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© 2022 Association Internationale Urantia (IUA)
Au lycée, j’aurais été élu « le plus susceptible de se porter volontaire pour un enlèvement par des extraterrestres ». Ainsi, j’ai été immédiatement intrigué par une publicité dans un magazine, que j’ai vue en 2009, pour quelque chose appelé Le Livre d’Urantia.
L’offre portait sur non pas un, mais deux exemplaires du livre, l’un indexé et l’autre non, et ils étaient gratuits. Qu’avais-je à perdre ? Bien sûr, il y avait la possibilité qu’avec les livres viennent quelques survivalistes pour m’emmener dans une commune de l’Idaho où je serais forcé d’amasser de l’eau, des fusils et des boîtes de conserve à l’épreuve de l’apocalypse, mais je soupçonnais que si quelqu’un se présentait avec mes livres, « il » ou « elle » viendrait de quelque part un peu au-delà de l’Idaho. Alors, j’ai fait le grand saut et je suis allé sur le site web qui présentait le livre.
Bientôt, une boîte est arrivée contenant deux exemplaires du Livre d’Urantia. La version non indexée comptait 2 097 pages ; la version indexée, présentée sous forme de deux colonnes, comptait 1 814 pages, suivies d’un index de 312 pages. Par conséquent, malgré la finesse du papier, chaque volume devait peser plusieurs livres, ce qui n’est pas vraiment une lecture légère dans tous les sens du terme.
Après avoir étudié la couverture et les jaquettes, j’ai décidé de lire la version indexée. J’ai peut-être pensé que le format à deux colonnes irait plus vite – ah ! – ou que ce serait génial d’avoir un index – un atout inestimable en effet, comme il s’est avéré – mais c’est vraiment le dos de la jaquette qui m’a convaincu de ce volume particulier, malgré la promesse que le texte des deux livres était identique.
Le Livre d’Urantia, m’informait-on, « présente des réponses complètes à des questions séculaires sur la nature et la personnalité de Dieu, la vie et les enseignements de Jésus, la relation entre la science et la religion, la vie spirituelle et bien plus encore. Il fournit des descriptions détaillées d’un vaste univers contenant des millions de mondes… habités par une foule de personnalités célestes diverses, tant humaines que surhumaines. »
Mieux encore, j’ai appris : « Après cette vie, vous poursuivez votre voyage spirituel de croissance et d’aventure, en passant par les nombreux mondes supérieurs de l’univers jusqu’à ce que, dans un avenir lointain, vous arriviez au Paradis, hors de l’espace et du temps, au centre géographique de l’infini. » (Je me suis tout de même demandé comment l’infini peut avoir un centre s’il est, euh, eh bien, infini ? Je suis toujours perplexe face à cette question).
Mieux encore, j’ai lu : « Beaucoup sont convaincus que Le Livre d’Urantia est une véritable révélation, mais seule l’expérience personnelle peut valider cette affirmation. Explorez Le Livre d’Urantia et décidez par vous-même. » J’étais accroché.
En 1989, j’ai participé à un séminaire résidentiel d’une semaine à l’Institut Monroe de Faber, en Virginie. Fondé par Robert Monroe, cet institut a été créé pour explorer les états de conscience élargis à l’aide d’une technologie appelée Hémi-Sync.
Bob Monroe était encore en vie, à l’époque, lorsqu’il s’est adressé à notre groupe. Plusieurs fois au cours de sa présentation, il a répété : « Ce n’est pas un dogme. Ce n’est pas une philosophie ». Puis, faisant référence à la couverture arrière du Livre d’Urantia, il a ajouté : « Sortez et explorez par vous-même. » Vingt ans plus tard, soudainement, une opportunité similaire se présentait à moi, un cadeau au potentiel illimité, un autre véhicule – à défaut de mon propre vaisseau spatial – par lequel je pouvais sortir, explorer et décider par moi-même. Je me suis tourné vers l’introduction et j’ai commencé à lire.
Je ne me souviens pas après combien de temps, j’ai rencontré d’autres lecteurs, mais à un moment donné, j’ai commencé à chercher d’autres urantiens, tout comme à la fin des années 80 j’ai cherché d’autres étudiants d’Un cours en miracles. Bien entendu, des renseignements sur les groupes d’étude du Livre d’Urantia et des possibilités d’échanges me sont apparus et plusieurs personnes m’ont proposé leurs collaborations.
