© 1976 Richard F. Prince
© 1976 La Fellowship du Livre d'Urantia (anciennement Urantia Brotherhood)
Il n’est pas clair pour moi que le concept tout entier de l’école de la Fraternité URANTIA ait pour origine un besoin exprimé de l’extérieur auquel nous, la Fraternité, répondons. Il me semble plutôt que nous partons de la proposition selon laquelle, puisqu’il y a tant de choses à apprendre dans Le Livre d’URANTIA, nous devons donc avoir besoin d’une école. L’objectif principal de l’atelier sur l’éducation (que j’avoue n’avoir reçu que de seconde main) était de découvrir quels étaient, le cas échéant, les besoins qui pouvaient être définis par les personnes présentes, puis d’y répondre. Cette approche n’est peut-être pas la plus fructueuse à long terme, pour plusieurs raisons.
Je pense qu’il est important de se rappeler qu’on nous répète sans cesse dans le livre que la religion ne peut pas être enseignée, elle doit être vécue. Il semble y avoir peu de valeur à former des érudits du Livre d’URANTIA dont la maîtrise intellectuelle du livre entrave, ou du moins n’augmente pas, leur croissance en tant que fils aimants du Père. Il ne faut pas oublier que l’un ne suit pas nécessairement l’autre ; c’est-à-dire qu’on peut apprendre à connaître le Livre d’URANTIA intellectuellement sans nécessairement incorporer ses valeurs à un niveau superconscient. En fin de compte, notre objectif pour l’école ne devrait pas être de nous faire maîtriser intellectuellement le livre, mais de nous aimer les uns les autres.
Comment, alors, pouvons-nous structurer une école pour atteindre un objectif aussi inhabituel que celui de s’aimer les uns les autres, quand nous réalisons qu’un tel phénomène doit se produire à des niveaux supraconscients et, en tant que tel, échapper à notre accès direct ? Une solution serait certainement de structurer l’école de telle manière qu’au moins elle ne fasse pas obstacle à notre objectif, et je crains que, dans notre direction actuelle, nous puissions nous créer des problèmes futurs à ce niveau précis. Un événement aussi triste semble possible compte tenu du fait que le Livre d’URANTIA continuera à être lu par un nombre toujours croissant d’individus issus de cercles toujours plus larges de culture, d’éducation, de milieux religieux et philosophiques. Ces groupes représenteront sans aucun doute un large spectre de l’humanité avec des croyances qui leur sont propres, mais avec au moins une croyance en commun : la validité de la prétention du Livre d’URANTIA d’être ce qu’il est. Je suis raisonnablement sûr que ces groupes seront de temps en temps suffisamment solides pour se regrouper et former des écoles, des ashrams, des églises, des communes et qui sait quoi d’autre dans le but de promulguer leurs croyances, ce qui inclura Le Livre d’URANTIA.
Face à une telle diversité apparente, la Fondation et la Fraternité semblent avoir deux options fondamentales. Si nous avons notre ou nos propres écoles que nous sanctionnons comme représentant officiellement les vues et politiques de la Fondation et de la Fraternité, alors il viendra un moment où quelqu’un refusera tout simplement d’accepter tout ce que nous demandons et alors il y aura deux écoles de la Fraternité URANTIA. , puis trois, puis de plus en plus. Soudain, nous nous retrouvons sur les mêmes montagnes russes sur lesquelles les disciples de Jésus se sont retrouvés si rapidement.
Alternativement, nous pourrions décider qu’une école de la Fraternité URANTIA existerait chaque fois que et partout où les vrais croyants au message révélateur se réunissent pour étudier ses enseignements, et nous pourrions alors offrir nos services à ces chercheurs de vérité de la manière dont ils en ont besoin. Tous les groupes n’auront pas besoin de toutes les choses énumérées dans le questionnaire sur les besoins et les objectifs que j’ai reçu, ni même de n’importe laquelle, mais je suis sûr qu’avec le temps, des groupes existeront qui auront besoin de tout cela et bien plus encore. Mais plus important encore, en adoptant une politique qui permet à la Fraternité d’entrer dans pratiquement n’importe quelle entité dans laquelle le livre est enseigné comme tout ou partie de son expérience, elle évite la polarisation presque inévitable qui se produirait lorsqu’il existe un livre à partager. auquel tout le monde a accès.
Les événements évoluent rapidement dans notre monde et aucun d’entre nous ne peut imaginer comment les choses se passeront dans trois, cinq ou dix décennies. Ne commettons pas, dans notre hâte de diffuser aujourd’hui le message du livre, une erreur qui sera regrettée pour les générations à venir. Si notre objectif ultime est de nous aimer les uns les autres, il semble impératif que nous commencions par une structure qui nous rassemblera plutôt que de nous séparer. Je suis sûr qu’une telle approche sera plus difficile à court terme pour ceux d’entre nous impliqués, en particulier avec des groupes dont les modes de vie et les valeurs, à l’exception du Livre d’URANTIA, sont largement divergents des nôtres. Néanmoins, une telle approche est, selon mon interprétation des enseignements, celle que nous sommes appelés à adopter. Rien de moins semble être à la fois une source de division à l’avenir et un échec actuel à vivre et à agir comme on nous l’a enseigné.
—Richard F. Prince