© 2018 Rick Lyon
© 2018 Association Internationale Urantia (IUA)
(Adapté d’une présentation donnée à la conférence du Midwest de 2018).
Chacun de nous a fait face à une crise familiale un jour – en fait de multiples fois – dans nos vies. Nous en créons certaines, nous sommes victimes d’autres, et certaines apparaissent, point.
Cet article va traiter des crises familiales. Le but ici est de vous aider à voir comment les crises affectent nos familles, les barrières à franchir pour surmonter les crises familiales, comment on a fait face aux crises précédentes, trouver de meilleures façons de résoudre les crises dans le futur et peut-être en premier lieu comment éviter les crises.
Voyons ma propre crise familiale par exemple. La crise majeure dans ma famille fut liée aux problèmes physiques et mentaux de mon second fils. Son nom est Brad. Il naquit en novembre 1978 ; la même année j’ai découvert Le Livre d’Urantia. Il est décédé en septembre 2010.
Brad avait des problèmes avant même de naître et lorsque l’heureux jour est arrivé il fut bientôt clair que ses problèmes n’étaient pas terminés. Son premier mois de vie fut rempli d’épisodes de projections de vomissements et de couches propres. Les docteurs dirent que c’était juste le lait maternisé donc il fallait essayer quelque chose de différent. Nous l’avons fait, plusieurs fois. L’allaitement n’était plus du tout en vogue à ce moment-là donc ce ne fut même pas envisagé. Nous avons mis notre confiance dans notre vieux docteur de famille jusqu’à ce que la jeune mère sans expérience de Brad finalement piqua une colère en hurlant dans le cabinet du docteur.
Le résultat fut la découverte d’un blocage intestinal nommé sténose du pylore. Il fallut la corriger par une intervention chirurgicale d’urgence. Probablement suite à cela, Brad devint autiste et mentalement handicapé, sans jamais progresser au-delà de l’âge mental d’environ 3 ans. Cela créa une grande crise dans notre famille. Même si la vie avec Brad présentait ses défis, nous l’aimions de tout notre cœur. Nous l’amenions partout et faisions toutes les choses familiales typiques, cherchant à rendre sa vie et la nôtre aussi ‘normale’ que possible.
La mère de Brad fit presque une crise nerveuse. Elle développa le syndrome du soignant lorsqu’elle pensa être la seule personne pouvant s’occuper de Brad. Elle se sentit ensuite piégée par les circonstances, ce qui conduisit à la colère et la dépression. Le frère de Brad se sentait parfois négligé à cause de cette priorité qu’il nous fallait donner à Brad.
Les membres de la famille avaient tendance soit à se sentir désolés pour Brad soit à être mal à l’aise près de lui et se tenaient à l’écart. Beaucoup d’entre eux donnaient des conseils ; soit il nous fallait les ignorer, soit nous les trouvions blessants.
Les docteurs ne voulaient pas nous dire ce qui n’allait pas avec notre fils. En fait nous étions dans le déni d’un quelconque problème à son sujet et pensions qu’il s’en sortirait en grandissant. Nous cherchions à fonctionner aussi normalement que ce nous pensions être la normalité, espérant que la crise passerait. Au début nous nous tournions les uns vers les autres, et ensuite ce fut les uns contre les autres. Sa mère décida que c’était sa propre punition dans cette vie. Je me tournai vers Le Livre d’Urantia.
Je lus que les parents d’enfants handicapés ont un taux de divorce de 80 %. Après 22 ans de mariage nous finîmes par divorcer. À l’époque, je pensais honnêtement que cela rendrait les choses meilleures pour tout le monde mais ce ne fut pas le cas. Lorsque Brad devint physiquement plus grand et fort que sa mère, nous dûmes faire quelque chose que nous ne voulûmes pas. Brad fut hébergé dans un groupe dont il fut rejeté après un an, puis dans l’hôpital pour enfants de South Bend, et puis, lorsque l’état ferma toutes les infrastructures de santé mentale pour réduire les coûts, je l’emmenai dans son propre foyer avec une équipe de Medicaid 24h/24, 7j/7 pour prendre soin de lui.
Donc voilà la version courte de notre crise familiale.
