[p. 232]
« Certes, la première Maison assignée aux hommes est celle de La Mecque, bénie et un guide pour les communautés…Et le pèlerinage à la Maison incombe aux hommes pour l’amour d’Allah, à quiconque est capable d’entreprendre le voyage vers elle » (3:95, 96).
« Le pèlerinage est accompli dans les mois bien connus ; ainsi, quiconque décide de l’accomplissement du pèlerinage en ces mois, il n’y aura pas de discours amoureux, ni d’injures, ni de disputes dans le pèlerinage et il prendra des dispositions » (2:197).
Le mot Hajj signifie littéralement qasd (se rendre chez une personne ou un lieu) et techniquement, il signifie se rendre à un moment précis à La Mecque pour accomplir certains actes de dévotion exigés par l’Islam. La Omra, de 'amara, qui signifie visiter un lieu, signifie une visite à La Mecque à n’importe quel moment de l’année et comprend certains actes de dévotion du Hajj. La Maison sacrée, appelée Ka’bah, un bâtiment rectangulaire de 12 mètres sur 11, et le Haram, qui comprend La Mecque et certains territoires adjacents, forment le centre des actes de dévotion du Hajj et de l’Oumra.
La Ka’ba est appelée la première Maison du culte divin sur terre, et le pèlerinage vers elle est obligatoire pour tout musulman qui a les moyens d’entreprendre le voyage vers elle (v. 1). Le pèlerinage est considéré comme l’une des institutions fondamentales de l’islam (H. ii : 6), et son accomplissement une fois dans la vie est obligatoire (h. 1). Si une personne n’est pas en mesure de l’accomplir personnellement, elle peut le faire par l’intermédiaire d’un remplaçant (h. 2). Il faut se procurer à l’avance ce qui est nécessaire pour le voyage (h. 3). Le Hajj ne peut être accompli qu’à une heure fixe (h. 4) ; la 'umrah peut être accomplie à tout moment. L’ihrām est l’état dans lequel se met le pèlerin ; ce qui doit être fait ou non dans cet état est décrit dans les hh. 5-8. Il existe des endroits particuliers sur les différentes routes vers la Mecque, où le pèlerin doit entrer en état d’ihrām (h. 9). Le dhikr particulier du hajj est la prononciation de labbaika à voix haute (h. 10). Faire des circumambulations de la Ka’bah, ou tawāf, est le premier acte de dévotion du hajj ou de la 'umrah (h. 11) ; il est accompli par les hommes et les femmes ensemble (h. 12) et peut être fait en chevauchant (h. 13). Le tawāf commence au coin où est fixée la [p. 233] Pierre Noire, que l’on baise au début en faisant un signe avec quelque chose (h. 13). En l’embrassant, il n’y a aucune idée de lui rendre un honneur divin ; les autres coins étaient également embrassés (bb. 14, 15). Le tawāf, en tant qu’acte de dévotion, est assimilé à la prière, et donc une femme menstruée doit le reporter (hh. 16-17). Dans le tawāf, les trois premiers tours sont faits en courant et les quatre derniers en marchant (h. 18). Le pèlerinage entre Safa et Marwah, connu sous le nom de sa’y, est l’acte de dévotion suivant du Hajj et de la 'umrah, et avec cela la ‘umrah se termine (h. 18). Le Hajj proprement dit commence le 8ème Dhu-l-Hijjah, qui est appelé le yaum al-tarwiyah lorsque les pèlerins se dirigent vers Minā, et c’est là qu’ils disent leurs prières de Zuhr et d’'Asr (hh. 19, 20). Le 9ème Dhu-l-Hijjah, appelé yaum al-'arafah, les pèlerins se dirigent de Minā vers ‘Arafāt où ils disent les prières de Zuhr et d’'Asr, et l’imam prononce le Khutbah (h. 21.) ‘Arafāt est quitté après le coucher du soleil, et les prières de Maghrib et d’‘Ishā’ ce jour-là et la prière de Fajr le jour suivant, sont dites à Muzdalifah (hh. 22, 23), qui est quitté avant le lever du soleil pour Minā où les animaux sont sacrifiés vers l’heure du petit déjeuner. Ensuite, le tawāf al-ifādzah est accompli et après cela, le pèlerin sort de l’état d’ihrām (h. 24). La chair des animaux sacrifiés peut être consommée, conservée ou distribuée et leur peau doit être donnée en charité (h. 25, 26). La tête est rasée ou les cheveux sont coupés en signe de sortie de l’état d’ihrām (h. 27). Le 10ème Dhu-l-Hijjah et les deux ou trois jours suivants, appelés ayyām al-tashrīq, sont passés à Minā. Pendant ces jours, les pèlerins peuvent occasionnellement visiter la Ka’bah (h. 28). Des pierres sont jetées à trois endroits connus sous le nom de Jamrah et le pèlerin prie Dieu d’éloigner de lui le Malin (h. 29). L’acte final du pèlerinage est le tawāf al-wadā’, la circumambulation de la Ka’bah en quittant la Mecque (h. 30). Le pèlerin est autorisé à faire n’importe quelle activité avant ou après le pèlerinage (h. 31).
