© 2010 Chris Ragetly
© 2010 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
La fraternité selon la Téosophie | Le Lien Urantien — Numéro 53 — Hiver 2010 — Table des matières | Le Monde des Maisons |
Pouvons-nous nous considérer comme des ambassadeurs du royaume comme Jésus l’a annoncé aux douze après leur ordination?
Les douze étaient des apôtres, ils ont été spécifiquement ordonnés ambassadeurs par Jésus, même les disciples n’étaient pas des ambassadeurs. … Le Maître et ses apôtresdisciples continuèrent de cette simple façon jusqu’au dimanche 12 janvier de l’an 27, où il les réunit et leur conféra formellement l’ordination comme ambassadeurs du royaume et prédicateurs de sa bonne nouvelle. ( LU 138:10.11)
Jésus ne nous a pas conféré un tel honneur, nous pouvons tout juste nous considérer comme des mortels lecteurs de la cinquième révélation et à ce titre nous nous devons d’essayer de communiquer les enseignements du Livre d’Urantia à nos frères et sœurs chercheurs de vérité.
La première injonction de Jésus est : …« Quand vous trouverez certains de mes enfants dans la détresse, parlez-leur d’une manière encourageante en disant : « Heureux les pauvres en esprit, les humbles, car les trésors du royaume des cieux sont à eux.» Voici le développement de cette phrase : LU 140:5.7… Les pauvres en esprit recherchent des buts de richesse spirituelle — recherchent Dieu. De tels chercheurs de vérité n’ont pas besoin d’attendre leurs récompenses dans un lointain futur ; ils sont récompensés dès maintenant. Ils trouvent le royaume des cieux dans leur propre coeur et font l’expérience de ce bonheur dès maintenant. Faire l’expérience de trouver dans son cœur le royaume des cieux, et le faire trouver à un chercheur de vérité dès maintenant est la récompense immédiate que l’on peut connaître ici sur Urantia. C’est une satisfaction incomparable que d’annoncer cette révélation à un chercheur de vérité sincère, et nous sentons immédiatement cette satisfaction qui nous réchauffe le cæur.
« Heureux ceux qui ont faim et soif de droiture, car ils seront rassasiés. » Seuls ceux qui se sentent pauvres en esprit auront soif de droiture. Seuls les humbles recherchent la force divine et désirent ardemment le pouvoir spirituel. Celui qui a ressenti cette soif de droiture, s’est senti pauvre en esprit et a ardemment désiré être rassasié en pouvoir spirituel. C’est cette motivation qui lui donne cette curiosité spirituelle qui ne l’abandonne jamais. Se sentir pauvre en esprit est une constante qui ne nous quittera jamais, car nous serons toujours à la recherche du pouvoir spirituel que la foi en Dieu nous communique sans arrêt. Nous serons toujours étonnés de toujours trouver devant nous de nouvelles significations spirituelles venant de notre Père. LU 140:5.8
« Heureux les débonnaires, car ils hériteront de la terre. » La mansuétude authentique n’a aucun rapport avec la peur. Elle est plutôt une attitude de l’homme coopérant avec Dieu. « Que ta volonté soit faite. » Elle englobe la patience et la longanimité, et elle est motivée par une foi inébranlable en un univers amical obéissant à des lois. Elle domine toute tentation de se rebeller contre la gouverne divine. Jésus était le débonnaire idéal d’Urantia, et il hérita d’un vaste univers. LU 140:5.11
Essayons de définir les mots « débonnaire » et « longanimité». Pour le premier, c’est une bonté poussée à l’extrême et pour le second, c’est la patience avec laquelle on supporte les offenses, les fautes que l’on pourrait punir. Nous avons donc ici une mansuétude (douceur et indulgence), doublée d’une bonté poussée à l’extrême et accompagnée d’une patience qui permet de supporter les offenses et les fautes que l’on pourrait punir. C’est l’attitude de l’homme coopérant avec Dieu. C’est en effet une attitude qui ne peut être motivée que par une foi inébranlable en un univers amical dominé par un Père dont l’amour nous envahit et nous enveloppe. Encore une fois, l’exemple de Jésus nous démontre le débonnaire Urantien idéal.
