© 1999 Henry Begemann
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Henry Begemann
Le Journal Urantien de la Fraternité
Printemps 1979
Le Livre d’Urantia révèle que notre personnalité est d’une telle grandeur majestueuse que, inchangée, elle peut fonctionner même aux frontières de l’absolu ! (LU 112:1.1) Cette même personnalité que nous avons maintenant, ne s’élabore pas jusqu’à ce niveau inimaginable, ni ne croît jusque là. La personnalité reste inchangée.
Pour réconcilier cette vérité céleste avec la réalité que nous connaissons, il semble inévitable de conclure que la personnalité ne se connaît pas elle-même ou, au moins, incomplètement. Et il faut des âges et des âges et même plus que le temps, pour que la personnalité acquière cette réelle connaissance de soi et atteigne ce niveau de réalisation de soi où il peut être vraiment dit : je suis ce que je suis. (Utiliser les capitales serait présomptueux ici). Même les auteurs du Livre d’URANTIA ne sont pas sûrs qu’il y ait une telle finalité pour un fils d’un Père Infini.
Atteindre la vraie-réalisation-de-soi est « le secret de l’évolution ». L’accomplissement du plan du Père est fondé sur la réalisation de soi par l’expérience, et ceci implique le processus d’identification. La personnalité majestueuse qui ne se connaît pas ellemême est effusée sur un organisme vivant évolutionnaire qui inclut le mental, et est d’origine animale.
Par manque de connaissance de soi ce début primitif de conscience de soi doit nécessairement prendre la forme de l’identification avec cet organisme. Et sans une telle identification de départ, il serait difficilement possible de vivre cette vie d’action dans, et de réaction à, l’environnement.
Nous pouvons observer ceci chez un enfant ; avant que l’enfant soit suffisamment développé pour acquérir la capacité morale et donc être capable de choisir un service altruiste, il a déjà développé une nature égoïste forte et bien unifiée (LU 103:2.10). Cette nature forte et bien unifiée semble être une nécessité comme une bonne place forte pour commencer à acquérir la connaissance de soi sur un niveau plus élevé. "Lorsque l’enfant croissant échoue dans l’unification de la personnalité, l’impulsion altruiste peut devenir tellement surdéveloppée jusqu’à créer un dommage sérieux pour le bien être du soi. Une conscience mal guidée peut devenir responsable d’un conflit, d’un souci, d’un chagrin et de malheurs humains sans fin (LU 103:3.1). Quelque chose dont les parents et les éducateurs devraient avoir conscience.
Avec l’arrivée de l’Ajusteur de Pensée, une nouvelle phase dans l’identification du processus prend forme. L’unification de la personnalité et la capacité morale ont été suffisamment acquises pour s’ajouter à l’impulsion de l’Ajusteur de Pensée et prendre des décisions altruistes. Ce processus de changement a été très graduel de façon à ne pas rompre la personnalité-unification. Un enfant en bonne santé mentale peut sans dommage pour lui-même s’aventurer dans cette expansion du processus d’identification. Il découvre que l’impulsion altruiste appartient aussi à sa nature.
Mais un enfant ne peut rester un enfant. La croissance est un processus naturel, mais bien que naturel et inconscient, il a besoin d’être encouragé, sur les niveaux matériels aussi bien qu’intellectuels et spirituels. Plus le niveau est élevé, plus le besoin est grand pour cet encouragement. Sur le niveau spirituel, le meilleur moyen de le faire est notre recherche consacrée à faire la volonté du Père. Les procédés de croissance sont liés au processus d’identification. La croissance est inconsciente, l’identification en est plus consciente. Elles s’influencent mutuellement. Si par exemple l’identification avec la vie sur le niveau matériel et de ses devoirs est écartée, la croissance est arrêtée. Les personnes qui croissent sont des personnes loyales.
Mais même dans le processus normal de la croissance de l’enfant, l’unification initialement atteinte d’identité-personnalité est continuellement remise en question par la découverte de nouveaux facteurs qui peuvent aussi faire partie de cette mystérieuse et inépuisable personnalité, dans laquelle tout existe déjà potentiellement, mais non expérientiellement.
De tels facteurs, avant d’être intégrés dans l’identité, se manifestent souvent comme une sensation de manque de quelque chose dans l’incertitude et l’anxiété. A mesure que ces nouveaux facteurs sont intégrés par expérience, le centre d’identité, le siège du « JE », se déplace vers le haut. Initialement il était localisé dans le mental matériel, maintenant il commence à se déplacer vers le mental intellectuel, et il peut se déplacer vers le haut, vers le mental spirituel. Ceci signifie que l’homme reconnaît les valeurs dans les domaines intellectuels et spirituels. « Là où sont vos trésors, se trouve votre cœur ». L’ego se change graduellement en « moi ».
