© 2019 Georges Michelson-Dupont
© 2019 Association Francophone des Lecteurs du Livre d'Urantia
Quand La Personnalité Nous Est-Elle Octroyée? | Le Lien Urantien — Numéro 88 — Décembre 2019 — Table des matières | Chercher, Découvrir, Comprendre |
Traduire le Livre d’Urantia est un véritable chalenge dû principalement à la nature du contenu mais aussi à la dimension du projet ( 197 fascicules, soit 2196 pages). Traduire un tel livre requiert tout d’abord la passion pour la révélation doublée d’une ouverture du mental à l’Esprit de Vérité. C’est la raison pour laquelle l’appel à des traducteurs professionnels a été par deux fois un échec. Ensuite, il faut des personnes qualifiées avec des talents spécifiques car la traduction doit être aussi fidèle que possible tant sur le plan des idées que sur celui du style et de la fluidité de la langue cible. Enfin, force de caractère, ténacité et détermination sont nécessaires pour faire face aux difficultés, parfois à la lassitude et au découragement car une traduction dure de 8 à 10 années, il faut s’assoir à la table de travail tous les jours pendant des heures. Vous l’aurez compris, c’est un travail de moine, la plupart du temps en solitaire.
Je tiens ici à remercier, du fond du cœur, tous les traducteurs et les réviseurs qui ont eu le courage de s’investir complètement dans une telle tache de portée cosmique. Grâce à eux, chaque jour dans le monde, de plus en plus de chercheurs de vérité découvrent la révélation, sont exposés à ses enseignements salutaires, et à leur tour partagent Le Livre d’Urantia avec d’autres chercheurs.
Nous savons que la révélation vient en avance sur son temps afin de préparer le terrain pour une diffusion beaucoup plus ample quand les temps seront venus, c’est-à-dire quand l’humanité sera plus encline à vivre l’Evangile de Jésus. Les traductions font partie intégrante du plan des révélateurs, elles sont essentielles pour éliminer les confusions idéologiques et théologiques, élever la qualité de penser, chan- ger les mentalités sociales, améliorer la qualité des rapports humains, élargir le niveau de conscience de l’univers dans lequel nous vivons et rehausser la spiritualité de notre humanité. Les traductions participent à la construction des fondations qui vont soutenir efficacement les temps nouveaux à venir, l’époque où l’amour, c’est-à-dire l’envie de faire du bien à l’autre, deviendra le maitre mot du progrès spirituel et de la justice sociale.
« Si seulement chaque mortel pouvait devenir un foyer d’affection dynamique, le virus bénin de l’amour imprègnerait bientôt le courant émotionnel sentimental de l’humanité au point que toute la civilisation serait enveloppée d’amour, et ce serait la réalisation de la fraternité humaine. » LU 100:4.6
En aout 1996 s’est tenue à Gonesse dans la région parisienne, la première conférence organisée par la Fondation réunissant tous les traducteurs du Livre d’Urantia dans le but de structurer les efforts de chacun, de donner un cadre commun à leurs travaux, d’assurer un minimum de coordination et de pouvoir partager leurs expériences. À lissue de cette conférence la Fondation s’est donnée pour but de faire traduire Le Livre d’Urantia dans le plus de langues possibles afin qu’en 2035, plus de 80% des habitants d’Urantia puissent le lire dans leur langue natale.
À ce jour, le livre est traduit:
Pour l’Europe, en Français, Espagnol, Finnois, Allemand, Néerlandais, Italien, Portugais, Suédois, Polonais, Hongrois, Tchèque, Danois, Grec, Russe, Roumain, Bulgare, Lituanien.
Pour le Moyen Orient, en Arabe littéraire, Hébreu.
Pour l’Asie, Coréen, Indonésien, Japonais.
D’ici 2025 seront achevées les traductions en Chinois simplifié et traditionnel, et l’Iranienne,
La première traduction du Livre d’Urantia est rarement parfaite. Elle est œuvre humaine et donc sujette à amélioration. Forte de son expérience, la Fondation a mis en place un programme de révision systématique obéissant à un protocole efficace d’évaluation et de sélection des candidats pour la révision. Une méthodologie basée sur le travail en équipe garantie la plus grande objectivité possible afin de corriger les interprétations personnelles comme il peut s’en produire lorsqu’un traducteur travaille seul. Un cycle de révision comporte une équipe de 3 à 4 réviseurs et un groupe de lecteurs de longue date. Les réviseurs comparent, phrase après phrase, la traduction par rapport à l’original. Ils analysent la sémantique, l’exactitude de la traduction des concepts et la cohérence de la ter- minologie. Ils vérifient la grammaire, l’orthographe, la syntaxe et la typographie. Une fois terminé, chaque fascicule corrigé est soumis au groupe de lecteurs expérimentés, lui donnant la possibilité de commenter, voire d’apporter des recommandations. Un cycle de révision dure en général de 5 à 8 ans.
