Chapitre XIV : Prières diverses (Istikhārah. Salāt al-Kusūf, Istisqā') | Page de titre | Chapitre XVI : Charité et Zakāt |
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« Et annonce la bonne nouvelle aux endurants qui, lorsqu’un malheur les atteint, disent : « Nous sommes à Allah et c’est vers Lui que nous retournerons. » Ce sont eux qui reçoivent de leur Seigneur une bénédiction et une miséricorde. Et ceux-là sont les gens du droit chemin » (2:155-157).
« Notre Seigneur, pardonne-nous ainsi qu’à nos frères qui ont été nos premiers dans la foi » (59:10).
« Et ne célébrez jamais d’enterrement pour l’un d’eux qui meurt, sans vous tenir debout (pour prier) sur sa tombe. Certes, ils ne croient pas en Allah et en Son Messager » (9:84).
Quand on apprend la nouvelle d’un décès, on doit répéter les paroles « inna li-llah-i wa inna ilai-hi rāji’un » (v. 1). Demander pardon pour les défunts est un devoir du musulman envers un autre musulman (v. 2), et cela se fait par la célébration d’une cérémonie funéraire lors du décès. La cérémonie funéraire est interdite dans le cas de ceux qui ne croient pas en Allah et en Son messager (v. 3), les personnes visées dans le verset étant les hypocrites dont la mécréance est devenue manifeste.
Les détails sur les devoirs des vivants envers les mourants et les morts sont donnés dans les Hadith. Visiter les malades est un devoir imposé à chaque musulman (h. 11). Lorsque des signes de l’approche de la mort sont observés chez une personne, le Saint Coran peut être récité à son chevet (h. 1). Il est recommandé de dire du bien du mort ou d’un malade lorsqu’on lui rend visite (h. 2). Le chagrin pour les mourants ou les morts est tout à fait naturel. On peut pleurer lorsqu’on est accablé (hh. 3. 4). Mais les gémissements, les claques, les déchirures de vêtements, etc., sont interdits (hh. 5, 6). La mort des enfants est considérée comme une bénédiction déguisée (h. 7). Le corps du mort doit être lavé et nettoyé de toutes les impuretés, puis enveloppé dans un tissu propre (hh. 8, 9). Suivre le cercueil est un acte de grand mérite (h. 10) et un devoir que le musulman doit à son frère décédé (h. 11). Il faut montrer du respect au cercueil, qu’il soit musulman ou non musulman (hh. 12, 13). Un service funéraire peut être célébré même en l’absence du corps du défunt (h. 14). Il a été conseillé aux femmes de ne pas suivre le cercueil mais il n’y a aucune interdiction à cet égard (h. 15). Le cercueil peut être suivi à pied ou à cheval (h. 16). Ceux qui suivent le cercueil se rangent en rang derrière l’imam lors du service funéraire (h. 17).
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L’office consiste en quatre takbīr et taslīm debout, il n’y a pas de rukū’ ou de sajdah mais il faut faire des ablutions avant de s’y joindre (bb. 17, 18). Le cercueil est placé devant l’imam qui se tient debout en face du milieu ou de la poitrine du corps mort (b. 19). Le premier takbīr est suivi de la récitation de la Fātihah à voix basse et audible pour soi-même (précédée de l’istiftāh, comme dans la prière) ; le deuxième par la récitation de al salāt 'ala-l-Nabī ; le troisième par une prière d’intercession pour le mort en particulier, mais elle inclut aussi les vivants ; et le quatrième par le taslīm (hh. 20-23). Le service funéraire doit être célébré même pour un musulman qui est coupable de péchés odieux (H. viii:6). Le suicide est, selon l’Islam, un acte criminel. Mais même une telle personne ne peut être privée du service funéraire (h. 24). Sur le champ de bataille, le lavage, l’enveloppement et le service funéraire étaient dispensés, et deux hommes étaient enterrés dans une tombe (h. 25). Ce qui devait être dit et fait lors de l’enterrement est relaté dans (hh. 26, 27). La tombe doit être surélevée un peu au-dessus du sol et doit avoir une forme gibbeuse (h. 28). Le plâtrage des tombes ou la construction de bâtiments sur elles est déconseillé (h. 29). Il est permis de réunir des amis et des parents pour consoler la famille endeuillée. Il est également permis de leur préparer de la nourriture, à laquelle seuls les proches parents doivent assister (hh. 30, 31). Il est interdit d’injurier le mort (h. 32). La charité en faveur du mort est autorisée (hh. 33, 34). Lorsqu’on visite les tombes, il faut prier pour les morts (h. 35).