1 Ibn 'Abbās a rapporté,
Al-Aqra’ demanda au Prophète (sur lui la paix et le salut), Ô Messager d’Allah, le pèlerinage doit-il être accompli chaque année ou une seule fois ? Il dit : « Une seule fois, et quiconque le fait plus d’une fois, c’est surérogatoire. »
(AD. 11:1.)
[p. 234]
2 Ibn 'Abbās a dit,
Fadzl était à cheval derrière le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui, quand une femme de la tribu de Khath’am arriva… et dit : « Ô Messager d’Allah ! L’ordonnance concernant le pèlerinage rendue obligatoire par Allah pour Ses serviteurs a trouvé mon père très âgé et incapable de s’asseoir fermement sur un chameau, dois-je accomplir un pèlerinage à sa place ? » Il dit : « Oui ». Et cela s’est produit lors du pèlerinage d’adieu.
(B. 25:l.)
3 Ibn 'Abbās a dit,
Les gens du Yémen allaient au pèlerinage sans avoir de provisions et ils disaient : « Nous sommes ceux qui ont confiance en Allah ». [p. 235] Mais lorsqu’ils arrivèrent à la Mecque, ils demandèrent aux gens. Allah révéla : « Et faites provision, car l’utilité de la provision est la protection de soi-même. »
(Bible 25:6.)
4 Ibn 'Umar a dit :
Les mois du pèlerinage sont Shawwāl, Dhul-l-Qa’dah et les dix premiers jours de Dhul-l-Hijjah. Et Ibn 'Abbās a dit : « La Sunnah veut qu’un homme n’entre en état d’ihrām[1] que pendant les mois du pèlerinage. »
(Bible 25:34.)
5 Ibn 'Umar a rapporté à propos du Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui,
Un homme lui demanda : « Que doit porter un homme en état d’ihrām ? » Il dit :
[p. 236]
« Il ne portera ni chemise, ni turban, ni pantalon, ni coiffure, ni aucun tissu teint au safran ou au jaspe ; et s’il ne trouve pas de chaussures, qu’il porte des bas de cuir, et qu’il les coupe de façon à ce qu’ils descendent plus bas que les chevilles. »[2]
(Bible 3:51)
6 Ibn 'Abbās a dit,
Une personne en état d’ihrām peut sentir des plantes odorantes, se regarder dans le miroir et utiliser des médicaments à partir de ce qu’elle mange, (tels que) l’huile d’olive et le beurre ; et ‘Atā’ a dit, Il peut porter [p. 237] une bague et porter un sac à main ; et Ibn 'Umar a fait des circuits, alors qu’il était en état d’ihrām, et il avait ceint son ventre avec un tissu ; et l’opinion de 'Ā’ishah était qu’il n’y avait aucun mal à porter des culottes courtes.[3]
(Bible 25:18.)
7 Ibn 'Umar a rapporté,
Il entendit le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) interdire aux femmes en état d’ihrām de porter des gants, un voile et des vêtements teints au carthame et au safran, et leur dire qu’elles peuvent porter en plus ce qu’elles veulent des vêtements teints au carthame, ou en soie (ou en laine et soie), [p. 238] ou des ornements, ou des pantalons, ou une chemise.4
(11:29 après J.-C.)
8 Abū Allāh dit :
« J’ai entendu le Messager d’Allah, paix et bénédictions d’Allah sur lui, prononcer labbaika avec les cheveux collés.[4]
(Bible 25:19.)
