Au nom du Dieu miséricordieux et compatissant.
À l’aube et dix nuits [1] !
Et le simple et le double !
Et la nuit où il continue son voyage !
Y a-t-il là un serment pour un homme sensé ?
[5] N’as-tu pas vu ce que ton Seigneur a fait avec ‘Âd, avec Iram, les colonnes [2], telle qu’il n’en a pas été créée sur terre ?
[p. 331]
Et les Thamûd lorsqu’ils taillaient les pierres dans la vallée ?
Et Pharaon des pieux [3] ?
[10] Qui se livraient à des exactions sur terre, et y multipliaient les méfaits. Et ton Seigneur a fait déferler sur eux le fléau du châtiment.
Certes, ton Seigneur est sur une tour de guet. Et quant à l’homme, chaque fois que son Seigneur l’éprouve, l’honore et lui accorde une faveur, alors [15] il dit : « Mon Seigneur m’a honoré » ; mais chaque fois qu’il l’éprouve et lui distribue sa subsistance, alors il dit : « Mon Seigneur me méprise » !
Mais vous n’honorez pas l’orphelin, et vous ne vous exhortez pas les uns les autres à nourrir les pauvres, [20] et vous dévorez l’héritage (des faibles) d’une dévoration générale [4], et vous aimez la richesse d’un amour complet !
Non, quand la terre sera écrasée en morceaux et que ton Seigneur viendra avec les anges, rang après rang, et que l’enfer sera amené ce jour-là, ce jour-là l’homme sera rappelé à l’ordre ! Mais comment lui sera-t-il rappelé ?
[25] Il dira : « Si seulement j’avais envoyé quelque chose en avant pour ma vie ! »
Mais en ce jour-là, personne ne sera tourmenté comme lui, et personne ne sera lié comme lui par des liens.
Ô toi, âme réconfortée, retourne à ton Seigneur, satisfaite et bien agrée !
Et entre parmi mes serviteurs, [30] et entre dans mon Paradis !
330:2 Les dix premières nuits des mois sacrés de DHu ’l He_g__g_eh. ↩︎
330:3 Sheddâd, fils de ‘Âd, aurait ordonné la construction d’un paradis terrestre dans le désert d’Aden, prétendument en rivalité avec le paradis céleste, et l’aurait appelé Irem, du nom de son arrière-grand-père Irem (Aram). En allant en prendre possession, lui et tout son peuple furent frappés à mort par un bruit venu du ciel, et le paradis disparut. Certains voyageurs arabes auraient rencontré ce jardin mystérieux. ↩︎
331:2 Cf. Partie I, p. 72, note 1. ↩︎