Je commençai à écrire l’article d’une lettre d’informations intitulée ‘Survie du Mental Attardé’. Il me fallut quelques années pour écrire cet article, en commençant quelques années avant que mon fils ne décède. Pendant ce temps ma réflexion sur ce sujet évoluait, et l’article aussi, ce qui explique pourquoi cela prit si longtemps pour l’écrire. Et la raison pour l’écrire a pris une plus grande signification avec sa mort.
Si vous avez un jour besoin d’aide pour comprendre un problème difficile ou pour répondre à une question difficile, essayez d’écrire un article pour une lettre d’informations à son sujet. Même si vous n’avez pas l’intention de la publier. La recherche pour écrire un tel article est une grande thérapie et une aide pour trouver la solution. Peut-être d’autres peuvent bénéficier de votre recherche aussi.
Quelques années après la naissance de Brad, un de mes amis eut un nouveau-né sévèrement handicapé. Il fut terriblement bouleversé. Je lui dit que d’abord on se-condamne soi-même ; puis on condamne son épouse ; puis on condamne Dieu ; et puis on réalise finalement que personne n’est à condamner mais on reste avec la frustration du « Pourquoi ? »Lorsqu’une crise survient on ressent habituellement le besoin de condamner quelqu’un parce qu’on ne peut accepter que des choses tristes se produisent naturellement. Nous voulons savoir « Pourquoi » cela s’est produit. La lecture des « inéluctabilités » page 51 du Livre d’Urantia nous aide à comprendre non seulement le « pourquoi » de tout cela lorsque nous sommes confrontés à une crise familiale, mais aussi la nécessité de ces choses.
Brad n’eut jamais un ami ou un pote, n’eut jamais de chérie ni ne se maria, n’eut jamais d’enfants, d’emploi ou ne fit partie d’une équipe. Je me souviens que lorsque Brad décéda, je demandai seulement à la maison funéraire une concession pour une tombe, parce que les seules personnes présentes seraient sa mère, son frère, moi-même, et peut-être quelques membres de la famille.
Cependant, le jour des funérailles il y eut là 50 à 60 personnes. Ce fut à ce moment que je réalisai que la vie de Brad fut l’occasion pour d’autres d’expérimenter et de démontrer du courage, de l’altruisme, de l’espoir, de la foi, de la loyauté et du désintéressement. En dépit de ses handicaps, Brad fut capable de servir les autres.
Le but de cet article est de partager avec vous notre propre croissance personnelle pour trouver des réponses à nos nombreuses questions. Peut-être verrons-nous comment l’application des enseignements du Livre d’Urantia dans les situations de crise familiale peut nous aider à les comprendre et à y réagir d’une manière plus positive. Nous pouvons mettre les enseignements en action, croître et bénéficier d’eux. J’espère que cela produira la même paix que celle que nous avons trouvée dans Le Livre d’Urantia concernant notre fils, pour ceux d’entre vous qui ont expérimenté ou qui expérimentent actuellement une crise familiale majeure. Même Jésus a fait l’expérience de plusieurs crises familiales, à commencer par la mort de Joseph, la mort du petit Amos, la pauvreté, la maladie, puis des désaccords, des malentendus, et des séparations. Et bien sûr sa plus grande crise familiale : la rébellion de Lucifer. Voyez comment il a traité ces crises dans sa vie pour vous aider à traiter celles de votre vie.
Donc laissez-moi vous conduire au travers de l’évolution de ma solution à notre crise familiale. Bien sûr, ma solution n’a pas changé les circonstances ; seulement ma perception, ma compréhension, mes réactions aux circonstances.
En tant que parents d’un enfant handicapé nous nous sommes posé beaucoup de questions mais les grandes sont :
Pourquoi est-ce que Brad est tel qu’il est ? Qu’arrive-t-il à mon fils si je meurs ? Qu’arrive-t-il à mon fils s’il meurt ? Est-ce qu’une personne qui n’a pas un mental normal survit à la mort physique ?
J’ai lutté avec ces questions de nombreuses années. Je suppose que c’est aussi le cas de tous les parents ayant un enfant mentalement handicapé.
La première question, « Pourquoi Brad est-il tel qu’il est ? » est une question que tous parents d’un enfant handicapé se poseront, et la suivante est en général « Pourquoi Dieu a-t-il laissé cela se produire ? » ou même pire, « Pourquoi Dieu a-t-il fait cela à mon enfant ? » La conclusion à laquelle j’ai abouti est que nous vivons une vie matérielle avec des corps matériels et comme toutes choses matérielles dans un monde imparfait, ils sont parfois défectueux et parfois se brisent ou s’abîment ou s’épuisent finalement.