9 Ibn 'Abbās a dit : Le Prophète (sur lui la paix et le salut) a désigné pour les habitants de Médine le lieu de Dhu-l-Hulaifah, pour les habitants de Syrie le lieu de Juhfah, pour les habitants de Najd le lieu de Qarn al-Manāzil, et pour les habitants de Yaman le lieu de Yalamlam. Ce sont là les lieux qui leur sont [p. 239] réservés, ainsi qu’à ceux qui viennent d’ailleurs, parmi ceux qui ont décidé d’accomplir le Hajj et l’Umrah. Quant à celui qui est plus proche de la Mecque, le lieu qui lui est réservé est celui d’où il part, de sorte que pour les habitants de la Mecque, c’est la Mecque.[5]
(Bible 25:7.)
10 Ibn 'Umar a rapporté,
La prononciation de labbaika[6] par le Messager d’Allah, paix et bénédictions d’Allah sur lui, était ainsi :
« Je suis à Ton service, ô Allah ! Je suis à Ton service.
« Je suis à ton service ; tu n’as pas d’associé, je suis à ton service.
[p. 240]
« À toi appartient la louange, à toi la faveur, et à toi le royaume, tu n’as pas d’associé. »
(Bible 25:26.)
11 Urwah dit,
'A’ishah m’a informé que lorsque le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, est entré (à La Mecque en pèlerinage), la première chose qu’il a fait était d’effectuer ses ablutions, puis il a fait des tours (autour de la Ka’bah),8 et il n’y avait pas de 'umrah.
(Bible 25:62.)
12 Ibn Juraij a rapporté,
Quand Ibn Hishām interdit aux femmes de faire des tournées avec les hommes, ‘Atā’ dit : Comment leur interdis-tu alors que les épouses du Prophète,
[p. 241]
Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur lui, ont fait des tournées avec les hommes ? J’ai dit : Est-ce après que le voile (soit révélé) ou avant ? Il a dit : Par ma vie ! J’ai trouvé cela après que le voile (soit révélé) . J’ai dit : Comment les hommes se sont-ils mêlés à eux ? Il a dit : Ils ne se sont pas mêlés à eux. 'A’ishah faisait des tournées en restant à l’écart des hommes, sans se mélanger à eux ; … mais quand ils voulaient entrer dans la Maison (sacrée), ils s’arrêtaient avant d’y entrer jusqu’à ce que les hommes soient chassés.[7]
(B. 25: 61)
[p. 242]
13 Ibn 'Abbās a dit,
Le Prophète (sur lui la paix et le salut) faisait le tour de la Maison à dos de chameau et chaque fois qu’il arrivait au Coin, il faisait un signe avec quelque chose qu’il avait avec lui et disait : Allahu Akbar.[8]
(Bible 25:61.)
14 Ibn 'Umar a rapporté,
'Umar dit, parlant de la Pierre Noire, j’appelle Allah à témoin que je sais que tu es une pierre - tu ne peux ni nuire ni profiter ; et si je n’avais pas vu le Messager d’Allah, paix et bénédictions d’Allah sur lui, t’embrasser, je ne t’aurais pas embrassé, alors il l’embrassa.
(B. 25:56)
[p. 243]
15 Ibn 'Umar a dit :
Je n’ai pas renoncé à embrasser ces deux coins[9], dans la difficulté et dans l’aisance, depuis que j’ai vu le Messager d’Allah, paix et bénédiction d’Allah sur lui, les embrasser tous les deux.
(Bible 25:56.)
16 Ibn 'Abbās a rapporté,
Le Prophète (sur lui la paix et le salut) a dit : « Faire des circumambulations autour de la Maison est comme la prière, sauf que vous y parlez ; et quiconque y parle, ne doit dire que du bien. »[10]
(Tr.-Msh. 11:3.)
[p. 244]
17 'A’ishah dit :
« Nous sommes sortis sans autre objectif que le pèlerinage, et lorsque nous sommes arrivés à Sarif, j’ai eu mes règles. Le Messager d’Allah, paix et bénédictions d’Allah sur lui, est entré chez moi et j’étais en pleurs. Il a dit : « Qu’as-tu ? As-tu eu tes règles ? » J’ai dit, oui. Il a dit :
« C’est une chose qu’Allah a ordonnée aux filles d’Adam, alors fais ce que font les pèlerins, sauf que tu ne feras pas de tours autour de la Maison. »
(B. 6:l.)
