© 2011 Claude Castel
© 2011 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Qu’est-ce que la Source Centre Première de toutes les choses et de tous les êtres, que l’on appelle le Dieu Unique ou le Père Universel, ou de tout autre nom. Cette source, c’est l’Esprit qui crée la Nature matérielle et qui est à l’origine de l’Univers vivant. (LU 1:0.1). Cet Esprit est une personnalité infinie et créatrice. Il n’est pas limité à une seule forme. C’est l’infiniment subtil (ou l’Absolu), omniprésent, omniscient et tout puissant qui commande son corps : l’Univers, la Nature matérielle (ou le Relatif). Chaque créature, qu’elle soit minérale, végétale, animale ou humaine fait partie de cet ensemble divin.
« Les myriades de systèmes planétaires ont tous été faits pour être finalement habités par de nombreux types différents de créatures intelligentes ». LU 1:0.2
« L’univers n 'est ni machinal ni magique ; il est une création du mental et un mécanisme de lois » LU 42:11.1
« Le Père Universel est l’auteur éternel et le soutien infini de toute la création » LU 1:0.3
Pour mieux le comprendre, il est utile d’examiner l’ensemble de la création dont notre Terre fait partie mais dont une loi doit être connue ou mieux connue. Le Principe Unique ou loi des contraires Le Principe Unique, philosophique, est reconnaissable dans l’infiniment petit comme dans l’infiniment grand.
Ce principe universel, largement connu en Orient depuis l’antiquité, est celui des contraires : yin et yang ou positif et négatif, antagonistes mais complémentaires. En théorie, les deux pôles, positifs et négatifs, n’existent pas l’un sans l’autre et se magnétisent sans cesse. Avec ces deux extrêmes toujours réunis, rien n’est réellement stable ni fini parce que tout est mouvement, oscillation. Si l’on part d’un extrême, on finit toujours, en passant par le point d’équilibre, par retomber sur l’autre extrême ; et ces deux extrêmes, quoique fondamentalement différents, se ressemblent et s’attirent irrésistiblement. Positif et négatif ne se caractérisent que relativement l’un à l’autre. Le positif (yang) est toujours au centre (ou à l’intérieur), et le négatif (yin) en surface (ou à l’extérieur). Les pôles différents s’attirent, et ceux de même nom se repoussent. Le plus grand attire le plus petit. Exemple : la planète qui attire toujours les satellites plus petits qu’elle.
Le point d’équilibre se trouve entre les deux extrêmes, mais si un pôle s’éloigne de ce point d’équilibre, il devient son antagoniste : positif en excès devient petit à petit négatif, et négatif en excès devient petit à petit positif. L’équilibre se trouve donc dans une importance égale des deux pôles. Plus grand ou plus petit est le positif, plus grand ou plus petit est le négatif. Exemple : la balance en équilibre stable avec ses deux plateaux de même poids. Mais il y a aussi l’équilibre dynamique où les deux pôles changent d’importance alternativement. Exemple :le balancier d’une pendule qui fait autant de chemin à droite qu’à gauche. Pratiquement. L’Univers est unique et comprend tout. Il a ses lumières et ses ombres, ses infiniment petits et ses infiniment grands, etc.
C’est aussi la matière, le monde matériel (yang), la Nature, du plus petit élément au plus grand. En quelque sorte le monde des corps, dans le temps et l’espace. Mais c’est aussi l’esprit, le monde immatériel (yin). En quelque sorte le monde des esprits, hors du temps et de l’espace.
Dans l’Univers, l’Esprit, par son contact avec la matière, fait naître la Vie. Celle-ci se manifeste toujours par l’union des deux pôles et la mort par leur séparation. « L’univers des univers est un vaste mécanisme intégré qui est absolument contrôlé par un seul mental infini » LU 56:0.1
Un pôle seul, qu’il soit positif ou négatif, ne produit sur Terre aucune manifestation vitale. Le pôle positif concentre l’énergie. Il est représenté par la force centripète (yang) : l’actif, la pesanteur, la petitesse, ce qui est en bas, le sens horizontal, les formes rondes, la constriction, le solide, la chaleur, la lumière, etc. Tandis que le pôle négatif qui disperse l’énergie est représenté par la force centrifuge (yin) : le passif, la légèreté, la grandeur, ce qui est en-haut, le sens vertical, les formes longues, la dilatation, le gazeux, le froid, l’obscurité, etc.
Nous trouvons ce Principe Unique partout. L’électricité ne peut pas être produite sans eux. Par exemple, la Terre possède un pôle nord et un pôle sud géographiques, et il en est de même sur le plan magnétique. La lumière et la température suivent la même règle : le violet et le froid (yin) deviennent rouge et chaud (yang) lorsque les ondes ou les vibrations s’accélèrent, et vice versa lorsque celles-ci ralentissent : le rouge devient violet en passant par l’orange, le jaune, le vert, le bleu et l’indigo ; et le chaud devient froid.