1 Ma’qil a dit, de
Le Messager d’Allah (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit :
Récitez la Sourate Yāsīn devant les mourants parmi vous. »[1]
(Ah-Msh. 5:3.)
2 Umm Salamah a dit,
Le Messager d’Allah (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit :
« Quand vous visitez une [p. 190] personne malade ou décédée, parlez-lui bien, car les anges disent āmīna à ce que vous dites. »
(M-Msh. 5:3.)
3 'A’ishah dit :
'Le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui, embrassa Uthman ibn Maz’un alors qu’il était mort, et il pleura, de sorte que les larmes du Prophète, paix et bénédiction d’Allah sur lui, coulèrent sur le visage d’Uthman.[2]
(M-Msh. 5:3.)
4 Anas dit,
Nous avons rendu visite à Abū Saif, le forgeron, le père adoptif d’Ibrāhīm, en compagnie du Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut).
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Le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) prit Ibrahim (dans ses bras) et l’embrassa et le sentit. Puis nous lui rendîmes visite après cela alors qu’Ibrahim rendait l’âme. Les larmes commencèrent à couler des yeux du Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) 'Abd al-Rahmân ibn 'Auf lui dit : « Et toi aussi, ô Messager d’Allah ? » Il dit : « Ô Ibn 'Auf ! C’est de la compassion. » Puis il pleura de nouveau et dit :
« Certes, l’œil verse des larmes et le cœur est attristé, et nous ne disons que ce qui plaît au Seigneur ; et nous, ô Ibrahim ! sommes remplis de chagrin à cause de ta séparation. »[3]
(Bible 23:41)
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5 'Abd Allah dit :
« Le Prophète, paix et bénédiction d’Allah sur lui, a dit :
« N’est pas des nôtres celui qui frappe les joues, déchire les vêtements et se lamente comme le deuil des (jours de) l’ignorance. »
(Bible 23:35.)
6 'Omar dit :
« Laissez-les (les femmes) tranquilles, pleurant sur Abu Sulaimān, tant qu’il n’y a pas de jet de poussière sur les têtes ou de gémissements.[4]
(Bible 23:33.)
7 Anas a dit : Le Messager d’Allah (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit :
« Il n’y a pas, parmi les gens, de musulman qui ait trois de ses (enfants) morts avant qu’ils aient atteint la majorité, [p. 293] sans qu’Allah ne le fasse entrer au paradis par Sa miséricorde gracieuse pour eux. »
(Bible 23:6.)
8 Umm 'Atiyyah a dit,
Le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) est venu vers nous alors que nous étions en train de laver (le corps de) sa fille, alors il a dit :
« Lavez-la trois ou cinq fois ou plus avec de l’eau contenant des feuilles de lotus (bouillies dedans), et la dernière fois, mettez-la dans du camphre ; et quand vous aurez terminé, informez-moi. »
Alors, quand nous avons fini, nous l’avons informé, et il a jeté vers nous son pagne et a dit : « Mettez-le à côté de son corps. »
(Bible 23:9.)
9 'Ā’ishah a rapporté,
Le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui, était enveloppé [p. 194] de trois pièces de coton blanc lavé,[5] fabriquées au Yémen ; il n’y avait ni chemise ni turban dedans.
(Bible 23:18.)
10 Abū Hurairah a dit :
Le Messager d’Allah (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit :
« Celui qui reste avec un cercueil jusqu’à ce qu’il se joigne au service funèbre, il a une part ; et celui qui reste présent jusqu’à ce que le corps soit enterré, il a deux parts. »
(Bible 23:58.)
11 Barā ibn 'Āzib a dit :
Le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, nous a commandé…de suivre les bières (jusqu’à leur dernier lieu de repos), de [p. 195] rendre visite au malade, d’accepter (l’invitation de) celui qui invite (à un dîner), d’aider l’opprimé, d’exécuter le serment, de rendre le salut, et de prononcer une prière pour l’éternuement.[6]
(Bible 23:2.)
12 'Āmir a rapporté,
Le Prophète, paix et bénédiction d’Allah sur lui, a dit :
« Quand l’un d’entre vous voit un cercueil, s’il ne l’accompagne pas, il doit se tenir debout jusqu’à ce qu’il laisse le cercueil derrière lui ou que le cercueil le laisse derrière lui, ou qu’il soit déposé avant de le laisser derrière lui. »
(Bible 23:47.)
13 Jabir a dit,
Un cercueil passa devant nous et le Prophète (sur lui la paix et le salut) se leva pour le porter, et nous nous levâmes également. Nous [p. 196] dîmes alors : « Ô Messager d’Allah ! C’est le cercueil d’un Juif. » Il dit :
« Quand vous voyez une bière, levez-vous. »[7]
(Bible 23:49.)