Dans ces conditions, l’idée même de se rebeller contre la gouverne divine nous semble inconcevable, mais pour atteindre une telle attitude, il me semble qu’une expérience solide dans la pratique d’être débonnaire soit indispensable, et cela fait partie du secret de l’évolution et de la progression expérientielle finie.
« Heureux les affligés, car ils seront consolés. » Ce que l’on appelle le bon sens ou la meilleure logique ne suggèrerait jamais que le bonheur puisse dériver de l’affliction. Jésus ne se référait pas aux signes extérieurs ou ostentatoires d’affliction. Il faisait allusion à une attitude émotive de tendresse de coeur. C’est une grande erreur que d’enseigner aux garçons et aux jeunes hommes qu’il n’est pas viril de montrer de la tendresse ou de laisser voir qu’on éprouve des émotions ou des souffrances physiques. La compassion est un attribut méritoire aussi bien masculin que féminin. Il n’est pas nécessaire d’être insensible pour être viril ; c’est la mauvaise manière de créer des hommes courageux. Les grands hommes de ce monde n’ont pas eu peur de s’attrister. Moïse, l’affligé, était un plus grand homme que Samson ou Goliath. Moïse était un chef magnifique, mais il était aussi plein de mansuétude. Le fait d’être attentif et sensible aux besoins humains crée un bonheur authentique et durable ; en même temps, cette attitude bienveillante protège l’âme des influences destructives de la colère, de la haine et de la suspicion. LU 140:5.16
Ces attitudes émotives sont précieuses et indispensables pour comprendre et atteindre ce bonheur authentique, qui n’a rien à voir avec le bonheur purement matériel ou physique qui représente pour la plupart des mortels le but de leur vie. Lorsque nous éprouvons ce bonheur authentique, nous sentons en nous, dans notre cœur, une joie et une plénitude qui ne se trouve nulle part ailleurs. Ces moments nous sont précieux et renforcent à chaque fois notre motivation pour essayer de faire encore mieux la prochaine fois.
« Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde. » La miséricorde dénote icila hauteur, la profondeur et la largeur del’amitié la plus sincère — la bienveillance affectueuse. La miséricorde est parfois passive, mais ici elle est active et dynamique — la suprême qualité d’un père. Des parents aimants éprouvent peu de difficulté à absoudre leurs enfants, même à maintes reprises. Chez un enfant non gâté, le besoin de soulager la souffrance est naturel. Les enfants sont normalement bons et compatissants quand ils sont assez âgés pour apprécier les situations réelles. Expliquer à un enfant les raisons pour lesquelles on peut être miséricordieux d’une manière active et dynamique est sans aucun doute la manière la plus efficace pour qu’il puisse apprécier les situations réelles de la vie et les moyens pour les résoudre, car il aura été lui-même le point focal de cette miséricorde et son bénéficiaire. LU 140:5.17
« Heureux les pacificateurs, car ils seront appelés fils de Dieu. »Les auditeurs de Jésus souhaitaient ardemment un libérateur militaire, et non des pacificateurs. Mais la paix de Jésus n’est pas une sorte de pacifisme négatif. Confronté aux épreuves et aux persécutions, il disait: « Je vous laisse ma paix. » « Que votre coeur ne se trouble pas, et n’ayez point de crainte. »Voilà la paix qui empêche les conflits ruineux. La paix personnelle intègre la personnalité. La paix sociale empêche la peur, la convoitise et la colère. La paix politique empêche les antagonismes de race, les suspicions nationales et la guerre. La pacification est la cure de la méfiance et de la suspicion. La paix telle que Jésus la conçoit est une paix qui se manifeste sur des niveaux multiples, qu’elle soit personnelle, sociale ou politique. Autrement dit la paix doit être exercée sur le plan planétaire, et ce sont les pacificateurs qui en seront les initiateurs. LU 140:5.18
Chris Ragetly
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