J’ai respiré, soulagé de ne pas être fou. Je n’étais pas le seul à avoir accroché à ce livre et à m’émerveiller continuellement de son authenticité. Mais j’étais loin de pouvoir distinguer un Porteur de vie d’un Messager solitaire d’une Brillante étoile du soir. En fait, ma lune de miel était terminée. J’étais submergé par ce nouveau vocabulaire. Morontia. Surnaturel. Absonite. Havona.
Le vrai enjeu, je pense, la vérité la plus importante, était que j’étais submergé par la grandeur de ce que je tenais dans mes mains. Même si j’avais déjà une longue pratique de la méditation – Dieu et moi étions vraiment proches à ce moment-là – ce livre, tombé du ciel, me faisait peur.
Un autre lecteur m’a suggéré de commencer par la fin, comme beaucoup de gens le font, par la quatrième partie : La Vie et les Enseignements de Jésus. Certes, ces documents ne sont pas moins importants que n’importe quelle autre partie, mais ils sont comme un roman que l’on parcourt rapidement, comparé à l’écriture technique dense, difficile et complexe des sections précédentes.
Mais une partie de moi ne voulait pas violer l’intégrité du texte de cette façon, ou plutôt l’intégrité du processus de révélation. Et donc, fidèle à ma nature de Vierge – en dépit du statut de l’astrologie comme « croyance superstitieuse » (LU 121:5.5) – je suis retourné à l’avant-propos, déterminé à lire Le Livre d’Urantia en entier.
J’ai apporté à cet effort une préparation considérable, pensais-je : une recherche de Dieu qui avait commencé sérieusement en 1979, lorsque j’avais appris à méditer, m’amenant d’abord du judaïsme nominal, dans lequel j’étais né, au bouddhisme, puis à Un cours sur les miracles, et enfin au christianisme, d’abord chez les Quakers, puis à l’Église épiscopale, dans laquelle j’ai été baptisé et confirmé, et enfin à l’ordination comme prêtre catholique (non romain) au sein de l’ISM, ou Mouvement sacramentel indépendant.
En outre, j’étais un maître Reiki certifié. J’avais déjà vécu deux expériences extracorporelles assez spontanées. J’avais lu La voie infinie, L’union consciente avec Dieu et presque tout ce que Joel Goldsmith avait écrit. J’ai lu Science et Santé de Mary Baker Eddy du début à la fin. J’ai lu M. Scott Peck. J’ai lu d’innombrables livres sur la guérison, les chakras et l’après-vie. J’ai médité. J’ai pratiqué le yoga. Je suis devenue végétarien, puis végétalien. J’ai prié. J’ai rencontré Jésus à la messe quotidienne. Et je suis tombé sur l’holosync, une technologie similaire à l’hemi-sync de l’Institut Monroe (voir www.centerpointe.com).
Ce que je n’ai pas apporté à ma première lecture du Livre d’Urantia, c’est la compréhension la plus élémentaire de l’une ou l’autre des sciences naturelles. Bien qu’enfant, j’étais très intéressé par l’astronomie, elle est rapidement devenue un labyrinthe mathématique, à des années-lumière de l’arithmétique de base sur laquelle je peux encore trébucher. Plus tard, la biologie au lycée et ensuite, au collège, un cours d’introduction à la géologie, m’ont permis d’obtenir mon diplôme obtenant à peine le minimum requis dans chaque cas.
La chimie ? La physique ? Fuhgeddaboudit ? On oublie cela comme on dit à New-York. Ne sachant pas distinguer un proton d’un électron ou une onde d’une particule, j’ai été doublement gêné en lisant le fascicule 42, par exemple, qui traite de l’énergie, et les fascicules 57 à 65 qui traitent de l’histoire d’Urantia, avec ses gisements de minéraux et de fossiles, ses dinosaures, le déplacement des masses terrestres et le refroidissement des océans.
En lisant ces fascicules, et en regardant souvent les mots défiler d’eux-mêmes, je me suis demandé ce que les grands esprits auraient fait de tout cela. Qu’auraient pensé Einstein et Darwin ? Qu’aurait dit Isaac Newton ? Ou Copernic ? Ou Galilée ? Et n’oublions pas Carl Sagan et Stephen Hawking, qui se disait athée. Ils auraient sûrement eu un moment « Aha ! » après l’autre, qui m’a été refusé par mon manque d’éducation.
