© 2018 Moustapha N'Diaye
© 2018 Fondation Urantia
Par Moustapha N’Diaye, Dakar, Sénégal
Aussi longtemps que je me souvienne dans ma jeunesse, et c’est sans doute vrai pour la plupart des hommes et des femmes, je me suis toujours posé des questions, de manière consciente ou inconsciente, sur l’explication des choses et des phénomènes autour de moi. Il s’agissait la plupart du temps des phénomènes naturels, surtout quand ils prenaient des proportions effrayantes comme les orages. Les mêmes questions revenaient sous d’autres formes, chaque fois que j’apprenais que des vielles personnes que j’avais connues, venaient de mourir. Elles étaient encore plus terribles lorsqu’il s’agissait de personnes jeunes.
Dans ma jeunesse, au fur et à mesure que je grandissais, et que j’avais fini d’apprendre à lire et à écrire, je m’intéressais à décrypter tout ce que je trouvais autour de moi, avec beaucoup de choses que je ne comprenais pas, ou plutôt que je comprenais à ma manière. Les sujets d’intérêt étaient : Psychologie, Esotérisme, Occultisme, Dieu, Religions, Hermétisme, Théosophie, Sciences et Arts divinatoires, etc. C’est ainsi que prit forme dans mon mental en cours d’élaboration, dès l’école primaire, un intérêt scientifique de compréhension des réponses aux questions scientifiques de : Comment, et aux questions plus ardues de : Pourquoi ? Cependant il ne s’agissait pas vraiment d’une quête consciente, ou pas encore, et cela se prolongea pendant toutes mes années de lycée, dans un prytanée militaire de la ville de Saint Louis, située à 270 km de la ville de Dakar où je suis né et où j’ai grandi.
Pendant ces années passées en France, je rentrais chaque année en été au Sénégal. Là, je découvris que mon père avait créé un cercle d’études et de réflexions, fonctionnant sous forme de questions réponses sur tous les sujets, sans exception. Ce cercle était composé d’une cinquantaine de personnes, de jeunes universitaires pour la plupart, avec une majorité de femmes, qui se réunissait tous les samedi après-midi au domicile où j’avais grandi.
Cependant, c’est en 1980, que je me rendis compte que les réponses apportées aux différentes questions de tous ordres, satisfaisaient bien plus ma pensée, et me faisaient davantage prendre conscience de mon âme, que l’ensemble des acquis tirés des lectures d’ouvrages de tous genres.
Il s’est ajouté à cela une expérience très personnelle et assez impressionnante que j’ai vécue en 1981, et qui a beaucoup contribué à modifier mon approche de la compréhension de la réalité vivante. (En réalité cette expérience, en réponse à une prière très personnelle me fit clairement définitivement comprendre que Dieu n’est pas au dehors, mais en nous-même. Elle m’a aussi fait comprendre que quand nous prions Dieu au dedans, Il nous répond au dehors).
Après une concertation interne entre étudiants bénéficiant de cet environnement, nous décidâmes de solliciter un enseignement direct et structuré de ces vérités, en lieu et place des questions et réponses des samedi après-midi. Depuis lors, il y’a eu un enseignement structuré, et plusieurs promotions d’éducateurs qui ont dispensé cette éducation spirituelle, à plusieurs centaines de personnes, essentiellement de confession musulmane (le Sénégal étant un pays majoritairement de confession musulmane), mais aussi de confession chrétienne. Nous en sommes actuellement à la troisième promotion d’étudiants devenus eux-mêmes éducateurs.
Nous devions cette clarté intellectuelle et spirituelle, coordonnée à nos personnalités, à une mise en œuvre intelligente des vérités du Livre d’Urantia, adaptée à notre cadre culturel et social. Notre éducateur nous avait informé avoir reçu un exemplaire complet de « La Cosmogonie d’Urantia », dans les années soixante de la part de Jacques Weiss. En 1998, à la demande de notre groupe d’étude, j’ai téléphoné à la Fondation Urantia. Mon appel a été dirigé vers Georges Dupont, et c’est ainsi que le lien fut établi avec le Mouvement Urantia.
Le premier contact en décembre 1998, eut lieu avec Norman Ingram. Il devait distribuer des exemplaires du Livre d’Urantia en anglais dans des pays d’Afrique anglophone, et avait besoin d’un contact au Sénégal (qui est un pays francophone) pour récupérer au port de Dakar, les ouvrages expédiés du port de Marseille. Norman, qui prévoyait de rester deux ou trois jours à Dakar, avant de continuer son périple en voiture qui devait le mener jusqu’en Afrique du Sud, restera près d’un mois à mon domicile. C’est ainsi que nous reçûmes nos premiers livres d’Urantia en anglais.
Je me rends compte personnellement et rétrospectivement, qu’à travers toute cette aventure caractérisée par un intérêt précoce de lectures sur toutes sortes de littératures religieuses, mon Ajusteur de Pensée me préparait de la meilleure des manières à une possibilité progressive d’expression toujours plus élargie de Dieu. Je n’aurais pas pu apprécier réellement la valeur des enseignements du Livre d’Urantia, si je n’avais pas eu ce parcours chaotique dans ma recherche personnelle. Je me rends compte que le livre est beaucoup plus qu’un simple livre religieux.
Le Livre d’Urantia est une « caisse à outils » prodigieuse et indispensable pour de futurs éducateurs, quel que soit le cadre humain dans lequel ils doivent opérer. Il présente avec autorité et sagesse, l’essentiel dans les diverses traditions religieuses humaines pour conduire à la vie intérieure et à l’Ajusteur de Pensée.
Il est aussi un cadre idéal pour toute pensée non religieuse au sens humain, mais sensible à la vérité, comme l’est toute pensée normale par Création. J’ai aussi pu vérifier à quel point, le partage spirituel avec des personnes partageant des Fois personnelles, apparemment différentes et même divergentes, est possible sur la base de la sincérité de la recherche personnelle, des vérités des enseignements du Livre d’Urantia et de l’amour de Dieu décrit avec précision et justesse et illustrée par la vie d’incarnation du Maître Fils.