Jésus dit: En matière de maladie et de santé, vous devriez savoir que ces états physiques résultent de causes matérielles. La santé n’est pas un sourire du ciel, ni la maladie un froncement de sourcils de Dieu. [LU 166:4.10]
Les difficultés de la vie de Brad n’étaient d’aucune manière un signe de la défaveur de Dieu à son égard ou envers nous. Brad était simplement une victime innocente de l’un des accidents matériels du temps. De tels événements ne sont pas prévus à l’avance ou produits d’une autre manière par les forces spirituelles du royaume. Notre Père céleste ne nous cause pas ou ne nous envoie pas de douleur et de souffrance.
Le Père fait tomber sa pluie sur les justes et sur les injustes ; le soleil éclaire pareillement ceux qui pratiquent la droiture et ceux qui ne la pratiquent pas. [LU 166:4.4]
Je crois que cette citation signifie que des choses tristes arrivent à de bonnes personnes tout comme les bonnes choses arrivent aux mauvaises personnes. Les situations de la vie sont différentes pour chaque personnes mais nos vies sont faites d’événements à la fois bons et mauvais peu importe qui nous sommes ou quel genre de personne nous sommes. Si j’ai appris quelque chose de mes 65 ans sur cette planète, c’est que de bonnes choses viennent souvent de mauvaises expériences. Il y a souvent des bénéfices imprévus accompagnant la souffrance ou les difficultés et déceptions de la vie.
Alors pourquoi les choses mauvaises , ou ce que nous percevons comme de mauvaises choses, arrivent-elles ?
On nous dit par Le Livre d’Urantia :
Les incertitudes de la vie et les vicissitudes de l’existence ne contredisent en aucune manière le concept de la souveraineté universelle de Dieu. Toute vie d’une créature évolutionnaire est assaillie par certaines inévitabilités, dont voici des exemples :
Le courage – la force de caractère – est-il désirable ? Alors, il faut que l’homme soit élevé dans un environnement qui l’oblige à s’attaquer à de dures épreuves et à réagir aux désappointements. [LU 3:5.6]
L’altruisme – le service du prochain – est-il désirable ? Alors, il faut que l’expérience de la vie fasse rencontrer des situations d’inégalité sociale. [LU 3:5.7]
L’espoir – la noblesse de la confiance – est-il désirable ? Alors, il faut que l’existence humaine soit sans cesse confrontée aux incertitudes renouvelées et aux insécurités. [LU 3:5.8]
La foi – l’affirmation suprême de la pensée humaine – est-elle désirable ? Alors, il faut que le mental de l’homme se retrouve dans cette situation embarrassante où il en sait toujours moins que ce qu’il peut croire. [LU 3:5.9]
Le plaisir – la satisfaction du bonheur – est-il désirable ? Alors, il faut que l’homme vive dans un monde où l’alternative de la douleur et la probabilité de la souffrance soient des possibilités d’expérience toujours présentes. [LU 3:5.14]
On nous dit aussi que la plus grande affliction est de n’avoir jamais été affligé. Ce sont souvent les mauvaises choses de la vie qui nous font apprécier les bonnes. C’est la laideur dans ce monde qui nous fait apprécier la beauté de la création de Dieu. C’est le potentiel du mal qui nous fait apprécier le bien. C’est dans l’isolement solitaire des profondeurs de l’expérience que l’on discerne le mieux les étoiles, et non dans l’extase et l’illumination des sommets de montagne.
Il y a un plan dans le mental de Dieu, mais en tant que mortels sur ce monde matériel minuscule il nous est presque impossible de comprendre ce plan. Bien que parfois nous puissions nous questionner sur les voies de Dieu et nous demander pourquoi les choses se produisent comme elles le font, tout ce que nous pouvons faire est croire et mettre notre foi en Dieu et dans la sagesse de Son plan car nous savons que notre Père nous aime inconditionnellement et il ne ferait jamais rien pour nous blesser.
Les voies de Dieu sont vraies, belles et bonnes. Ce sont la vérité, la beauté et la bonté insufflées en nous par l’esprit intérieur qui nous conduisent à aimer nos enfants, nos grands-enfants, à nous aimer les uns les autres, et même ceux qu’il est difficile d’aimer.
