© 1996 Jacques Dupont
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Le Livre précise qu’une révélation complète ne serait guère désirable. Il vaut mieux que les hommes ne reçoivent pas une révélation excessive ; cela étouffe l’imagination et priverait les penseurs du prochain millénaire de la spéculation créative. (Voir UB 0:1.2)
Suivons cette invitation et tentons d’approcher la personnalité bien qu’elle soit « l’un des mystères inpénétrés de l’univers » (UB 5:6.2) , efforçons-nous de découvrir, à travers des précisions fournies dans le Livre, les significations à notre portée.
Dans un premier temps, cherchons à définir la personnalité et à présenter ses caractéristiques de base
Dans un deuxième temps nous chercherons à déterminer le moment où s’effectue le don de la personnalité.
Dans un troisième temps, nous parlerons des caractéristiques secondaires ( bien que de très haute importance) de la personnalité
Définition de la personnalité dans le Robert: Ce qui fait lindividualité d’une personne morale.
Psycho: Fonction par laquelle un individu conscient se saisit comme un moi, comme un sujet unique et permanent.
Dans le Livre d’URANTIA le mot ‘personnalite’ répond à cette définition, mais en plus, il en donne l’origine et en précise la fonction.
La personnalité est le don unique conféré par le Père Universel aux énergies vivantes et associées de la matière, du mental et de l’esprit, et qui survit avec la survivance de l’âme morontielle. (Voir P.9)
Étant un don, la personnalité n’a pas d’identité, elle prend l’identité de l’organisme auquel elle est conférée, celle de l’ascendeur, pour finalement prendre l’identité de l’Ajusteur après sa fusion avec l’âme évoluante qui elle aussi perdra son identité pour prendre celle de l’Ajusteur.
La personnalité est une qualité. Faisons l’analogie sur le plan physique avec l’adresse — A une personne maladroite cherchant vainement à assembler quelques objets divers, donnez-lui l’adresse, elle pourra alors réaliser ce qu’elle conçoit en pensée. L’adresse est une qualité unificatrice des mouvements qui n’a pas d’identité, elle appartient à celui qui la possède.
De même sur les niveaux intellectuel et spirituel, la personnalité est une qualité harmonisatrice dans l’actualisation des potentiels de la personne.
La personnalité est la seule réalité invariante dans l’expérience constamment changeante d’une créature ; et elle unifie tous les autres facteurs associés de l’individualité.
Le don de personnalité connecte le mental cosmique au mental humain, l’habilitant à saisir les perspicacités scientifiques, morales et spirituelles. (LU 16:8.15) L’action du mental cosmique crée la pensée réflective, elle est indépendante des réactions instinctives aux Esprits Mentaux Adjuvats.
Le don de personnalité engendre: la conscience de soi et le libre arbitre relatif qui lui est associé (LU 16:8.5).
C’est l’apparition d’un organe de perception interne permettant à l’individu de se voir, de s’observer, de saisir son entourage… de se comprendre, de se faire une philosophie de la vie, ce qui l’amène à créer le langage pour l’exprimer.
Le libre arbitre confère à l’individu la capacité de choisir le rendant ainsi responsable de lui-même
L’arrivée de la personnalité constitue le début de l’humain par rapport à l’animal :
« Quand un animal prend conscience de lui-même, il devient un homme primitif. » (LU 133:7.6)
C’est le début de l’expérience humaine — c’est l’instant où l’organisme, prenant conscience de lui-même, commence à décider de son action, où, grâce à sa connexion au mental cosmique, il commence à substituer progressivement 'l’austère maitrise de soi ’ à l’influence instinctive des Esprits Mentaux Adjuvats C’est le commencement du drame humain qui conduit, par une succession de séparations et de réadaptations, à la formation de l’âme, à la deuxième naissance, à la croissance de l’âme, à la survie, et à la liberté.
Comment 2 lémures sont-ils devenus les 2 premiers êtres humains ?
