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Gard Jameson
Las Vegas, États Unis
Je voudrais partager quelques pensées à propos d’un récent voyage au Cap, Afrique du Sud, au Parlement des Religions du Monde, et vous donainsi un bref arôme d’une vision fugitive de lumière et de vie.
Quelques-unes unes de ces pensées m’ont été inspirées le lendemain du jour où Nelson Mandela, Madiba s’adressa au Parlement en ces termes, «nous louons le Parlement des Religions du Monde pour son rôle immense grâce à l’affirmation que les points communs sont plus nombreux et d’une nature plus durable que les aspects qui divisent». Le même jour un splendide frère du Sénégal, Moussa N’Diaye, ainsi qu’un petit groupe d’américains Yankee, dont Travis Binion, Marvin Gawryn et Paula Thomson, exprimèrent des sentiments semblables à un groupe intéressé de chercheurs spirituels à l’Université d’Afrique du Sud en présentant Le Livre d’Urantia. Dans un pays où les divisions ont créé d’immenses problèmes, un esprit de dialogue authentique a créé des opportunités pour d’immenses solutions.
Mon expérience du Cap, ainsi que dans d’autres lieux de foi partagée, m’ont convaincu que Le Livre d’Urantia est destiné à servir comme levain aux grandes traditions du monde ; et, c’est ce qu’il fait. Tandis que nous sommes les témoins de première main d’événements tels que celui-ci, nous constatons que la force de sa vision en tant que levain est bien supérieure à celle d’une autre religion parmi la famille des religions. En tant que méthodiste, je suis capable de partager les grandes vérités du livre bien plus efficacement en faisant référence à sa manifestation de valeur spirituelle et non pas à une institution religieuse quelconque. En tant que musulman, mon frère Moussa du Sénégal, peut partager encore plus efficacement les grandes vérités du livre. Pour Moussa aussi bien que pour moi-même, Le Livre d’Urantia nous sert à mettre en valeur notre expérience au sein de nos institutions religieuses respectives. Les chrétiens, musulmans, juifs, hindous, bouddhistes, les traditions indigènes et beaucoup d’autres ici ont été attirés par Le Livre d’Urantia, en comprenant et en appréciant cette vision transformatrice. Nous avons vendu ou donné tous les livres que nous avions apporté en Afrique du Sud.
En même temps que nous étions en contact avec ces traditions nombreuses, nous avons été le témoin du pouvoir de l’Esprit Saint tandis qu’il éclaire ces frères et sœurs, dans leur démonstration de foi, de service planétaire et de leur sens profond de solidarité avec les membres d’autres traditions de foi. Il est véritablement inspirant de voir tous les projets de service mis en œuvre par tant de groupes. Un de ces groupes dont l’influence a été vraiment inspirante est le Corps Féminin de Boulder qui a sponsorisé Sally Randall dans son travail avec le peuple Zoulou d’Afrique du Sud. Sally avec un certain nombre d’enfants zoulous a fait se lever l’audience entière d’excitation, en se livrant avec joie et énergie à des danses au son des tambours traditionnels, sur la scène principale, le premier soir de la réunion du Parlement.
Il y a tellement de dons dans le service qui émanent de tellement de directions différentes. Nous vivons une époque pleine d’espoir et de promesses. Ce qui est demandé pendant cette époque est que tous les citoyens planétaires ont le courage de s’engager à dialoguer et à servir, de transcender leurs irritations, de voir combien est grand notre but commun et d’en être reconnaissant. Ce Parlement est le témoin vivant de la force de cet engagement. Madiba Nelson Mandela, est une personnification de cette force qui apporte l’unité, là où il y avait division. L’inspiration qu’il apporte à la Commission de Vérité et de Réconciliation en Afrique du Sud est un modèle pour l’avènement de la paix, et cette inspiration peut apprendre beaucoup à tous les groupes se trouvant divisés.
Bien qu’il ne soit plus président de l’Afrique du Sud, le peuple l’appelle encore Président, il est leur guide spirituel. Dans sa « retraite », Madiba est encore actif en apportant des solutions aux tensions entre les peuples indigènes.
SS le Dalai Lama XIV nous apporte un autre exemple frappant de personnalité, d’un peuple qui est capable, en vérité, de séparer l’idéologie de leurs «ennemis » de ces personnalités et de les aimer vraiment en tant que frères et sours. En développant une profonde compassion envers ses « ennemis », le Dalai Lama a été couronné de succès en partageant ses visions du bouddhisme avec beaucoup d’autres peuples. En bénissant et en engageant «l’ennemi » au dialogue, le Dalai Lama a aidé beaucoup de peuples, et, un jour, j’en suis convaincu il libérera le peuple tibétain. On peut véritablement sentir son expression de profonde compassion lorsqu’on se trouve en sa présence. Pendant son discours au Parlement, il parla de la nécessité de faire avancer nos engagements et expériences intérieures que nous avons avec le divin, vers un monde dont les besoins et la souffrance sont immenses.