Par exemple, la traduction française de Jacques Weiss a commencé en 1956 et imprimée en 3 volumes en 1961. En 1978, soit 17 ans après, une première révision fut entreprise par une équipe de 3 lecteurs de longue date. Elle dura 15 années et s’acheva en 1993. Enfin, une deuxième révision fut entreprise en 2011 qui dura 3 années pour s’achever en 2014. Le cycle a duré un peu plus de 50 années.
À ce jour les cycles de révisions concernent les traductions espagnole et portugaise.
Les traducteurs travaillent sur une plateforme web configurée et dédiée aux traductions. Une fois terminées, elles sont « moulinées » dans un logiciel de C.A.T. (Computer Aide Translations) dont le but est de vérifier la cohérence terminologique, contrôler les italiques et la capitalisation, et s’assurer qu’il ne manque pas de paragraphe. Elles en sortent sous forme de ficher HTML où Word selon qu’elles sont destinées à la publication électronique (Web, e-book, etc.) où sous forme de livre physique.
Concernant le livre physique, Je reçois les textes issus du C.A.T. sous forme de 197 fichiers Word. Chaque langue possède sa typographie propre. Pour la mise en page j’utilise
InDesign, le logiciel professionnel par excellence, qui a l’avantage d’incorporer pour chaque langue, sa typographie propre comme, la table des césures, la gestion des espaces entre les caractères de ponctuation etc… J’ai créé un modèle basé sur la pagination du texte original anglais et je fais « couler » le texte des traductions dans ce gabarit qui comporte déjà tous les éléments de la pagination, les styles de paragraphes et les enrichissements permettant de créer automatiquement les titres courants. Compte tenu du fait que les traductions sont généralement plus longues que le texte original, je fais des ajustements manuellement page par page.
C’est long et fastidieux mais nécessaire afin que chaque lecteur puisse facilement comparer un paragraphe par rapport au texte original en donnant simplement le numéro de page et le Numéro du paragraphe dans la page. Un fichier PDF est ensuite créé pour l’imprimeur.
L’année d’avant, le conseil d’administration de la Fondation, qui fonctionne par budget annuel, regarde l’état des stocks, traduction par traduction et décide de l’impression d’une nouvelle traduction ou la réimpression de telle autre pour l’année suivante. Ainsi, chaque impression est assurée d’être financée correctement.
Selon les langues, elles sont imprimées de manière à optimiser le nombre d’exemplaires par rapport au stockage et à la rotation des ventes. Ainsi, la majeure partie des langues Européennes sont tirées à 2100 exemplaires, soit 7 palettes de 300 livres couvrant environ 2 à 3 années de vente à l’exception de l’espagnole et de la portugaise qui, elles, sont imprimées à plus de 5000 exemplaires chacune car leurs rotations sont rapides. Les traductions Européennes sont imprimées en Allemagne et stockées à Rotterdam. Les traductions espagnole et portugaise ainsi que The Urantia Book sont imprimées aux USA. Chaque pays Européen possède son propre système de distribution ce qui rend cher et très compliqué la logistique de l’approvisionnement des distributeurs et des librairies.
Le prix unitaire de fabrication d’un livre est d’environ 8 à 10€ selon les quantités. Ce prix comprend l’impression, le conditionnement en palettes et l’expédition depuis l’Allemagne jusqu’à Rotterdam dans les entrepôts d’une société hollandaise spécialisée dans la logistique de stockage et de distribution.
Henk Mylanus est en contact constant avec les divers clients européens afin de s’assurer qu’ils sont approvisionnés et que les factures sont réglées. Sur ordre de Henk, en fonction des demandes des distributeurs et librairies Européens, la société prépare la facturation en fonction des taux de TVA des différents pays, charge les palettes dans un camion et organise le transport jusqu’à destination (y compris pour la Russie et les pays de l’Est Européen). Tous ces services externes ont un cout variable selon la rotation des stocks et la destination des livres. Aux 10€ de la fabrication, on peut ajouter 2-3€ pour l’ensemble des services soit un total de 12-13 € (à l’exception de la Russie où il faut ajouter près de 5€ par livre).
