1 À cette époque, un décret arriva d’Auguste, qui ordonnait qu’un recensement soit effectué dans tout le pays, et remettre à l’empereur les impôts dus au trésor, chacun devant payer annuellement une dîme calculée sur le statut nominatif des personnes appartenant à sa maison. Face à cela, Joseph décide de se présenter avec Marie au recensement, pour y être inscrit, ainsi que les autres personnes de sa famille. Et aussitôt il attela sa selle, et prépara tout ce qui était nécessaire à sa subsistance corporelle. Joseph, emmenant avec lui son plus jeune fils, plaça Marie sur l’âne et ils partirent ensemble en suivant la route qui mène au sud.
2 Et lorsqu’ils furent à quinze stades de Nazareth, soit neuf milles, Joseph regarda Marie et vit que son le visage était altéré, sombre et mélancolique. Il pensa : elle est enceinte, et à cause de sa grossesse, elle ne peut pas bien se tenir sur son cheval. Et il demanda à Marie : Pourquoi ton âme est-elle triste et troublée ? Et Marie répondit : Comment pourrais-je être heureuse, me trouvant, comme je le suis, enceinte et ne sachant pas où je vais ? Joseph dit : Tu as raison, Marie. Mais béni soit le Seigneur Dieu d’Israël, qui nous a délivrés de la calomnie et du dénigrement des hommes. Et Marie répondit : Ne t’ai-je pas dit il y a quelque temps, dans l’espoir que tu me croirais, que je n’avais conscience d’aucune faute, et que tu me jugeais avec une insouciante légèreté, malgré mon innocence ? Mais le Seigneur de toutes choses est celui qui m’a délivré des dangers mortels.
3 Et, après avoir marché une heure, Joseph regarda de nouveau Marie, et vit avec joie qu’elle était tremblante. avec joie. Et María l’interrogea : Pourquoi me regardes-tu et pourquoi insistes-tu pour me le demander ? José a dit : C’est juste que j’admire les changements sur ton visage, parfois triste et parfois heureux. Marie dit : Je m’exalte de joie, car Dieu m’a préservé des embuscades de l’ennemi. Mais je veux, pour votre instruction, vous révéler quelque chose de nouveau. Joseph dit : Voyons. Marie dit : Je suis heureuse et je suis triste, car je vois deux armées composées de nombreux bataillons : un à droite et un à gauche. Les soldats de celui de droite paraissent heureux, et ceux de celui de gauche paraissent tristes.
4 Quand Joseph entendit cela, il fut étonné, et, plongé dans la réflexion, il se dit : Qu’est-ce que cela une vision étrange, ça veut dire ? ? Et, au même instant, un ange s’adressa à Marie et lui dit : Réjouis-toi, vierge et servante du Seigneur. Voyez-vous le signe qui est apparu ? Marie a dit : Oui. L’ange dit : Aujourd’hui, les douleurs de ta libération sont proches. Les troupes que vous voyez à droite sont constituées de toutes les multitudes de l’armée des anges incorporels, qui observent et attendent votre sainte naissance, pour aller adorer l’enfant nouveau-né, fils du roi divin et souverain d’Israël. Les troupes que vous voyez à gauche sont les bataillons rassemblés de la légion des démons vêtus de noir, qui attendent l’événement avec une grande confusion, car ils vont être vaincus. Et, ayant entendu ces paroles de l’ange, Joseph et Marie furent consolés et ils donnèrent de vifs actes de grâce à Dieu.
5 Et ils marchèrent donc, par une froide journée d’hiver, le 21 du mois de Tébéth, qui est le 6 janvier. Et lorsqu’ils arrivèrent à un passage désert, qui était autrefois la ville royale appelée Bethléem, à la sixième heure du jour, qui était un jeudi, Marie dit à Joseph : Fais-moi descendre de l’âne, car l’enfant me fait souffrir. . Et José s’écria : Oh, quelle noire chance est pour moi ! Voici, ma femme va accoucher, non dans un lieu habité, mais dans un lieu désert et inculte, où il n’y a pas d’auberge. Où vais-je aller alors ? Où la conduirai-je pour qu’elle se repose ? Il n’y a pas ici de maison, pas d’abri avec un toit sous lequel je puisse cacher sa nudité.
