© 2012 Meredith J. Sprunger
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Scoop artistique Interprétation libre «Adam-Ève» | Le Lien Urantien — Numéro 58 — Printemps 2012 — Table des matières | Je n’ai que vous mon «Père» |
La vérité la plus fondamentale de l’univers est qu’il existe partout un plan divin opérationnel, et que finalement la volonté et la voie de Dieu triompheront. Le cosmos tout entier est conçu pour fonctionner comme un organisme vivant. Ce plan intentionnel a été, est et se déroulera toujours au sein d’un processus créatif. Dans l’univers fini, le plan divin est étayé par deux réalités de base : la présence de déité du Suprême, qui agit comme catalyseur de tout développement et progrès ; et l’évolution, qui est décrétée comme la méthodologie divine de toute croissance et changement fini.
La raison de l’évolution universelle est un dessein intelligent et son intention profonde est le progrès. L’exigence fondamentale de la vie est la croissance, le développement et la maturation. Le défi et le commandement de Dieu pour tous les mortels sont la croissance vers la perfection. La curiosité, l’envie d’explorer et le besoin sans cesse renouvelé d’un ajustement et d’une adaptation à l’environnement, sont innés chez les créatures évolutionnaires et témoignent de l’existence en eux d’un effort inhérent vers la croissance et la perfection. L’histoire de l’ascension du genre humain à partir d’organismes marins unicellulaires, à la domination créative et rationnelle de la terre, est une odyssée palpitante et édifiante, témoignant de la sagesse et de la grandeur du plan du Père Universel pour ses fils et filles sur terre. L’expérience de la vie est conçue pour des buts éducatifs et l’univers tout entier sert comme une vaste école pour les mortels évolutionnaires.
L’évolution est la manière clé d’agir de l’univers fini. C’est le processus créatif divin pour réaliser la croissance. C’est pourquoi, la perception, l’étude, la croissance et la maturation sont tellement fondamentales dans la vie humaine. Il n’existe aucun substitut à l’expérience. Tandis que nous participons à la croissance évolutionnaire, nous devenons des partenaires avec Dieu dans notre propre processus créatif de réalisation de nous-mêmes. Nous apprenons que tout commence par le petit et l’insignifiant, le discret et le peu important. Á partir de la mise en œuvre de ces graines de sénevé, la plupart de nos accomplissements sont réalisés avec des ressources, des moyens, des associés et des aptitudes insuffisants.
Notre nature animale recherche la facilité, le plaisir et la voie de moindre résistance. Le changement est toujours plus ou moins troublant et traumatisant. C’est pourquoi la douleur et la souffrance accompagnent invariablement et souvent stimulent la croissance spirituelle et le progrès évolutionnaire. Le pouvoir catalytique de l’adversité et la valeur spirituelle du désappointement et de la défaite sont parmi les aspects constructifs les moins reconnus et les moins appréciés du développement évolutionnaire. Les êtres humains ont besoin de beaucoup de temps et d’expériences répétées pour effectuer des changements significatifs dans leurs habitudes de pensée et de comportement conditionnées par la coutume et la tradition. Néanmoins, ceux qui sont motivés par la foi vivante découvrent qu’il est de plus en plus facile de faire les choses comme elles doivent être faites. Bien qu’effectivement nos réalisations soient lentes, notre devoir primordial est de nous tourner et de nous diriger dans la direction de la volonté et de la voie de Dieu.
Il existe une loi fondamentale de préparation qui agit dans toute croissance et développement. La maturation et les accomplissements sont dépendants des éléments de la réalité évolutionnaires se rapportant à de telles réalisations. Nous apprenons et croissons en nous impliquant dans l’effort manuel et mental. Il existe une manière naturelle, lente et sûre d’actualiser l’intention divine dans la croissance individuelle et le développement social. Il n’existe pas de raccourcis à la divine méthodologie évolutionnaire. Finalement, lorsque nous essayons de sauter des classes dans notre éducation, nous peinons avec un handicap ou nous échouons. Agir trop rapidement conduit vers une dégradation de la croissance et du développement. Inversement, lorsque des personnes ou des institutions agissent sur des niveaux d’étude et de développement, elles ne peuvent pas en être empêchées très longtemps. La violence, la révolution, l’apathie ou d’autres réactions non créatives se produisent lorsque de telles contraintes sont imposées.