18 Ibn 'Umar a rapporté,
Lorsque le Messager d’Allah (sur lui la paix et le salut) faisait des circuits dans le Hajj et la 'umrah, à son arrivée (à la Mecque), il commençait par trois circuits à un rythme soutenu, puis il faisait quatre [p. 245] circuits en marchant, puis il faisait deux rak’as de prière, puis il courait entre Safa et Marwah.[11]
(B. 25:62 )
19 Jabir a dit,
Nous sommes venus avec le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, nous n’étions pas en état d’ihrām jusqu’au jour de tarwiyah, et avec la Mecque derrière nous nous avons prononcé labbaika pour le hajj.[12]
(Bible 25:81.)
20 Abd al-'Azīz a dit,
J’ai demandé à Anas : « Informe-moi de ce que tu sais sur le Prophète (sur lui la paix et le salut), où a-t-il fait les prières de Zuhr et d’Asr le jour de Tarwiyah ? » Il a dit : « À Minā. »
(Bible 25:82.)
[p. 246]
21 Sālim a rapporté,
Hajjāj ibn Yūsuf, l’année où il attaqua Ibn al-Zubair, demanda à ‘Abd Allāh, comment te comportes-tu à l’étape du jour d’‘Arafa ?[13] Sālim dit, si tu veux suivre la Sunnah, fais la prière tôt le jour d’'Arafa. Alors 'Abd Allāh ibn ‘Umar dit, il a raison ; ils avaient l’habitude de combiner les prières de Zuhr et d’'Asr selon la Sunnah.[14] (B. 25:88.)
La halte à 'Arafat est appelée wuqūf. Elle ne dure que quelques heures, de l’après-midi jusqu’au coucher du soleil, mais elle est l’acte de dévotion le plus important du pèlerinage à tel point qu’il n’y a pas de pèlerinage sans elle. Un sermon est prononcé ici par l’imam sur le mont connu sous le nom de Jabal al-Rahmah (la montagne de la Miséricorde).
Avant l’Islam, les Quraishites ne se rendaient pas à 'Arafat car ils se considéraient supérieurs aux autres tribus, mais l’Islam a effacé cette distinction (2:197; B. 25:91).
[p. 247]
22 Ibn 'Umar a dit :
Le Prophète (sur lui la paix et le salut) combinait les prières du Maghrib et de l’Ishâ à Muzdalifah, l’iqâma étant prononcée pour chacune d’elles, et il ne faisait aucune prière surérogatoire entre elles, ni après aucune d’elles.[15]
(Bible 25:96.)
23 'Amr ibn Maimūn a dit :
J’étais présent avec 'Umar ; il a dit la prière du matin à Muzdalifah.
(B. 25:100.)
24 Ibn 'Umar a dit :
Dans le pèlerinage d’adieu, le Messager d’Allah (bénédiction et salut soient sur lui) a profité de la combinaison de la 'umrah [p. 248] avec le hajj … Il a donc effectué le tawāf lorsqu’il est arrivé à La Mecque ; et la première chose qu’il a faite a été d’embrasser le Coin, puis il a couru dans les trois premières circumambulations et a marché dans quatre ; puis lorsqu’il a eu terminé le tawāf de la Maison, il a fait deux rak’ah de prière près de la Place d’Abraham (où était Abraham), puis il a prononcé le taslīm ; et lorsqu’il a fait cela, il est venu à Safa, et a fait le tawāf du Safa et de Marwah sept fois ; alors rien de ce qui lui était interdit (en ihrām) ne lui devint licite jusqu’à ce qu’il ait achevé son hajj, et sacrifié l’animal le jour du Sacrifice,18 et qu’il soit revenu et ait accompli le tawāf de la Maison;[16] alors tout ce qui lui était interdit (en [p. 249] ihrām) lui devint licite.
(Bible 25:104.)
25 'Alī dit.
Le Prophète (sur lui la paix et le salut) m’a désigné pour que je surveille le sacrifice des chameaux, et il m’a ordonné de distribuer leur chair, puis il m’a ordonné de distribuer leurs couvertures et leurs peaux.20
(Bible 25:120.)
26 Jabir a dit,
Nous ne mangions pas de la chair de nos sacrifices au-delà des trois jours de Minā ; puis le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, nous en a donné la permission et a dit : « Mangez et prenez-en comme provision (pour le voyage). » Nous avons donc mangé et pris cela comme provision.[17]
(Bible 25:124.)
