© 2013 Meredith J. Sprunger
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Quiz Maxien n°13 Les questions | Le Lien Urantien — Numéro 62 — Printemps 2013 — Table des matières | Bulletin de notes de Jésus |
Les formes fondamentales de la réalité universelle — la matière, le mental et l’esprit — sont reconnues sous la forme cognitive des choses, significations et valeurs, et donnent naissance aux disciplines de la science, de la philosophie et de la religion. Le rassemblement et l’accumulation des faits de la connaissance a lieu au niveau scientifique de l’activité intellectuelle. L’étude des relations, des significations et du bien fondé de la connaissance est une fonction philosophique qui engendre la sagesse. Faire l’expérience de la réalité spirituelle de la vérité, se consacrer à suivre la guidance de l’Esprit Intérieur, vivre par la foi et produire la beauté et la bonté des fruits de l’esprit, est apparenté avec la pratique de la religion. L’existence humaine implique l’utilisation de la raison et de la sagesse pour intégrer dans l’expérience, les faits, la vérité et la foi. La qualité de nos vies est déterminée en grande partie par la justesse de nos faits scientifiques, par la cohérence de nos perceptions philosophiques et par le fait que nos valeurs religieuses sont fondées sur la réalité.
Sources et types de connaissance
Nous possédons trois types fondamentaux de connaissance : la perception du monde matériel, l’information inhérente à la nature du mental ou de la conscience humaine et la valeur de la perception. Cette base trine de la connaissance est une intraassociation complexe sans fin. Toute compréhension expérientielle qui ne prend pas en considération toutes ces sources de la connaissance devient invariablement déformée. La croissance spirituelle est liée à l’expansion mentale fournie par les sources de la connaissance. Le progrès religieux est stimulé par l’exercice de la curiosité et l’amour pour l’aventure, la coordination des aptitudes dans la réalisation de soi et un sens de l’humilité qui stimule le désir pour la connaissance et la sagesse.
Le contenu du mental humain est en grande partie le résultat de notre perception du monde physique. En tant qu’êtres matériels ayant cinq sens fondamentaux qui fournissent les formes de perception physiologique accompagné du mental qui opère par le cerveau matériel, la majeure partie de notre expérience se concentre autour d’une connaissance empirique. Ces données tangibles ont l’avantage d’être objectifs, ayant un contrôle vérifiable commun, et se prêtant facilement à une analyse quantitative. La science est enracinée dans notre perception empirique. Néanmoins, la science est handicapée par les limitations de la réalité matérielle ; c’est pourquoi, il est possible d’être empiriquement correct dans notre observation des faits mais erronés dans nos jugements de la vérité.
La nature et la qualité de notre mental déterminent la forme et les limitations des perceptions empiriques et spirituelles. Les caractéristiques inhérentes du mental humain désignent les modèles et les catégories dans lesquelles les données des sens sont ordonnées et organisées ainsi que la qualité de la réalité de notre perception des valeurs. Ces capacités cognitives authentiques et vérifiables que nous possédons en vertu de la nature du mental humain sont connues comme aptitudes rationnelles. Quelques types de pensée rationnelle sont relativement indépendants des formes spécifiques de la perception empirique. Une telle connaissance inhérente rationnelle est connue en tant que perception a priori ou noétique. Par exemple, une des catégories de la connaissance a priori, est la « loi de non contradiction » qui formule que deux propositions contradictoires ne peuvent être vraies toutes les deux.
La perception rationnelle a l’avantage de pouvoir être appliquée aux deux connaissances empiriques et spirituelles. Elle lie et intègre dans l’expérience les faits et les valeurs. Les mathématiques, la logique et la raison sont des outils utiles à la fois pour la science et la religion. Néanmoins, par elle-même la connaissance rationnelle à tendance à s’achever en abstractions stériles ou se cristalliser en concepts statiques qui souvent entravent le progrès humain. Ses théories, ses dogmes rigides et étroits ont habituellement une corrélation limitée avec la réalité de la vie matérielle et spirituelle. Ce n’est seulement qu’avec les observations empiriques et le fait d’être en rapport avec les problèmes existentiels et les jugements de valeur qui la dirigent vers les buts importants de l’existence humaine, que la connaissance rationnelle accomplit son expression la plus élevée.