Dieu a établi une intention créative dans les lois et les dynamiques évolutionnaires de l’univers. Il existe un mouvement du simple au complexe — de l’atome à la galaxie, de l’amibe à l’homme. Le développement procède du physique au spirituel, par le mental-psychologique. La société primitive et la jeunesse mettent l’accent sur les activités physiques et le plaisir. La société civilisée et les adultes matures insistent sur l’importance de la discipline et le développement des capacités intellectuelles, de l’éducation et de la culture. Les sages et les saints cultivent les réalisations spirituelles d’accomplissements de la vérité, de la beauté et de la bonté, favorisant la fraternité et trouvant Dieu.
Nous croissons de l’égoïsme et de l’égocentrisme vers l’amour et l’universalité, de l’expression de soi à la maîtrise de soi, de la motivation négative de la peur à l’autoréalisation positive. Maslow fait remarquer que l’évolution humaine subit l’ordre de priorité suivant : les besoins physiologiques, les besoins de la sécurité, les besoins de l’amour, les besoins de l’auto considération, les besoins de l’autoréalisation et les besoins (méta, êtres ou valeurs) spirituels. Il y a un mouvement planétaire dynamique partant du hasard, de l’anarchie et de l’arbitraire vers l’ordre, la légalité, l’intention et la justice. Les peuples primitifs ou immatures voient la vie déterminée par les lubies et les caprices et font les lois en accord avec leur avantage personnel. Une civilisation avancée ou spirituellement mature perçoit un univers gouverné par la loi et une intention, et reconnaît la justice, même lorsque celle-ci est défavorable à son bien-être immédiat et personnel.
Il existe une tendance évolutionnaire holiste d’un contrôle externe vers un contrôle interne, des droits de groupe à des droits individuels, de la force et la coercition à la liberté et à la créativité. Les peuples immatures ont besoin de règles strictes et de règlements. De sa propre volition, une personne culturellement avancée pratique la bonne et sage action. St Augustin disait à la personne sage : « Aimez Dieu et faites ce qu’il vous plait ». Néanmoins, ces dynamiques intentionnelles de l’évolution universelle fonctionnent rarement sur la simple base de la ligne droite. Il y a des allées et venues fluctuantes qui résultent quelques fois en une profonde régression culturelle avant que la suprématie de la divine intention instaure un ascendant stable. La complexité sans fin des intégrations liées entre elles et des ajustements étroitement reliés, réclame un temps infini avant que la domination de la réalité évolutionnaire et de ses caractéristiques inhérentes intégrales et synergiques devienne manifeste.
La nature évolutionnaire de l’univers fini requiert une croissance constante et des ajustements sans fin. Chaque génération a besoin d’apprendre à nouveau l’art de vivre. Beaucoup d’aide et de guidance peuvent être acquises à partir des principes de vérité enseignés par nos aînés et vérifiés dans le processus historique. Mais la vérité est vivante et ne peut être capturée dans les concepts ou les dogmes statiques. Cette vérité vivante, divine et éternelle se déploie en de nouvelles manifestations de décennie en décennie, pour qu’elle puisse servir aux besoins et conditions particuliers de chaque génération successive. Elle requiert constamment des interprétations et des applications fraîches et nouvelles.
La psychologie spirituelle est basée sur la perception et la méthodologie évolutionnaire. La croissance et la transformation ne sont pas seulement possibles, mais les lois fondamentales de l’univers étayent de tels changements. Nous ne devrions pas être découragés par le manque de résultats à court terme. Notre préoccupation à besoin d’être dirigée vers les domaines qui sont prêts pour une amélioration. Le processus évolutionnaire dans le développement humain et le changement social est mesuré en progrès modestes. La patience, le courage et la foi sont les maîtres mots de la maturité spirituelle. Le moulin du Suprême moud très lentement, mais excessivement finement.