Quelque chose est allé de travers durant le développement matériel du corps physique de Brad. Ses épreuves et nos déceptions nous ont donné du courage pour nous battre pour son bonheur et son bien-être. La situation injuste de Brad a inspiré beaucoup de gens à servir comme aidants et leur service leur a apporté de la satisfaction spirituelle sans nul doute. L’incertitude de sa survie et la raison de ses problèmes nous ont conduits à avoir foi parce que nous croyions plus que ce que nous savions sur la vie de Brad et son futur. La douleur et la souffrance de Brad nous ont poussés à apprécier notre propre santé, notre bonheur et celui de son frère et de nos petits-enfants. Nous occuper de Brad nous a rendus altruistes car nous avons choisi de mettre ses besoins au-dessus des nôtres.
La seconde question, ‘Qu’arriverait-t-il à Brad si nous mourions ?’, est une question concernant les soins pour Brad tandis qu’il est ici sur Urantia. Puisque Brad est parti avant nous , ceci n’est plus un souci. Cependant, laissez-moi partager ces citations qui, je crois, ont un rapport avec la vie mortelle de Brad :
L’enseignement au sujet des anges gardiens n’est pas un mythe ; certains groupes d’êtres humains ont effectivement des anges personnels. C’est en récognition de cela que Jésus a dit, en parlant des enfants du royaume des cieux : “ Prenez garde de ne pas mépriser un de ces petits, car je vous dis que leurs anges voient continuellement la présence de l’esprit de mon Père. [LU 113:1.1]
Originellement, les séraphins furent spécialement désignés pour chaque race distincte d’Urantia. Mais, depuis l’effusion de Micaël, ils sont affectés d’après l’intelligence, la spiritualité et la destinée humaines. Au point de vue intellectuel, l’humanité est divisée en trois classes: [LU 113:1.2]
La première classification est :
Les hommes dotés d’un mental au-dessous de la normale – ceux qui n’exercent pas un pouvoir normal de volonté ; ceux qui ne prennent pas les décisions courantes. Cette classe inclut ceux qui ne peuvent pas comprendre Dieu ; ils manquent de capacité d’adorer intelligemment la Déité. Un corps de séraphins, une compagnie, avec un bataillon de chérubins, est affecté à la tutelle des Urantiens mentalement inférieurs à la normale, et veille à ce que la justice et la miséricorde leur soient témoignées dans la lutte pour la vie sur terre.
Si Brad avait survécu à ses parents, les anges gardiens auraient continué de le garder. Les deux autres classifications de l’intellect sont le type moyen, normal de mental humain, et le type supérieur à la normale.
La troisième question est « Qu’arrivera-t-il à Brad quand il mourra ? » Si nous étudions des choses comme la crèche planétaire et les personnes déficientes mentales, peut-être pouvons-nous trouver une réponse à cela. Cette question semble toujours se manifester en groupe d’étude à un moment donné à cause de mon fils Brad.
Est-ce que, parce que Brad n’avait pas un mental normal, cela signifie-t-il qu’il était un simple animal et pas humain ? Est-ce que, faute de pouvoir faire un choix moral, (ou en tous cas un choix que nous puissions percevoir) il était dans l’impossibilité de recevoir un Ajusteur ? S’il ne pouvait recevoir un Ajusteur, était-il moins qu’humain ?
Alors, voici une liste de questions pour votre considération. Je vous encourage aussi à les utiliser pour en discuter en groupe d’étude.
En quoi consiste ou consistait notre crise familiale ?
Quel en est ou en sera le résultat ?
Comment ai-je réagi à cette crise ?
Ai-je fait ou dit quelque chose pour créer cette crise ou la rendre pire ou la prolonger ?
Que dit Le Livre d’Urantia qui puisse m’aider à trouver une bonne solution pour notre famille ou pour faire mieux la prochaine fois ? Essayez de répondre à ces questions en mettant de côté vos émotions.
Voici comment j’ai utilisé Le Livre d’Urantia pour faire face à ma crise familiale .
Est-ce qu’une personne au mental en-dessous de la normale survit à la mort ? Laissez-moi mentionner que :
Les finalitaires, les Melchizédeks, les séraphins, les chérubins et les parents survivants sont tous impliqués dans la vie mortelle et post-mortelle de ces âmes non-développées. L’éducation et la formation dans des écoles recevant des enfants sont fournies pour préparer ces enfants du temps pour l’aventure ultime. Un corps de séraphins et un bataillon de chérubins gardent la vie mortelle de ceux au mental inférieur.