6 Après avoir beaucoup cherché, Joseph trouva une très grande grotte, dans laquelle vivaient et travaillaient des bergers et des bergers. Dans les environs, ils rassemblaient et enfermaient leurs troupeaux et leur bétail la nuit. Là, ils avaient aménagé une mangeoire pour l’étable où ils nourrissaient leurs animaux. Mais à cette époque, parce que c’était un hiver rigoureux, les bergers et les bergers n’étaient pas dans la grotte.
7 Joseph conduisit Marie vers elle. Il la fit entrer et plaça son fils Joseph près de la Vierge, sur le seuil de l’entrée. Et il partit à la recherche d’une sage-femme.
8 Et pendant qu’il marchait, il vit que la terre s’était élevée et que le ciel était descendu, et il leva il lève les mains. mains, comme pour toucher le point de rencontre de la terre et du ciel. Et il observait, autour de lui, que les éléments paraissaient ternes et comme à l’état brut. Les vents, immobiles, avaient suspendu leur course, et les oiseaux avaient arrêté leur vol. Et, regardant par terre, il aperçut une jarre neuve, près de laquelle un potier pétrissait de l’argile, faisant le geste de joindre ses deux mains, qui ne se rejoignaient pas. Tous les autres êtres avaient les yeux fixés vers le haut. Il aperçut aussi des troupeaux qu’un berger conduisait, mais qui ne marchaient pas. Le berger brandissait son bâton, mais il ne pouvait pas frapper les béliers, mais sa main restait tendue et levée vers le haut. Un torrent déferlait dans un ravin, et quelques chameaux qui passaient avaient posé leurs lèvres au bord du ravin, mais ils ne mangeaient pas. Ainsi, au moment de la naissance de la Sainte Vierge, tout restait comme figé dans son attitude.
9 En regardant plus loin, Joseph aperçut une femme venant de la montagne, dont les épaules étaient couvertes d’une longue robe. . Et il alla à sa rencontre, et ils se saluèrent. Et Joseph demanda : D’où viens-tu et où vas-tu, femme ? Et elle répondit : Et qu’est-ce que tu cherches, pour que tu m’interroges ainsi ? Joseph dit : Je cherche une sage-femme hébraïque. La femme dit : Qui est celle qui a accouché dans la grotte ? Joseph dit : C’est Marie, qui a été élevée dans le temple, et que les prêtres et tout le peuple m’ont accordée en mariage. Mais elle n’est pas ma femme selon la chair, parce qu’elle a conçu du Saint-Esprit. La femme dit : Elle va bien, mais dis-moi où elle est. Joseph dit : Viens et vois.
10 Et, pendant qu’ils marchaient, Joseph demanda à la femme : Je te remercierai si tu me donnes ton nom. Et la femme répondit : Pourquoi veux-tu connaître mon nom ? Je suis Ève, la première mère de tous ceux qui sont nés, et je suis venue voir de mes propres yeux ma rédemption qui vient de s’accomplir. Et quand Joseph entendit cela, il fut étonné des merveilles dont il avait été témoin et du fait qu’ils ne se laissaient pas errer.
11 Ayant atteint la caverne, ils s’arrêtèrent à quelque distance de l’entrée. Et tout à coup ils virent que la voûte du ciel s’ouvrait, et qu’un éclat vif se répandait de haut en bas. Une colonne de vapeur brûlante s’élevait au-dessus de la caverne, et un nuage lumineux la recouvrait. Et on entendait le chœur des êtres incorporels, anges sublimes et esprits célestes qui, chantant leurs chants, faisaient résonner sans cesse leurs voix et glorifiaient le Très-Haut.