© 2012 Rosette Poletti et Barbara Dobbs
© 2012 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Sur les pas de Jésus (fiction) | Le Lien Urantien — Numéro 60 — Automne 2012 — Table des matières | Réunion belge 19 août 2012 |
La communication interpersonnelle repose directement sur le dialogue intérieur des personnes concernées. Si notre parent intérieur nous condamne et nous houspille sans cesse, le contenu de notre communication avec les autres reflétera cet état de choses. Nous aurons tendance à « nous excuser d’exister », « nous nous effacerons au profit des autres », « nous aurons peur de déranger les autres », »nous aurons tendance à manipuler plutôt qu’à demander directement ce dont nous avons besoin », « nous nous plaindrons au lieu de prendre la responsabilité de notre réalité » et surtout, « nous aurons beaucoup de craintes à l’idée de devoir nous affirmer devant les autres, prendre la parole en public, refuser un service ou prendre notre place parmi les autres ».
Au contraire, lorsque le dialogue intérieur est positif, qu’il est fait de permissions, d’appréciations, nous avons la possibilité de communiquer simplement, clairement et sans crainte avec notre entourage. Ainsi, l’estime de soi augmente lorsque le dialogue intérieur — ce que nous nous disons à propos de nous-mêmes — change et que nous nous donnons des « permissions ». Plus l’estime de soi augmente, plus la communication avec les autres devient satisfaisante. Par un effet de retour, savoir communiquer clairement et positivement tend à augmenter encore l’estime de soi.
Réajuster les pensées erronées
Le dialogue intérieur de celui qui a une mauvaise estime de lui-même est généralement composé de messages négatifs reçus dans l’enfance et conservés dans sa mémoire. La personne qui a une mauvaise estime d’elle-même a développé un processus de pensée incorrect. Il est essentiel d’identifier ces formes erronées de pensées afin de pouvoir les changer.
« Une personne avec une mauvaise estime d’elle-même développe un style de vie auquel elle s’habitue. Cela devient un habit familier. » Voilà, en partie, la raison pour laquelle tant de gens admettent qu’ils ne sont pas heureux, qu’ils ne vivent pas la vie qu’ils voudraient vivre, tant de gens souffrent d’une mauvaise estime d’eux-mêmes et, malgré cette constatation, ils ne font rien de spécifique pour sortir de la situation déplaisante dans laquelle ils se trouvent.
Pour de nombreuses personnes, vivre autre chose, l’un des obstacles majeurs est la peur : peur de s’avancer sur une route inconnue, peur du regard des autres, peur de ne pas savoir, de ne pas pouvoir, peur d’échouer, peur de perdre ce qu’ils ont! Ces peurs sont souvent liées aux idées erronées mentionnées dans le chapitre précédent, en méconnaissant ce qui est positif, en généralisant, en exagérant les dangers ou conséquences possibles d’un changement. En se critiquant soi-même ou en blâmant les autres, il y a de fortes chances que la personne se bloque dans son élan et n’effectue aucun changement dans sa vie. D’où, l’importance de débusquer les processus de pensées erronées!
Prendre la responsabilité de sa vie, c’est déterminer les actions à entreprendre pour vivre ce que nous voulons vivre et surtout agir, aller de l’avant. Prendre le contrôle de sa vie, c’est tout d’abord réaliser pleinement « qu’il n’y a pas de Père Noël ». Personne ne viendra nous sauver de notre responsabilité de prendre notre vie en main! C’est chacun de nous, personnellement, qui est responsable de sa vie, de son devenir.
1) Qu’est-ce que je veux pour moi ?
En d’autres termes : « Qu’est-ce qui est important pour moi, quelles sont les priorités dans ma vie, qu’est-ce qui fait sens pour moi ? »si, pour moi, la priorité est de vivre en harmonie avec une ou des personnes qui me respectent, me soutiennent et m’aiment et que je ne vis pas cette situation, quels sont les changements possibles, quelles sont les solutions? Si j’ai besoin d’accomplir un travail intéressant où je puisse utiliser ma créativité et que je n’ai pas un tel travail, que puis-je faire à ce propos?
Finalement, si je ne vis pas à l’endroit où je voudrais vivre et que cela me pèse, quelle solution puis-je trouver?
Il n’est pas toujours possible d’avoir ce que nous voulons, bien entendu, mais il est encore moins certain d’y arriver lorsque nous ne savons pas vraiment ce que nous voulons. Définir clairement ce que l’on veut pour soi, c’est sortir des doutes, du marasme, c’est se redresser et augmenter son estime de soi. Définir clairement ce que nous voulons diminue le sentiment d’impuissance ou de résignation.
« II n’y a pas de vent favorable pour le navire qui ne connaît pas son port. » (Sénèque)
2) Qu’est-ce que je demande aux autres?
Atteindre ses objectifs, aller vers ce que chacun veut pour soi suppose en général une démarche vers les autres, vers l’entourage. Si je veux être traité avec respect, j’ai probablement besoin de demander cela à ceux qui m’entourent. Pour faire cette demande, je dois identifier ce que je veux vraiment, avant de pouvoir l’exprimer. Une demande précise apporte en général une réponse précise et satisfaisante. Identifier ce que nous voulons demander aux autres et formuler cette demande diminue la colère et le ressentiment que nous pouvons éprouver envers l’autre qui ne semble pas "voir » ce que nous désirons.
