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1. Le monde a été créé par dix paroles. Et qu’apprend-on de cela ? N’aurait-il pas pu être créé par une seule parole ? Mais c’était afin de se venger des méchants qui détruisent le monde créé par dix paroles, et pour récompenser les justes qui maintiennent le monde créé par dix paroles.
2. Dix générations furent là depuis Adam jusqu’à Noé, pour montrer combien grande était sa patience ; car toutes les générations le provoquèrent, jusqu’à ce qu’il fasse venir le déluge sur elles.
3. Il y eut dix générations depuis Noé jusqu’à Abraham, pour montrer combien était grande sa patience; car toutes les générations l’irritaient, jusqu’à ce qu’Abraham, notre père, vînt et reçut la récompense de toutes.
4. Abraham, notre père, fut tenté par dix tentations, [ p. 81 ], et il résista à toutes, afin de montrer combien était grand l’amour d’Abraham, notre père.
5. Dix miracles ont été accomplis pour nos pères en Égypte, et dix près de la mer.
6. Dix plaies sont venues du Saint, béni soit-Il, sur les Égyptiens en Égypte, et dix sur la mer.
7. Nos pères ont tenté Dieu par dix tentations dans le désert, car il est dit : Ils m’ont déjà tenté dix fois, et ils n’ont pas écouté ma voix (Nombres xiv. 22).
8. Dix miracles furent accomplis dans le sanctuaire. Aucune femme ne fit d’avorton à cause de l’odeur de la sainte viande ; et la sainte viande ne sentit jamais mauvais ; et aucune impureté n’atteignit le souverain sacrificateur le jour de l’Expiation ; et aucune mouche ne fut vue dans l’abattoir ; et aucun défaut ne fut trouvé dans la gerbe, ni dans les deux pains, ni dans les pains de proposition ; et _[ p. 83 ] les pluies n’éteignirent pas le bûcher ; et le vent ne prévalut pas contre la colonne de fumée ; ils se tenaient serrés et courbés à l’aise ; et serpent et scorpion ne firent aucun mal à Jérusalem ; et aucun homme ne dit à son prochain : L’endroit est trop étroit pour que je puisse passer la nuit à Jérusalem.
9. Dix choses furent créées entre les soleils. La bouche de la terre ; l’ouverture du puits ; la bouche de l’âne ; l’arc (Gen. lx. 13) ; la manne ; la verge (une verge de pouvoir donnée à Adam, transmise à Joseph et finalement à Pharaon ; Moïse seul pouvait en lire les lettres ); le ver shamir (un ver magique que Moïse utilisait pour graver les tables de la loi et fendre les pierres ); le caractère ; l’écriture ; et les tables. Certains disent que les esprits aussi ; et le sépulcre de Moïse (Deut. xxxiv. 6) ; et le bélier d’Abraham, notre père (Gen. xxii. 13). Et certains disent aussi des pinces, faites avec des pinces.
10. Sept choses sont dans une motte de terre, et sept dans un homme sage. L’homme sage ne parle pas devant quelqu’un qui est plus sage que lui ; il n’interrompt pas les paroles de son compagnon ; il ne se hâte pas de répondre ; il demande selon le canon et répond au point ; il parle d’abord de la première chose, puis de la dernière ; de ce qu’il n’a pas entendu, il dit : « Je n’ai pas entendu » ; et il reconnaît la vérité. Et leurs contraires sont dans la motte de terre. [ p. 87 ] 11. Sept sortes de châtiments surviennent à cause de sept transgressions principales. Quand certains hommes paient la dîme et d’autres ne la paient pas, la disette due à la sécheresse survient : certains ont faim, d’autres sont rassasiés. Quand ils n’ont pas payé la dîme du tout, la disette due au tumulte et à la sécheresse survient. Et quand ils n’ont pas offert le gâteau, une disette mortelle survient. [ p. 88 ] 12. La peste entre dans le monde pour les crimes capitaux mentionnés dans la Thorah, qui ne sont pas portés devant le tribunal ; et pour les fruits de la septième année.
13. L’épée vient sur le monde pour supprimer le jugement, pour pervertir le jugement et pour expliquer la Thorah non selon le canon.
14. Des bêtes nuisibles viennent dans le monde à cause de vains jurons et pour profaner le NOM.
La captivité vient sur le monde à cause des cultes étrangers, de l’inceste, de l’effusion de sang et du refus de libérer le pays.
15. La peste croît à quatre saisons : la quatrième année ; la septième année ; à la fin de la septième année ; et à la fin de la fête de chaque année. La quatrième année, à cause de la dîme des pauvres, la troisième année ; la septième année, à cause de la dîme des pauvres, la sixième année ; et à la fin de la septième année, à cause des fruits de la septième année ; et à la fin de la fête de chaque année, à cause des largesses des pauvres.
16. Il y a quatre caractères chez les hommes. Celui qui dit : [ p. 90 ] Le mien est à moi, et le tien est à toi, est un caractère indifférent ; mais certains disent : C’est le caractère de Sodome : (celui qui dit) Le mien est à toi, et le tien est à moi, est 'am ha-areç : Le mien et le tien sont à toi, pieux ; Le tien et le mien sont à moi, méchant.