14 Abū Hurairah a rapporté que le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) annonça la mort du Négus le jour même de son décès. Il se rendit au lieu de prière et fit se mettre les gens en rangs et prononça quatre takbīrs.[8]
(Bible 23:4)
15 Umm 'Atiyyah a dit,
Il nous était interdit de suivre les biers, et ce n’était pas une interdiction décisive.[9]
(Bible 23:29)
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16 Al-Mughīrah a rapporté,
Le Prophète, paix et bénédiction d’Allah sur lui, a dit :
« Le cavalier ira derrière le cercueil ; et celui qui marche à pied pourra aller derrière et devant lui, à sa droite et à sa gauche, en restant près d’eux. »
(AD-Msh. 5:5.)
17 Ibn 'Abbās a rapporté,
Le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) est venu à une tombe à l’écart des autres tombes, alors il a disposé les gens en rangs et a prononcé quatre takbīrs.[10]
(Bible 23:54.)
18 Le Prophète, paix et bénédiction d’Allah sur lui, a dit :
« Quiconque prie sur le cercueil »…Il l’appelait [p. 198] salāt (prière), et il n’y a pas de rukū’ en elle, ni de sajdah; et personne ne doit parler pendant l’office; et il y a en elle takbīr et taslīm; et Ibn ‘Umar ne priait pas (sur le cercueil) sans avoir fait le wudzū’.
(Bible 23:56.)
19 Samourah a rapporté,
Une femme est morte en couches, et le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, a célébré un service funèbre sur elle, et s’est placé en face du milieu (du cercueil).
(Bible 6:29.)
20 Talhah dit,
J’ai prié sur un cercueil derrière Ibn 'Abbās, et il a récité la Fātihah et a dit, (J’ai fait cela) afin [p. 199] que vous sachiez que c’est la Sunnah.[11]
(Bible 23:65.)
21 Abou Hourayra dit.
Le Messager d’Allah (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit :
« Quand vous priez pour un mort, soyez sincère dans votre prière pour lui. »[12]
(AD-Msh. 5:5.)
22 Abel Huraira dit :
Le Messager d’Allah (paix et bénédiction d’Allah sur lui) avait l’habitude de dire lorsqu’il célébrait un enterrement sur une civière :
« Ô Allah ! Pardonne nos vivants et nos morts, ceux d’entre nous qui sont présents et ceux qui sont absents, nos jeunes et [p. 200] nos vieux, nos mâles et nos femelles. Ô Allah ! Quiconque parmi nous reste en vie, fais-le vivre en soumission à Toi, et quiconque parmi nous reste à mourir, fais-le mourir dans la foi. Ô Allah ! Ne nous prive pas de sa récompense, et ne nous fais pas tomber dans une épreuve après lui. »
(AD-Msh. 5:5.)
23 Hasan a dit,
Il faut réciter la Fâtiha sur l’enfant et dire ensuite : « Ô Allah ! Fais de lui pour nous une cause de rétribution dans le monde à venir, un prédécesseur et une récompense. »[13]
(Bible 23:65.)
24 Abū Hurairah dit :
Le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit :
« Quiconque s’étrangle s’étrangle dans le feu, [p. 201] et quiconque se transperce avec une lance s’étrangle dans le feu. »[14]
(B. 23:81)
25 Jabir a dit,
Le Prophète (sur lui la paix et le salut) rassembla deux hommes parmi ceux qui avaient été tués à Uhud, sous un même vêtement. Puis il demanda : « Lequel d’entre eux connaissait le mieux le Coran ? » Quand on lui en désigna un, il lui donna la priorité dans la prière et dit : « Je serai témoin de ceux-là au Jour de la Résurrection. » Et il ordonna qu’on les enterre avec leur sang, mais ils ne furent pas lavés et on [p. 202] ne leur fit pas non plus de funérailles.
(Bible 23:72.)
26 Ibn 'Umar a rapporté,
Lorsque le corps du mort était placé dans la tombe, le Prophète (paix et bénédictions d’Allah sur lui) disait :
« Au nom d’Allah et avec Allah et selon la religion du Messager d’Allah. »
(Ah-Msh, 5:6.)
27 Mahomet a rapporté sans remonter jusqu’au Saint Prophète,
Le Prophète (sur lui la paix et le salut) jeta sur le cadavre (lors de son enterrement) trois poignées de poussière avec ses deux mains, et il fit couler de l’eau
Les martyrs d’Uhud n’étaient ni lavés ni enterrés, et la même règle peut être suivie en cas de guerre ou d’autres circonstances. Vers la fin de sa vie, cependant, le Saint Prophète organisa une cérémonie funéraire sur la tombe des martyrs d’Uhud.