La perception des valeurs détermine en grande partie la qualité et les buts de la vie humaine. Notre perception de la vérité, de la beauté et de la bonté contribue à donner une dimension spirituelle à la vie. Tout comme notre connaissance des objets ou des faits est le produit de l’interaction matièremental, de la même façon, notre perception des valeurs est le résultat de l’interaction esprit-mental. Les aspects plus profonds de la conscience des valeurs, comme le monde nucléaire de la matière, doivent être étudiés par déduction, étant donné que notre conscience directe de la réalité spirituelle est extrêmement limitée.
Les personnes capables de créativité dans les domaines des réalités spirituelles semblent posséder une perception supérieure des valeurs qui a l’avantage de percevoir des facteurs clés dans notre expérience empiriquerationnelle et de les associer de telle façon qu’ils apportent le bien optimal à la vie humaine. Par elle-même, la connaissance spirituelle est néanmoins sujette à l’altération et à l’illusion. La connaissance objective est aussi faillible que la connaissance subjective. Nous devons constamment tester notre perception des valeurs par une analyse rationnelle et une expérience empirique. Les vraies valeurs ne sont jamais irrationnelles ni inharmonieuses avec les faits scientifiques, bien que généralement elles transcendent aussi bien la pensée rationnelle que l’évidence empirique.
Il est important de se souvenir que toutes les sources de notre connaissance sont interdépendantes. Le savant matérialiste borgne, l’intellectuel rationaliste et le mystique religieux sont incapables de visualiser correctement et de comprendre de manière adéquate la profondeur de la réalité universelle. La vérité peut être handicapée, mais pas invalidée par son association avec la science déformée et la théologie obsolète. Elle peut étayer l’expérience humaine même si elle est liée avec des faits inexacts et une pensée erronée. Lorsque la science et la religion deviendront toutes deux moins bornées et dogmatiques, la philosophie sera capable de rendre plus compréhensible un univers unifié. Lorsque les faits, la vérité et les valeurs sont holistiquement mieux compris, de grandes avancées peuvent être réalisées dans la croissance spirituelle. Dans le développement de l’expérience, nous procédons normalement à partir des faits vers les significations puis vers les valeurs. En conséquence, dans l’importance que nous donnons à la hiérarchie dans la culture humaine, la science cède la pas à la philosophie et finalement la philosophie reconnaît la priorité de l’expérience spirituelle et de la Réalité d’Esprit.
Les limitations du mental mortel et la nature évolutive de la réalité fait que toute connaissance humaine est relative. Á mesure que l’étendue de la connaissance se développe, les frontières de l’inconnu ont une expansion concomitante. Par elle-même, la vérité est relative et se développe, réalisant une nouvelle expression dans chaque génération et dans chaque personne. Néanmoins, la connaissance humaine est généralement fiable. Á mesure que nous prenons des décisions et des actions sur la base de nos informations les plus sûres, nous acquérons graduellement la sagesse. Notre comportement devient de plus en plus harmonieux avec la réalité existentielle.
Tests courants pour connaître la vérité
Pendant des siècles d’expérience nous avons suivi sans réserve des raccourcis variés et pragmatiques à la découverte de la vérité et des règles de notre comportement. Un des plus communs est de prendre des décisions sur la base de l’intuition-sensation. Obéir aux penchants émotionnels est caractéristique del’immaturité. Trop souvent, les sentiments sont déterminés par la désinformation, les illusions et les mécanismes de défense avec leurs formes sans fin de motivations inconscientes et irrationnelles. L’Esprit Intérieur prend contact avec nos vies non pas par les sentiments et les émotions mais dans les royaumes supérieurs de la pensée superconsciente et spiritualisée.