17. Il y a quatre caractères dans les dispositions. Facilement irrité et facilement apaisé, son gain est annulé par sa perte ; difficile à provoquer et difficile à apaiser, sa perte est annulée par son gain ; difficile à provoquer et facilement apaisé, pieux ; facilement irrité et difficile à apaiser, méchant.
18. Il y a quatre caractères chez les érudits. Vite à entendre et vite à oublier, son gain est annulé par sa perte ; lent à entendre et lent à oublier, sa perte est annulée par son gain ; rapide à entendre et lent à oublier, est sage ; lent à entendre et vite à oublier, c’est un sort maléfique.
19. Il y a quatre caractères chez les donneurs d’aumônes. Celui qui est disposé à donner, mais non pas pour que les autres donnent, a un mauvais œil sur les biens d’autrui ; celui qui veut donner et laisse les autres donner, est pieux ; celui qui ne veut pas donner et ne laisse pas les autres donner, est méchant.
20. Il y a quatre caractères chez les étudiants. Celui qui va et ne pratique pas, la récompense de sa venue est entre ses mains ; celui qui pratique et ne va pas, la récompense de sa pratique est entre ses mains ; celui qui va et pratique est pieux ; celui qui ne va pas et ne pratique pas est méchant.
21. Il y a quatre caractères chez ceux qui sont assis sous les sages : une éponge ; un entonnoir ; une passoire ; et un tamis. Une [ p. 92 ] éponge, qui aspire tout ; un entonnoir, qui fait entrer ici et qui fait sortir là ; une passoire, qui fait sortir le vin et retient la lie ; un tamis, qui fait sortir le têtard et retient la farine.
22. Tout amour qui dépend de quelque chose, lorsque la chose cesse, l’amour cesse ; et celui qui ne dépend de rien, ne cesse pas pour toujours.
23. Quel est l’amour qui dépend de quelque chose ? L’amour d’Amnon et de Thamar ; Et celui qui ne dépend de rien ? C’est l’amour de David et de Jonathan. [ p. 93 ] 24. Toute opposition au nom du ciel finira par être établie ; et ce qui n’est pas au nom du ciel ne finira pas par être établi.
25. Quelle est la contradiction qui est en faveur du nom du Ciel ? La contradiction de Shammaï et de Hillel. Et celle qui n’est pas en faveur du nom du Ciel ? C’est la contradiction de Qorah.
26. Celui qui fait justice à la multitude, le péché ne prévaut pas sur lui ; et celui qui fait pécher la multitude, ne lui donne pas la faculté de se repentir.
27. Moïse était juste, et il a justifié la multitude, et la justice de la multitude a été imposée sur lui, car il est dit : Il a exécuté la justice de l’Éternel et ses jugements, AVEC Israël (Deut. xxxiii. 21).
Jérobéam pécha et fit pécher beaucoup d’autres, et le péché de beaucoup d’autres fut mis sur lui, car il est dit : À cause des péchés de Jérobéam qui pécha et fit pécher Israël (I Rois XIV. 16, etc.).
28. En celui qui a trois choses, il est disciple d’Abraham; et trois (autres) choses, il est disciple de Bileam.
29. Un œil bon, une âme humble et un esprit humble (appartiennent au) disciple d’Abraham ; un œil mauvais, une âme enflée d’orgueil et un esprit hautain, au disciple de Bileam. Et quelle différence y a-t-il entre les disciples d’Abraham et les disciples de Bileam ? Les disciples de Bileam descendent en Géhenne, car il est dit : « Mais toi, ô Dieu, tu les feras descendre dans la fosse de la destruction » (Ps. lv. 24), mais les disciples d’Abraham héritent du jardin d’Éden, car il est dit : « Afin que je fasse hériter de la SUBSTANCE à ceux qui m’aiment ; et je remplirai leurs trésors » (Prov. viii. 21).
30. R. Jehudah ben Thema dit : Sois hardi comme un léopard, rapide comme un aigle, léger comme un cerf et fort comme un lion, pour faire la volonté de ton Père qui est dans les cieux. [ p. 96 ] 31. Il avait coutume de dire : Que les visages audacieux aillent à la Géhenne, et les visages honteux au jardin d’Éden. Qu’il te soit agréable, Seigneur, notre Dieu et Dieu de nos pères, que ta ville soit rebâtie de nos jours, et que tu nous donnes notre part dans ta Thorah.
32. Ben Bag-bag dit : Tourne-le, et encore tourne-le ; car tout y est, et ton tout y est ; et ne t’en détourne pas, car tu ne peux avoir de plus grande excellence que celle-ci. [ p. 97 ] 33. Ben He-he dit : Selon le travail est la récompense.
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Il avait l’habitude de dire : À cinq ans, l’Écriture ; à dix ans, la Mishna ; à treize ans, les Commandements ; à quinze, le Thalmud ; à dix-huit ans, les noces ; à vingt ans, les occupations ; à trente ans, la force ; à quarante ans, le discernement ; à cinquante ans, le conseil ; à soixante ans, l’âge ; à soixante-dix ans, la chenapanage ; à quatre-vingts ans, la puissance : à quatre-vingt-dix ans, la décrépitude ; à cent ans, c’est comme s’il était mort, parti, et avait cessé de faire partie du monde.