© 2009 Chris Ragetly
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L'invité : Association Urantia Chilienne | Le Lien Urantien — Numéro 47 — Été 2009 — Table des matières | Rencontre du 21.02.09 |
La mota est la technique du niveau morontiel… L’approche morontielle aplanit toutes les divergences entre les découvertes des sciences physiques et le fonctionnement de l’esprit de religion… La mota est une sensibilité à la réalité supramatérielle qui commence à compenser une croissance incomplète ; elle a pour substance la connaissance-raison et pour essence la foi-clairvoyance. La mota est une réconciliation superphilosophique des perceptions divergentes de la réalité (LU 103:6.7)
Nous pouvons en inférer que la mota morontielle s’exprime sur les niveaux morontiels et spirituels, tels que nous pouvons les comprendre, et qui se traduit sur les niveaux morontiels par une sensibilité à la réalité supramatérielle, par une nature connaissance-raison et une essence foi-clairvoyance.
La réalité supramatérielle concerne sans doute toutes les choses vivantes (végétales, et animales) qui vivent sur le plan morontiel, comme la nourriture morontielle végétale dont nous nous servirons pour notre alimentation sur les mondes morontiels de notre système local.
La mota est la sagesse morontielle. (LU 45:7.6) Sur ce niveau elle est la connaissance-raison. Nous pouvons imaginer assez bien la signification du mot « connaissance-raison », car même ici sur Urantia, le fait de comprendre pleinement la signification de notre parenté avec le Père Universel nous rapproche de ce niveau. L’âme est la seule réalité morontielle de l’homme sur Urantia, elle fonctionne indépendamment de notre conscience humaine, mais elle est dirigée par notre Moniteur de Mystère, qui en a en quelque sorte la garde. Nous pouvons en déduire que notre âme fonctionne par la technique de la mota. Suivant le niveau d’évolution de notre âme, nous aurons plus ou moins de facilité à nous familiariser avec cette technique lorsque nous nous retrouverons sur les rivages du premier monde des maisons.
La foi-clairvoyance est cette réalité comprise par l’homme, à la fois par son mental et par le fonctionnement inconscient de son âme morontielle. Mais le fait de comprendre ou d’essayer de comprendre ne signifie pas que l’homme en connaisse toutes les ramifications. Notre mental connaît grâce à la révélation, l’existence de la mota et de ses différentes approches des niveaux existants sur les mondes morontiels de notre univers local. Le niveau foiclairvoyance nous est sans doute révélé de temps en temps par notre Moniteur de Mystère, à l’occasion du temps que nous consacrons à l’adoration, par des éclairs spirituels soudains et magnifiques dont nous ne pouvons que regretter la fulgurance. Á ces occasions, nous ne pouvons que réfléchir au moment où nous serons capables de communiquer avec notre Moniteur lorsque nous aurons franchi le premier cercle psychique, mais cela ne sera pas une activité de la mota, simplement une action spirituelle de notre mental qui se familiarise avec la clairvoyance cosmique. (la mota et la clairvoyance cosmique sont deux choses séparées et différentes qui s’acquierent séparément).
Les plans inférieurs de la mota morontielle sont directement contigus aux niveaux supérieurs de la philosophie humaine. Sur le premier monde des maisons, on a coutume d’enseigner les étudiants retardataires par la technique des parallèles, c’est-à-dire que, dans une colonne, on présente les concepts élémentaires de signification mota, et, dans la colonne opposée, on cite des considérations analogues de philosophie humaine. (LU 48:7.1)
Il est vraisemblable que nous serons des étudiants retardataires sur le premier monde des maisons, autrement, l’auteur, un Archange de Nébadon, ne nous aurait pas fait part de ces révélations.
Voici ce qu’a à dire cet Archange de Nébadon : Il y a peu de temps, pendant que j’exécutais une mission sur le premier monde des maisons de Satania, j’eus l’occasion d’observer cette méthode d’enseignement. Bien que je n’aie pas le droit de vous exposer le contenu en mota de la leçon, j’ai la permission de reproduire les vingt-huit citations de philosophie humaine que l’instructeur de la morontia employait comme matériaux explicatifs pour aider les nouveaux arrivés sur les mondes des maisons dans leurs premiers efforts pour saisir le sens et la signification de la mota. Voici quels étaient ces exemples de philosophie humaine : LU 48:7.2
1. Une démonstration d’habileté spécialisée ne signifie pas que l’on possède la capacité spirituelle. L’ingéniosité n’est pas un substitut du vrai caractère. (LU 48:7.2)
Même sur le plan intellectuel, l’habileté spécialisée ne signifie pas non plus que l’on possède une capacité mentale spéciale et encore bien moins une capacité spirituelle.
