© 2023 Claude Flibotte
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Au diapason de la révélation | Réflectivité — Número 363 — Janvier 2023 — Table des matières | Le groupe d'étude Le Pont |
Claude Flibotte
Sainte-Julie
En tant que lecteur du Livre d’Urantia, nous le faisons avec notre mentalité du 21e siècle, mais qu’en était-il des apôtres de Jésus et de la population juive en général. Lorsque Jésus demanda à ses apôtres « Mais vous, qui dites-vous que je suis? », Simon Pierre répondit « Tu es le Libérateur, le Fils du Dieu vivant. » Affirmation immédiatement approuvé par le reste des apôtres (LU 157:3.5). Que pouvons-nous en déduire de cette déclaration de Pierre?
Être un juif de cette époque diffère sans doute beaucoup des juifs d’aujourd’hui. À ce moment-là, la science n’existait pratiquement pas. L’astronomie avait bien été étudiée par différents peuples, mais était surtout l’apanage d’une certaine élite intellectuelle. Le peuple s’adonnait plus à l’astrologie et à d’autres croyances magiques. La philosophie et les mathématiques étaient plus une spécialité grecque. Le point fort des juifs résidait dans leurs croyances religieuses inculquées dès leur plus jeune âge avec ses multiples règles et dogmes imposés par leurs chefs religieux.
En gros, les juifs attendaient la venue d’un Messie qui les délivrerait du joug des Romains, ces despotes étrangers. Dans le mental des Juifs, il y avait plusieurs concepts différents du Messie attendu (136:1). Comme Jésus ne cadrait pas dans leurs concepts variés du Messie, ils le rejetèrent jugeant leurs idées sur le Messie plus justes que la vérité proclamée par Jésus.
Alors, lorsque Pierre fit sa proclamation en disant « Tu es le Libérateur, le Fils du Dieu vivant », il faut bien comprendre la portée de cette affirmation! La première partie de ses dires concerne évidemment l’un des concepts du Libérateur juif combinant à la fois le triple rôle de prophète, de prêtre et de roi (LU 136:1.2). Même la deuxième partie concerne aussi l’attente juive sur le Messie, car cette idée d’un Messie, Fils de Dieu, était incluse dans le concept juif. Cependant, je pense que Jésus se saisit de cette deuxième partie de l’affirmation de Pierre, puisqu’elle contenait une part de vérité le concernant, pour élever leurs pensées un peu plus haut et proclamer l’origine de sa divinité.
L’idée d’un Messie Libérateur était bien ancrée dans l’esprit des gens. Même Jean le Baptiste ne comprit pas entièrement Jésus en le suivant sur la route lorsqu’il lui dit : « Maintenant, je sais avec certitude que tu es le Libérateur », ce à quoi Jésus ne répondit pas (LU 135:8.7). Plus tard, un peu avant la résurrection de Lazare, Marthe, allant à la rencontre de Jésus, espéra qu’il pouvait faire quelque chose pour son frère. Jésus, après lui avoir dit qu’il était la résurrection et la vie, il lui demanda « Marthe, crois-tu en cela? ». C’est alors qu’elle dit « Oui, je crois depuis longtemps que tu es le Libérateur, le Fils du Dieu vivant, celui-là même qui doit venir en ce monde » (LU 168:0.7). Même Caïphe, le grand-prêtre du sanhédrin croyait en la venue d’un messie juif lorsqu’il lui demanda « Au nom du Dieu vivant, je t’adjure de nous dire si tu es le Libérateur, le Fils de Dieu » (LU 184:3.14).
Ces citations nous démontrent d’une manière éloquente que la population en générale incluant les apôtres, et surtout Pierre, le meneur du groupe, ne comprit jamais pleinement ce qu’était Jésus!
LU 139:2.13 Mais Pierre persista dans son erreur de vouloir convaincre les Juifs qu’après tout, Jésus était réellement et véritablement le Messie juif. Jusqu’au jour même de sa mort, Simon Pierre continua à confondre dans son mental les trois concepts de Jésus en tant que Messie des Juifs, que Christ rédempteur du monde, et que Fils de l’Homme révélant Dieu, le Père aimant de toute l’humanité.
Alors, lorsque nous faisons la lecture de ce récit si touchant de la vie du Maitre et de sa relation avec ses contemporains, gardons toujours à l’esprit qu’il ne faut pas les voir avec notre vision du monde du 21 e siècle, mais bien avec celle du 1er siècle. Probablement, si j’avais vécu à cette époque, je n’aurais pas fait mieux que les apôtres!
Le cas de Jésus est bien spécial, car il est le seul et unique évènement où un Fils de Dieu s’incarna sur notre planète dans le corps d’un bébé humain en n’ayant aucunement conscience de ses antécédents divins, du moins, pas durant ses jeunes années. Il était doté d’un mental humain temporaire comme nous tous. Depuis sa naissance, il apprit à utiliser le ministère des esprits-mentaux adjuvat. Après la réorganisation de ces sept esprits, le circuit spirituel de la Divine Ministre, le SaintEsprit, lui fut accordé. Celui-ci préparant son mental humain pour la réception d’un Ajusteur. Ce qui arriva en son temps. Il fut doté d’un Ajusteur de Pensée très expérimenté ayant déjà habité antérieurement le mental de Machiventa Melchizédek. Depuis son effusion, nous aussi nous bénéficions du même type d’Ajusteur expérimenté sans évidemment l’expérience d’avoir habité antérieurement un Fils divin.