[p. 203]
pour être aspergé sur la tombe de son fils Ibrahim, et y placer des cailloux.
(Mt 5:6.)
28 Sufyān, le vendeur de dattes, a rapporté :
Il vit la tombe du Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, en forme de gibbosité.’[15]
(B. 23: 96.)
29 Jabir a dit,
Le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) a interdit de crépir la tombe, d’y construire un bâtiment et de s’y asseoir.[16]
(M-Msh. 5:6.)
30 'A’ishah, épouse du Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, a rapporté :
Quand une personne de sa famille mourait et que les femmes se rassemblaient à son sujet, [p. 204] puis se dispersaient, sauf la famille du mort et ses proches parents, elle commandait une marmite de talbīnah qui était cuite, puis du tharīd était préparé et la talbīnah était jetée dessus puis elle disait, mangez-en, car j’ai entendu le Messager d’Allah (paix et bénédictions d’Allah sur lui) dire « La talbīnah apaise le cœur du malade et éloigne une partie du chagrin. »[17]
(Bible 70:24.)
31 'A’ishah dit :
« Quand la nouvelle [p. 205] parvint au Prophète (sur lui la paix et le salut) qu’Ibn Harithah, Ja’far et Ibn Rawah avaient été tués, il s’assit (dans la mosquée) et le chagrin se lisait sur son visage, et je le vis à travers l’ouverture au pivot de la porte.[18]
(Bible 23:40.)
32 'A’ishah dit :
Le Prophète (paix et bénédiction d’Allah sur lui) a dit :
« N’insultez pas les morts, car ils sont allés à ce qu’ils ont envoyé avant. »[19]
(Bible 23:97.)
33 'Ā’ishah a rapporté,
Un homme dit au Prophète (sur lui la paix et le salut) : « Ma mère est morte subitement. [p. 206] Je suis sûr que si elle avait pu parler, elle aurait fait l’aumône. Aura-t-elle une récompense si je fais l’aumône en son nom ? » Il dit « Oui ».[20]
(Bible 23:94.)
34 Il est rapporté d’après Sa’d ibn 'Ubādah que
Sa mère est décédée pendant son absence. Il dit alors : « Ô Messager d’Allah, ma mère est décédée pendant mon absence. Est-ce que cela lui serait utile si je faisais une aumône en son nom ? » Il dit : « Oui ». Il dit alors : « Je te prends comme témoin que mon verger Mikhrâf est une aumône en son nom ».
(Bible 55:15.)
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35 Buraidah a dit,
Le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) leur enseignait, lorsqu’ils se rendaient aux tombes :
« Que la paix soit avec vous, habitants de cette demeure, parmi les croyants et les musulmans ; et nous, s’il plaît à Allah, nous vous rejoindrons ; nous demandons à Allah la sécurité pour nous-mêmes et pour vous. »
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Ce chapitre est plein d’expressions de la grandeur et de la gloire divine. ↩︎
'Uthmān ibn Maz’ūn fut la première personne à mourir parmi ceux qui avaient fui de La Mecque à Médine pour leur foi en Allah. ↩︎
Ibrahim était le fils du Saint Prophète et de sa femme copte, Marie. Il mourut à l’âge de dix-huit mois. Les paroles prononcées par le Saint Prophète à cette occasion serviront de phare au monde dans ses tragédies. La femme d’Abou Saif était la nourrice du fils du Saint Prophète. ↩︎
Le musulman doit supporter patiemment la calamité de la mort d’un ami ou d’un proche. Les pleurs ne sont qu’un signe de tendresse et de compassion dans le cœur humain, mais les gémissements et autres manifestations qui ne sont pas compatibles avec la patience sont interdits. ↩︎
Sahūliyyah étaient ainsi appelés par rapport à Sahūl, un endroit au Yémen, où ils étaient tissés ou d’où ils étaient apportés; ou c’étaient des vêtements battus et lavés et blanchis, ainsi appelés par rapport à sahūl signifiant celui qui bat et lave et blanchit les vêtements. (LL). ↩︎
Seuls les deux premiers commandements concernent ce chapitre, suivre un cercueil et rendre visite à un malade. ↩︎
Le même respect doit être montré à un cercueil, qu’il soit celui d’un musulman ou d’un non-musulman. ↩︎
Le Négus était le souverain d’Abyssinie. Il était devenu musulman. Le hadith montre qu’un service funéraire peut être célébré sur un corps mort en son absence. Il montre en outre que le service funéraire consistait en quatre takbīrs. ↩︎