L’identité se trouve ainsi dans un processus de changement continuel. La vie est d’une certaine façon une expédition découverte dans l’inconnu, mais fascinant, domaine de la personnalité, avec ses potentiels sans fin. Mais cette expédition traverse la plupart du temps un terrain accidenté. Et le progrès très souvent ne suis pas non plus une ligne droite, il peut même se changer en régression. La vie mortelle est une courte mais relativement sévère période d’épreuves. Cependant, le Père aimant a donné aide et conseil. A coté des nombreuses influences spirituelles autour de nous, il y a le fragment du Père, le Moniteur de Mystère qui nous habite.
Nous pourrions interpréter ce nom de différentes façons : le Moniteur qui constitue un mystère en soi, le Moniteur qui entre dans une relation mystérieuse avec un mental mortel ; et dans notre contexte nous pourrions aussi dire, l’entité qui nous conduit dans le mystère de sa propre nature, dans le mystère de la nature de notre vraie personnalité et dans leurs relations.
De toute façon, cette influence sur l’identité est grande. Avec sa venue, l’âme arrive à l’existence, bien que dans un état embryonnaire, je pense que nous ne devrions pas considérer l’âme comme un changement de l’identité ancienne, mais comme la création d’une nouvelle identité, dans le sens où il y a maintenant deux identités. C’est une situation paradoxale, caractérisée par des besoins divergents et donnant naissance à des conflits pour prendre une décision. Quelles sont les valeurs les plus valables, les plus réelles ? Quelle est l’identité la plus réelle ?
La naissance de l’âme n’est pas l’équivalent de la nouvelle naissance, la chose prérequise pour entrer dans le royaume des cieux. L’âme qui vient à l’existence à l’arrivée de l’Ajusteur de Pensée, n’est pas encore immortelle. L’âme peut aussi mourir (LU 112:3.2). La nouvelle naissance, étant un phénomène spirituel, peut difficilement être définie intellectuellement. Mais un facteur essentiel de la nouvelle naissance est l’identification consciente avec l’âme. « La personnalité de la créature mortelle peut devenir éternelle en s’identifiant avec l’esprit intérieur par la technique consistant à choisir de faire la volonté du Père » (LU 118:1.2) Bien que cela puisse quelquefois arriver comme une percée-accomplissement apparemment soudaine, la plupart du temps c’est un processus.
Et le processus d’identification, le déplacement vers le haut du siège ou du centre de l’identité, continue sa progression. Sur les mondes morontiels l’âme devient le véhicule de la vie, même si le mental était sur le plan matériel. « Le mental est votre navire, l’Ajusteur est votre pilote, la volonté humaine est le capitaine » (LU 111:2.1). L’âme est le siège de l’identité, à la fois de la personnalité humaine et de l’Ajusteur de Pensée, qui prend part aussi dans sa manière personnelle au processus d’identification. Je spécule que ces identités de l’âme se chevauchent graduellement jusqu’à l’accomplissement de la fusion.
Et commence alors la longue préparation pour acquérir un véhicule spirituel. Le siège de l’identité doit être élevé dans le système d’esprit-énergie. Le Mental, au lieu d’être un mental spirituel, devient véritablement un esprit-mental. Quand nous quittons l’univers local, le corps ou la forme, ne seront plus fournis, mais l’esprit ascendant est capable de projeter sa propre forme spirituelle.
Quand donc ce processus d’identification cessera-t-il ? Continuera-t-il quand l’âge de l’univers de l’Ultime succédera à l’âge du Suprême ? Et après cela ? Y aura-t-il jamais une fin ? Nous ne la savons pas et ne pouvons que conjecturer. Mais même le fait de conjecturer sur cette situation très éloignée et qui nous est totalement étrangère, ne semble pas très profitable. De toute manière, une carrière majestueuse s’étend devant nous. La chose importante à faire maintenant, est de nous identifier de plus en plus avec notre âme. La croissance est favorisée par la « sincérité, plus de sincérité et encore plus de sincérité ». L’identification est encouragée par des « décisions, plus de décisions et encore plus de décisions » (435.8). L’identification avec l’âme signifie la coopération avec le co-parent de l’âme, notre Père-Ami intérieur. Le Moniteur de Mystère est la volonté du Père. Nous ne pouvons faire la volonté du Père sans communiquer avec le Moniteur, et nous ne pouvons communiquer avec le Moniteur sans faire la volonté du Père. Comment un enfant pourrait-il prospérer s’il n’y a pas de communication entre ses parents ? Comment une âme peut-elle prospérer, s’il n’y a pas communication entre ses deux parents, le mental mortel et l’Ajusteur ? Si nous cherchons cette communion honnêtement et sincèrement dans la prière aimante et l’adoration, nous ne distinguerons peut-être pas sa voix, mais si nous sommes vigilants, nous pourrons certainement découvrir les résultats d’une telle communion.
Henry Begemann, Wassenar, Netherlands.
(Cette étude a été découverte sur le site Internet de "The Urantia Book Fellowship)
Traduit par C. et N. Ragetly.
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