Jésus reçu de ses parents et de sa communauté, la culture juive de cette époque. Son mental humain progressa de manière semblable à ceux de ses contemporains, sauf qu’il développa, très jeune, la conscience de sa relation intime avec son concept de Dieu, qu’il appela mon Père dans les cieux (LU 123:3.6). C’est cette relation constante, personnelle et vivante exaltant les idéaux les plus élevés sur l’idée de la vie religieuse idéale en connexion avec la divinité de son Ajusteur qui le guida toute sa vie d’avant le baptême lui permettant d’atteindre le summum atteignable d’un mental humain se synchronisant parfaitement avec le prémental divin de son Ajusteur.
Bien que le mental humain de Jésus avait atteint l’état où la fusion avec son Ajusteur aurait été un fait pour un homme ordinaire, son mental humain restait toujours le mental d’un homme évolutionnaire. Il est alors possible et touchant de voir à l’œuvre ce mental matériel, après l’évènement du baptême de Jésus, dans sa capacité de chercher à s’adapter à cette situation nouvelle et étrange.
Jésus-Micaël, une association d’un mental humain et d’un mental divin unifiés par une seule personnalité
Imaginez un instant ce que cela a dû être pour le mental humain de Jésus, à l’âge de trente-et-un ans et demi, lors de son baptême (LU 136:2.8), de réaliser qu’un autre mental, un mental divin, s’ouvrait à sa conscience ! Une seule personnalité en possession d’un mental humain et d’un mental divin. Ce mental divin, étant celui d’un Fils de Dieu, créateur de tout un univers de choses et d’êtres. Un mental de Fils Créateur ayant pour origine la plénitude de l’idéation spirituelle du Fils Éternel, sa mère, et la plénitude du concept absolu de personnalité du Père Universel, son père (LU 21:1.1).
Essayons de visualiser un peu la carrière de Micaël de Nébadon pour mieux comprendre le phénomène qui se déroule sous nos yeux à la lecture de son effusion. Durant quatre cents milliards d’années, il créa et organisa son univers avec sa compagne, la Divine Ministre. Ensemble, ils créèrent des modèles vie pour chacun des nombreux systèmes de leur univers encore en évolution. Mais, avant cette aventure cosmique, Micaël avait suivi un entrainement intensif au Paradis et dans Havona pour prendre connaissance des choix de modèles de vie possibles pour sa future création. Ensuite, il poursuivit son entrainement en observant les réussites de ses nombreux frères (Micaël de Nébadon étant le 611 121e Fils Créateur) en cours de création de leur propre univers dans un ou plusieurs superunivers.
Puis, en cours de création de son univers, il entreprit sa série de sept effusions dans la similitude de ses créatures. Ces sept effusions avaient pour but de vivre l’expérience de ses propres enfants soumis à la volonté septuple des Déités du Paradis tout en participant à la souveraineté en évolution de Dieu le Suprême.
Sa première effusion, il y a presque 1 milliard d’années, il la fit en tant que Melchizédek sur la sphère Melchizédek, soumis à la volonté du Père, du Fils et de l’Esprit (LU 119:1.5). Sa deuxième effusion, il la fit il y a un peu plus de 850 millions d’années, en tant que Fils Lanonandek primaire avec la fonction de Souverain Systémique intérimaire dans la constellation numéro 37 du système 11 de Polonia, soumis à la volonté du Père et du Fils (LU 119:2.4). Sa troisième effusion, il la fit en tant que Fils Matériel avec fonction de Prince Planétaire dans la constellation numéro 61 , du système 87 , sur la planète numéro 217 , soumis à la volonté du Père et de l’Esprit (LU 119:3.3). Sa quatrième effusion, il la fit en tant que séraphin de l’ordre suprême comme Conseiller Instructeur Séraphique au quartier général séraphique de Nébadon, soumis à la volonté du Fils et de l’Esprit. Sa cinquième effusion, il la fit il y a un peu plus de 300 millions d’années en tant que Pèlerin ascendant d’origine humaine (véritable esprit), sur Uversa, capitale du superunivers d’Orvonton, soumis à la volonté de l’Acteur Conjoint (LU 119:5.1). Sa sixième effusion, il la fit en tant qu’humain morontiel, dans la constellation numéro 5 , sur la planète siège de Endantum, soumit à la volonté du Fils Éternel (LU 119:6.3). Sa septième effusion, il la fit, comme vous le savez il y a un peu plus de 2000 ans, en tant que Jésus humain évolutionnaire sur Urantia, dans la constellation de Norlatiadek, du système de Satania, sur la planète numéro 606, soumit à la volonté du Père Universel (LU 119:7.3).
Je pense, comme vous l’aurez surement remarqué, que l’immensité du mental divin et sa vaste expérience de vie presque éternelle devaient être trop grandes pour la capacité matérielle de son mental humain, tout comme il serait vain d’inclure toute l’eau d’un océan dans un simple verre d’eau ! Selon la ligne de conduite qu’il avait suivie toute sa vie et le but de sa mission d’effusion, Jésus poursuivit le reste de sa vie humaine en étant toujours soumis à la volonté de son Père du Paradis, et en se servant des capacités de son mental humain, parfois de son mental divin, et même d’une association des deux mentaux !
Je crois qu’il est très important de garder en mémoire à la lecture de la quatrième partie du Livre d’Urantia la mentalité simple des urantiens de cette époque, la mentalité humaine en évolution de Jésus en relation avec son Ajusteur, et la mentalité conjuguée de ce mental humain après son baptême et son mental divin de Fils Créateur. En tenant compte de cela dans votre esprit, il est probable que vous verrez la vie et les enseignements de Jésus d’un tout autre point de vue !
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