© 2020 Moustapha NDiaye
© 2020 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Par Moustapha K. NDIAYE
24 Février 2020
(Dakar, Sénégal)
Cette réflexion de Moustapha est venue de la manière suivante : Un jour, ma fille alors âgée de six ans ; (elle en a douze cette année) m’a demandé « Il parait qu’avec maman, c’est toi qui m’as fait. Je voudrais savoir comment et pourquoi ?». Ayant perçu ma surprise, elle a enchainé en disant : « Ce n’est pas pressé, réponds plus tard ou quand tu voudras ». Quelques jours plus tard, je lui ai rappelé sa question, et elle ne semblait plus s’en souvenir. J’ai alors aussitôt compris que c’est mon Ajusteur qui cherchait à me dire « Il est temps que tu t’intéresses à comment tu as été créé, et pourquoi tu as été créé, autrement dit de me demander « Qui Suisje ?». Cela a été pour moi une indication positive de plusieurs choses à la fois. D’abord que Dieu le Père, via notre Ajusteur de Pensée, utilise toutes les voies et toutes les voix pour s’exprimer, à travers le fonctionnement de Dieu le Suprême. Ensuite, que cette manifestation du Suprême, à travers les relations familiales, sociales, professionnelles, etc., est la technique même de la croissance, via le service, qui trouve ainsi tous les moyens d’expression requis dans la vie des hommes. Et enfin, que c’est à ce service, ainsi éclairé de l’intérieur par l’Ajusteur et lâme, et qui requiert adoration et prière pour une appropriation personnelle, que nous invite le Maitre. Lorsqu’il est compris, accepté et mis en œuvre, il traduit le fait que « c’est notre volonté que Sa Volonté soit faite ».]
« Et, comme à chacune des étapes précédentes de votre ascension vers Dieu, votre moi humain inaugurera ici de nouvelles relations avec votre moi divin » (LU 13:121.par)
« Qui Suis-je »
C’est une question qui peut paraitre saugrenue, et que peut-être beaucoup de personnes vivent et meurent sans approfondir. C’est aussi une question que beaucoup de penseurs très avisés, ont passé une grande partie de leur vie à chercher à vouloir résoudre. La plupart du temps, la majorité des hommes et des femmes se contentent de réponses incomplètes, plus ou moins satisfaisantes, et à géométrie très variable, pour s’éviter de paraitre bizarre aux yeux des autres.
Néanmoins, elle ressurgit très souvent lorsque nous sentons la vie nous abandonner.
Très souvent, dans la vie quotidienne, nous employons le sujet « je » pour désigner ou qualifier tous nos «états d’être ». Nous disons : « je suis malade », « je suis fatigué», « j’ai compris ». Il est facile de se rendre compte que c’est le corps qui est malade, c’est aussi le corps qui est fatigué, il est également facile de se rendre compte que c’est le mental qui a compris, et qu’on aurait tout aussi pu et peut être dû dire « mon corps est fatigué, « mon corps est malade », « ma pensée a compris ». Quel est donc ce « je », distinct du corps et du mental, mais qui n’hésite pas à s’identifier à eux, au point qu’il peut paraitre saugrenu pour certains de dire ce qui en réalité est plus exact : « mon corps est malade » ou « ma pensée a compris ». Retenons aussi simplement, que très souvent, les enfants, chez qui la personnalité d’affirmation de soi émerge, parlent d’eux, de leur corps, à la troisième personne. On pourrait aussi très bien se demander : « Qu’est-ce que cela révèle de la nature des réalités qui constituent l’Être humain à cet âge déjà ? "
Par ailleurs pendant le sommeil, alors que le corps est assoupi, que le mental de veille est inactif et l’égo en mode veille, cette conscience du « je suis » est parfaitement active, et parfois même extralucide, témoignant des niveaux de conscience, et même de super conscience, illustrant nettement, le statut potentiellement très supérieur de la conscience du « je suis » sur tous les états d’identification. Autrement dit, notre conscience du « je suis » peut devenir un niveau de conscience partagé, entre deux aspects différents du « Je Suis » Cela dit, le processus d’identification au corps, au mental, parait aussi être quelque chose d’inné et d’irrépressible dans la nature humaine, telle que voulue par Dieu. Elle semble même être quelque chose de désirable au départ, tellement désirable qu’elle se passe pendant l’enfance, à un âge auquel nous n’avons pas les moyens de nous opposer, et où tout semble être désirs auxquels nous nous identifions. L’enfant s’identifie absolument à tout ce qu’il entreprend, à un jeu de rôles permanent. Et lorsque nous nous éveillons plus tard à certains questionnements, nous n’avons plus le souvenir ou la mémoire des choses passées, nous n’en avons plus que l’expérience vécue et de nouvelles et autres formes de désir. C’est surement le but recherché, et c’est ce qu’on appelle un échafaudage. En attendant peutêtre de comprendre pourquoi ? Et vers quoi ? En définitive, l’attachement du « je suis »à ce qu’il n’est pas au départ ne doit pas entrainer de culpabilisation, mais doit être pris comme un fait de nature, un moyen en vue d’une fin.
