© 2001 Nicole Ragetly
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Il y a quelques jours, il m’était venu l’envie de vous narrer un concert auquel Chris et moi avons assisté l’été dernier, grâce à un couple ami suisse (lui est violoniste dans un groupe de musique de chambre, elle est professeur de chant.) Ce couple, donc a fait la connaissance d’un personnage assez extraordinaire. Il a acheté un immense domaine tout près de chez nous. En se promenant sur ses terres, constituées principalement de garrigues, il a découvert une sorte de grande cave à ciel ouvert dans laquelle il a réussi à descendre et où il a trouvé des restes de colonnes en pierre sculptées. Fortement intrigué et très intéressé, il a fait des recherches approfondies et a découvert que, sur l’emplacement de cette cave, avait existé une chapelle nommée « la chapelle de Pise ». Ses recherches lui ont permis de reconstituer les plans de la chapelle, et il a décidé de la rebâtir sur son lieu d’origine.
Il a fait appel aux « Compagnons du Tour de France »…et les voilà embarqués dans une entreprise un peu démentielle que je vous laisse imaginer. Les travaux ont duré plus de deux ans. Il a fait nettoyer les alentours, a gardé les plus beaux arbres, a établi le parking à 500 m de la chapelle, et l’on arrive à pied en ce lieu magique par un petit sentier sinueux et balisé recouvert de gravier blanc.
La magie est apparue lorsque nous avons découvert la chapelle, seule, sur le flanc d’une colline qui la mettait en valeur, totalement seule.
Le premier concert a eu lieu le 2 août à 21 h 30 . Il faisait encore jour, la chapelle était éclairée par le soleil couchant. Le public était encore à l’extérieur pour profiter des derniers moments du jour.
Nous sommes entrés doucement, cherchant nos places et nos affinités. Puis, le « Swiss Consort » dirigé par Christophe Dorsaz est venu nous rejoindre. La première partie comprenait trois concertos de Vivaldi. Le premier était pour basson, le deuxième pour flautino, le troisième pour luth. Tous les trois envoûtants, car la direction et l’interprétation étaient parfaites.
Entracte pour aller faire un petit tour dehors, boire un verre et admirer le lever de la lune, qui était pleine ce soir là.
En seconde partie, le « Stabat Mater » de Pergolèse.
Les deux chanteuses : Cristiana Presutti — soprano, et Carolina Gauna — mezzosoprano, perfectionnées par notre amie suisse, étaient dirigées par Christophe Dorsaz.
Ce fut envoûtant. Nous sommes partis doucement, encore imprégnés de toute cette émotion. Il y a eu une transcendance du temps, une élévation spirituelle que nous n’avions encore jamais ressenti dans un concert, que ce soit dans les festivals de l’été ou dans les grandes salles parisiennes.
Ce fut une sorte de crémaillère, puisque étant le premier concert donné dans la chapelle, depuis sa restauration.
Nicole Ragetly
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