Il semble que beaucoup d’efforts sont mis en œuvre pour s’occuper de ces enfants imparfaits de ce monde matériel imparfait. Donc apparemment ils doivent avoir potentiellement une valeur de survie. On trouve dans Le Livre d’Urantia une phrase entière en italique :
Rien de ce qui a une valeur de survie n’est entièrement perdu dans tout le vaste univers. [LU 109:3.2]
On voit dans Le Livre d’Urantia que le potentiel est très important, car ce n’est pas ce que nous sommes mais ce que nous devenons qui compte. Dans cet univers spirituel, je soupçonne que seul ce qui a une valeur spirituelle réelle ou potentielle mérite les efforts des anges et des êtres spirituels. Je crois maintenant que nous sommes assurés que les difficultés matérielles et les imperfections physiques de la vie mortelle de Brad ne le suivent pas ni n’entravent son potentiel de vie spirituelle éternelle ou n’empêchent d’une façon quelconque sa survie et son aboutissement à la présence de Dieu.
Je crois maintenant qu’à cause de la patience, de la tolérance, de la compréhension et la sympathie miséricordieuse des corps administratifs d’Orvonton et Nébadon, on accordera à Brad un temps additionnel et davantage d’occasions pour faire son choix et qu’il ne sera pas privé de la joie éternelle de poursuivre la carrière ascensionnelle.
L’échec à faire un choix final concernant Dieu avant la mort ici-bas n’empêchera pas la survie de Brad et sa progression sur les mondes des maisons. Les handicaps mentaux de mon fils ne l’empêcheront pas de recevoir une ample et complète occasion de faire un choix conscient, final et irrévocable.
Je suis convaincu que Brad est maintenant endormi, attendant que sa maman ou moi arrivions et l’éveillons sur la maisonnia, où il fera peut-être pour la première fois un choix clair et conscient pour son futur.
Je crois que certaines des plus grandes leçons du Livre d’Urantia sont que « dans le mental de Dieu se trouve un plan » et que l’univers est amical et tout travaille pour le bien. Quoique le décès de Brad fut pour nous douloureux, du bien en est sorti. J’ai fait l’éloge funèbre pour mon fils parce que c’était la dernière chose que je pouvais faire pour lui. Ceux qui me connaissent personnellement savent combien c’est difficile pour moi de parler devant des gens. Cet éloge funèbre m’a permis de partager des enseignements du Livre d’Urantia avec ma famille et des amis que je n’avais pas pu toucher autrement.
J’ai cité audacieusement Le Livre d’Urantia et l’ai mentionné par son nom dans l’éloge.
Le directeur du centre funéraire m’a dit que durant les 15 ans de ses services c’était le meilleur éloge qu’il n’ait jamais entendu. Et tout ce qu’il contenait venait directement du Livre d’Urantia.
Deux ou trois semaines après, mes deux sœurs se présentèrent à mon groupe d’étude pour la toute première fois. Elles vinrent à cause de ce que j’avais dit lors des funérailles de Brad. La maman de Brad (Deborah) a souffert de culpabilité durant des années à cause de la condition de Brad, mais les mots du Livre d’Urantia ont lavé cette culpabilité et cette peur au-delà de ce que j’avais pu faire pour l’aider auparavant.
Les gars au travail envoyèrent des fleurs pour Brad. Je les remerciai pour leur sympathie en envoyant un mail à environ 750 personnes du travail, qui disait, « Bien que nous soyons tristes par la perte de Brad, et qu’il nous manque beaucoup, nous sommes pleins d’expectative pour lui car nous savons que la mort est seulement le commencement d’une carrière sans fin d’aventures, une vie perpétuelle d’anticipation, un éternel voyage de découvertes ». J’ai reçu, avec la mention de la page et du paragraphe du Livre d’Urantia, environ une demi-douzaine de mails sympathiques commentant cette déclaration.