[p. 250]
27 'Abd Allāh dit :
Le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, et un groupe de ses compagnons avaient la tête rasée, et certains d’entre eux avaient les cheveux coupés.[18]
(Bible 25:127.)
28 Ibn 'Abbās a rapporté,
Le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, avait l’habitude de visiter la Maison à l’époque de Minā.[19]
(Bible 25:129.)
29 Jābir a rapporté,
Le Prophète, paix et bénédictions d’Allah sur lui, jetait des pierres dans la matinée du jour du Sacrifice, et après cela il jetait des pierres dans l’après-midi.[20]
(Bible 25:134.)
30 Anas a rapporté,
Le Prophète (sur lui la paix et le salut) a récité les prières du Zuhr, de l’Asr, du Maghrib [p. 251] et de l’Ishâ, puis a dormi un peu à Muhassab, puis il est allé à la Maison et a accompli le tawāf.[21]
(Bible 25:144.)
31 Ibn 'Abbās a rapporté,
Dhu-l-Majāz et 'Ukāz étaient des marchés de commerce (pendant le pèlerinage) à l’époque de l’ignorance. Lorsque l’Islam est arrivé, ils (les musulmans) ont détesté cela jusqu’à ce qu’il soit révélé : « Il n’y a pas de blâme sur vous si vous recherchez la grâce de votre Seigneur », (c’est-à-dire), au moment du pèlerinage.[22]
(B. 25:150.)
Ihrām, (de haram, une chose interdite) signifie entrer dans un état qui fait que ce qui a été avoué auparavant est interdit ou illicite, et il est techniquement utilisé pour indiquer la condition dans laquelle le pèlerin est tenu de se mettre. Les actes ou les choses qui deviennent interdits dans l’état d’ihrām sont expliqués ici et dans les trois hadiths qui suivent. ↩︎
Ce hadith explique ce que le pèlerin ne doit pas porter lorsqu’il entre en état d’ihrām. Les hommes ne portaient que deux draps sans couture, un drap allant du nombril jusqu’en dessous des genoux (izār) et un drap qui couvre la partie supérieure du corps (ridā’), tandis que les femmes portaient leurs vêtements simples ordinaires. Wars est une plante avec laquelle on teint les vêtements. Les vêtements teints en rouge ou en jaune sont donc interdits. ↩︎
Bukhārī explique que 'Ā’ishah autorisait les pantalons seulement pour ceux qui conduisaient son chameau. Les pantalons sont autorisés quand un izār ne peut pas être obtenu (B. & M-Msh. 11:11). ↩︎
Talbīd est le fait de mettre sur la tête de la gomme ou quelque chose de gluant, afin que les cheveux deviennent compacts. Ceci est autorisé dans l’état d’ihrām, de peur que les cheveux ne deviennent ébouriffés ou poussiéreux. ↩︎
Quand les pèlerins atteignent les lieux mentionnés ou les lieux qui leur font face dans la mer, ils entrent en état d’ihrām. Un tel endroit est appelé miqāt, un endroit désigné, ou muhill, le lieu où l’on élève la voix avec labbaika. ↩︎
Labbaika (de labb-un, obéir ou servir) signifie, je suis à ton service ou attends avec l’intention de t’obéir, ou je suis à ton service, ou je suis en ta présence, à maintes reprises (LL.) Ce sont les mots souvent répétés du pèlerin lorsqu’il entre en état d’ihrām. ↩︎
Ce hadith montre que les hommes et les femmes accomplissaient ensemble les différents actes de dévotion, seules les femmes ne se mêlaient pas aux hommes, tout comme dans la prière dans les mosquées elles formaient des rangs séparés. Il montre en outre qu’un changement était déjà en cours par rapport à la simplicité du temps du Saint Prophète, et déjà les hommes pensaient à imposer des mesures plus strictes pour l’isolement des femmes et restreindre leur liberté. En fait, c’était une conséquence nécessaire de la facilité dont les musulmans ont commencé à profiter en raison de leurs conquêtes. ↩︎
