© 1995 Merlyn Cox
© 1995 La Communauté Chrétienne des Étudiants du Le Livre d'Urantia
J’ai récemment parlé avec un ami qui était intéressé à obtenir une copie du Le Livre d’Urantia. Je lui avais déjà fait part de l’opinion selon laquelle beaucoup de gens ont du mal à aborder le livre avec un esprit critique mais ouvert. Sa réponse a été que « c’était juste une autre source ».
J’ai trouvé le commentaire rafraîchissant. De nombreuses personnes engagées dans des affaires religieuses semblent motivées davantage par la peur que par la foi. Beaucoup, laïcs et membres du clergé, semblent incapables de se faire confiance pour évaluer de manière critique des sources extérieures au courant dominant. Les laïcs ressentent souvent le besoin d’obtenir l’autorisation des figures d’autorité pour le faire, tandis que le clergé semble avoir peur d’être séduit par de tels documents ou être vulnérable aux critiques d’autres membres du clergé ou de laïcs.
Une telle peur, je crois, a contribué à entretenir l’attitude idolâtre de nombreux chrétiens à l’égard des Écritures. Cependant, il existe également un danger que les lecteurs du Livre d’Urantia tombent dans le même genre d’idolâtrie. Aussi impressionné que nous puissions être par son contenu, aussi faisant autorité et convaincant que nous puissions le trouver, il n’y a aucune prétention à la perfection et aucun anathème ou avertissement adressé à ceux qui voudraient le critiquer. En effet, il invite à une réflexion critique et souligne que la vérité est là où elle se trouve.
Tout au long du Livre d’Urantia, il y a de nombreux commentaires de la part des auteurs tels que « nous ne sommes pas sûrs, mais nous pensons… » ou « Nous ne savons tout simplement pas… ». Il prétend certainement provenir de sources élevées et que le contenu spirituel de son message résistera à l’épreuve du temps. Mais cela invite aussi clairement à une interaction réfléchie et à des critiques. Comme Jésus aurait dit à ses adversaires et à ses défenseurs : « La vérité ne souffre jamais d’un examen honnête. » (LU 153:2.11)
Le Livre d’Urantia, en effet, ne souffrira pas de critiques honnêtes. Une telle critique permettra finalement de distinguer l’essence de l’accessoire, la vérité de ses contenants conceptuels. Les premiers pères de l’Église se trompaient rarement en ce qui concerne les Écritures comme l’ont fait les fondamentalistes chrétiens des derniers jours. Ils croyaient que Dieu était condescendant et fournissait un contenant très humain à la Parole à travers les Écritures. Ils croyaient en une unité de but sous-jacente guidée et révélée par l’Esprit, mais que l’unité et la perfection du but ne reposaient pas sur la perfection de sa forme extérieure.
Les réformateurs prenaient presque plaisir à cataloguer les incohérences et les défauts que l’on trouvait dans les Écritures. Ils ont pu le faire parce qu’ils considéraient la forme extérieure comme secondaire et même sans importance. Luther a comparé les Écritures à une crèche, une chose très courante qui n’a aucune beauté extérieure en soi, mais qui contient ce qui est précieux, voire divin.
Nous ferions bien de considérer ainsi Le Livre d’Urantia. Le traiter comme « juste une autre source », loin de le rabaisser, est tout à fait conforme à son propre message et constitue un antidote sain à l’idolâtrie et au fétichisme. Nous devrions en toute confiance inviter les gens à l’évaluer selon ses propres mérites. En fin de compte, cela servira mieux l’objectif qu’il prétend servir.