Donc voilà l’histoire de mon voyage progressif concernant mon fils, son futur dans l’éternité, et notre crise familiale. J’ai lutté des années en oscillant entre la croyance que mon fils ne survivrait pas et l’espérance que je me trompais, jusqu’à être convaincu qu’il a survécu et à anticiper le moment où je surveillerai sa croissance future et son progrès au service du Père Céleste. J’ai commencé par croire que Brad n’avait pas de valeur de survie potentielle, puis je suis devenu convaincu du fait que je le reverrai et j’en anticipe le jour.
Je me suis d’abord senti dans une certaine mesure responsable de ses handicaps, et déçu à l’idée qu’il manquerait l’occasion d’expérimenter l’aventure ultime, pour arriver ensuite au point où j’ai su que bientôt il sera capable de communiquer avec un mental clair, un corps morontiel nouveau et amélioré, et se réjouira de nouveau que son père l’embrasse tendrement.
Voici deux ou trois dernières citations sur les crises :
Rodan dit : Mais la meilleure de toutes les méthodes pour résoudre les problèmes, je l’ai apprise de Jésus, votre Maitre. Il s’agit de ce qu’il pratique avec tant de persévérance et qu’il vous a si fidèlement enseigné : la méditation adoratrice solitaire. C’est dans cette habitude, qu’a Jésus d’aller si fréquemment seul pour communier avec le Père qui est aux cieux, que réside la technique non seulement pour prendre des forces et acquérir de la sagesse en vue des conflits ordinaires de la vie, mais aussi pour s’approprier l’énergie nécessaire en vue de résoudre les problèmes supérieurs de nature morale et spirituelle. [LU 160:1.10]
Le Maitre savait bien que dans leur mental, un grand nombre de ceux qui le suivaient se préparaient, lentement mais sûrement, à le désavouer définitivement. Il savait également qu’un bon nombre de ses disciples acquéraient, lentement mais sûrement, cette éducation du mental et cette discipline de l’âme qui leur permettraient de triompher des doutes et d’affirmer courageusement leur foi totale dans l’évangile du royaume. Jésus comprenait pleinement comment les hommes se préparent aux décisions d’une crise et à l’accomplissement soudain d’actes impliquant un choix courageux, par le lent processus du choix réitéré entre le bien et le mal dans des situations récurrentes. Il soumit ses messagers élus à des déceptions répétées et leur fournit des occasions fréquentes d’épreuves où ils devaient choisir entre la bonne et la mauvaise manière de faire face aux difficultés spirituelles. Il savait qu’il pouvait compter sur ses disciples, qu’au moment de l’épreuve finale, ils prendraient leurs décisions essentielles conformément aux attitudes mentales et aux réactions spirituelles dont ils auraient pris l’habitude antérieurement. [LU 153:1.3]
Peut-être les crises qui se répètent dans nos vies sont le même genre de formation pour nous. Nous sommes exposés aux hauts et bas de l’existence, à la joie de la victoire et à l’angoisse de la défaite jusqu’à ce que nous développions de bonnes habitudes pour résoudre les problèmes sans nous effondrer durant une crise ni être trop fiers lors de nos succès.
Avant que Jésus fût mis sur sa croix, les deux brigands avaient déjà été placés sur la leur, maudissant constamment leurs bourreaux et crachant sur eux. Les seules paroles de Jésus pendant qu’ils le clouaient sur la traverse furent : “ Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. ” Il n’aurait pu intercéder avec tant d’amour et de miséricorde en faveur de ses bourreaux si de telles pensées de dévotion affectueuse n’avaient été le principe même de toute sa vie de service désintéressé. Les idées, les mobiles et les désirs profonds de toute une vie se révèlent au grand jour dans une crise. [LU 187:2.4]
Qu’est-ce que nos paroles, actions et sentiments – nos mails, tweets et publications sur Facebook – durant nos crises passées, nous disent de nous-mêmes ? Qu’est-ce que cela nous dit sur ce que nous devrions faire pour mieux gérer finalement nos crises familiales ?
Quand une crise est terminée, nous regrettons tous les mots que nous n’avons pas dits, les mots que nous avons dits, les choses que nous aurions souhaité faire, les choses que nous aurions souhaité ne pas faire.
La pire des choses concernant une crise familiale majeure, c’est qu’elle déchire presque toujours la famille. La colère, le ressentiment, et la blessure durent souvent toute une vie, et sont parfois transmis aux générations suivantes, et ce faisant une bonne famille est détruite.
C’est très difficile pour une famille de réparer les dégâts et de reconstruire la famille telle qu’elle était ou qu’ils l’ont toujours désirée.