Rappelons-nous que :
« Dans tout concept d’individualité, il faudrait reconnaitre que le fait de la vie vient d’abord, et son évaluation ou son interprétation ensuite. Un enfant commence par vivre, et ultérieurement il réfléchit sur sa vie. Dans l’économie cosmique, la perspicacité précède la prévision » (LU 112:2.6).
Cette identification au corps, et au mental, est intentionnelle et voulue au départ, elle constitue le fait de la vie qui vient d’abord. Lidentification à ce que nous ne sommes pas, est nécessaire au départ. Elle nous permettra de nous identifier plus tard, à qui nous sommes réellement, et objectivement. Ceci adviendra lorsque viendra l’heure de « réfléchir et de procéder à l’évaluation et à l’interprétation du don de la vie », qui seule nous permettra de nous intégrer dans l’économie cosmique. Cela marquera notre naissance d’esprit après notre naissance à la vie matérielle. Tout comme le bébé dans le ventre de sa mère ne « sait » rien de l’après vie bien qu’il soit vivant. Le bébé qui nait au monde quelques secondes après l’accouchement est strictement le même que celui qui était dans le ventre de sa mère, en même temps qu’il n’est déjà plus le même, car il entre dans un nouveau cycle d’évaluation et d’interprétation de la vie, de l’état foetal à celui du bébé.
En définitive l’identification nous permet de découvrir la réalité dans un premier temps, de nous rendre compte ensuite que nous ne sommes pas cette réalité, pour finir par nous rendre compte, et découvrir qui nous sommes. Et c’est exactement le processus de toute croissance, avec au passage le bénéfice de l’expérience qui nous permettra de savoir comment améliorer cette réalité vécue, pour ceux qui la vivront plus tard. C’est un éternel perfectionnement de « Soi » par les autres et pour les autres.
Cette transition n’est pas une anomalie, exigeant nécessairement des efforts extrêmes et des postures inhabituelles, ainsi que des formes d’ascèses très éprouvantes, comme certains pourraient le supposer, au regard de certaines théories très en vogue.
Où se situent les frontières, entre l’Être qui dit : « Je Suis », et ses moyens de perception de la réalité auquel « Je Suis » les identifie abusivement, et quelles sont les articulations ?
Y répondre nécessite une connaissance suffisante des origines et de la destinée, que détient le « Je Suis ». Cette acquisition (qu’elle soit factuelle ou intuitive), est nécessaire pour permettre à notre « je suis » d’écrire correctement l’histoire du moment présent, en particulier l’histoire de « qui suis-Je », qui signifie donc « qui Étais-je et qui Serai-Je ?». Cela permettra d’établir la continuité entre l’origine, l’histoire et la destinée. Ceci est tellement vrai, que « Si le mental ne peut aboutir aux véritables conclusions et pénétrer jusqu’aux véritables origines, il sera infailliblement amené à postuler des conclusions et à inventer des origines, afin d’avoir un moyen de penser logiquement dans le cadre de ces hypothèses mentalement créées ». « De tels cadres universels pour la pensée des créatures, sont indispensables aux opérations intellectuelles rationnelles, mais, sans aucune exception, ils sont erronés à un plus ou moins haut degré. » Le but de la vie sera ensuite d’adapter l’imaginaire de l’Égo à la réalité du « Je Suis », vu du côté humain, et d’adapter « le plan prédestiné de l’Ajusteur de Pensée » à la réalité du vécu du sujet qu’Il habite.
