© 2012 Dominique Ronfet
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L’estime de soi I | Le Lien Urantien — Numéro 59 — Été 2012 — Table des matières | Quiz Maxien n°10 Les réponses |
Jeremy RIFKIN dans son livre « Une nouvelle conscience pour un monde en crise » développe une théorie basée sur des résultats d’analyse comportementale et de recherche en neurosciences : l’empathie, cette capacité intuitive à reconnaître les sentiments d’autrui est innée. Elle débute bébé mais sera brimée, étouffée par une éducation culpabilisante.
Notre société efface cette réalité pour ne valoriser que le pouvoir sur l’autre, de l’acquis au détriment de l’autre. Cette vision à été largement théorisée par Freud et a fini par s’imposer comme une évidence pour beaucoup. Nous serions nés pour dominer, nés pour satisfaire au plus près nos désirs immédiats.
L’analyse touffue de RIFKIN démonte clairement cette situation. Nous sommes nés avec la capacité de nous identifier, de nous « ressentir » les uns les autres. En quoi ce don d’empathie peut-il nous aider dans notre rôle de dirigeant ? En regardant le comportement de Jésus nous voyons à quel point le don était développé chez lui. On devine que c’est ce qui lui permettait, en tant qu’humain, de lire les besoins d’autrui et d’y répondre au mieux, au plus juste s’adaptant toujours à l’écoute de l’autre.
Alors comment pourrions-nous développer cette faculté qui nous aiderait à trouver la bonne réponse, non standardisée, aux besoins de nos contemporains ? Car si nous pouvons communiquer de l’information, nous ne pouvons pas communiquer notre expérience. C’est un peu le drame humain et nous y sommes confrontés en tant que « porteur » d’un message. Pour peu que l’on se donne cette prétention.
Mais si nous avions aussi à apprendre d’autrui ? En inversant le rapport nous ouvrons la voie à de réels échanges et non à une démarche « missionnaire » de conquête. C’est en multipliant les occasions d’échanges que nous éviterons de tomber dans une simple transposition de comportements « commerciaux » dans le domaine spirituel, du développement intérieur, qui ne répond pas aux mêmes règles.
C’est un réflexe malheureusement assez naturel que de penser : « puisque cela fonctionne dans un domaine cela doit donner d’aussi bons résultats dans tel autre. » Mais rien n’est plus faux lorsque nous mettons en parallèle le domaine que je nommerai « de l’esprit », faute de mieux, et celui de la matière. Le domaine des valeurs éternelles et celui transitoire qui répond aux passagères lois de la pesanteur. Car avant d’avoir un langage de prédicateur il nous faut surtout apprendre. Apprendre l’honnêteté, la sincérité, apprendre à se connaître, apprendre à se reconnaître dans l’autre : c’est sans doute cela « apprendre à l’aimer ». Apprendre à se chercher dans l’autre.
Il nous faut donc créer des espaces qui obligent ces échanges inter culturels, inter religieux.
Que nous, lecteurs des Fascicules, soyons des exemples d’écoute d’autrui, des puits de curiosité puisque l’éternité nous est offerte, des guides étonnés par la voie qui se découvre devant et en nous dans notre expérience.
Pour terminer je reviendrai à l’analyse de Jeremy RIFKIN pour qui cette capacité d’empathie représente en fait l’avenir de l’humanité, un cap de civilisation, un don trop longtemps retenu. Imaginons la place que notre communauté de lecteurs pourrait prendre dans notre époque de transition afin d’accompagner ce changement.
Soyons créatifs et inventifs dans notre avenir commun. Imaginons des solutions nouvelles.
Redécouvrons l’altruisme désintéressé.
Dominique Ronfet
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