On conseilla aux femmes de ne pas y aller, peut-être parce que, en premier lieu, elles ne pouvaient pas aider à porter le cercueil, mais surtout parce qu’elles risquaient de s’effondrer de chagrin. ↩︎
Un récit plus complet est donné dans B. 23:5. La cérémonie funéraire du défunt avait eu lieu pendant la nuit et le Saint Prophète n’en avait pas été informé. Il a donc organisé une nouvelle cérémonie funéraire sur la tombe. Le hadith montre en outre que les gens se sont organisés en rangs derrière l’imam. La pratique générale est d’avoir au moins trois rangs (AD-Msh. 5:5), mais il n’y a pas de mal à ce qu’il y en ait deux (B. 23:54). ↩︎
Ibn 'Abbâs récitait la Fâtihah d’une voix que les autres pouvaient entendre, afin qu’ils sachent que c’était la pratique du Saint Prophète. Cela montre qu’elle était habituellement récitée à voix basse et non audible, et qu’elle était destinée à être récitée ainsi par l’imam ainsi que par la congrégation. Il en est de même pour les prières après les autres takbîrs. La Fâtihah est récitée après le premier takbîr, al-salât 'ala-l-Nabî, comme dans la position assise en prière, après le deuxième et une prière d’intercession pour le défunt (hh. 22, 23) après le troisième tandis que le taslîm est prononcé après le quatrième. ↩︎
La cérémonie funéraire est donc une prière d’intercession pour le défunt, et n’importe quelle prière peut être offerte. Le hadith contient plusieurs de ces prières. Celle généralement adoptée est donnée dans le hadith suivant. ↩︎
Selon un rapport, le mot dhukhr-an (un trésor) est ajouté avant le mot final ajr-an. Aucun service funéraire n’est célébré pour un enfant mort-né (B. 23:80). ↩︎
Selon un hadith, le Saint Prophète n’a pas dirigé le service funéraire d’un homme qui s’est suicidé, mais ses compagnons ont tenu un tel service. ↩︎
Le mot arabe est musannam qui signifie soulevé du sol comme le sanām (bosse) du chameau. ↩︎
L’interdiction de plâtrer et de construire sur une tombe peut être due au gaspillage d’argent que cela impliquerait. S’asseoir sur la tombe est interdit car c’est irrespectueux. ↩︎
Talbīnah (de laban signifiant lait) est un aliment fait de son, de lait et de miel, ou simplement de son et de miel, ainsi appelé parce qu’il est blanc comme du lait ; et tharīd est du pain émietté en petits morceaux avec les doigts sur lequel on verse du bouillon, parfois préparé avec de la moelle et des œufs, considéré comme le plus délicieux. Cela montre qu’il y avait un rassemblement lorsqu’une personne mourait, l’objet étant sans doute de consoler la famille endeuillée. Quand ils se dispersaient, de la nourriture était envoyée par un proche parent de la famille elle-même et des amis très proches. Toute l’assemblée ne partageait pas de nourriture. ↩︎
S’asseoir à un endroit pour que les gens viennent exprimer leur sympathie et consoler la famille endeuillée est donc conforme à la pratique du Saint Prophète. Prier pour le défunt n’est pas interdit, mais il n’existe aucune autorité pour la pratique actuelle consistant à offrir des prières en levant les mains à chaque nouveau venu. La seule prière était celle de l’enterrement et une prière sur la tombe. ↩︎
L’injure est interdite non seulement à l’égard des morts parmi les musulmans mais à l’égard des morts en général. Mais la critique n’est interdite en aucun cas, elle devient parfois une nécessité, comme dans le cas des rapporteurs de hadith. ↩︎
Ce hadith et le suivant montrent que la charité en faveur des morts est une source de bienfait pour eux : et il semble que la charité en faveur des morts était généralement pratiquée dans l’Islam primitif. La récitation du Saint Coran aux mourants est recommandée (h. 1), mais la pratique de la récitation du Saint Coran sur le corps du mort ou sur une tombe ne remonte pas au Saint Prophète et est une innovation. La récitation du Saint Coran est une bonne action en elle-même, mais la faire contre rémunération n’apporte aucun bien à celui qui la récite et certainement aucun bien au mort. Il n’y a aucune autorité du Saint Prophète concernant la cérémonie du Qul du troisième jour, ou pour les cérémonies liées aux dixième et quarantième jours après la mort. Elles ne peuvent pas non plus être considérées comme des actes de charité, car elles ne sont pas au bénéfice des pauvres. ↩︎