Et si, cependant, nous pouvions apprendre à recomposer nos familles ? Et si nous, étudiants et enseignants de la révélation Urantia étions les premiers à enseigner aux autres comment reconstruire les familles brisées ? Et si nous pouvions arriver à comprendre comment recomposer humpty dumpty (N.D.L.R. Ou ‘gros coco’, un personnage d’une comptine anglaise et de dessins animés. ) Et si nous étions les exemples brillants de ce que les vraies familles sont et de la manière de récupérer d’une crise ? Et si nous pouvions comprendre comment d’abord empêcher les crises ?
Pouvons-nous commencer à reconduire nos familles vers la relation aimante qui représente la famille de Dieu pour les autres et démontre l’amour de notre Père du Paradis pour tous ? Pouvons-nous être des exemples de l’affection parentale de Christ Michael et de la Divine Ministre ?
Pouvons-nous être le père-mari, la mère-épouse que Dieu veut que nous soyons et que nous avons le potentiel de devenir ?
Alors changeons un peu de vitesse.
Le christianisme est sérieusement confronté à la condamnation incorporée dans un de ses propres slogans :
“ Une maison divisée contre elle-même ne peut subsister. ” Le monde non chrétien n’acceptera pas de capituler devant une chrétienté divisée en sectes. Jésus vivant représente le seul espoir possible d’unifier le christianisme. La véritable Église – la fraternité de Jésus – est invisible, spirituelle et caractérisée par l’unité. [LU 195:10.12]
Nous pouvons voir dans Le Livre d’Urantia que beaucoup de failles et divisions sont apparues dans la communauté des disciples de Jésus dans le passé. Abner s’est séparé des Apôtres. Nathanaël s’est séparé des Apôtres lorsqu’ils ont changé l’Évangile. Il y eut le grand schisme de 1054, qui provoqua la séparation finale entre les églises chrétiennes orientales et l’église occidentale conduite par le pape Léon IX, qui ne s’est terminée qu’en 1965 (si l’on peut dire).
Chaque groupe religieux majeur a traversé un ou de multiples schismes ou scissions. Ils sont habituellement basés sur des disputes de succession, le pouvoir politique, ou des désaccords doctrinaux. De plus, il y a en général trois divisions dans ces groupes qui représentent divers types de croyances – les opinions conservatrices, modérées et libérales.
Bien que nous ressentions et partagions tous l’unité spirituelle personnelle en tant qu’individus dans nos communautés Urantia, nous voyons dans nos communautés Urantia ces mêmes différences d’organisation et de personnalités de nos adhérents. Nous faudra-t-il 911 ans pour résoudre la crise ? Je suis convaincu que non.
Comment pouvons-nous nous préparer pour, ou empêcher de futurs désaccords dans la communauté Urantia mondiale rapidement croissante ? Que pouvez-vous faire personnellement pour aider à recomposer notre famille Urantia de nouveau ?
Nous faisons l’expérience d’une crise familiale majeure en ce moment même dans notre communauté Urantia. Beaucoup de personnes mettent cette crise sur le dos de quelqu’un qui, sans doute, a fait ce qu’il pensait être juste et de la meilleure manière qu’il le pouvait, mais une seule personne ne peut créer une crise.
Les réactions de chaque partie ont contribué à la crise. Certains des enjeux se sont résolus d’eux-mêmes ou sont devenus moins importants au fil du temps mais quelques-uns restent à résoudre. Cependant, beaucoup de personnes travaillent à résoudre la crise et les sujets qui semblaient insurmontables sont maintenant considérés comme des terrains de négociation potentiels. L’unité n’est plus considérée comme impossible à réaliser mais comme une question de « quand et comment nous pouvons le faire » . A quoi ressemblera ce mouvement unifié dans le futur ?
Cette crise a commencé environ en 1989. Seule une poignée de personnes vivantes aujourd’hui savent vraiment ce qui a déclenché la crise. Nos jeunes étudiants et leaders ne se soucient pas vraiment de ce qui s’est passé alors. Pour eux, la question concerne aujourd’hui et demain.
J’ai récemment rencontré une équipe de personnes pour ce qu’on nomme l’Initiative d’Unité. Une personne qui était directement impliquée dans le schisme urantien m’a dit que, « en regardant en arrière, je ne peux croire certaines des choses que j’ai dites et certaines des choses que j’ai faites. » Une autre a dit, « Nous aurions pu et nous aurions probablement dû faire les choses différemment ».