Ce que tous les êtres humains ont le plus besoin de garder en leur conscience est qu’ils sont des fils et des filles de Dieu. Ceci est notre identité véritable et inaliénable. Les êtres humains ne peuvent échapper à deux choses ou les fuir : eux-mêmes, leur conscience personnelle d’identité, et Dieu, leur être authentique qui les habite. Indépendamment de notre état temporaire de faiblesse, de pauvreté, d’exclusion sociale ou de dépravation, nous sommes les enfants de notre Père qui est aux Cieux et en tant que tels, nous sommes d’une valeur suprême. Chaque personne est un enfant de Dieu sans équivalent dans l’infinité. L’effusion aimante de l’Esprit du Père Universel qui nous habite et exerce son ministère dans notre mental, révèle la valeur transcendante qu’il place dans chacun de ses enfants mortels.
Nous découvrons et maintenons un splendide respect de nous-même tandis que consciemment ou inconsciemment nous acceptons et vivons dans cette identité spirituelle comme un fils ou une fille de Dieu. Ce respect de soi est aussi coordonné avec l’amour et le service que nous donnons à nos semblables. Nous ne pouvons nous accepter nous-mêmes lorsque nous nous abstenons d’aimer nos associés ; nous ne pouvons non plus aimer inconditionnellement notre prochain si nous n’avons pas une haute estime de nous-mêmes. Tout ce qui est constructif dans nos vies provient de cette identité authentique psychologique et spirituelle en tant qu’enfants du Père Universel. Rien dans tout l’univers ne peut nous séparer de cette relation améliorant notre vie excepté notre échec à vivre courageusement et obstinément dans sa réalité psychologique.
Lorsque nous savons qui nous sommes, nous reconnaissons que nous existons dans une relation organique spirituelle de sarment à souche. Tandis que nous maintenons cette vivante relation spirituelle avec la Première Source et Centre de toutes les choses et de tous les êtres, nous produisons des fruits abondants. Ceux qui entrent en association avec Dieu découvrent que de grandes choses se produisent pendant leur séjour terrestre. Notre préoccupation principale dans notre vie devrait être de rester ouvert à la volonté du Père. Son Esprit qui nous habite a un plan idéal mais optionnel, et c’est à nous de l’élaborer. Ce dessein créatif peut être réalisé en des vocations et des activités sociales variées. Les potentiels palpitants de nos carrières terrestres sont étroitement associés avec ce plan de développement divinement inspiré. C’est la source d’une sage réalisation de soi et la condition fondamentale de l’accomplissement de soi et de bonheur. Lorsque nous donnons à Dieu tout ce que nous avons, alors Dieu nous fait plus que ce que nous sommes.
Les êtres humains sont à cheval sur deux catégories d’existence. Bien que nous soyons les enfants de Dieu, nous sommes aussi une partie de la nature et membres du royaume animal. Nous sommes finis, mais nous sommes habités par une étincelle de l’infinité. Le genre humain existe dans le monde matériel ; néanmoins, nous pouvons transcender la nature. Même le matérialisme philosophique est une démonstration éloquente de l’aspect non matériel du mental. Si le mental était une machine ou un mécanisme matériel purement mécanique, il ne serait pas consciemment conscient de l’existence d’autres dimensions. La nature humaine possède aussi bien un potentiel de bonté qu’un potentiel pour le mal. La finitude n’est pas un mal inhérent, mais elle est limitée et imparfaite. C’est le mauvais emploi, la déformation et la perversion du fini qui donne naissance au mal et au péché.
Il est important de reconnaître et de faire la discrimination parmi les possibilités fondamentales qui permettent aux êtres finis d’être en dysharmonie avec les lois de l’univers. Par ignorance, le mal est la condition fonctionnelle contraire à la volonté de Dieu. Elle indique notre manque de connaissance et mesure notre imperfection. Le péché est une attitude et une action par laquelle nous violons consciemment la divine guidance et les règles de l’univers. C’est une indication de notre carence et du manque de sérieux de notre sincère désir d’être spirituellement dirigé. Un tel comportement destructeur reflète un refus de suivre la volonté de Dieu ou notre incapacité à maîtriser nos tendances animales et irrationnelles. L’iniquité est un état d’insanité cosmique dans lequel la vie se consacre au péché. C’est une rébellion contre Dieu et un rejet de son plan aimant pour notre croissance et notre salut spirituel.
