© 2023 Éric Tarissan
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Éric Tarissan
Québec
N.D.L.R. Muriel Saint-Pierre Tarissan, la mère de Éric Tarissan, est décédée le 22 avril 2023.
Lorsque ma mère est décédée à 89 ans, ce fut assez intense sur le coup, et je regrettais beaucoup de ne pas en avoir fait plus… deux jours plus tard j’ai écrit ce petit mot (dont j’ai changé le titre par la suite) :
¶ LA DERNIÈRE SEMAINE
Je t’ai vu effrayée, seule dans ta chambre
Qu’encore tu ne reconnaissait plus
Et après t’avoir parlé et t’avoir écouté
Après s’être regardé et s’être calmé
Il n’y avait plus rien à dire ou ajouter
Et dans tes yeux si bleus je t’ai souris
Ce qui te fit spontanément sourire aussi
Tu m’as partagé rêves et préoccupations
Et l’amour que tu as toujours eu pour nous trois
Pour me dire ensuite qu’on se reverra tantôt
Et l’inconscience vint calmer la souffrance
Étouffant l’angoisse et toutes ces douleurs
Et à notre insu, un ange est descendu
Le visage calme et en paix, le souffle s’est tue
Et le doux respire, cette fois, ne revint plus
Mais l’ange était déjà loin maintenant,
Avec ton âme sereine entre ses bras
Merci Père de nous donner à tous,
Toute la paix et l’amour dont nous avons besoin
Et à Muriel, toute la sécurité et le réconfort
Que je n’ai pu lui donner jusqu’à la fin.
Pardonne moi cette négligence égoïste, envers toi, maman
Qui m’aura toujours aimé si naturellement
Je t’aime tellement, mais si maladroitement
À tantôt maman, je t’aime
Quelques jours plus tard, et à cause de cette dimension spirituelle qui m’habite et aussi à cause de tous les enseignement contenus dans Le Livre d’Urantia, j’ai bientôt retrouvé la paix et écrit ceci pour mes amis :
Je ne peux m’attacher aux photos, linges, bijoux, etc., car ma mère n’est plus de ce monde, mais bien sur le monde des maisons où elle poursuit son cheminement ; et où nous poursuivrons tous le nôtre lorsque nous serons rendus là.
En disant ces mots à Nathalie (ma conjointe), ce soir là, dans mon esprit je vis ma mère, de dos, debout sur un chemin s’étendant devant elle…
Je trouve merveilleux, de savoir, d’avoir cette réalité en soi que tout continue; et grâce à quoi j’ai rapidement retrouvé la paix.
Tellement que je me demandais les premiers jours si j’étais normal ! Mais, en même temps, Muriel avait fait sa vie, et même elle trouvait que ça n’avait plus d’allure : perte d’audition, de mobilité, de mémoire… — à un moment donné, assez c’est assez !
Et elle le disait parfois aussi, de sorte que lorsqu’elle est partie, calmement et en douceur, presqu’imperceptiblement, son visage dégageait une paix profonde… et ça aussi ça m’a beaucoup touché.
J’ai demandé à mon Ajusteur de me faire savoir (si c’est possible), si elle était née de l’esprit ou si elle se retrouverait avec les survivants endormis ; mais je n’ai pas vraiment eu de réponse.
Si ce n’est que, à un moment donné, pendant que je marchais dans la rue, j’ai intensément ressenti pendant 15 ou 30 secondes, et c’était profondément divin, que ma mère était là…, partout, tout autour de moi !!!
Même Nathalie, avec qui elle a eu une profonde relation, a ressenti la même chose !
Je sais que ma mère ne peut pas être ‘partout’, puisqu’en fait, la personnalité de quiconque se trouve toujours bien localisée, ici ou sur le monde des maisons, en un lieu bien précis au moment présent, et qu’il n’y a que la Divine Ministre, l’Être Suprême, l’Esprit de Vérité et Dieu qui sont (et qui peuvent être, à leur façon) — omniprésent.
Si vous saviez tout ce qui m’a traversé l’esprit!
Je me suis dit : «Wow» — c’est comme si le départ de Muriel, ma mère, m’avait rendu plus sensible à ces réalités spirituelles ! Et ça, plus que tout, m’a profondément touché. Ensuite Nathalie, qui me dit que, en partant, ma mère me laissait la place pour me rapprocher de mon père…! Et comment !c’est moi qui lui ai appris qu’elle avait fait une chute et, une semaine plus tard, qui lui ai appris qu’elle était partie. Et c’est là, à ce moment précis et divin, que je pus enfin voir mon père tel quel, sans égo, et le serrer dans mes bras ! Amenant notre relation à un autre niveau a
Bien sûr, rendus sur le monde des maisons, nous pourrons tous poursuivre toutes ces relations interrompues! C’est merveilleux !
Merci Père pour tout! Pour tout cet amour que l’on ne cesse de faire l’expérience, en pouvant sans cesse continuer de le vivre, de partager et d’entretenir, d’un monde à l’autre, en se réalisant et en progressant sans cesse !
Je n’arrête pas d’être réjouie par cette réalité cosmique que je ne cesse d’apprécier à un tout autre niveau, car il est bien vrai que nous poursuivrons ces relations interrompues avec tous ceux qui sont partis avant nous, mais aussi, avec bien d’autres personnalités, dont certaines d’entre elles nous ayant déjà connus…
Et de voir, de prendre conscience de cette réalité cosmique (mondes matériels, mondes morontiels, etc…), avec autant de recul (grâce au départ de Muriel), me donne maintenant toute une perspective plus réelle que jamais. Comme si, avec son départ, j’étais, moi aussi, prêt à partir ! Bien sûr, je vais continuer ma vie, mais avec plus de calme et de profondeur.
Pendant les premiers jours de deuil, à la fin, je recevais ces pleurs comme des caresses, comme les derniers échanges d’amour que je pouvais encore avoir avec ma mère. Maintenant que la tempête est passée et qu’une paix nouvelle s’est déposée, je remarque des petits miracles qui se produisent autour de moi et dans mes relations, comme autant de clins d’œil divins, de câlins célestes et de petits miracles de sa main, sa main que j’ai prise et serrée quand il n’y avait plus d’autre moyen pour lui dire combien je l’aimais, combien je l’aime encore plus et que plus rien ne pourra jamais changer cela, ni les jours, ni les mondes, ni personne.
¶ Références
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