Un individu peut être ingénieux en préparant une mauvaise action. Le vrai caractère se bâtit avec l’étude qui devient volontaire, le service désintéressé qui devient naturel et l’adoration qui devient spontanée. (LU 47:7.5) Aux époques d’éthique et de spiritualité, et sous l’influence spirituelle de ces âges, le caractère humain passe par des transformations prodigieuses et subit un développement phénoménal. (LU 52:5.8)
2. Rares sont les personnes qui vivent à la hauteur de la foi qu’elles possèdent réellement. La peur irraisonnée est une fraude intellectuelle maitresse pratiquée sur l’âme mortelle en évolution.
C’est en effet une peur irraisonnée qui empêche le mortel de vivre à la hauteur de la foi qu’il possède réellement. Cette peur peut être inconsciente ou consciente, mais, elle est toujours une sorte de lâcheté mentale. La foi et la religion sont tout à fait capables d’éradiquer cette lâcheté. Le fait de se rendre vraiment compte de notre filiation avec le Père Éternel est la garantie de l’abandon de toute lâcheté mentale. Le Moniteur de Mystère est là pour justifier cette filiation et nous sortir de ces idées intellectuelles primitives qui embrument notre âme en évolution.
3. Les capacités inhérentes ne peuvent pas être dépassées; une pinte ne peut jamais contenir un litre. Il est impossible d’introduire mécaniquement un concept spirituel dans le moule de la mémoire matérielle.
Avant d’atteindre un niveau spirituel un concept doit d’abord être accepté comme valable par le Moniteur de Mystère, qui spiritualisera ce concept, qui pourra alors être préservé dans la mémoire morontielle de l’âme en évolution. Par exemple, toute rencontre avec une autre personne, est considérée comme une valeur-concept digne d’être spiritualisée ; et c’est ainsi que nous nous souviendrons des personnes que nous avions rencontré sur Urantia, lorsque nous nous retrouverons sur les mondes des maisons.
4. Rares sont les mortels qui osent jamais retirer la totalité de leurs crédits de personnalité établis par les ministères conjugués de la nature et de la grâce. La plupart des âmes appauvries sont vraiment riches, mais elles refusent de le croire.
Je crois qu’il faut comprendre par « ministères de la nature et de la grâce », les fonctions qui nous sont offertes par la nature, par exemple notre corps, notre mental, d’une part, et d’autre part, les ministères des anges gardiens, Moniteurs de Pensée, l’Esprit de Vérité, etc. Il est exact que beaucoup d’entre nous négligeons ces ministères, (surtout en ce qui concerne les ministères de la grâce) car nous refusons de croire qu’ils existent, et pourtant, nous avons tous accès à ces dons, que nous soyons riches ou pauvres, instruits ou illettrés, noirs, blancs, jaunes ou rouges, monothéistes, polythéistes ou athées.
5. Les difficultés peuvent défier la médiocrité et vaincre les craintifs, mais elles ne font que stimuler les enfants des Très Hauts.
Remarquons que les mortels sont appelés les enfants des Très Hauts. Nous sommes en effet sous la surveillance immédiate des Fils Vorondadeks, qui ont parfois pris les rênes du pouvoir sur Urantia.
Rien de tel que de se trouver face à une difficulté pour aiguiser notre sens de l’improvisation, de l’adaptation et de la réalisation. Si nous laissons passer une occasion de vaincre une difficulté ou un obstacle, nous nous rendons compte après coup qu’une expérience nous a passée sous le nez, et qu’il est trop tard pour revenir en arrière.
6. Jouir de privilèges sans en abuser, disposer de la liberté sans licence, posséder le pouvoir en refusant fermement de l’utiliser pour des ambitions personnelles — tels sont les indices d’une haute civilisation.
Ceci doit être le but de tous les urantiens. Mais d’abord, ils doivent bien se rendre compte de ce que signifie le terme « haute civilisation ». Pour le moment, il semble que le fait de jouir des privilèges et d’en abuser, soit le but de beaucoup de mortels, ainsi que de disposer de liberté avec licence et de posséder le pouvoir pour des ambitions personnelles. Pour le moment, les indices d’une haute civilisation ne sont guère perceptibles sur Urantia. Mais, n’oublions pas qu’en plus d’être affligés d’une rébellion planétaire et d’une faute adamique, nous sommes une planète qui n’en est qu’à ses débuts dans l’évolution humaine.
7. Les accidents imprévus et inexplicables ne se produisent pas dans le cosmos. Les êtres célestes ne portent pas non plus assistance à une créature inférieure qui refuse d’agir selon les lumières qu’elle possède sur la vérité.
La première phrase concerne toutes sortes de réalités, qu’elles soient choses, significations, valeurs ou personnalités. Autrement dit, une personnalité qui refuse d’agir selon les instructions ou conseils qui lui ont été donnés par ses supérieurs, ne sera pas aidée. Nous trouvons une bonne illustration de cet état de fait dans la faute d’Adam et Ève lorsqu’ils ont demandé des conseils aux Melchizédeks qui ont refusé de les aider. Adam et Ève avaient déjà reçu des instructions, ils devaient s’en tenir à celles-ci.