Avant que nous subissions consciemment une réorganisation spirituelle de notre pensée et de notre action, nous sommes parfois dominés par des tendances pécheresses. Le péché potentiel est inhérent dans l’ordre naturel de l’univers fini ; dans son état actuel la création de l’espace-temps est imparfaite. Néanmoins, la nature humaine possède des tendances encore plus importantes vers la bonté qui nous dirige vers une conscience du fondement de notre être et étaye notre désir de transformation spirituelle. Le plus grand danger pour la nature humaine est l’orgueil. L’égotisme sape notre intégrité spirituelle, et s’il n’est pas maîtrisé, devient un facteur de corruption. Il trouble et dissimule notre volonté à faire la volonté de Dieu et empoisonne la perspicacité et la croissance spirituelle. Il n’existe aucun substitut, raccourci ou amélioration sur le chemin divin vers la croissance, le salut et la perfection spirituelle.
Lorsque nous vivons dans la pleine réalisation que nous sommes des fils et des filles de Dieu, nous sommes délivrés de l’introspection morbide de ceux qui sont dominés par un sentiment fini de perversion, d’indignité et de culpabilité. Á la place de l’introspection et de l’abnégation, les personnes connaissant Dieu luttent pour y substituer l’oubli de soi, le contrôle de soi et finalement la maîtrise de soi. Nous ne devrions pas nous décourager parce que nous sommes des êtres humains. Lorsque nos vies sont transformées par l’esprit, nous sommes raffermis et nous nous sentons plus puissants par le renouvellement spirituel constant de notre mental, de sorte que nous ne sommes plus esclaves de nos instincts animaux, mais par la maîtrise de soi, nous faisons l’expérience de la nouvelle liberté et d’une plénitude qualitative de ceux qui sont en fait et en vérité les enfants du Père Universel.
Par cette naissance de l’esprit, cette réalisation de soi accrue, nous vivons dans la sécurité psychologique spirituelle de ceux qui sont certains de leur bien être éternel. Ces personnes connaissant Dieu ne sont pas accablées par le malheur et la souffrance, elles ne sont pas déprimées par le désappointement et la défaite. Elles sont mises au défi et stimulées par les problèmes et les frustrations, et font preuve d’un courage tenace et d’une foi invincible face à l’incertitude et à l’inconnu. Elles savent que finalement toutes choses travaillent à l’unisson pour la croissance et le bien-être des fils et filles de Dieu.
Le fait concomitant de notre identité spirituelle en tant qu’enfants de Dieu est que nous sommes tous membres de la famille du Père Universel. Nous reconnaissons que tous les fils et filles mortels du Père sont nos frères et sœurs. Ce fait planétaire et cette vérité spirituelle demande que nous élargissions constamment nos perceptions de groupe et réalisions que nous pouvons avoir une unité sociale et institutionnelle sans avoir une uniformité raciale, culturelle, intellectuelle ou religieuse. Notre bien-être est étroitement lié aux relations aimantes avec les membres de notre famille, de notre voisinage de notre communauté et du monde.
Le fondement de la psychologie spirituelle est de réaliser que nous sommes des enfants de Dieu; et, en tant que tels, avons une valeur suprême. En accord avec cette relation, nos expériences nous font vivre dans toutes sortes de domaines. L’intention créative de Dieu en ce qui concerne nos vies donne une signification à toutes nos actions. Étant ses fils et ses filles nous délivre de l’introspection et de la culpabilité morbide en raison de nos limitations et de nos déficiences. En tant qu’enfants du Père Universel nous sommes inspirés, avons toute latitude pour raviver nos efforts, notre oubli de soi, notre contrôle de soi et notre maîtrise de soi.
(à suivre)
Meredith J. Sprunger
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