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Derrière le «JE SUIS» qu'est-CeQu'ily a ? | Le Lien Urantien — Numéro 107 — Septembre 2024 — Table des matières | JE SUIS et le Principe de causalité |
Dominique Ronfet
On trouve parfois des textes anciens particulièrement éclairants. C’est le cas de l’histoire qui suit.
El Ghazali dont il est question vécut au Xlle siècle. C’était un philosophe, savant et religieux souf.
Isa, bien sûr, est Jésus.
Ce récit fait ressortir plusieurs points intéressants.
le Livre d’Urantia nous le souligne, la voie n’est pas dans la peur du passé, ni dans le désir effréné d’atteindre un futur merveilleux.
Mais plutôt d’être le plus juste et exact possible dans notre présent, empreint d’un sentiment de confiance absolu, malgré un état bien réel d’incertitude mental et temporel.
«L’incertitude dans la sécurité est l’essence de l’aventure du Paradis incertitude dans le temps et le mental, incertitude sur les évènements du déroulement de l’ascension au Paradis ; sécurité en esprit et dans l’éternité, sécurité dans la confiance sans réserve du fils créé en la compassion divine et l’amour infini du Père Universel ; incertitude en tant que citoyen inexpérimenté de l’univers ; sécurité en tant que fils ascendant dans les demeures universelles d’un Père infiniment puissant, sage et aimant.» LU 111:7.1
Même si la philosophie soufie dont il est question ici n’appartient à aucune en particulier.
Mais plutôt à une sagesse universelle.
L’Esprit de Vérité dont il est question devrait aussi nous parler.
Mais laissons-nous porter:
«Ceux qui atteignent au réel.
Imam El-Ghazali rapporte une tradition concernant lsa ibn Maryam.
lsa vit un jour des gens assis sur un mur, au bord de la route.
Ils avaient l’air misérables.
Isa leur demanda:
«Quelle est votre affliction ?»
Ils dirent :
«C’est notre peur de l’enfer qui nous a rendu ainsi.»
Isa se remit en chemin, et vit des gens qui se tenaient tristement sur le talus, dans différentes attitudes.
Il leur dit :
«Quelle est votre affliction?»
Ils dirent:
«Le désir du paradis nous a rendu ainsi.» lsa se remit en chemin, et rencontra peu après un troisième groupe. Ces gens avaient l’air d’avoir beaucoup enduré, mais leurs visages rayonnaient de joie.
Isa se tourna vers eux :
«Dites-moi ce qui vous a rendu ainsi.» Ils répondirent:
«L’Esprit de Vérité. Nous avons vu la Réalité, cela nous a rendus oublieux des objectifs inférieurs.»
Isa dit alors :
«Ceux-ci sont les gens qui atteignent au réel. Le Jour des Comptes, c’est eux qui seront dans la Présence de Dieu.»
Ceux qui pensent que l’accent exclusif sur le thème de la récompense et du châtiment favorise le progrès spirituel ont souvent été surpris par cette tradition soufie relative à
Jésus. Pour les soufis, une forte insistance sur l’idée de gain ou de perte n’est utile qu’à certains individus, et encore cet aspect des choses ne représente-t-il qu’une composante de l’ensemble des expériences vécues par chacun.
Ceux qui ont étudié les méthodes de conditionnement et d’endoctrinement, et leurs effets sur la personne humaine, seront enclins à leur donner raison. Les dévots formalistes ont du mal à admettre que les alternatives simples (bien-mal, tension-détente, récom-pense-châtiment) ne sont que des éléments d’un système complexe d’accomplissement de soi.
Comm derviches
«La venue de l’Esprit de Vérité à la Pentecôte rendit possible une religion qui n’est ni radicale ni conservatrice ; elle n’est ni l’ancienne, ni la nouvelle ; elle ne doit être dominée ni par les vieux ni par les jeunes. Le fait de la vie terrestre de Jésus fournit un point d’appui pour l’ancre du temps, tandis que l’effusion de l’Esprit de Vérité assure l’expansion perpétuelle et la croissance indéfinie de la religion que Jésus a vécue et de l’évangile qu’il a proclamé. L’esprit guide dans toute la vérité.» LU 194:3.8
Le soufisme est la voie mystique de l’islam. Les soufis privilégient l’expérience personnelle à la démarche communautaire. Le Dieu qu’ils découvrent est un Dieu d’amour, auquel on accède par amour. «Qui connait Dieu l’aime ; qui connait le monde y renonce.» L’islam a connu son expérience mystique dès le VIII e siècle.
Le soufisme ne se pratique jamais seul : celui qui y aspire, le mourid, doit être pris en charge par un maitre, le Shaikh, qui s’occupe de son entrainement spirituel. Cette relation entre le maitre et l’élève permet de perpétuer une chaine de transmission initiatique, qui remonte toujours à Muhammad.
Les soufis croient que le nom de Mahomet est saint et sacré. La dévotion à Mahomet est la pratique la plus forte du soufisme. Les soufis ont toujours vénéré Mahomet comme la principale personnalité de grandeur spirituelle.
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