3) A quoi dois-je renoncer?
Je ne pourrai pas obtenir tout ce que je veux pour moi, l’autre ne répondra pas positivement à toutes mes demandes. C’est pourquoi j’ai besoin de faire le deuil, de lâcher prise d’un certain nombre de désirs. Décider de renoncer à quelque chose, faire son deuil, lâcher prise, c’est ce qui permet d’aller audelà, de quitter une position inconfortable où l’on se sent « assis entre deux chaises »! Faire le deuil, lâcher prise pour aller plus loin diminue le sentiment de tristesse, de stagnation qui existe lorsqu’on est pris dans une impasse.
Beaucoup de gens confondent « estime de soi » et «égocentrisme ». Ils désirent faire l’économie de l’amour de soi pour ne se préoccuper que de l’amour de l’autre. C’est une profonde erreur.
« Aimer son prochain comme soi-même. »Ainsi, une mauvaise estime de soi, un manque d’amour de soi ne permet pas d’aimer pleinement, librement son prochain. L’amour offert aux autres par une personne qui ne s’aime pas elle-même glisse bien vite dans la manipulation. Par contre meilleure est l’estime de soi d’une personne, plus grande sera sa capacité d’amour et de compassion pour les autres. C’est cette sécurité, cette sérénité intérieure, propre à ceux qui se savent aimés et qui se sentent compétents qui permet d’accompagner pleinement l’autre sans se perdre dans sa souffrance et ses difficultés. Étonnamment, la compassion est plus souvent manifestée par des personnes ayant une bonne estime d’elles-mêmes et, dans le même temps, plus elle est manifestée et plus, à son tour, elle sert de combustible à l’estime de soi.
Manifester de la compassion, c’est poser autrement des actes quotidiens, c’est avoir une attitude d’acceptation positive inconditionnelle vis-à-vis de ceux que nous côtoyons, c’est les écouter plus intensément, c’est s’abstenir de finir leurs phrases, ou d’anticiper ce qu’ils vont dire, c’est être réellement présent pour eux, c’est s’abstenir de tout jugement et décider de manifester son intérêt et sa compréhension pour ce qu’ils vivent.
Mieux, en tant qu’adultes, plus nous développons notre aptitude à la compassion, plus nous nous laissons être « touchés » par ce que vit l’autre, plus nous nous sentons « adéquats », à notre place dans le monde et plus nous pouvons nous estimer.
La compassion, comme les convictions, la prise de conscience, la prise de responsabilités sont des manifestations de l’estime de soi et simultanément des sources d’estime de soi. Plus nous développons notre capacité de compassion, plus nous augmentons notre estime de nous-même.
C’est intégrer ses valeurs, ses croyances et son idéal dans sa vie quotidienne et dans son comportement. C’est vivre dans l’intégrité.
Lorsque nous nous comportons de manière à être en conflit avec ce que nous croyons être juste et valable, nous ne nous respectons pas. Nous avons besoin de valeurs pour guider notre vie et d’intégrité pour vivre harmonieusement et pour développer notre estime de nous-mêmes.
Honorer ses convictions, cela suppose pouvoir les identifier, leur donner de la valeur et vivre en accord avec elles. Cela suppose aussi les regarder de près, les analyser.
Être adulte, c’est aussi considérer son héritage religieux et oser mettre en question des règles et des dogmes mortifères.
Honorer ses convictions, c’est encore être cohérent, c’est tenir parole, c’est être en accord avec ses valeurs morales et éviter les compromis douteux. Tout cela permet de se respecter en tant que personne et d’être respecté par les autres.
Finalement, honorer ses convictions, c’est se donner le droit de prendre en compte sa dimension spirituelle, c’est se donner le droit de nourrir cette partie essentielle de soi-même par la méditation, la lecture de textes sacrés, la prière, la célébration communautaire. C’est s’accepter dans toutes ses dimensions humaines.
Honorer ses convictions, c’est augmenter son estime de soi-même.
Autres outils pour développer l’estime de soi
D’autres voies peuvent aider à parcourir ce chemin et à vivre en croissance jour après jour. (ndlr symbolisme de l’arbre)
Ce sont des « outils pour l’esprit ». Elles ont pour but d’aider à changer une croyance fondamentale. Le mot affirmation vient du terme « affirmare » qui veut dire « tenir ferme », « donner de la force », « rendre fort ». Ceci implique un accord, un consentement, un désir intérieur de dire oui à ce que nous affirmons. Une affirmation peut être définie comme une pensée positive ou une idée sur laquelle nous pouvons nous centrer consciemment en vue de produire un résultat désiré.
Une affirmation est un moyen pratique et simple de modifier d’anciens messages dont nous n’avons plus besoin. C’est un outil qui donne du pouvoir et qui renforce le désir ou la décision de dire « oui ». C’est une manière de se parler positivement, d’augmenter l’estime de soi.
Afin de commencer en nous-mêmes le processus de changement et d’augmenter notre estime de soi, il est nécessaire d’accepter deux postulats:
(à suivre)
Rosette Poletti et Barbara Dobbs
Sur les pas de Jésus (fiction) | Le Lien Urantien — Numéro 60 — Automne 2012 — Table des matières | Réunion belge 19 août 2012 |