8. L’effort ne produit pas toujours de la joie, mais il n’est pas de bonheur sans effort intelligent.
La plupart des efforts menés à bien procure de la joie. Même en accomplissant un effort intelligent nous ressentons du bonheur, ne serait-ce qu’en imaginant par avance le résultat de cet effort. Mais éprouver du bonheur par lui-même ne se peut pas. On éprouve du bonheur à cause d’une chose accomplie. Ne pas confondre la plénitude de la félicité que l’on éprouve dans l’adoration, avec la joie que procure l’effort.
9. L’action fait acquérir la force. La modération s’épanouit en charme.
Il s’agit ici de force de caractère, de force morale et non uniquement de force physique. Cette force s’applique aussi bien sur les niveaux matériels que morontiels et spirituels. Il en est de même pour la modération. Le charme est une qualité qui fait qu’une personne qui en est dotée attire vers elle les personnalités qui entrent en son contact. Jésus en est l’illustration parfaite.
10. La droiture frappe les cordes harmonieuses de la vérité, et la mélodie vibre dans tout le cosmos, allant jusqu’à reconnaître l’Infini.
Il ne peut y avoir de droiture sans vérité, et lorsque la droiture s’appuie, se conjugue et s’unit à la vérité, il se produit une sorte de mélodie morontielle ou spirituelle qui se répercute dans tout le cosmos, à tel point que toute personnalité de bon aloi en ressent les effets et en bénéficie. Cette mélodie vibre et se transmet dans toute la hiérarchie du cosmos, même d’Urantia jusqu’au Père Universel, si cette droiture représente une valeur digne d’y être transmise.
11. Les faibles se complaisent à des résolutions, mais les forts agissent. La vie n’est que le travail d’un jour — exécutez-le bien. L’acte est à nous, ses conséquences appartiennent à Dieu.
L’action transforme un potentiel en réalité. Notre vie sur Urantia n’est en effet que le travail d’un jour si nous le comparons à la carrière sans fin qui nous attend, autant en tirer le maximum. C’est bien nous qui sommes responsables de nos actes, et nous devons répondre de leurs conséquences devant Dieu.
12. Dans le cosmos, la plus grande affliction est de n’avoir jamais été affligé. Les mortels n’apprennent la sagesse qu’en subissant des tribulations.
Cette maxime se vérifie constamment au cours de notre vie terrestre, et sans doute elle se vérifiera plus tard au cours de notre carrière vers le Paradis. Car ne nous imaginons pas que nous ne subirons pas de tribulations dans nos vies morontielles et spirituelles.
13. C’est dans l’isolement solitaire des profondeurs expérientielles que l’on discerne le mieux les étoiles, et non dans l’extase et l’illumination des sommets de montagne.
C’est au cours de nos dévotions, de nos prières, de notre adoration, que nous pratiquons le plus souvent en solitaire, que nous percevons le mieux la présence de notre Moniteur de Mystère et à travers lui la présence du Père Universel. C’est en solitaire que nous pouvons percevoir l’Esprit de Vérité et lui demander la bonne direction. C’est grâce à la solitude que nous nous rendons compte de notre statut de citoyen cosmique, du moins c’est ainsi que mon expérience personnelle le ressent. La prière et l’adoration de groupe n’ont jamais été mon fort, et c’est sans doute une lacune, il me faudra attendre les conseils des instructeurs des mondes des maisons pour que je puisse arriver à me sentir à l’aise dans ces dévotions de congrégation.
14. Stimulez l’appétit de vos associés pour la vérité. Ne donnez un conseil que si on vous le demande.
Jésus est le champion pour trouver les mots et la manière de stimuler l’appétit de recherche de la vérité parmi ses interlocuteurs. Combien de fois je me suis trouvé bouche cousue devant une personne, ne sachant pas quoi lui dire ! Me disant que tant qu’elle ne me demanderait rien je ne lui dirais rien ! Le secret est d’intéresser son interlocuteur à la recherche de la vérité. Mais ce n’est pas facile.
15. L’affectation est le ridicule effort des ignorants pour paraître sages, la tentative de l’âme stérile pour paraître riche.
Rien n’est plus gênant que suivre les efforts ridicules de certaines personnes qui veulent paraître sages et instruites et qui ne le sont pas. Gardons-nous de pérorer de peur d’être ridicules aux yeux de tous.
16. On ne peut percevoir la vérité spirituelle avant d’en éprouver l’expérience, et beaucoup de vérités ne sont réellement ressenties que dans l’adversité.
L’expérience est le maître mot de notre vie, et l’expérience finie est le niveau actuel de réalité où nous existons. Toute vérité que nous acquérons se fait le plus souvent par expérience, mais même lorsque la vérité nous est révélée, comme dans Le Livre d’Urantia, ces vérités ne sont valables que lorsque nous en faisons l’expérience personnelle, lorsque nous les mettons en pratique, et c’est souvent dans l’adversité. Laissons l’expérience nous enseigner la valeur de la méditation et le pouvoir de la réflexion intelligente.
(à suivre)
Chris Ragetly
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