Eh bien, rien ne peut vraiment nous préparer au Livre d’Urantia, me suis-je dit, si ce n’est un esprit ouvert et une volonté de mettre de côté toutes les cosmologies personnelles antérieures et d’entretenir la notion que peut-être ce livre est vrai – est la Vérité, vraiment – malgré ou peut-être à cause de son vocabulaire bizarre et des limitations sévères que la langue anglaise a présentées aux « révélateurs ».
Néanmoins, l’Introduction aurait dû être sous-titré Coule ou Nage. Il ne s’agissait pas d’une introduction en douceur ou d’une immersion graduelle, mais d’une explosion de connaissances dépassant tout ce que je n’avais jamais connu sans l’aide de drogues altérant l’esprit. Et j’en avais très envie, que je comprenne tout ou presque rien. Pendant les quelques deux cents jours suivants, dans l’obscurité du petit matin, j’ai lu plusieurs pages par jour, une tasse de café dans une main et un surligneur dans l’autre, en prenant soin de ne pas appuyer trop fort de peur que l’encre jaune ne s’infiltre à travers la page jusqu’à l’autre côté.
De nombreux mois plus tard, je suis sorti de l’autre côté. De l’espoir à la certitude. De l’isolement à la connexion. De la perplexité à l’acceptation. D’une croyance au « Paradis » que l’on enseigne à la plupart d’entre nous à une connaissance de ce qui se passe réellement et comment. D’un concept éclectique de la vie éternelle, assemblé au hasard au fil des ans comme un rapiéçage, à une détermination de type « le Paradis ou rien d’autre », même si je ne dépasse jamais la banlieue de Havona.
Par-dessus tout, je suis sorti de ma première lecture avec une impression, un sentiment, plutôt qu’avec une maîtrise des faits et des chiffres dignes d’un piège. Et cette impression, ce savoir, cette vision colorent tout et sont toujours avec moi. C’est vraiment une bouée de sauvetage et j’en suis éternellement reconnaissant.
De plus, le Jésus de Nazareth que j’ai rencontré dans Le Livre d’Urantia n’est qu’une allusion dans le Nouveau Testament et, par conséquent, je l’ai d’une manière que je n’avais pas auparavant. Cet avoir, cette possession, continue d’évoluer presque quotidiennement d’une manière que je ne peux pas décrire, en partie parce qu’elle est extrêmement personnelle et, d’une certaine manière, bien trop intime pour être divulguée même si je pouvais trouver les mots.
Que fait-on après avoir lu Le Livre d’Urantia du début à la fin ? On recommence, bien sûr. C’est ce que j’ai fait environ trois semaines après l’avoir terminé, me donnant un peu de temps pour rattraper d’autres choses et simplement pour faire une pause.
J’en suis maintenant à environ un tiers de ma quatrième lecture, et chaque fois, c’est une expérience très différente. La deuxième fois, j’ai lu l’autre exemplaire que j’avais reçu afin de ne pas être influencée par les soulignages, surlignages et notes de marge que j’avais faits la première fois. Mais bien sûr, j’ai immédiatement commencé à annoter celui-là. Pour cette quatrième lecture, j’ai acheté un nouvel exemplaire « propre » et je me suis promis de ne pas écrire dedans. Au lieu de cela, j’ai rempli des blocs de papier avec des notes manuscrites.
Heureusement, avec le temps, le lexique des révélateurs m’est devenu assez familier, même s’il n’est pas entièrement compréhensible, et j’utilise souvent des mots « étrangers » du livre comme mots de passe informatiques. Je défie tout pirate informatique de découvrir que mon mot de passe est URantia.606 ! ou AbsoniteMorontia! Quoi qu’il en soit, quelle merveille ce sera lorsque ce vocabulaire deviendra un langage courant, signe que le livre a atteint une masse critique.
Enfin, contrairement à mon impression initiale que ce tome n’est pas exactement une lecture légère, j’ai appris qu’il l’est. C’est une lecture légère, ou plutôt une lecture Lumineuse. Après tout, que lisons-nous si ce n’est la Lumière ?