Le fonctionnement normal du mental, a donc nécessairement besoin d’une révélation, permettant de relier les origines et la destinée dans le moment présent, qu’il s’agisse d’autorévélation ou de révélation d’époque, validée par le mental et certifiée par l’expérience de la créature.
D’autre part, le simple fait de reconnaitre la réalité de ce « Je » révèle en même temps la réalité de la Conscience, comme étant inhérent à ce « Je », et comme moyen de perception de tout ce à quoi il s’identifie, en tant que corps ou mental, ou qu’il perçoit en tant que quelqu’un d’autre. L’état de sommeil et de rêve prouve que cette conscience n’est ni dans le corps assoupi, ni dans le mental en mode veille.
Pour en revenir au sujet, on peut toujours se demander : Qui est ce « Je » qui perçois le corps et le mental ? Et qui, parce qu’il « Est » en disant « Je suis », est aussi Conscience, et nous confère la conscience. Non seulement la conscience de notre corps, de notre mental, et de notre moi humain, mais aussi la conscience de l’autre, quand il dit « je te connais » et par extension la conscience du monde à travers les organes de perception du corps. Quel est ce « Je » pour qui, en définitive, tout est outil ou objet de perception? Et à quelle fin?
Rappelons à ce niveau, que les enseignements du Livre d’Urantia nous informent que : « dans l’expérience humaine, tout ce qui n’est pas spirituel, sauf la personnalité, est un moyen en vue d’une fin. Toute véritable relation entre un mortel et d’autres personnes humaines ou divines — est une fin en soi. Et une telle association avec la personnalité de la Déité est le but éternel de l’ascension de l’univers. » (LU 112:2.8). Le « Je Suis » est la Personnalité Divine en chacun de nous, et grâce à elle, nous sommes conscients, et nous sommes aussi conscients d’être conscient, mais nous n’en possédons pour l’instant, que les niveaux de conscience liés à nos moyens limités de perception de la réalité.
La finalité véritable du « Je Suis », en chacun de nous, et de la conscience de la réalité qui lui est inhérente est donc établie : il s’agit des relations avec les personnalités humaines et divines et avec la Personnalité de la Déité elle-même. (Retenons qu’il s’agit à ce niveau, d’association avec la Personnalité de la Déité elle-même, et pas d’une association avec la Personnalité du Père). Mais le « Je Suis » en nous, ne peut le faire qu’en expérimentant des niveaux de conscience successifs, et en s’identifiant comme personnalité humaine ou « égo ", face à d’autres personnalités et finalement, face à la Source des Personnalités, le véritable « Je Suis », le Père Universel dont notre « Je Suis » est un attribut et un don.
N’oublions pas que tout le reste est, aura été ou sera finalement un moyen en vue d’une fin. À chaque étape, les moyens correspondants seront abandonnés, pour d’autres plus élaborés, une fois le but atteint, qu’il s’agisse du type de corps ou du type de mental, ou des choses qui leur sont associées, autrement les autres étapes ne pourraient pas être atteintes, et les mêmes exigences se reproduiront avec des conditions plus difficiles et plus exigeantes. La meilleure illustration est fournie par l’observation de la croissance d’un enfant. L’enfant n’hésite pas à s’attacher et à se détacher des possibilités du corps et du mental évoluant, aux différentes étapes, allant du nourrisson à la petite enfance, de l’enfance à l’adolescence. La clé de la croissance de la personnalité, pour l’adulte, est donc de retrouver, face à la survie, l’enthousiasme, la confiance et la gratitude des enfants face à la vie, dont ils attendent chaque jour, un émerveillement nouveau. Pour avoir tous été enfants, et vécu cela, la possibilité existe pour chacun de nous.
D’autre part, il est vrai, que dans les temps modernes, il y a une tendance excessive à l’identification aux choses et à l’intellect, via notre attachement au corps et au mental. Cette tendance, en plus du sentiment de séparation, qu’elle crée et que nous aborderons plus loin, suscite de plus en plus des thérapies de désidentification comme une forme de panacée contre le manque de plus en plus criard, d’empathie pour autrui qui en résulte, à la faveur de certaines théories, souvent d’inspiration asiatique sur le détachement, et ses effets bénéfiques sur la Paix mentale.