Chaque fois, que nous, en tant qu’individus, nous nous sentons menacés par notre comportement égocentrique, nous nous réfugions souvent dans la sécurité des coutumes et des mœurs de notre société. Bien que l’opinion de groupe ait tendance à être plus équilibrée et diversifiée que nos penchants individuels, elle est sujette au choix de toutes les perceptions déformées, des illusions émotionnelles, et de toutes les suppositions irrationnelles qui caractérisent les sentiments et les actions individuelles prises sans discernement. Les coutumes et les mœurs de la culture, bien qu’apportant la stabilité à la société, sont des obstacles encore plus importants à la croissance morale et spirituelle que les préjugés et l’ignorance de l’individu. Ces orientations traditionnelles sont la cause d’un bien fondé fallacieux par l’approbation de la masse et quelques fois provoquent des atrocités au nom de la justice sociale ou religieuse.
Pendant les millénaires du processus historique, les sociétés contemporaines ont subi des périodes d’instabilité, des souffrances de masse et des crises sociales. Pendant ces périodes critiques, des chefs se manifestent signalant « la sagesse des pères » comme étant la voie du rétablissement et de la prospérité. Ces pierres de touche de l’antiquité — les écritures sacrées, les paroles de sagesse des grands chefs ou les actes courageux des héros martyrs — deviennent les critères de la société. Ainsi, la tradition et l’autorité deviennent les arbitres de tout comportement ou croyance. L’expérience des siècles est un excellent test de la connaissance et des valeurs humaines. Au long des années, la société acquiert la sagesse. En même temps que cette sagesse est associé une grande partie de ce qui est non essentiel, illusion et erreur. Les vérités, les demi vérités, les idées fausses et les formes littéraires de la culture par lesquelles elles sont transmises sont inextricablement embrouillées. Et les situations contemporaines comportent toujours des conditions nouvelles et uniques pour lesquelles la traditionnelle sagesse n’est pas applicable.
Puisque nous ne pouvons pas devenir des experts en beaucoup de domaines, nous dépendons des personnes compétentes et intègres pour nous conseiller dans presque toutes les disciplines de la vie. C’est pourquoi l’autorité est le raccourci pragmatique de la vérité le plus largement accepté par la société. L’utilisation de l’opinion des experts devient tellement généralisée dans une société complexe que le mental conventionnel présume que l’autorité est un critère adéquat de la vérité. Cette supposition est évidemment fallacieuse. Même lorsque les experts nous donnent les informations disponibles les plus dignes de confiance, l’individu perspicace réalisera toujours que le jugement donné n’est pas vrai du fait qu’une autorité l’a déclaré vrai, mais bien parce qu’ils se réfèrent à des sources d’authentification que d’autres personnes qualifiées pourraient confirmer.
Lorsque cette base sociale valable pour l’utilisation de l’avis autorisé est oubliée ou placée en position secondaire, il en résulte l’autoritarisme. Cette bigoterie intellectuelle paralyse la croissance dans tous les domaines de la connaissance. L’histoire de toutes les disciplines intellectuelles démontrent que souvent les nouvelles idées ou découvertes sont acceptées lorsque les anciens experts ou les anciennes autorités disparaissent. C’est un paradoxe ironique de la vie de voir que l’autorité, bien qu’étant le raccourci le plus utile à la connaissance la plus digne de confiance, lorsqu’elle se trouve corrompue en devenant autoritaire apparaît dans la position la plus éloignée d’un critère philosophique adéquat de la vérité. C’est une faiblesse courante du mental conventionnel que de dépendre de l’utilisation de la tradition et de l’autorité.
L’autoritarisme religieux est un obstacle majeur à la croissance spirituelle. Pour les institutions religieuses il est très tentant de substituer dans leur théologie les faits historiques et l’autorité sectaire à la place de la vérité spirituelle. Les religieux zélés et pragmatiques traduisent les hautes vérités spirituelles en des règles spécifiques de vie dont la forme légaliste est dépourvue de la vérité et du pouvoir spirituel qui a inspiré leur élaboration. La compréhension de la vérité libère de toute règle légaliste esclavagiste et nous convie par des principes spirituels dans la suprême liberté de la vie.
Meredith J. Sprunger
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