Un autre grand guide spirituel, parmi ceux très nombreux qui se trouvaient au Parlement, était Mahaghosananda, guide bouddhiste du peuple cambodgien. Pendant l’époque des massacres, le guerre génocide du Cambodge, ce fut Mahaghosananda et son petit groupe de moines qui littéralement traversaient à pied le champ de bataille, au milieu d’ennemis qui se tuaient mutuellement. Ces ennemis cessaient habituellement de se tirer dessus pendant le passage des moines. Quand les moines arrivaient à l’autre bout du champ de bataille, ils faisaient demi-tour et retournaient toujours à pied par le même chemin, jusqu’à ce que les deux parties exaspérées quittent le champ de bataille et s’en retournent dans leurs camps respectifs. Mahaghosananda et sa troupe devinrent connus comme la Troisième Force, une force puissante de compassion engagée. Faire l’expérience du sourire de Mahaghosananda est contagieux de la même manière que le sourire de Jésus invitait à la transformation.
Au cours du Parlement il y eut beaucoup de séminaires magnifiques, organisés par toutes les traditions de la foi. Le plus intéressant pour moi a été de mieux connaître la spiritualité profonde des peuples indigènes d’Afrique. Comme l’a dit un professeur : «dans l’Ouest vous dites : Je pense, donc je suis. En Afrique nous disons : nos faisons partie, donc nous sommes. » Ce message et la signification qu’il apporte des traditions indigènes étaient très attrayants. Beaucoup des séminaires se concentrèrent sur les valeurs et thèmes communs aux grandes traditions. Le grand érudit des Religions Comparées, Huston Smith, était là et dirigea un séminaire sur l’aspect mystique des grandes traditions. Il indiqua que ce qui l’avait fasciné dans les grandes traditions n’était pas tellement leurs modèles sociaux, leurs credos et leurs rites, mais plutôt leur appel vers la transcendance, vers une expérience authentique du mystère divin.
Pendant notre séjour nous avons eu l’opportunité de visiter les villes aux alentours du Cap, de voir les progrès qui y ont été faits et des grands besoins qui existent encore dans leur société. Nous avons appris l’histoire de l’apartheid, le travail accompli par Nelson Mandela et Desmond Tutu. Nous avons été les témoins privilégiés de la manière dont l’Afrique du Sud traite sa propre identité multiculturelle.
Pour moi, peut-être l’aspect le plus excitant du Parlement, n’a pas été tellement les programmes, ni les symposiums, ni les présentations plénières, pas même la présence de Nelson Mandela, tous magnifiques, mais la relation profonde que j’ai maintenant avec deux chers frères sénégalais, Moussa et Doudou.
Nous, en Amérique, avons beaucoup à apprendre de la sagesse profonde de frères tels que Moussa et Doudou. Leurs gracieuses manières et leur enthousiasme authentique pour Le Livre d’Urantia, a été une source d’inspiration pour nous tous qui participions. Je dis «gracieuses» parcequ’ils ont été particulièrement bons envers moi, tandis que je massacrais la langue française en leur présence. Comme le Maitre nous le dit, et nous le savons par expérience, il n’y a pas de plus grande joie dans l’univers que de faire la connaissance de tels frères et sœurs. Quelle joie et quelle source d’inspiration l’Afrique du Sud s’est révélée !
Merci Madiba!
J’en termine avec une partie du discours de Mandela à l’assemblée du Parlement.
«La vérité contenue dans le vieux proverbe africain, que nous sommes un peuple existant par d’autres peuples est démontré ce soir d’une façon très évocatrice, par ce rassemblement de tant de gens venant de toutes les parties du monde. Ce rassemblement ici dans la cité la plus australe du continent africain, de représentants d’une telle variété de foi dans le monde, symbolise la reconnaissance de notre interdépendance mutuelle et d’humanité commune. C’est pour moi une expérience d’humilité que de faire partie de cette expression et de réaffirmation sans cesse en mouvement de la noblesse de l’esprit humain.
«Ce siècle a vu assez de destructions, d’injustices, de dissensions et de divisions, de souffrances et de peines, et de notre capacité à être massivement inhumains envers les uns les autres. Il y a assez de causes pour être cynique envers la vie humaine et l’humanité. Ce rassemblement à la fin de notre siècle, sert à contrebalancer le désespoir et le cynisme, et nous appelle à reconnaître et à réaffirmer tout ce qui est grand et généreux et bienveillant dans l’esprit humain. Tandis que nous approchons du 21ème siècle, nous ne pouvons pas ne pas être tout à fait conscients que nous nous trouvons à la croisée des chemins de notre histoire. Le monde est train de subir une profonde redéfinition des valeurs et des modes de perception… Les points communs sont plus nombreux et d’une nature plus durable que les aspects qui divisent. C’est dans cet esprit que nous pouvons affronter l’aube de ce nouveau siècle avec l’espoir qu’il sera en effet un siècle meilleur pour tous les peuples du monde. »
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