Cependant, il faut toujours rappeler encore une fois, que cette identification au corps et au mental est bien un processus nécessaire, et voulu par le Père, qui s’installe dans la prime enfance, lorsque nous n’avons aucun moyen de nous y opposer. L’objectif est de créer l’identité mortelle (dans le cadre planétaire) et l’individualité humaine (la coordination des facteurs d’identité), dont le « Je Suis » aura besoin pour son expression, avec les attributs parfaitement définis. Car rappelons que :
« Dans l’étude de l’individualité, il serait bon de rappeler:
- Que les systèmes physiques sont subordonnés
- Que les systèmes intellectuels sont coordonnés.
- Que la personnalité est superordonnée.
- Que la force spirituelle intérieure est potentiellement directrice. » (LU 112:1.1)
En nous rappelant que : « Et, comme à chacune des étapes précédentes de votre as- cension vers Dieu, votre moi humain inaugurera ici de nouvelles relations avec votre moi divin » (LU 13:1.22), posons-nous à nouveau la question suivante : celle de savoir, quelles nouvelles relations le moi divin, le « Je Suis » d’essence divine, devra établir avec la personnalité humaine, cette personnalité superordonnée émergente, bâtie autour de l’individualité et de l’identité mortelle, mais qui ne se prévaut pas toujours de cette super ordination, car elle a tendance à s’identifier au corps et au mental
À cette étape, rappelons-nous encore une fois que : « Dans tout concept d’individualité, il faudrait reconnaitre que le fait de la vie vient d’abord, et son évaluation ou son interprétation ensuite. Un enfant commence par vivre, et ultérieurement il réfléchit sur sa vie. Dans l’économie cosmique, la perspicacité précède la prévision ». (LU 112:2.6).
Après que le moi humain nous ait en général identifiés au corps, au mental et aux autres perceptions qui leur sont associées, par le fait de la vie, nous en venons à l’heure de l’évaluation et de l’interprétation, l’heure de la recherche de la perspicacité spirituelle, l’heure qui devra permettre à l’Ajusteur et au « Je Suis » de passer de l’ombre à la lumière de la conscience.
Cela conformément à la volonté du Père Universel à travers le plan d’aboutissement progressif
Tout ce qui a été dit jusqu’ici, concerne la relation personnelle de chacun de nous dans ses relations avec les attributs du « Je Suis » cherchant à s’exprimer au travers de son « moi ». Imaginons à présent que ce même processus a cours, à chaque instant, à travers les sept milliards d’individus vivant sur la planète et sur tous les habitants mortels des sept mille milliards de planètes (à terme) du Grand Univers.
La question naturelle est comment ordonner tout cela?
La caractérisation et la définition du « Je Suis » en partant du Père Universel et des présentes révélations est différente. Cette caractérisation du « Je Suis » nous est plus difficilement accessible, en tant que créature, mais elle correspond sans doute à une meilleure caractérisation de la réalité, telle qu’elle existe en Dieu, au niveau existentiel, alors que nous sommes entièrement des êtres expérientiels.
On peut citer quelques-unes de ces caractérisations
« Le Je Suis est l’Infini ; le Je Suis est aussi l’infinité » (LU 105:1.3)
« En tant que concept existentiel, le JE SUIS n’est ni déifié ni non déifié, ni actuel, ni potentiel, ni personnel ni impersonnel, ni statique ni dynamique » (LU 105:1.4)
Cette caractérisation et cette approche, qui transcendent les aptitudes et les points de vue des créatures que nous sommes, trouvent néanmoins des moyens de s’exprimer. Ces moyens d’expression prennent en compte, la totalité des potentialités de croissance de l’ensemble des créatures sensibles au « Je Suis » (douées de la sensibilité au circuit de Personnalité du Père), ainsi que la totalité des expressions divines transmissibles à ces créatures. Ce moyen qui est le creuset vivant de l’actualisation expérientielle des potentiels contenus dans l’existentiel est la réalité même du Suprême.
Il induit une nouvelle donne, différente du concept du Je Suis existentiel et du concept humain de l’approche du Je Suis. Il s’agit de « Je Suis ce que Je Suis » ou, en ce qui nous concerne, de l’expérience de l’homme et de l’humanité en Dieu et dans le Suprême, le Suprême qui est l’expression vivante de Dieu dans le Cosmos et le trait d’union entre le Père Universel, et les créatures et les réalités du Grand Univers.