C’est pour cette raison que nous trouvons une nature principalement verte dans les endroits tempérés : c’est une position d’équilibre en quelque sorte, un point médian que sont la couleur verte et la température moyenne. Les saisons répondent aussi à ce principe unique : l’hiver (froid) est yin ; l’eau liquide (yin) se transforme en glace de plus en plus dure (yin devient yang). L’été (chaud) est yang, l’eau liquide s’évapore, forme les nuages qui deviennent de plus en plus yin, et l’exubérance de la nature se manifeste durant la saison chaude ou dans les régions chaudes et humides. La manifestation de la vie s’exprime toujours par le pôle positif. Tandis que l’Esprit est comme le vent ; on ne le voit pas mais on en constate les effets.
« Le vent souffle où il veut, tu entends sa voix mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va » (Bible : Jn 3.8) Génétiquement, le mâle est yang, mais son système de reproduction est yin par ses spermatozoïdes de forme longue. La femelle est yin, mais son système de reproduction est yang par ses ovules de forme ronde. La manifestation d’une nouvelle vie naît du pôle yang par son union avec le pôle yin. Isolés, les deux pôles ne peuvent pas transmettre la vie. La personne humaine fonctionne de la même manière : un humain vivant est formé lui-même d’un pôle yin, son esprit avec son mental et, d’un pôle yang, son corps avec son cerveau.
« L’esprit est l’architecte, le mental est le constructeur, le corps est le bâtiment matériel » LU 42:12.12
Tout ce qui vit est formé de cette unité : esprit, corps et vie. Les humains, les animaux et les végétaux possèdent tous un mental qui les commande et un corps plus ou moins évolué quiles fait se manifester lorsqu’il y a union des deux pôles. Plusieurs facteurs différencient les êtres humains des animaux. Les premiers animaux primitifs fonctionnent avec : « l’esprit d’intuition, la perception rapide, les instincts réflexes physiques primitifs ». Puis, avec l’évolution, apparaissent: « l’esprit de compréhension, le don de coordonner les connaissances acquises ». Puis : « l’esprit de courage, le don de fidélité ». Ensuite : « l’esprit de connaissance, la curiosité, mère de l’aventure et de la découverte ». Enfin : « l’esprit de conseil, l’impulsion sociale, le don de coopération avec l’espèce ». Les animaux ne deviennent humains que lorsqu’ils développent « l’esprit d’adoration, l’impulsion religieuse qui distingue à tout jamais l’être animal de l’être humain », et finalement: « l’esprit de sagesse, la tendance naturelle chez toutes les créatures morales à progresser au sein d’une évolution ordonnée ». LU 36:5.12
Une nation, une industrie ou un commerce forment également l’unité dans laquelle le pôle yin est représenté par ceux qui donnent les directives : gouvernement, directeurs ou directrices; et le pôle yang par celles et ceux qui produisent les biens: population, employés et employées, ouvriers et ouvrières, machines, etc.
En quelque sorte, Dieu est présent sous deux expressions : l’une yin, transcendante et éternelle, invisible à nos yeux humains; et l’autre yang, immanente et changeante, visible à nos yeux. Lorsqu’une créature se manifeste, c’est Dieu sous sa forme immanente qui se manifeste. La vie est un songe divin, car si l’Esprit et la Nature sont tous deux potentiellement parfaits, la manifestation de la vie est de même parfaitement organisée pour l’évolution, avec des hauts et des bas, des avancées et des reculs. Ce que l’on appelle le hasard, la fatalité, la chance ou la malchance, nous donne en quelque sorte un aperçu de cette immense organisation. Et même si l’homme est doué de liberté de pensée, de libre arbitre, il ne peut échapper à cette organisation puisqu’il en fait partie. Il peut choisir sa façon de vivre en fonction de son environnement mais il peut le faire soit dans le cadre des lois universelles établies par l’Esprit (et dans ce cas il est en harmonie avec ce dernier); soit il le fait contre Lui et il est alors obligé d’en assumer les conséquences négatives. Certains faits, totalement indépendants de la volonté humaine, nous le démontrent aisément : par exemple, pour envoyer des sondes ou des cosmonautes dans l’espace, les techniciens sont bien obligés de tenir compte des lois de la gravitation, de la dynamique etc. pour faire aboutir et réussir leurs projets. Et s’ils n’en tiennent pas compte, la catastrophe est assurée. La Vie est organisée pour l’évolution, comme la Nature est belle pour plaire, et comme l’Esprit est parfaitement intelligent pour créer et composer toute chose. « Les mécanismes ne dominent pas absolument toute la création. L’univers des univers, considéré comme un tout, est conçu par le mental, construit par le mental et administré par le mental » LU 42:11.2
La Vie est une grande scène de théâtre sur laquelle se dépeint une infinité de pièces différentes. Ce que nous voyons avec nos yeux physiques n’est qu’Illusion ; la Réalité se trouve dans l’invisible, c’est-à-dire dans l’Esprit qui commande la Nature. Et la Vie conduit l’évolution depuis presque rien vers des progrès de plus en plus grands (« Le Supercontrôle de l’évolution » LU fasc 65). Celle-ci se fait principalement en cercle dans cet Univers éternel (l’univers des univers). Exemples : les astres sont principalement sphériques et tournent autour d’autres astres ; les galaxies tournent sur ellesmêmes et dans l’espace ; les soleils naissent d’une concentration d’énergie dans les nébuleuses et celles-ci les éjectent dans le froid sidéral. Ils finissent par mourir après avoir épuisé leur énergie; l’eau, évaporée de l’océan, est renvoyée dans celui-ci par les rivières et les fleuves pour terminer son cycle; l’électricité, pour être exploitée, doit faire un circuit ; le sang, envoyé dans les artères par le cœur, revient à celui-ci par les veines ; notre corps, créé de matière terrestre, retourne à la terre, etc. Elle se fait toujours dans une direction bien définie. « Il y a un grand et glorieux dessein dans la marche des univers à travers l’espace » LU 32:5.1. Si cette loi de l’évolution en cercle se retrouve partout dans le monde matériel, elle existe aussi dans le monde spirituel : c’est le perfectionnement des mentalités au moyen des corps par la vie de manière à retrouver finalement l’Esprit (Dieu luimême) qui a créé les personnalités individuelles.
