On constate que tous ses gestes et décisions étaient conditionnés par la présence et les points de vue de l’autre.
On ne dispose pas d’énergie de réaction disponible… L’écoulement du temps s’impose pour entrevoir une réadaptation.
Habitudes — gestes coutumiers — de nombreux objets — sont vidés de leur signification.
Tous ces conditionnements avaient creusé leurs sillons dans notre pensée, mais, parce que nous sommes <êtres vivants », l’écoulement du temps, l’impulsion de notre volonté et de notre lucidité les combleront lentement pour laisser place à de nouveaux, adaptés à la nouvelle vie que nous aurons choisie.
Si le temps est le 1er élément fondamental à notre réadaptation, le 2ème est l’acceptation délibérée de cette solitude imposée, et cette acceptation doit être totale.
La mort d’un être cher est l’épreuve la plus extra-ordinaire imposée à l’être humain ; elle est aussi la plus riche en enseignements.
Refuser de chercher à comprendre la mort, c’est être comme l’enfant qui refuse en esprit la leçon de vie contenue dans les contraintes imposées par ses parents.
Vivre cette solitude imposée — en rejettant les dérivatifs :
C’est prendre conscience du caractère éphémère des attaches matérielles : possessions, titres honorifiques…
C’est progressivement retrouver ce que l’on était avant : ses conditions d’équilibre, ses opinions, ses aspirations, ses ambitions…et considérer le panorama de son évolution.
C’est découvrir le côté enfantin de ses illusions.
C’est une révélation dans la compréhension de soi qui entraine un progrès dans la maîtrise de soi.
C’est apporter une décantation et une ré-évatuaion dans son échelle des valeurs.
C’est découvrir son individualité, son unicité, ce qui est un avant-goût du Monde des Maisons où la notion de famille est transcendée, et où les relations se forment sous la seule influence de l’affinité spirituele.
C’est un pas dans l’adaptation à la Réalité qui, poussé jusqu’au bout, se manifeste par la prise de conscience de la filiation à notre Père céleste.
C’est constater que si l’on veut décrire ses états d’âme à son prochain, ce n’est qu’avec Dieu, le Père de notre âme, que l’on peut « partager » intimement ces états d’âme. C’est ce qu’a exposé un penseur américain anonyme ans le journal de la Brotherhood de l’hiver dernier, qui précise que « par le don à la créature d’une personnalité unique, Dieu a voulu demander à chaque créature d’expérimenter d’un point de vue absolument unique, Son existence incomparable ; point de vue que l’on peut décrire à un autre, mais que l’on ne peut partager intimement qu’avec Dieu. Et ceci est le partage entre le fils et le Père. »
Eprouver cet amour filial pour notre Père à tous donne naissance à l’amour authentiquement fraternel pour notre prochain — c’est retrouver son compagnon de vie en tant que frère ou soeur.
La mort devrait être fréquemment et régulièrement méditée.
cette méditation, en particulier, permet de s’approcher des vraies valeurs.
Mais notre ego matériel s’oppose toujours spontanément et profondément à cette méditation demandée par l’âme.