons, l’intention est toujours ce qui compte, aussi désastreux soit le résultat !
Cette croissance de l’âme repose donc sur la valeur morale des décisions que nous prenons. Mais de quels outils disposons-nous pour prendre ces décisions ?
Nous disposons de trois outils. Le premier est le fragment de Dieu qui réside en nous et nous offre cette attirance pour la vérité, la beauté et la bonté. Le deuxième outil est le libre arbitre, qui nous permet d’être responsables de nos décisions et de pouvoir grandir souverainement grâce à nos erreurs. Le troisième outil est la personnalité, qui est également un don de Dieu et représente la continuité dans le changement. Il ne s’agit ni d’une identité, acquise ou donnée, ni d’un caractère, forgé par nos efforts, mais de quelque chose de différent et d’unique dans l’univers. La personnalité est ce qui nous permet de conserver cette fraîcheur d’âme qui nous rend capables, même à un âge très avancé, d’aimer aussi intensément et spontanément qu’à cinq ans.
Sans ce fragment de Dieu en lui, l’homme serait comme une boussole sans aiguille. Sans son libre arbitre, il ne serait pas libre de prendre des décisions et, par conséquent, ne pourrait pas en tirer profit. Enfin, sans une personnalité unifiant sa vie, il serait comme une girouette sous les vents changeants de l’adversité.
Revenons maintenant à l’éternité. Si nous la considérons de manière linéaire, avec le passé éternel d’un côté et le futur éternel de l’autre, nous devons admettre que nous nous situons quelque part sur cette ligne. Et si nous sommes exactement au centre, cela signifierait que nous n’aurions pas plus de passé que de futur, ou inversement. Cette démonstration serait en soi l’affirmation que l’éternité a une fin. Par conséquent, cela ne devrait pas être un bon indice pour la comprendre.
L’éternité doit être un éternel présent où le temps n’existe pas, et là où le temps n’existe pas, il en va de même pour les distances, puisqu’elles sont mesurées en temps. Mais une autre question se pose : que faire de tout ce temps qui n’existe pas ?
Si nous signons un contrat pour un emploi temporaire, il est normal de savoir précisément quelles seront nos tâches. Alors, ne serait-il pas normal de savoir ce qui nous attend, au moins en termes généraux, avant de nous engager pour l’éternité ?
Si nous sommes appelés à ressembler à Dieu, nous pouvons supposer que notre progression spirituelle sera sans fin. Et puisque c’est par l’action et le service que notre progrès spirituel se manifeste, peut-être serons-nous appelés, dans l’éternité, à aider d’autres mondes à grandir comme le nôtre.
La meilleure façon d’apprendre n’est-elle pas d’enseigner ? Et la meilleure façon d’aimer n’est-elle pas de se mettre au service de son prochain ? Si c’est vrai aujourd’hui, pourquoi ne le sera-t-il pas dans l’éternité ?
(Traduit en espagnol par Maurice Migneault et Olga López)