Il est évident que beaucoup de personnes de tous côtés auraient pu faire les choses différemment et tous, moi y compris, nous avons dit des choses que nous avons regrettées .
Peut-être la vraie question n’est pas ce qui s’est passé en 1989 mais ce qui se passe en 2018 ? Peut-être cette séparation est un terrain d’entraînement pour nous, de la même manière que Jésus a entraîné son organisation d’apôtres pour traiter les crises et désaccords. Comment pouvons-nous résoudre notre schisme ? Quel bien pouvons-nous récolter de nos crises familiales ? Même la rébellion de Lucifer a produit beaucoup plus de bien que de troubles.
Sommes-nous préparés pour la vague croissante d’intérêt et d’étudiants du Livre d’Urantia ? Quelle image projetterons-nous lorsque cette vague s’écrasera sur notre rivage ? Qu’elle soit une image d’amour réciproque et d’unité – que nous soyons tous dans une organisation ou peut-être une union d’organisations – qui sera attirante pour tous ceux qui arriveront sur notre seuil.
J’ai le sentiment que notre communauté est en ce moment comme le conseiller matrimonial qui est en instance de divorce. Nous sommes supposés être ceux qui s’aiment les uns les autres comme Jésus nous aime. Nous sommes supposés être ceux qui ont une relation personnelle proche avec le Dieu des Cieux et qui ont choisi de faire sa volonté.
Nous sommes supposés être ceux qui aiment même leurs ennemis.
Nous sommes ceux qui ont une révélation de la vérité et nous sommes conscients de Dieu, nés de l’esprit en tant qu’enfants de lumière et de vie, n’ayant pas peur de prêcher la bonne nouvelle de la vie éternelle à nos prochains qui languissent dans les ténèbres et la faim du pain de vie et de la lumière de la vérité. Nous sommes ceux qui utilisent la foi pour révéler la lumière de vérité au monde ; qui partagent cette cinquième révélation d’époque pour ouvrir les yeux de ceux que la tradition aveugle .
Nous sommes ceux dont le service aimant détruit efficacement les préjugés engendrés par l’ignorance. Nous sommes ceux qui sont supposés se rapprocher de leurs prochains, hommes et femmes, dans une compréhension sympathisante et qui avec un dévouement altruiste les conduisent à une connaissance salvatrice de l’amour du Père. Nous sommes de ceux qui ne doivent pas cacher leur lumière sous le boisseau. Nous sommes ceux qui sont supposés faire connaître l’amour et la miséricorde de Dieu à toute l’humanité. Nous sommes ceux qui ont reçu dix talents.
Par peur, nous fuyons souvent les faits d’une expérience désagréable, mais nous avons été baptisés de l’Esprit de Vérité, pour sortir courageusement et joyeusement pour rencontrer les expériences nouvelles de proclamation de la bonne nouvelle de la vie éternelle dans le Royaume de Dieu.
Nous sommes les enfants de lumière et de vie, donc ne trébuchons pas à cause des enchevêtrements de la suspicion mortelle et de l’intolérance humaine à cause de quelque chose qui s’est produit il y a trente ans entre des personnes que la plupart d’entre nous n’ont même pas connues ni jamais rencontrées .
Si vous êtes ennoblis, par la grâce de la foi, pour aimer les incroyants, ne devriez-vous pas aimer également ceux qui sont vos compagnons croyants dans la maison de foi si vaste de la cinquième révélation ? Souvenez-vous, si vous vous aimez les uns les autres, tous les hommes sauront que nous sommes disciples de Jésus. Et je crois que la connaissance brisera leur peur de « notre nouvelle religion » et de cette révélation d’époque.
Jésus dit:
Allez donc dans le monde entier proclamer à toutes les nations et races cet évangile de la paternité de Dieu et de la fraternité des hommes, et soyez toujours sages dans le choix de vos méthodes pour présenter la bonne nouvelle aux différentes races et tribus de l’humanité. Vous avez reçu libéralement cet évangile du royaume ; vous apporterez libéralement la bonne nouvelle à toutes les nations. Ne craignez pas la résistance du mal, car je suis avec vous pour toujours, même jusqu’à la fin des âges. Et je vous laisse ma paix. [LU 191:4.4]