« Le Père qui est aux cieux avait cherché à se révéler à Moïse, mais ne put aller plus loin que de faire dire : « JE SUIS ». Lorsqu’il fut pressé de se révéler davantage, il dévoila seulement : « JE SUIS ce que JE SUIS ». Mais, lorsque Jésus eut achevé sa vie terrestre, le nom du Père avait été révélé de telle sorte que le Maitre, qui était le Père incarné, pouvait dire à juste titre : Je suis le pain de vie.
Je suis l’eau vivante.
Je suis la lumière du monde.
Je suis le désir de tous les âges.
Je suis la porte ouverte au salut éternel.
Etc… » (LU 182:1.9
« Je Suis » se réfère au Père Universel et n’a pas besoin d’autre qualificatif, mais n’est compréhensible en tant que tel qu’au Paradis ; et pas dans le cosmos en évolution ou le Père Universel n’est pas personnellement présent.
« Je Suis ce que Je Suis » traduit l’étape supplémentaire du Père Universel se manifestant en tant que Dieu le Suprême, le Dieu des Créatures, car étant lui-même Créateur (intégrant tous les attributs de la Trinité) et Créature en même temps. À travers la manifestation « Je Suis ce que Je Suis » la personnalité du Père Universel revêt le manteau du temps car Il s’identifie au Cosmos dont il détient le pouvoir animateur (grâce aux efforts du Tout-Puissant Suprême) et Se personnalise en tant qu’être Suprême. « Je suis ce que Je suis » traduit le passage de l’Être au Paradis et dans l’Univers Central, à l’existence dans le Grand Univers. Il s’agit donc bien d’une réponse complète adressée au mental de Moise, et d’une avancée dans la clarification, car « la plus grande compréhension du Père pour le présent âge de l’univers réside dans la connaissance du Suprême ».
De la même manière, et à l’image du Suprême, le « Je Suis »en nous esten train de vivre son « Je Suis ce que Je suis » en s’identifiant et en se personnalisant aux réalités du monde, afin de gagner le pouvoir de s’identifier et de se personnaliser avec sa véritable nature et de se coordonner au Suprême. (Ces identifications aux réalités passagères sont les « illusions » des philosophies asiatiques). Tout cela, conformément au rappel de la mission d’aboutissement progressif, qui est le Commandement Suprême adressé à toutes les créatures évolutionnaires « Soyez Parfaits comme Moi-même je suis parfait ». Le Père Universel se l’applique à Lui-même en tant que Suprême, avant de l’exiger de ses Créatures en tant que partenaires du Suprême.
Enfin ce rappel est inséré en lien avec l’effusion terminale du Maitre Fils qui rend le Suprême plus accessible à tous, en concluant parmi ses attributs.
« Je suis le lien vivant entre le temps et léternité» qui éclaire immensément la réalité et la nature du « Je Suis » en chaque homme qui s’éveille au désir de faire la volonté de Dieu, à chaque personnalité ou moi humain qui cherche à découvrir et réaliser le plan prédestiné de son Ajusteur, confié à la Personnalité Divine qui l’habite. Il n’y a plus de frontière entre l’Être (Prérogative du Père au paradis) et $l’Existence (Attribut du Père revêtant le manteau du Suprême) et nous pouvons participer des deux en faisant en sorte « que ce soit notre volonté que la volonté du Père soit faite ».
Dieu le Père se révèle par les actes en vue de la mission d’aboutissement progressif, pour laquelle Il nous a créé à son image et à sa ressemblance. Notre vie, au-delà de notre incarnation dans la chair, devra osciller entre la méditation et la communion personnelle avec le Père, pour acquérir la Sagesse et ensuite utiliser cette Sa gesse pour l’Action et le Service impersonnels dans le cadre du Suprême.
Ainsi, « Et, comme à chacune des étapes précédentes de votre ascension vers Dieu, votre moi humain inaugurera ici de nouvelles relations avec votre moi divin » (LU 13:1.21)
Vous qui vous consacrez au service du Livre d’Urantia et de la fraternité, pouvez à peine ré- aliser I ‘importance de vos actions. Sans doute que vous vivrez et mourrez sans comprendre pleinement que vous participez à la naissance d’ un nouvel age de la religion sur ce monde-ci
Johanna Beukers