Partons des lémures précurseurs :
« Les membres de cette nouvelle espèce avaient un cerveau plus volumineux par rapport à leur taille que tous les autres animaux ayant vécu jusquelà sur terre. Ils éprouvaient une grande partie des sentiments et possédaient bon nombre des instincts qui devaient caractériser plus tard les hommes primitifs. Ils étaient extrêmement curieux et faisaient montre d’une grande joie lorsqu’ils réussissaient dans une entreprise quelconque. L’appétit pour la nourriture et le désir sexuel étaient bien développés. Une sélection sexuelle se manifestait nettement sous forme d’une cour rudimentaire et du choix des compagnes ou compagnons. Ils étaient capables de lutter farouchement pour défendre les leurs. Très tendres au sein de leurs associations familiales, ils possédaient un sens de l’humilité qui atteignait presque la honte et le remords. Ils étaient très affectueux et d’une fidélité touchante envers leur conjoint, mais, si les circonstances les séparaient, ils choisissaient un nouveau partenaire. » (LU 62:2.3)
Le point important à préciser est que les impulsions de ces attitudes sont les réponses aux cinq premiers Esprits Mentaux Adjuvats — elles sont purement instinctives — elles ne sont pas les réponses à une décision de la personnalité qui n’existe pas encore…
Le regard attendrissant d’une biche blessée ou d’un cbien affectueux caractérise le plus haut degré de l’évolution instinctive, qui fait dire qu’il ne leur manque que la parole — mais cela est de la sentimentalité.
« C’est alors, après un développement couvrant presque neuf-cents générations, soit environ vingt-et-un-mille ans depuis l’apparition des mammifères précurseurs, que les primates donnèrent soudain naissance à deux créatures remarquables, les premiers êtres vraiment humains. » (LU 62:4.6)
« Nous (Les Porteurs de Vie) n’avions pas cessé de suivre le développement mental des jumeaux en observant les opérations des sept esprits-mentaux adjuvats affectés à Urantia au moment de notre arrivée sur la planète. Durant le long développement évolutionnaire de la vie planétaire, ces infatigables ministres du mental avaient sans cesse noté leur propre aptitude croissante à entrer en contact avec les facultés cérébrales des animaux, facultés qui s’amplifiaient à mesure que les créatures animales progressaient. »
« Au début, seul l’esprit d’intuition pouvait agir sur le comportement instinctif et soumis aux réflexes de la vie animale élémentaire (par les contrôleurs physiques ). Quand les types plus élevés se différencièrent, l’esprit de compréhension put attribuer à ces créatures la faculté d’associer spontanément des idées. Plus tard, nous vîmes opérer l’esprit de courage ; les animaux en cours d’évolution acquirent réellement une forme rudimentaire de conscience protectrice. À la suite de l’apparition des groupes de mammifères, nous vîmes l’esprit de connaissance se manifester dans une mesure accrue. Puis l’évolution des mammifères supérieurs permit le fonctionnement de l’esprit de conseil, avec la croissance correspondante de l’instinct grégaire et les débuts d’un développement social primitif. »
« Nous avions observé avec une attention croissante, le service accru des cinq premiers adjuvats pendant toute l’évolution des mammifères précurseurs, des mammifères intermédiaires et des primates. Toutefois, les deux derniers adjuvats, ministres supérieurs du mental, n’avaient jamais pu fonctionner sur le type urantien de mental évolutionnaire. »
« Imaginez notre joie lorsqu’un jour les jumeaux avaient à peu près dix ans l’esprit d’adoration entra pour la première fois en contact avec le mental de la jumelle, et peu après avec celui du jumeau. » (LU 62:6.2-5)
Comment de nos jours peut-on observer ce premier contact ? — Est-ce lorsque l’enfant commence à se sécuriser avec sa poupée, son nounours ou un simple morceau de chiffon, faisant office de fétiche ? ce qui est observable à l’âge de 18 mois à 6 mois près.