Finalement, la Fondation vend le livre à 15€ aux distributeurs et libraires qui margent à 60% (c’est la norme en Europe) soit 20 €. Le prix de vente final est de 35€. Une marge de 2 à 3€ par livre ne couvre même pas les impayés et les stocks abimés. Il en est de même aux USA et en Amérique du Sud.
Vous l’aurez compris, la vente de livre n’engendre aucun profit. Alors d’où vient l’argent pour les traductions, pour la distribution, pour l’entretien du bâtiment, pour les salaires des trois employés de la Fondation, pour toutes les autres activités sociales et services gracieux telles que l’école UBIS, la création et l’entretien du site Web en 23 langues par une société externe?
Le budget annuel moyen s’élève à 800000 €. Il est réparti de la manière suivante
Ci -dessous deux camemberts montrant 1: la source des revenus et 2 : comment l’argent est dépensé.
RECETTES TOTALES PAR SOURCE
Actual Unrestricted Contribution = Contribution réelle sans restriction. Restricted Contribution = Contribution réservée (pour un projet) Gross profit from books = Marge brute des ventes du livre Other income (Events, Rent, Royalties) = Autres revenus (événements, loyers, redevances)
(Par contribution, il faut entendre donation.)
DÉPENSES TOTALES PAR PROGRAMMES
2019 Program Expenses
Book Development program = Programme de dévelopement des livres
Outreach program = programme social
Website Program = programme de développement du site Web
Education Program = Programmes éducatifs
Book Distribution Program = programme de distribution du livre
Building program = programme d’entretien du building de la Fondation
Translation Program = Programme des traductions
Fundraising Program = Programme de levée de fonds.
On remarquera que la vente des livres a rapporté une marge brute de due essentiellement à la version e-book du livre et de ses traductions qui a l’avantage de se télécharger sans autres frais. La vente papier, elle, est largement déficitaire de plus de .
Ci -dessous un diagramme montrant le nombre de livres papier vendu par année et par traduction depuis 2015. À noter que ce graphique est établi en juillet 2019 et donc les ventes 2019 ne reflètent que les 6 premiers mois.
Concernant Le Livre d’Urantia version française, une impression de 2150 exemplaires a été effectuée après la deuxième révision de 2014 puis, une autre de 2150 en 2016 puis encore une autre en avril 2019 de 2150, c’està-dire qu’il s’est vendu 4300 exemplaires entre 2014 et avril 2019, soit une moyenne de 860/ an. Malheureusement il est impossible de dire où ils ont été le plus achetés. Amazone est un grand distributeur pour la France (heureusement car la Librairie de l’Inconnu fait un blackout sur notre livre afin de faciliter leurs ventes d’Un cours en Miracle). Quand au Canada, c’est le distributeur américain qui s’en charge ainsi qu’ Amazon aussi) .
À part les trois employés à temps plein de la Fondation, toutes les activités diverses et nombreuses sont assurées par des bénévoles qui ne comptent ni leur temps, ni leur argent ni leur engagement pour que la révélation se répande de par le monde. On peut estimer leur nombre à un peu plus de 200 personnes et toutes leurs activités sont coordonnées par la Directrice Exécutive Tamara Strumfeld.
Plus de 3000 donateurs contribuent au budget annuel de la Fondation parmi lesquels 95% de Nord-Américains. 10 d’entre-eux assurent 60% des revenus. Notre association l’AFLLU a contribué et contribue à hauteur de quelques 2000 à 3000 d’euros selon les années.
La Fondation se dote aussi d’un capital de réserve dans le but d’assurer la transition d’une génération à l’autre par le moyen de legs reçus de lecteurs généreux qui, au moment de leur mort, décident d’investir une portion de leur fortune pour la dissémination de la cinquième révélation.
Dans le fond, n’y a-t-il pas de meilleur investissement que celui-ci?
Pour ceux qui souhaiterait faire un don, minime soit-il, ils peuvent se rendre sur le site de la Fondation : www.urantia.org/fr ; cliquer sur « faites un don » et suivre la procédure.
Pour celles et ceux qui souhaitent faire un leg, ils peuvent me contacter à : georges.michelson-dupont@wanadoo.fr ou par téléphone au 0631105144 car la procédure est un peu plus compliquée.
Merci d’avance.
Georges Michelson-Dupont
Vice-Président International.
Manager des traductions pour la Fondation
Quand La Personnalité Nous Est-Elle Octroyée? | Le Lien Urantien — Numéro 88 — Décembre 2019 — Table des matières | Chercher, Découvrir, Comprendre |