La Ka’bah a quatre angles (arkān, singulier rukn): la Pierre Noire appelée ici al-Rukn, l’Angle, mais généralement connue sous le nom d’al-hajar al-aswad ou la Pierre Noire, et les angles du côté du Yémen sont connus sous le nom d’angles Yamānī; les deux autres étant le Shāmī (du côté de la Syrie) et l’Irāqī (du côté de la Mésopotamie). Le circuit commence à la Pierre Noire qui est la pierre angulaire de la Ka’bah - elle est souvent appelée al-Rukn ou l’Angle. Les autres angles peuvent également être embrassés, mais le baiser de la Pierre Noire, la pierre angulaire de la Ka’bah, est l’un des principaux traits du pèlerinage. Jésus-Christ faisait référence à cette même pierre lorsqu’il a dit: « La pierre qu’ont rejetée les constructeurs, celle-là même est devenue la tête de l’angle » (Matthieu 21:42). C’est en fait un emblème, un signe, qu’une partie de la progéniture d’Abraham, d’Ismaël et de ses descendants, qui fut rejetée par les Israélites, devait devenir la pierre angulaire du Royaume de Dieu. Qu’il n’y ait aucune idée du tout d’un honneur divin rendu à la Pierre Noire en l’embrassant, est démontré par les deux hadith suivants. Voir aussi B. 25 : 58. ↩︎
Les coins Shāmī et 'Irāqī. Cela montre que les quatre coins ont été embrassés. ↩︎
Le tawāf est comparé à la prière pour montrer que l’esprit doit être entièrement absorbé par l’idée de la présence divine. Cette comparaison attire en outre l’attention sur le fait que la pureté extérieure est aussi nécessaire dans le tawāf que dans la prière. ↩︎
Safā et Marwah sont deux petites collines près de la Mecque. Cet acte de dévotion du Hajj est appelé sa’y. La course entre Safā et Marwah, est effectuée sept fois (B. 25:79.) Les limites sont indiquées par deux minarets. Dans le cas de la 'umrah, le pèlerin sort de l’état d’ihrām avec le sa’y. ↩︎
Tarwiyah signifie arroser ou étancher la soif, et le 8 Dhu-l-Hijjah est appelé ainsi parce que ce jour-là les pèlerins s’approvisionnent en eau pour les jours suivants qui doivent être passés à Minā et 'Arafat. Le hajj proprement dit p. 246 commence donc le 8 Dhu-l-Hijjah et les pèlerins qui sortent de l’état d’ihrām en accomplissant la 'umrah, entrent en ihrām pour le hajj à cette date. ↩︎
'Arafah est le neuvième jour de Dhu-l-Hijjah. Les pèlerins restent à Minā le 8, et le neuvième ils se rendent à 'Arafāt à environ neuf miles de la Mecque. 'Arafah est dérivé de 'arf qui signifie connaissance. ↩︎
Minā est quitté à midi le 9, et les prières de Zuhr et 'Asr sont combinées à 'Arafāt où les pèlerins restent jusqu’au coucher du soleil. ↩︎
Après le retour d’Arafat, on passe la nuit à Muzdalifah, appelée aussi Jam’, où l’on fait les prières du Maghrib et d’Ishâ, puis la prière du matin à une heure très matinale. La partie surérogatoire ou sunnah est supprimée lorsque les prières sont combinées. ↩︎
Ceci est appelé le tawāf al-ifādzah, c’est-à-dire, le tawāf après le retour de 'Arafāt. ↩︎
Ainsi, la chair des animaux sacrifiés peut même être séchée et conservée pour être utilisée quand on le souhaite. ↩︎
Le rasage des têtes ou la coupe des cheveux est un signe que l’état d’ihrām est terminé. ↩︎
Les jours de Minā sont le dixième de Dhu-l-Hijjah et les deux ou trois jours suivants, ces derniers étant appelés ayyām al-tashriq. ↩︎
Le fait de jeter des pierres est décrit en détail dans B. 25:142. C’était un rappel du combat spirituel que l’homme doit être prêt à mener contre le mal. Le fait de jeter des pierres enseigne la leçon que l’homme doit apprendre à haïr le mal et qu’il doit essayer de tenir le diable à portée de pierre. ↩︎
Muhassab est à Minā. Le tawāf dont il est question ici est appelé le tawāf al-wadā’ ou le tawāf de départ de la Mecque. ↩︎
Les avantages matériels peuvent ainsi être combinés avec la grande leçon spirituelle apprise lors du Hajj. ↩︎