« Le but transcendant des enfants du temps est de trouver le Dieu éternel, de comprendre la nature divine, de reconnaître le Père Universel ». LU 1:0.3
« Quelle glorieuse destinée pour les enfants temporels d’origine animale, les fus matériels de l’espace!» LU 31:10.20
Les souffrances et toutes les vicissitudes de l’existence terrestre servent à aller toujours plus loin vers cette connaissance. « Du Père Universel qui habite l’éternité est issu le commandement suprême : Soyez parfaits comme moi-même je suis parfait ». LU 1:0.3
Mais pour ceci, la longueur d’une vie terrestre est très insuffisante ; après la mort, la résurrection (et non la réincarnation sur la Terre) permet de continuer la progression. Voici ce que dit le LU à la 94:2.3 à propos de la réincarnation :
« La concentration indue sur le moi (chez les Brahmanes) conduisit infailliblement à craindre la perpétuation non évolutionnaire du moi dans un cycle sans fin d’incarnations successives en tant qu’homme, bête ou mauvaise herbe. Parmi toutes les croyances corruptrices susceptibles d’être attachées à ce qui aurait pu être un monothéisme émergeant, nulle ne fut plus débilitante que la croyance à la transmigration — la doctrine de la réincarnation de l’âme…Cette croyance à un cycle fastidieux et monotone de transmigrations répétées enleva aux mortels en lutte leur espoir longtemps chéri de trouver dans la mort la délivrance et l’avancement spirituel qui avaient fait partie de la foi védique primitive. » LU 94:2.3
Et les humains, créés au moyen d’un long processus évolutionnaire, peuvent ressusciter grâce à l’existence de leur âme individuelle « qui a un potentiel de durée éternelle » LU 1218: 1. Cette marche vers l’Esprit (vers la connaissance du Père Universel) est éternelle et à sens unique de même que l’eau qui fait le circuit : océan, nuages, pluies, rivières, fleuves, océan ; que le sang qui retourne au cœur par les veines, etc.
Comme nous l’avons vu plus haut, yang et yin sont toujours réunis car ils sont complémentaires. Ainsi, si le devant est yang, le dos est yin ; ce qui pousse au-dessus de la terre est yang (à la lumière), et ce qui pousse au-dessous est yin (dans l’obscurité), etc. L’équilibre, c’est la perfection lorsqu’il y a équivalence des deux extrêmes, il n’est jamais dans le seul pôle positif ou le seul pôle négatif. Le déséquilibre est donc son contraire : l’imperfection. Exemple : la santé. Celle-ci est constamment en équilibre dynamique avec des fonctions qui se compensent régulièrement. S’il y a déséquilibre de celles-ci par rapport à l’ensemble, la maladie survient. La bonne médecine est par conséquent celle qui cherche à rétablir l’équilibre de fonctionnement au moyen des lois naturelles et du Principe Unique yin-yang qui en fait partie. C’est la médecine préventive et éducative, la science de la santé où chacun cherche à maintenir lui-même son équilibre physique, mental et spirituel en s’aidant de produits si possible naturels, et des personnes spécialisées dans le domaine.
Ce texte doit permettre à chacun de comprendre que, même si la vie est parfois décourageante et semée d’embûches, elle tend toujours finalement vers une amélioration, même s’il y a des défaillances et des décadences momentanées ; et que les souffrances humaines peuvent être réduites si l’être humain respecte les lois naturelles et divines, ainsi que toutes les autres créatures. Cette attitude harmonise sa vie avec la Source Centre Première de toutes créatures: le Père Universel. Par ce respect, les maux dont souffre l’humanité peuvent être grandement diminués et la civilisation nettement améliorée pour conduire à un monde meilleur. « Toutes vos luttes de mortels n’ont pas lieu en vain » LU 32:5.1
Claude Castel