« L’adjuvat d’adoration — l’apparition dans la conscience animale de potentiels supraanimaux pour percevoir la réalité. On peut appeler ceci l’instinct humain primordial de recherche de la Déité. » (LU 92:0.2)
C’est le déclenchement de la recherche de Dieu, le sentiment de dépendre de quelque chose qui vous dépasse -C’est l’embryon de l’amour -
« Nous savions que quelque chose d’ intimement lié au mental humain arrivait à son apogée. Environ un an plus tard, quand ils se résolurent finalement, sous l’effet d’une pensée recueillie et d’une décision murement réfléchie à fuir le foyer familial et à partir vers le nord , » (LU 62:6.5) … (*** mais pour qu’ils puissent décider, il leur fallait déjà disposer de leur libre arbitre, donc avoir reçu leur personnalité-ce qui implique que l’arrivée de la personnalité se fasse entre la réaction du mental de l’individu au Gème E. M. Adjuvat et sa réaction au 7ème.*** — )
Or l’octroi de la personnalité est antérieure à l’octroi des Ajusteurs de Pensée 194.3, lequel survient vers l’âge de 5 ans — c’est donc environ entre 1 an et 5 ans qu’a lieu l’octroi de la personnalité.
La personnalité apparaît lorsque pour la première fois l’enfant dit ‘je’ en le pensant. — Est-ce l’instant où l’enfant répond régulièrement ‘non’ à toutes les propositions qu’on lui fait?
« Le circuit de personnalité de l’univers des univers est centré dans la personne du Père Universel, et le Père du Paradis est personnellement conscient de toutes les personnalités et en contact avec elles, sur tous les niveaux d’existence où l’on est conscient de soi » (LU 5:6.10).
L’arrivée de la personnalité détermine l’instant où l’évolution cesse de dépendre des réactions mentales instinctives aux Esprits Mentaux Adjuvats pour être progressivement soumise au libre arbitre de la personnalité.
Il est utile de rappeler que le libre arbitre est respecté d’une façon absolue, nous en avons l’exemple avec Eve. Le libre arbitre donne le choix de suivre ou ne pas suivre la volonté du Père.
La personnalité inchangeante, don du Père, orchestre le murissement de l’individu. Ce qui change — ce qui grandit c’est le caractère moral. (LU 140:4.7) L’effet de la personnalité sera total sur le finalitaire mais, tout au long du cheminement de l’individu son effet est progressif et passe par 3 stades bien définis.
« À mesure que vous vous élevez sur l’échelle de la personnalité, vous apprenez d’abord à être loyal, ensuite à aimer, ensuite à être filial, et alors vous pouvez être libre » . (LU 39:4.11)
Dans le Livre, le même mot ‘personnalité’ est utilisé dans les trois sens correspondant à ces trois stades :
Enfin, après sa fusion avec son Ajusteur, il est authentiquement fils de Dieu, il est filial, sa personnalité a le sens 1, il goutte à la liberté…
« La capacité d’atteindre la personnalité divine ( p ) (sens-1) est inhérente à l’Ajusteur prépersonnel ; la capacité d’atteindre la personnalité humaine ( sens2 ) est potentielle dans la dotation en mental cosmique de l’être humain ; mais la personnalité expérientielle de l’homme mortel ( sens-3) ) est observable comme réalité active et fonctionnelle seulement après que le véhicule matériel de sa vie a été touché par la divinité libératrice du Père Universel ». (LU 5:6.6)
La personnalité P (sens -1-) est dépourvue d’identité
La personnalité (sens -2- et sens -3-) a une identité, celle de l’individu auquel elle est conférée.
« L’Ajusteur ne cherche pas à contrôler votre mode de pensée en tant que tel, mais plutôt à le spiritualiser, à lui donner un caractère éternel. Ni les anges ni les Ajusteurs ne s’occupent directement d’influencer la pensée humaine ; c’est exclusivement la prérogative de votre personnalité. » (LU 110:2.3)
L’homme est vraiment l’architecte de sa propre destinée éternelle. 1135.0
« Le mental évolutionnaire n’est pleinement stable et digne de confiance que lorsqu’il se manifeste aux deux extrémités de l’intellectualité cosmique totalement mécanisée ou entièrement spiritualisée. Entre les deux extrêmes intellectuels du pur contrôle machinal et de la vraie nature spirituelle, se situe cet immense groupe d’individus dont le mental évolue et s’élève, et dont la stabilité et la tranquillité dépendent du choix fait par leur personnalité, et de leur identification avec l’esprit. » (LU 111:1.7)
( C’est la zone de conflits où nous sommes quasiment tous, et nous y resterons tant que nous n’aurons pas compris ces toujours mêmes lecons récurrentes de la vie)
La personnalité est caractérisée par la moralité — la conscience de la relativité des relations avec d’autres personnes. Elle discerne des niveaux de conduite et fait parmi eux un choix judicieux. (LU 112:0.11)
« Pour atteindre le bonheur humain, il faut que le désir égoïste du moi et la pression altruiste du moi supérieur (esprit divin) soient coordonnés et réconciliés par la volonté unifiée de la personnalité qui s’intègre et supervise. » (LU 103:5.5)
« Quand l’homme ne parvient pas à discriminer les buts de ses efforts de mortel, il vit au même niveau d’existence que les animaux.(son activité est limitée à l’influence des Esprits Mentaux Adjuvats.) Il n’a pas réussi à se prévaloir des avantages supérieurs de la finesse matérielle, du discernement moral et de la clairvoyance spirituelle qui font partie intégrante de sa dotation en mental cosmique en tant qu’être personnel. » (LU 16:7.5)
La personnalité est unique, absolument unique — il n’y a pas de personnalités identiques — (il y a un abime qui sépare la personnalité de l’homme de celle de la femme) — ( voir LU 112:0.10 et LU 82:1.1)) — Voilà qui éclaire le « ne pas juger » , une personnalité ne peut pas juger une autre personnalité.
Si la personnalité a la prérogative d’exercer le choix volitif de s’identifier à la réalité, et si ce choix est sincère et libre, alors il faut que la personnalité évoluante ait aussi le choix possible de se désorienter, de se disloquer et de se détruire elle-même. La possibilité cosmique de se détruire ne peut être évitée si l’on veut que la personnalité évoluante soit vraiment libre dans l’exercice de sa volonté finie. » (LU 118:7.7)
« Mais, dans notre univers en évolution, de perfection et d’imperfection relatives, nous nous réjouissons que des désaccords et des malentendus soient possibles, car ils apportent la preuve du fait et de l’action de la personnalité dans l’univers. Si notre création est une existence dominée par la personnalité, alors vous pouvez être assurés que la survie, le progrès et l’aboutissement de la personnalité sont possibles ; nous pouvons avoir confiance dans la croissance, l’expérience et l’aventure de la personnalité. Combien l’univers est glorieux parce qu’il est personnel et progressif, et non simplement mécanique ou même passivement parfait »! (LU 75:8.7)
«Un gouvernement d’État efficace n’apparut qu’avec l’arrivée d’un chef ayant pleine autorité exécutive. Les hommes découvrirent que l’on ne peut avoir degouvernement efficace qu’en conférant le pouvoir à une personnalité, et non en soutenant une idée. » (LU 70:6.1)
« Havona est le foyer du modèle de personnalité de tous les types de mortels. » (LU 14:6.37)
« La personnalité est la révélation de Dieu à l’univers des univers. » (LU 1:5.13)
C’est la Personnalité de Dieu, qui contrôle l’univers des univers
Je remercie à l’avance, celles et ceux qui voudront bien me faire partager leur point de vue.
21 Janvier 1996
Jacques Dupont — Recloses
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